Dictionnaire de théologie catholique/WETZER Henri-Joseph

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 1003-1004).

WETZER Henri-Joseph, orientaliste allemand et co-directeur avec Welte du Kirchenlexicon (18011853). — Né à Anzefahr (Hesse électorale) le 19 mars 1801, il commença ses études au collège de Marbourg, et les poursuivit aux facultés de philosophie et de théologie de la même ville. Son attention se portait, d’ailleurs, vers la philologie orientale (hébreu et arabe), plutôt que vers la théologie, à laquelle il devait finalement renoncer ; rentré dans le monde, il se mariait en 1831. Entre temps, il avait fréquenté les universités de Tubingue et de Fribourg, fait à Paris un séjour de dix-huit mois, pendant lequel il fut l’élève de Quatremère et de Sacy. Il rapporta de Paris les matériaux d’une édition de l’écrivain arabe AI Makriz, dont il publia en 1828 VHistoria Coptorum christianorum in JEggpto, texte arabe et traduction latine, qui lui ouvrit les portes de l’université de Fribourg, où il devenait, en 1828, professeur suppléant et en 1830 professeur ordinaire de philologie orientale. À cet enseignement il ajouta d’ailleurs celui de l’herméneu

tique et de l’introduction à l’Ancien Testament. Catholique très décidé, il prit part aux luttes assez vives qu’il fallut soutenir, vers 1844, pour garder à l’université son caractère confessionnel, que les protestants voulaient lui enlever. Ce fut l’occasion d’un travail assez considérable de YVetzer : Die Universitât Freiburg, etc., qui, faisant l’historique de la fondation, revendiquait son caractère de corporation ecclésiastique et d’établissement pieux. Cette lutte pour les droits des catholiques, en dépit de son amour de la paix, Wetzer la continua pendant de nombreuses années dans la Sùddeulsche Zeitung. Les troubles consécutifs à la révolution de 1848 lui causèrent bien des tracas ; il mourut subitement le 5 novembre 1853, au retour d’un voyage à Vienne, où il avait reçu des catholiques allemands réunis en congrès un accueil chaleureux.

En dehors des travaux déjà mentionnés, il avait publié, en 1827, Restitutio verse chronologies rerum ex controversiis arianis inde ab anno 325 usque ad annum 350 exorlarum contra chronologiam hodie receptam exhibila, Francfort-sur-le-Mein. Mais il est surtout l’éditeur du Kirchenlexicon, dont l’idée avait été conçue par le libraire fribourgeois Benjamin Herder et dont il assuma la direction avec Welte, sur les instances de l’archevêque Hermann von Vicari. Outre la besogne générale de directeur, dont il prit la plus grosse part, il assuma aussi la rédaction de nombreux articles. Il ne devait pas voir l’achèvement de cette entreprise, qui eut dans les pays de langue allemande un réel succès. Conçu sur un plan encyclopédique, le Kirchenlexicon, qui portait comme sous-titre : Encyclopâdie der katholischen Théologie und ihrer Hilfswissenscha /len, devait donner, en abrégé : 1. les notions les plus importantes relatives à l’Écriture sainte ; 2. les diverses parties de l’enseignement théorique ecclésiastique : apologétique, dogmatique, morale, pastorale, homilétique, catéchétique, liturgie, droit canonique et même art chrétien ; 3. la science des faits : histoire, sous ses aspects divers ; 4. enfin la science des symboles : exposition comparée des doctrines des dissidents et de leurs rapports avec les dogmes catholiques, la philosophie de la religion, l’histoire des religions non chrétiennes et de leur culte. Le programme était un peu vaste et, de ce chef, malgré les proportions considérables que prit la publication, bien des questions — et, faut-il le dire ? les questions théologiques surtout — furent traitées d’une façon sommaire, voire Insuffisante. Le fait que les deux directeurs n’étaient ni l’un ni l’autre théologiens, mais philologues et orientalistes explique, d’ailleurs, suffisamment les caractères du recueil. L’œuvre fut menée assez rapidement ; commencée en 1842, elle était terminée en 18. r >(i. À partir de 1858, l’abbé Goschler commença à en donner une traduction française sous le titre : Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique, traduction qui fut rééditée plusieurs fois, lui 1877, l’éditeur allemand entreprit une révision du Kirchenlexicon dont le soin fut cou lié à Hergenrôther ; celui-ci y travailla de décembre 1877 à mars 187’.' ; nommé cardinal à cette date, il passa la main au l) r Kaulen, qui mena l’œuvre à terme en 1905, Soui cette forme rajeunie le Kirchenlexicon a Continuée rendre, dans les pays (le langue allemande. de réels services.

Voir la notice de Wetzer <luns Kin lunlrxiinn, 2’éd.,

t. xii, col. 1 118-1 121.

Ê. À MANN.