Dictionnaire des proverbes (Quitard)/coq-à-l’âne

coq-à-l’âne.Faire des coq-à-l’âne.

C’est dire des choses sans suite et sans liaison, comme ferait un discoureur qui, par un brusque changement de propos, passerait du coq à l’âne. — Ménage prétend que Marot a inventé le terme de coq-à-l’âne, en intitulant ainsi une de ses épîtres. Mais on voit dans l’Art poétique françois, de Thomas Sibilet, contemporain de Marot, que nos anciens poëtes appelaient coc-à-l’asne certaine espèce de satire, pour la variété des non-cohérents propos que les François expriment par le proverbe du sault du coq a l’asne.

Il y a une fable très ancienne dans laquelle figure un coq raisonnant avec un âne. Comme le dialogue, dans cette pièce burlesque, n’a pas le sens commun, il est probable que c’est à cause de cela qu’on a désigné un raisonnement absurde par le mot composé coq-à-l’âne, et qu’on a dit faire du coq-à-l’âne et sauter du coq à l’âne.

Il y a parmi les chansons de Collé un coq-à-l’âne en proverbes, dont voici le premier couplet :

Trop parler nuit,
Trop gratter cuit,
Trop manger n’est pas sage.
À barbon gris
Jeune souris.
L’amour est de tout âge.
Enfants d’Paris, quel temps fait-il ?
Il pleut là bas, il neige ici.
Pendant la nuit
Tous chats sont gris.
Pour faire route sûre,
Si l’amour va
Cahin-caha,
Ménage ta monture.