Dictionnaire des proverbes (Quitard)/aider

aider. — Aide-toi, le Ciel t’aidera.

Pour signifier qu’on prie vainement le ciel de favoriser une entreprise, si l’on ne travaille soi-même à la faire réussir. « De nostre part convient nous évertuer, et, comme dit le sainct envoyé, estre coopérateurs avec lui-même. (Rabelais, liv. iv, chap. 23.)

Quand nous n’agissons point les dieux nous abandonnent.

(Volt.)

Les Lacédémoniens recommandaient d’implorer l’assistance des dieux avec les bras étendus et non pas avec les bras croisés.

Les Athéniens disaient : ϕιλεῖ τῷ ϰα҆μνοντι συγϰα҆μνειν θε҆ος. Dieu aime à seconder celui qui travaille.

Les Basques rendent la même pensée en ces termes : Iaincoa, ahalcor bad’ere, esta ahanscor. Quoique Dieu soit bon ouvrier, il veut qu’on l’aide.

Les Espagnols se servent de cette phrase élégamment figurée : Por agua del cielo no dexes tu riego. Pour l’eau du ciel n’abandonne pas l’arrosoir[1].

Les Écossais s’expriment ainsi : Do the likeliest, and God will do the best. Fais ce qui convient, et Dieu fera le reste.

Le Ciel bénit toujours la main laborieuse.

On sait que le proverbe Aide-toi, le Ciel t’aidera, a été mis en action par La Fontaine, dans la fable du Charretier embourbé, qui a contribué beaucoup à le rendre très populaire.

  1. Ils s’en servent aussi pour dire : Il ne faut pas quitter le certain pour l’incertain.