Dictionnaire de théologie catholique/VARET Alexandre-Louis

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 502).

VARET Alexandre-Louis, ecclésiastique français (xvii" s.). — Né à Paris en 1632. d’un père qui était avocat, il n’était pas destiné à la carrière ecclésiastique. Divers incidents qui lui survinrent au ours d’un voyage à Rome, vers sa vingtième année. l’amenèrent à se retirer du monde et à étudier les sciences sacrées, tout spécialement l’Écriture sainte et les œuvres de saint Augustin. Par obéissance envers son directeur, il se décida, non sans répugnance, É entrer dans les ordres et reçut la prêtrise en 1662.

C’était au débul de l’affaire du Formulaire, cf. t. viii, COL r >0, s sq. : pour ne pas donner sa signature, Varet se retira à Provins, où l’une de ses sœurs était reli gieuse. C’est là que l’archevêque de Sens, Gondrin, vint le chercher pour en faire son grand vicaire lors de la paix de Clément IX. Ibid., col. 520 sq. À la mort de Gondrin (1674), Varet prit le chemin de Port-Royal des Champs, où il comptait finir ses jours dans l’étude et la retraite. Il y mourut à peine arrivé le 1 er août 1676,

Outre un certain nombre de consultations juridiques (factum), relatives à plusieurs différends ecclésiastiques, il a laissé divers écrits où se manifestent ses opinions jansénistes : Lettre d’un ecclésiastique à M. Morel, théologal de Paris, sur trois sermons de ce théologal, 1664. — Défense de la paix de Clément IX. — Il écrivit la première préface de la Monde des jésuites, qui parut à Mons en 1667, et également celle qui se lit en tête de la Morale pratique (la deuxième est de Pontchâteau) — À la même inspiration se rattache une Lettre d’un théologien touchant la censure de la faculté de théologie de Poitiers sur la probabilité. — Plus curieux un autre ouvrage qui eut ultérieurement quelque notoriété : Défense de la discipline qui s’observe dans le diocèse de Sens touchant l’imposition de la pénitence publique pour les péchés publics, imprimée par l’ordre de Mgr l’archevêque de Sens, in-8°, 1673, « l’auteur y fait montre de beaucoup d’érudition relativement à la pratique de la pénitence publique, pour en venir à justifier ce qui se faisait dans le diocèse de Sens et qui n’avait pas le suffrage de tout le monde ; il y a des détails curieux surtout aux chapitres v, vi et vu ». L’ouvrage fut condamné à Rome en 1679. — Un certain nombre de lettres de Varet ont été publiées dans le Recueil des pièces qui n’ont pas paru sur le formulaire, les bulles, etc., imprimé en 1754. — On mettra dans une catégorie spéciale un Traité de la première éducation qu’on doit procurer aux enfants, traité de pédagogie de bon aloi. — On a réuni aussi les Lettres spirituelles de l’auteur, 3 vol. in-12, ces lettres montreraient le vrai caractère de Varet ; c’est encore un janséniste de la première génération, ayant avec l’honnête Tillemont quelques traits de ressemblance, à peine gâté par le contact d’Arnauld, avec qui il eut pourtant de fréquentes relations.

Moréri, Le grand dictionnaire, éd. de 1759, t. x, p. 47 ! l. renvoie au Xècrologe de Port-Royal ; Michaud, Biographie universelle, t. xlii, p. 630, renvoie de plus au Nécrologe des principaux défenseurs de la vérité ; licsoigne. Histoire de l’abbaye de Port-Royal, t.v, p. 136-142 ; Niceron, Mémoires pour servir à l’histoire tirs hommes illustres, t. .

p. 363-370.

É. Amann.