Dictionnaire de théologie catholique/UTRECHT (ÉGLISE D') XVIII. Relations de l'Église d'Utrecht avec les diverses Eglises et son état actuel

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 453-459).

XVIII. Relation de l'Église d’Utrecht avec les diverses Eglises et son état actuel.

Depuis le début du xxe siècle, l'Église d’Utrecht a abandonné de nombreuses traditions qui la rapprochaient de l'Église catholique romaine : maintenant la langue vulgaire est la langue de la liturgie, l’obligation d’assister à la messe le dimanche est abolie pratiquement ; la confession pascale est libre et la communion est distribuée sous les deux espèces, à la demande des fidèles ; enfin un synode, auquel les femmes sont éligibles comme les hommes, donne aux laïques le droit de participer activement au gouvernement de l'Église.

Tous ces changements sont récents et ils ont été introduits, sous prétexte de retourner à l’antiquité chrétienne, mais, en réalité, sous l’influence du protestantisme qui inspire beaucoup de ceux avec lesquels l'Église d’Utrecht a tenté de faire alliance ; elle a fait des concessions qui ne paraissent lui avoir procuré aucun avantage, car elle semble de plus en plus absorbée par ceux qui viennent à elle.

Après le concile du Vatican, les amis île Dôllinger parurent lui mener de nouveaux fidèles et, dans un article enthousiaste de la Revue des Deu.v-Mondes du 15 mai 1871, p. 304-331, Albert Réville annonçait que cette petite Église des Pays-Bas allait » jouer un rôle éminemment libérateur au sein du catholicisme. Il fondait ses espoirs sur des raisons historiques, juridiques et théologiques. « Nul ne peut songer où s’arrêtera ce mouvement », écrivait-il, et il espérait qu’on pourrait dire de cette Église ce qu’un prophète juif disait un jour de Bethléem : « Tu es la plus petite 438

des villes de Juda et pourtant de toi sortira le salut. »

Après l’hommage rendu à la petite Église d’Utrecht, à la réunion de Munich en 1871, les liens se resserrèrent à Cologne en 1872 et aux trois conférences de Bonn en 1873, 1874 et 1875, où se trouvèrent réunis des membres de l'Église anglicane et des délégués des orthodoxes de Grèce, de Russie, des principautés des Balkans et de Constantinople, avec des anciens-catholiques d’Allemagne, de Suisse et de Hollande ; enfin des relations encore plus étroites s'établirent par les Congrès internationaux.

Dôllinger avait déjà tracé le programme de ces assemblées dans la lettre qu’il écrivit le 18 octobre 1871 au curé Wiedmann : « La communauté des vieuxcatholiques a une triple mission : 1° en présence des doctrines nouvelles et erronées de l’omnipotence et de l’infaillibilité du pape, elle doit protester constamment contre l’arbitraire employé par Fie IX pour la fabrication d’un nouvel article de foi ; 2° elle doit préparer peu à peu une Église purifiée des illusions et des superstitions et plus conforme à l’ancienne doctrine catholique ; 3° sa mission essentielle est de servir d’intermédiaire à une réconciliation des chrétiens et des Églises actuellement séparées. » Dans cette œuvre de restauration et de réunion, il ne faut pas compter sur Rome, car « cette grande communauté papiste a une seule force motrice restée debout, en face de laquelle tout le reste : épiscopat, cardinaux, ordres religieux, écoles, etc., demeure passif ; c’est l’ordre des jésuites, qui domine tout, et les jésuites, c’est la superstition faite chair et le despotisme » ; d’autre pari, voilà saint Liguori placé parmi les docteurs de l'Église, et cet homme « a enseigné une fausse morale, une mariolâtrie perverse, et il fait usage des fables et des falsifications les plus grossières », Dôllinger, Lettres et déclarations au sujet des décrets du Vatican, traduction, Paris, 1893, in-12, p. 205-208.

L'Église d’Utrecht était favorable à ce programme, et pour gagner des adeptes, elle allait faire des démarches et des concessions, mais il paraît bien qu’elle n’avait pas la sève qui eût été nécessaire pour donner et faire croître la vie. Les congrès internationaux n’eurent aucun résultat appréciable pour l’union des Églises, sous la direction de l'Église d’Utrecht ; nous allons le voir pour les différentes Églises.

1° L'Église gallicane. — L’ex-Père Hyacinthe Loyson avait fondé, en 1873, la paroisse gallicane à Genève ; mais son éloquence enflammée n’avait pas suffi pour la faire vivre ; il en laissa la direction a ses amis et entreprit des voyages pour lui gagner des adeptes ; il se rendit en Hollande, puis il vint a Paris où il créa une paroisse et, à plusieurs reprises, il essaya de rattacher celle paroisse à l'Église d’Utrecht. Au congrès de Lucerne, il eut une entrevue avec l’archevêque Gui et, le 3 mars 1893, il lui écrivit pour lui demander de prendre ! < gouvernement de cette paroisse, en vertu du droit de dévolu ! ion, dont les archevêques d’I 'trecht avaient souvent use. (, e droit permet à un évêque de l’occuper d’un troupeau dont l'évêque ordinaire se désintéresse. Dans un écrit anonyme, intitulé : Justification de l’appel des anciens-catholiques contre les hérésies ultramontaines, Paris, 1894, in-8°, l’auteur

appuie Ce droit de dévolution sur les principes posés par les canonistes chers aux anciens catholiques : Van Bspen, Hedderich, Febronius : potest episcopus, urgente necessttale, aliénas Ecclesia curam usurpare, imo débet. L’archevêque Heykamp, dans mie réunion des anciens-catholiques, en 1890, promit de donner les secours spirituels aux catholiques de France ; son

sseui. d’accord avec toute l'Église de Hollande.

réalisa celle promesse. C’est pourquoi Gui, en réponse a la demande de l.nvson. envoya ses délégués a Paris.

Ceux <i arrivèrent le i avril 1893 et ils rédigèrent un

rapport favorable, concluant à l’acceptation de la paroisse, après entente avec Volet, vicaire de Loyson. L’archevêque désigna van Thiel, alors président du séminaire d’Amersfoort, comme vicaire épiscopal. Celui-ci vint à Paris le 18 mai et constata que le nombre des fidèles variait de 60 à 80 ; une vingtaine d’enfants assistaient au catéchisme et la paroisse comprenait environ 100 familles et à peu près 300 personnes ; en même temps, il prit quelques décisions ; il maintint le culte en langue vulgaire et la communion sous les deux espèces et il souhaita que le célibat des prêtres fût vraiment volontaire. Dans le compte rendu qu’il fit de sa visite, Thiel ajouta : « Pour le présent et dans les conditions actuelles de la France, nous sommes convaincus que ce serait détruire notre œuvre que de permettre le mariage des prêtres. » Rev. intern., t. i, 1893, p. 453-4IU.

En 1903, l'Église d’Utrecht tenta un accord avec la Petite-Église de France, qui avait alors à sa tête un vénérable vieillard, M. Thermoz, ardent partisan de la réunion des anticoncordat aires avec l'Église gallicane, laquelle était placée sous la juridiction de l’archevêque d’Utrecht. Le 24 juin 1903, il prit la parole à l’issue de l’office de la paroisse gallicane de Paris, devant l’archevêque Gui et le docteur van Thiel, pour présenter un rapport sur l'étal de la Petite-Église : il ressort d’un récent voyage fait par lui à Lyon et en Vendée que 200 anticoncordataires à Lyon et plus de 3 009 en Vendée sont enclins à se rallier aux anciens-catholiques. De son côté, le curé de la paroisse, M. Volet, travailla à réaliser cette union après le voyage de van Thiel dans l’Isère, Rev. intern. t.xii, 1904, p. 94-103 ; mais il semble que les démarches n’eurent pas de suite.

Bientôt, la crise provoquée par le modernisme, au sein de l'Église de France, fit naître de nouveaux espoirs parmi les anciens-catholiques de Hollande. En de nombreux articles de la Revue internationale de théologie en 1903-190 1. le professeur Michaud étudie avec une grande sympathie les ouvrages de Loisy et de Tunnel ; il estime que les doctrines nouvelles évoluent dans un sens favorable à l’ancien-catholicisme : le modernisme doit aboutir à la doctrine ancienne-catholique. Rev. intern.. t. XII, 1904, p. 69171 (1. Le succès ne vint pas couronner ces espoirs et Michaud explique cet insuccès momentané : « 11 faudrait des ell’orts de bonne volonté et de conscience, une conviction éclairée, une loi militante ; actuellement, dit-il, on dort, on rêve, on se complaît dans cette torpeur et cette divagation. Arrière la logique, la raison, place à la frivolité séduisante, à l’engourdissement de l'âme, à l’absence d’effort. » Ibid.. t. xviii, 1910, p. 50-68. La publication de l’encyclique Pascendi (7 septembre 1901) ouvril les yeux, et Michaud écrit : - Pour nous qui travaillons à la destruction de la papauté actuelle, nous ne pouvons qu’applaudir a de tels actes, qui frappent en plein cour ceux qui le commet lent. Fuisse le bon Pie X vivre longtemps encore et nous gralihcr de nombreuses encycliques de ce calibre…

2° Église orthodoxe russe. Les relations de l'Église

russe avec les anciens catholiques remontent à 1871. au lendemain du concile du Vatican. Leur accord est complet contre le concile, parce que le témoignage des évêques qui y furent présents n’a pas les caractères requis : les évêques sont les témoins de la foi

des fidèles ; or. la plupart des évêques de la majorité au concile n'étalent pas a la tête d’un diocèse : des lors, leur témoignage est sans valeur et c’est à tort que les évêques de la minorité ont cédé. Par ailleurs.

le théologiens russes reconnaissent la hiérarchie des

anciens cal lioliqucs comme parfaitement régulière. Le général Alexandre Kirielï, durant de nombreuses

années, travailla très activement à l’union de ces Églises ; ses nombreux articles, publiés dans la Revue internationale de théologie ont été réunis par sa sœur, Mme Olga Novicoff, dans un ouvrage publié à Berne en 1914, sous le titre : Le général Alexandre Kirie/J, membre honoraire de l’académie ecclésiastique de Moscou, et l’ancien-catholicisme, Berne, 1914, in-8°. L’anciencatholicisme doit être le lien providentiel qui ramènera l’Occident à la véritable Église et l’unira à l’Orient. Kiriefï étudie l'Église d’Utrecht et s’applique à justifier sa position. Rome lui a fait une guerre acharnée non point pour des questions dogmatiques, mais à cause des intrigues des jésuites, qui ont pris ombrage de la petite mais brave Église d’Utrecht. Clément XI fut le jouet et Louis XIV fut l’instrument des jésuites. Les évêques d’Utrecht, légitimes, ont sacré les évêques des anciens-catholiques et ainsi tout l'épiscopat de ces Églises est légitime. D’autre part, entre les anciens catholiques et les orthodoxes, il n’y a aucune divergence dogmatique, pourvu qu’on distingue les dogmes proprement dits et les opinions théologiques et cet accord sur les dogmes est nécessaire pour une union, car « malgré tout le désir qu’on pourrait avoir de réunir des Églises, on ne saurait acheter cette union au prix du sacrifice du dogme, puisque le dogme, c’est la vérité et la vérité est au-dessus de nous ».

La Société des amis de l’instruction religieuse organisée à Saint-Pétersbourg, en 1872, pour défendre l’orthodoxie à l'étranger, se mit en relation avec les anciens-catholiques et nomma une commission : l’accord fut complet pour le dogme ; puis la commission signala quelques points discutés : le Filioque du Credo, l’immaculée-conception, la doctrine relative à l'état des âmes après la mort et les indulgences. Le Filioque, introduit d’une manière illégale, ne doit être admis qu'à titre d’opinion privée non obligatoire. Rev. intern., t. i, 1893, p. 329-442 et ouv. cité, p. 4-17.

D’ailleurs, dans l’union projetée des Églises, il n'était pas question d’absorber l'Église anciennecatholique. « Ce serait lui enlever son autonomie, son caractère, tous ses droits, toute son individualité, en un mot, répéter ce que l'Église de Rome a fait avec les Églises autonomes d’Occident, dans les Gaules, en Italie, et ce qu’elle voulait faire en Orient et ce qu’elle n’est pas parvenu à faire avec la petite mais brave Église d’Utrecht. » Ce que nous voulons, « c’est la réunion des Églises, la reconstitution de l'Église primitive, indivisée et universelle, composée d'Églises particulières, autocéphales et professant une doctrine dogmatique une (in necessariis unitas) tout en étant parfaitement libres dans leurs opinions théologiques, qui toutefois ne doivent pas être contraires au dogme, libres dans leur organisation, pourvu qu’elles maintiennent les trois degrés du sacerdoce, libres dans leurs rites extérieurs… » (Ibid.).

La commission ancienne-catholique de Rotterdam, dans sa réponse à la lettre de la commission de SaintPétersbourg du 11-23 août 1897, précisa les conditions de l’union des Églises, après les accords des théologiens aux conférences de Bonn de 1874 et 1875 : l’union doit se faire dans la foi de l’ancienne Église indivisée et cette déclaration fut, à maintes reprises, renouvelée dans les congrès internationaux. L'Église universelle n’est point l'Église de Rome, surtout après la proclamation de l’infaillibilité pontificale ; elle est formée de toutes les Églises autocéphales, indépendantes, qui maintiennent l’enseignement de l'Église ancienne, non encore désunie par le grand schisme. Quelque petite qu’elle soit, une Église nationale fait partie de cette Église universelle, tant qu’elle enseigne la doctrine de l'Église primitive ; les Églises orthodoxes orientales et les Églises anciennes-catholiques occidentales font partie de cette Église universelle, dont

le Chef suprême est le Sauveur lui-même, car ces Églises n’ont pas besoin d’un prétendu vicaire du Sauveur et elles ne dépendent que des conciles œcuméniques, qui, seuls, ont autorité pour proclamer la vérité divine d’une manière infaillible. Rev. intern., t. xii, 1904, p. 591-604, et op. cit., p. 188-200.

Cette Église universelle est représentée par les quinze Églises autocéphales d’Orient et par les cinq Églises autocéphales d’Occident, à savoir : les Églises anciennes-catholiques de Hollande, d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche et d’Amérique. Kiriefï, au congrès d’Olten, en 1904, prit la défense de l'Église anciennecatholique, que certains avaient accusé de construire sa doctrine avec des matériaux appartenant à l'Église qu’elle a abandonnée. Rev. intern., t. xiii, 1905, p. 413-415, et op. cit., p. 200-202.

Après le sixième congrès international d’Olten, en 1904, l'Église russe prépara un concile : au printemps de 1906, une commission fut nommée pour étudier les questions qui y seraient proposées. La commission comptait 3 métropolitains, 5 archevêques, 2 évêques, le procureur du Saint-Synode et son adjoint, 15 prêtres, 20 professeurs des académies et universités et 8 laïques connus par l’intérêt qu’ils prenaient aux questions religieuses et par leur science théologique ; parmi ces derniers se trouvaient Svetlof et le général Kiriefï. Ce dernier, en deux articles publiés par la Revue internationale, t. xiv, 1906, p. 301303 et 691-698, et op. cit., p. 202-212, a donné des renseignements précieux qui font connaître la position de l'Église russe, pour la réunion des Églises orientales avec les anciens-catholiques d’Occident.

Cependant le concile prévu et projeté fut différé : une tourmente politique empêcha la convocation du concile, mais en janvier 1908, Kiriefï écrivait qu’il serait probablement convoqué au cours de l’hiver. Il y avait, disait-il, « bien des coutumes surannées à faire disparaître », mais les deux grandes questions qu’il fallait d’abord résoudre étaient le rétablissement du patriarcat et l’union avec les anciens-catholiques. Cette dernière question amenait Kiriefï à faire diverses considérations sur la réponse de la commission de Rotterdam à la commission orthodoxe de SaintPétersbourg. Rev. intern., t. xvi, 1908, p. 649-658, et op. cit., p. 235-244.

Il n’y a pas d’accord possible avec l'Église romaine, qui veut imposer ses croyances actuelles, ni avec les Orientaux ultramontains qui se rattachent à Rome, ni avec les Églises protestantes, qui n’ont aucune croyance déterminée, mais un accord est possible avec la Haute-Église d’Angleterre. Il est surtout possible avec les anciens-catholiques, qui, seuls, peuvent sauver l'Église d’Occident et qui ont les mêmes croyances que les Orientaux. Le catéchisme d’LTtrecht définit l'Église : « une société dans laquelle les fidèles sont réunis par la profession d’une même foi et composent tous ensemble un même corps dont le Christ est le Chef et chaque fidèle un membre ». Un orthodoxe peut parfaitement adopter cette définition, car pour lui, l'Église « est une société humaine, fondée par Dieu, réunissant ses membres par la foi orthodoxe, la loi divine, le sacerdoce et les sacrements ». Ces Églises peuvent être autocéphales, avoir des rites différents, des liturgies distinctes, des hiérarchies indépendantes et cependant ne former qu’une seule Église catholique, pourvu que le dogme qu’elles enseignent soit un. Lettre à un savant catholique romain, 1893, publié dans Le général Alexandre Kirieff, p. 251-329.

Mais quelques orthodoxes étaient plus intransigeants, ceux de l'école « ultramontanisante ». Parmi eux, Rhossis, Goussef et surtout Mgr Serge, évêque de Yambourg ; ils prétendaient que les anciens-catholi2 441

    1. UTRECHT (EGLISE L)’)##


UTRECHT (EGLISE L)’). SITUATION ACTUELLE

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(|iies avaient adhéré à l’erreur jusqu’en 1870, jusqu’au moment où ils se sont séparés de Rome. Seule, l’Eglise d’Orient a gardé intact le dépôt de la foi ; « par suite, si les Églises d’Occident veulent renaître à la vie spirituelle, elles doivent venir la demander à l’Église d’Orient, la seule vivant de la vraie foi et de la vraie vie chrétienne, parce que, seule, elle est le corps vivant du Christ. Toutes les autres Églises, séparées d’elle (la catholique-romaine, l’anglicane, la protestante) n’étaient que des Églises mortes, dans lesquelles ni la foi, ni la vie spirituelle ne sont visibles ». Rev. intern., t. xii, 1904, p. 204.

Mais les anciens-catholiques protestèrent contre cette thèse : « Leur Église, disaient-ils, est fidèle à l’Église des sept premiers siècles, elle est donc orthodoxe, mais ils n’ont jamais affirmé qu’elle fut la seule fidèle ; ils n’ont jamais affirmé qu’en gardant le dépôt, ils se l’étaient approprié. » Et ils précisent leur position : « En rompant avec la papauté hérétique, ils sont restés orthodoxes ; ils ne sont nullement sortis de l’Église d’Occident, dans laquelle ils ont reçu validement les sacrements ; ils s’y sont organisés en Église particulière, parce que la foi leur en faisait un devoir ; en repoussant l’infaillibilité pontificale et les autres hérésies ultramontaines, ils n’ont eu à en abjurer aucune, pour la bonne raison qu’ayant toujours été gallicans et antiultramontains, ils ne les avaient jamais professées. » Ibid., p. 190. Le document fut transmis à la commission de Rotterdam, chargée d’examiner les conditions d’une union avec l’Église de Russie.

Déjà auparavant, le professeur Michaud avait approuvé dans ses grandes lignes, le manifeste d’Ernest de Naville en faveur de l’union des Eglises, publié sous le titre : Le témoignage du Christ et l’unité du monde chrétien, Paris, 1893, in-12, et il essaya de montrer comment les anciens-catholiques, tout en restant attachés à Rome jusqu’en 1870, n’avaient nullement adhéré à l’erreur. « La papauté n’était pas l’Église, qui restait ce qu’elle était, donc catholique el orthodoxe, lorsque Rome innovait et se trompait… Les catholiques d’Occident espéraient toujours que Rome linirait par renoncer à ses erreurs et qu’un concile vraiment œcuménique pourrait se tenir et réaliser enfin cette réforme in capile et in membris, si désirée par les nombreux catholiques d’Occident… Mais, après le concile du Vatican, sa position changea. .. Ils furent menacés de n’avoir plus d’évêques, ni de prêtres… Ils durent se constituer en Église particulière, non pas pour sortir de l’Église universelle et orthodoxe, niais, au contraire, pour y mieux rester el y mieux persévérer. Ils se constituèrent donc simplement en Eglise particulière antiultraniontaine, antipapale, anti jésuitique. Rev. intern., t. xj, 1903, p. 362. Les doctrines officielles de Rome sont actuellement hérétiques, niais elles ne sont pas les doctrines officielles de l’Église d’Occident… Les anciens-catholiques répètent qu’ils sont pleins de vénération pour l’Église orthodoxe d’Orient, qu’ils ne se séparent ni des sept conciles oecuméniques, ni de la tradition unanime des Pères, qu’ils désirent plus vivement que jamais l’union et la paix dans la foi authentique de l’Église indivisée. Ibid., p. 365.

lai (ait, Diomède Kiriakos, professeur de l’université d’Athènes, avait écrit, le 13-26 juillet 1902, à l’évêque Weber : « L’Église ancienne-catholique est dans la vérilé ; elle est digne d’être reconnue par lise orientale comme Église orthodoxe, bien que quelques différences existent encore entre les deux Eglises, <ai’il siillit qu’elles soient unies in necessariis. » Le un m’professeur écrivait dans la Revue internatitiii /ile de théologie, l.

i. ton."), p. 72~> 720 : Les

anciens-catholiques sont orthodoxes, parce qu’ils ont

DICT. Dl I m "I. i ï iioL.

rejeté l’infaillibilité du pape et les autres prétentions despotiques de l’Église romaine, ainsi que les autres nouveaux dogmes, les décrets du concile de Trente et des conciles romains, la langue latine dans le culte et la communion eucharistique avec du pain seulement et parce qu’ils n’ont reconnu comme obligatoires que les seules définitions des sept conciles œcuméniques et la doctrine unanime des Pères des huit premiers siècles. »

Église épiscopalienne d’Amérique.

Ce n’est pas

seulement en Europe que furent tentés des essais d’union des Églises ; au début du xxe siècle en Amérique, des chrétiens ardents prirent part aux congrès internationaux, et surtout à partir de 1914, des accords se précisèrent. M. Robert Gardiner, secrétaire de la commission World Conférence, travailla activement à cette union et il fut le promoteur de l’union de l’Église épiscopalienne avec les Églises anciennescatholiques d’Occident. Dansl’Internationale kirchliche Zeitschrijt de janvier-mars 1916, p. 56-78, il expose ses idées et celles de la société dont il est le secrétaire. L’union qu’il préconise n’est pas l’apothéose d’une Église particulière sur les ruines des autres Églises. « L’union est l’assemblage de plusieurs choses qu’on ne saurait regarder comme une seule et même chose. L’union produit des alliances ou des fédérations. Les Églises alliées ou confédérées restent toujours séparées les unes des autres. »

Après avoir fait l’histoire des diverses tentatives d’union, il écrit : « Depuis 1912, les évêques des Églises anciennes-catholiques favorisent notre œuvre avec le plus sincère dévouement. Cette ligne de conduite est conforme aux décisions de la conférence de Bonn de 1875, qui engage tous les membres de l’Église ancienne-catholique à donner leur appui à toute proposition d’union et à éviter, à l’égard des autres confessions, toute controverse haineuse, qui envenimerait les plaies, au lieu de les cicatriser. »

Un plan d’union est proposé par l’Église épiscopalienne américaine. Cette union ne doit pas être entendue dans le sens d’une soumission complète à la discipline, à la liturgie, aux principes et méthodes administratives d’une seule Église et, d’un autre côté, elle ne doit pas tolérer la négation de vérités fondamentales et de principes traditionnels sur lesquels repose l’Église du Christ. En peu de mots, elle doit se tenir loin des deux extrêmes du despotisme administratif et de l’individualisme religieux. Les diverses Églises restent fidèles à leur position doctrinale et le but de la réunion est l’élude des points qui séparent.

Aucune tentative d’union n’a abouti et il semble bien qu’aucune tentative ne pourra aboutir à cause de la variété des croyances et des pratiques religieuses ; en fait, les congrès internationaux, au lieu de favoriser l’unité, ont plutôt élargi le fossé qui sépare les diverses communions. L’Église d’Utrecht, qui a très activement concouru au mouvement anti-romain depuis le concile du Vatican et qui a donné aux vieuxcatholiques son épiscopat et sa hiérarchie, est restée Stationnaire et marque même une certaine décadence. Le nombre de ses fidèles et de ses prêtres est resté a peu près stationnaire, s’il n’a pas diminué. Actuellement elle compte moins de 10 000 fidèles ; elle a 31 prêtres el 27 paroisses ; il y a, au petit séminaire, 9 élèves cpii sont internes et suivent les cours du i gymnasium » d’Amersfoort, et au grand séminaire, il j a élèves.

1.’épiscopat actuel comprend : l’archevêque d’Utrecht, André Rlnckel, élu le 6 avril et sacré le 15 juin 1937, comme successeur de François Ken

ninck, mort le m février 1937 ; l’évêque d’Haarlem, Théodore-Jean fan Vlymen, élu le s juillet et sacre le 21 septembre 1916, comme successeur de Nicolas

T.

XV.

77.

Prins, mort le 18 mai 1916 ; enfin l'évêque de Deventer, Engelberl Lagerwey, élu le 2 octobre et sacré Le 12 novembre 1941, comme successeur de Hermann Berends, mort le 24 juillet 1911.

Par les concessions qu’elle a faites, depuis le début du xx 1 e siècle surtout, l'Église d’Utrecbt est en rupture et même en opposition avec son passé : les préjugés contre Rome sont toujours très vivants, mais, déjà en 1903, le P. Brouwer, dans une brochure sur les Variations d’Utrecht, constatait que dans le OudKatholiek, le journal mensuel fondé en 1885, on trouve de nombreuses expressions qui semblent rapprocher l'Église d’Utrecht du protestantisme et faire au libre examen une place de plus en plus large.

I. Mémoires originaux.

Brève memoriale extradant ex prolixiore. De statu et progressu jansenismi in Hollandia, 1097 ; Mémoire touchant les progrès du jansénisme en Hollande, Cologne, 1698, in-12 ; Refutatio prodroma libelli famosi cui tilulus : Brève memoriale extractum., ., Delft, 1698, in-4o ; Gratia triumphans de novis liberi arbitrii decomptoribus, inpatoribus, deceploribus ac præsertim scribillatore notarum brevium in Rejutationem prodromam Brevis mernorialis de statu ac progressu jansenismi in Hollandia, per Vincent ium Palæophilum, Delft, 1699, in-4o ; La foi el l’innocence du clergé de Hollande défendues contre an libelle diffamatoire intitulé : Mémoire touchant le progrès du jansénisme en Hollande, par M. Dubois, prêtre (Quesnel), Delft, 1700, in-12 ; Declaratio archiepiscopi Sebasteni, apostolici in Hollandiæ missione vicarii super pluribus, quæ tum ad ipsum, tum ad illum pertinent interrogationibus, Rome, 2 juin 1701, in-4o ; Epistola Adeodati presbyteri compresbgteris de clero per fcederatum Belgium, Delft, 1702, in-12 ; Apologia pro clero Ecclésiæ Batavorum Romanocalholicæ seu rationes ob quas clerus censuit in locum Rêver, archiepiscopi Sebasteni non esse illico recipiendum D. Theodorum Cokkum, per Joannem Palseopistum, Delft, 1702, in4° ; Scriptum juridicum in causa archiepiscopi Sebasteni, s. 1., 1703, in-4o ; Motivant juris pro capitula Harlemensi, per Martinum de Swæn, s. 1., 1703, in-4o ; Refutatio Responsi ad libcllum cui titulus Motivum juris pro capitula cathcilrali Harlemensi sive elucidatio ullcrior jurium ejusdem capituli, 1703, in-4o (ces deux écrits sont de Van Espen, mais ils furent adoptés par de Swæn, doyen du chapitre de Haarlem, qui les a publiés sous son nom) ; Assertio juris Ecclésiæ metropolitattæ Ullrajectinæ Romano-catholicæ adversus eos… per J.-C. E. (Jean-Chrétien Erckel), 1703, in-4o ; Avis sincères aux catholiques des Provinces-Unies sur le décret de l’Inquisition de Rome (3 avril 1704) contre M. l’archevêque de Sébaste, vie. apost., avec plusieurs pièces qui ont rapport à son affaire (par Quesnel), s. 1., 1704, in-12 ; Gisberti Amstelii Exspostulatio adversus eos qui dicunt se de consortio Jesu esse et non sunt, seil sunt synagoga Satanæ, Cologne, 1704, in-4o ; Exspostulatio altéra adversus Loyolitas, ftedos Societatis Jesu desertores, 1704 ; Exspostulatio tertia adversus injustos nominis Jesu possessores, 1704 ; Causa Coddœana seu Collectio scriptorum quibus Pétri Coddœi arch. Seb., vie. apost. in fœderato Belgio, fuies orthodoxa, viventli disciplina, regendi ratio, jurisdictio et potestas ordinaria in Ecclesia Batava Romano-catholica, contra obtreclarorum calumnias adseruntur, Anvers, 1705, in-12 (cet écrit contient onze pièces importantes concernant les affaires de ce prélat et de son clergé) ; Déclaration apologétique de Messire Pierre Codde, archev. de Sébaste, où il fait une déduction simple et fidèle des principaux faits de son affaire, avec des preuves authentiques et des pièces justificatives, Utrecht, 1717, in-12 ; Divers abus et nullités du décret de Rome du 1 octobre 1707 au sujet des affaires de l'Église catholique des Provinces-Unies (par Quesnel), s. 1., 1708, in-12 ; Cleri Romano-catholici pncciptiarum in Hollandia auslrali civitalum protesta tio… (par Erckel), Delft, 10 avril 1709, in-4o ; Cleri Romano-catholici… prolestalio… Asserta contra libellum cui fraudulenter scribitur Scriptum consolatorium (par J. Erckel), Delft, 10 mai 1710, in-12 ; Protestalio… denuo asserta (par Erckel), Delft, 1712, in-4o ; Protestatio… tertio asserta…, Delft, 1714, in-4o (ces quatre écrits sont de.Jean-Chrétien Erckel, doyen du chapitre) ; Justification de la mémoire de M. Pierre Codde, s. 1., 1711, in-4o, et traduction latine ; Admonilio ad probatos omnes cordatosque catholicos, Delft, 1711, in-4o Van Heussen, Batavia sacra, sive Res gestu' Apostolicorum virorum qui fidem Bataviæ primi intulerunt, Bruxelles, 1714, 2 vol.

in-fol. ; Mémoire pour l'Église et le clergé d’Utrecht, ou l’on fait voir que, depuis la naissance de la Réforme dans les Provinces-Unies, celle Église n’a rien perdu de ses droits el de sa juridiction, Paris et Amsterdam, 1716, in-4o et in-12, 2° éd., 1722 (pur Boulenois) ; Defensio arch. Sebasteni ac Ecclésiæ, s. 1., 1717 (Erckel) ; Casus posilio Ecclesia' Ullrajectensis stans ex juribus, 1717, in-l" (Van Espen) ; Inslrumentum appellationis a constitutione « Unigenitus > démentis papæ XI, S sept. 171-1, et ab Epistola Pasloralis officii ejusdem pontificis, H sept. 17 lii, ad fulurum concilium générale inlerpositæ per decanum, canonicos et capitltlum metropolitanæ Ecclésiæ Ultrajectensis catholicœ…, Delft, 1719, in-4o (l’appel est du 9 mai 1719 ; traduit en fr., in-12) ; Historia episcoporum fiederati Belgii, s. 1., 1719, in-4o ; Lettre de l’université de Paris au chapitre il’Ultrecht en réponse à celle que le chapitre lai avait écrite en lui envoyant son acte d’appel, 6 juillet 1720 ; Justification du droit des chapitres de l'Église catholique des Provinces-Unies, s. 1., 1720, in-12 (par Quesnel contre une thèse de l'évêque de Soissons) ; Memoriale brève de statu Ecclésiæ Ullrajectinæ missum ad Innocentem XIII a capitulo Ullraj., s. I., 1722, in-12 ; Causa Ecclésiæ Ullrajectinæ historiée exposita…, s. 1., 1724, in-4o (contient de nombreux documents et lettres du chapitre d’Ultrecht à Innocent XIII, aux cardinaux, au clergé d’Allemagne…) ; Apologie de Mgr l'évêque de Babylone, contenant son appel au concile général de la Constitution « Unigenitus » etd’un prétendu acte de suspense qui porte le nom de M. l'évêque d' Ispahan, et sa plainte à l'Église catholique, au sujet d’un libelle calomnieux, répandu le mois de mai dernier, sous le nom de Messieurs les cardinaux, pendant la vacance du Siège apostolique, avec toutes les pièces qui ont rapport à cette affaire, Amsterdam, 1724, in-4o ; Responsio epistolaris Z. B. Van Espen. De numéro episcoporum ad validant ordinationem requisito, s. 1., 1725, in-4o (à l’occasion de la Dissertation de D. Damen, qui souleva de vives polémiques à l’université de Louvain) ; De consecratione archiepiscopi Ullrajectensis adversus Dissertalionem Doctoris Damen… data die 12 jul. 1728, in-4o (Verhulst) (il y a plusieurs autres lettres) ; Second mémoire pour l'Église et le clergé d’Utrecht, où l’on fait voir que cette Église n’a rien fait de contraire à l’espril et à la discipline des canons, en se donnant an archevêque, Leyde, 1725, in-4o et in-12 (par Boulenois) ; Remarques sur un prétendu bref contre l’archevêque et le clergé d’Utrecht, daté du fi décembre 1725, imprimé el répandu à Bruxelles à la date du 3 février 172H, s. 1., 1726, in-4o ; Historia de rébus Ecclésiæ Ullrajectinæ, s. I., 1726, in-4o ; Lettre pastorale de M. l’archevêque d’Utrecht (Corneille Barcl.man Wuyters) à tous les archiprétres, curés, prêtres et catholiques, tant de l’archevêché d’Utrecht que des autres évéchés suffraganls, pour les exhorter à éviter le schisme effet conserver la paix entre eux, Utrecht, 1725, in-4o ; Mémoire apologétique par des jurisconsultes, qui se sont déclarés pour la cause du chapitre et du clergé catholique d’Utrecht, s. 1., 1726, in-4o ; Archiepiscopi Ullrajectensis (Steenoven) el capituli ejusdem Ecclésiæ Romanocatholicæ publica Declaratio ad III. etRev. Ecclésiæ catholicæ archiepiscopos, episcopos, prælatos, capitula, pastores, doctores, tant ecclesiasticos omîtes atqtte laicos direcla, die 25 mart. 1725, Utrecht, 1726, in-4o ; Instrumentum appellationis III. archiepiscopi et capituli Romano-catholici Ullrajectensis ad concilium générale futurunt a quodant brevi prœferenti nomen S. S. D. N. P. Benedicti XIII, scripto ad universos in fœderato Belgio catholicos, die 6 decembris 1725 et Brttxellis vulgato ab III. nunlio Spinelli, die 2s. fan, 1726, Utrecht, 1726, in-4o ; Seconde apologie de Mgr l'évêque de Babylone, contenant son appel au concile général et sa seconde plainte au sujet de trois brefs répandus dans le public sous le nom de N. S. P. le pape Benoît XIII, les 21 février, 23 août et 6 décembre 1725, avec les pièces qui y ont rapport. On y trouvera la réfutation de la fausse histoire de l'Église d’Utrecht publiée par le chanoine Hoyinck, de celle de l’anonyme et des Dissertations du Dr Damen, Amsterdam, 1727, in-4o ; Vindiciæ resolutionis doctorum Lovaniensium super qua’stione de subsistentia Ecclesia-Ullrajcctina' ejusque episcopis et capitulo (Van Espen) adversus hisloriam de rébus Ecclesin < Ullrajectinæ, neenon eamdent historiam prolixiorem sub nomine Cornelii Hoyinck van Papendrecht éditant, Amsterdam, 1727, in-4o ; Defensio Ecclésiæ Ullrajectinæ ejusque status ac jurium, ex episcoporum diplomatibus, ac lilteris, nec non antiqais chartis… potissintttm deducta… contra fictiones A. D. C. P. Hoyinck (par Erckel), Amsterdam, 1728, in-4o ; une vive polémique s’engagea, de 1728 à 1730, entre Erkel et Hoyinck qui échangèrent six longues lettres pu(3

bliées à Amsterdam, in-4o ; Tractatus historicus primas de capitula calhedrali Ecclesiæ metropolitanæ Ultrajectinæ cui adduntur quædam manumenta hinc speclantia, Delft, 1729, in-4o, par Nicolas Broedersen ; Acta quædam Ecclesiæ Ultrajectinæ exhibita in defensionem jurium III. archiep. et capituli ejusdem Ecclesiee adversus scripta Emin. cardinalis Mechliniensis, La Haye, 1737, in-4o, avec une préface adressée aux évêques d’Allemagne ; Instrumentant appellatinnis lit. ac Rev. archiep. Vltraj. (Pétri.loannis Meindærts ) ad futurum conciliant générale a gundam bret’i pra’jerenle nomen SS. Benedicti XIV, dalo 24 jan. 1741, atque etiam a brevi démentis XII, (lato 6 octob. 17’iD, Utrecht, 1741, in-4o ; III. et Rêver, arcli. Ultraject. (Meindærts) et episcopi Ilarlemensis (de Bock) instrumentum appellationis. .. a duobus brevibus guæ præjerunt nomen SS. D. Benedicti XIV scriptis ad universos catbolicos in fcederato Belgio commoranles, s. 1., 1744, in-4o ; Expositio doclrinæ quoad controversias quæ inler catholicos agitantur oblata SS. D. N. Benedicto XIV, dec. 1744, s. 1., 1744, in-12, et traduction française sous le titre Exposition de doctrine sur les disputes qui divisent les catholiques ; Lettre d’un prêtre français réfugié en Hollande à un île ses amis de Paris, au sujet de l’état et des droits de l’Église catholique il’Utrecht, avec quelques pièces importantes concernant cette même Église et la bulle « Unigenilus Dei Eilias « , Utrecht, 1753, in-12 (lettre datée du 9 octobre 1753, par Louis Paris-Vaquier, ancien grand vicaire de Lectoure et connu en Hollande sous le nom de Villiers) ; Epistola III. et Rev. archiep. Ultraject. ad SS. D. Benedictum XIV, s. 1., 1758, in-4o ; Recueil de divers témoignages de plusieurs cardinaux, archevêques, évêques, universités, facultés de théologie ou de droit, docteurs, dignités d’églises cathédrales et collégiales, abbés, chanoines, curés, supérieurs d’ordres ou de communautés, magistrats, jurisconsultes et autres personnes célèbres, en faveur de la catholicité et de la légitimité des droits du clergé et des chapitres, archevêque et évêques de l’Église catholique des Provinces-Unies, contre le schisme introduit dans cette Église depuis le commencement de ce siècle, par les manœuvres des jésuites et de leurs adhérents, Utrecht, 1763, in-4o et in-12 ; ce Recueil, précédé d’une longue préface de xxxi pages, datée de juillet 17f>3, et d’une lettre pastorale de l’archevêque d’Utrecht du 25 juillet 1763 pour la publication du Recueil, renferme de très nombreux documents : il est divisé en sept parties, où l’on a groupé les Consultations en faveur de l’Église d’Utrecht, les témoignages du clergé de Hollande et des Églises étrangères en faveur de P. Codde et de son clergé, les témoignages sur la nullité de l’interdit de M. de Babylone et sur les motifs qui l’engagèrent à venir au secours de l’Église d’Utrecht ; les témoignages en faveur des archevêques d’Utrecht et du droit des chapitres d’Utrecht, Un 1763, Broedersen publia une nouvelle édition de son Tractatus historiens et il ajouta au premier Tractatus, édité en 1729, quatre nouveaux Tractatus, où il cherche à établir que le chapitre d’Utrecht a toujours eu

le droit d’élire ses archevêques, que les archevêques étaient

des évêques propres et ordinaires ; que l’ordre hiérarchique g’est toujours conservé dans cette Église ; enfin que ce sont les jésuites et quelques autres religieux qui, depuis leur arrivée dans les Provinces-Unies, ont travaillé à détruire cette hiérarchie pour se procurer une indépendance entière. On trouve dans cet écrit, en appendice au Cinquième Traité, une longue liste des ouvrages, publiés de 1703 à 175.S, pour ou contre l’Église d’Utrecht.

Acta et décréta secundi synodi provincial l.’ltrujcctensis

in sacello ecclesim parochialis Sanctæ Gertrudis, Ultra jeeti,

celehratæ die 13 septembris 1763, Utrecht, 1764, in-4o, en latin et in-12 en français, avec une lettre circulaire à Nosseigneurs les archevêques il évêques des principaux sièges de i Église catholique pour leur adresser les Actes du Concile, en date du 19 avril (jeudi saint I, 176 t.

Histoire, abrégée de l’église métropolitaine d’I Irecht, prin cipalement depuis la Révolution arrivée dans les sept Provinces-Unies des Pays-Bas, sous Philippe II, par G. Dupac de Bellegarde, Utrecht, 1763, in-8o ; 2e éd., 1774 ; 3° éd., 1852. Cette troisième édition est augmentée du récit des principaux événements jusqu’en 1784. Dupac a repris ses thèses dans la Vie de Van Espen, p. 523-648 ; Epistola episcoporum et cleri ecclesiasticæ provinciæ Ullrajectensis, tolius Ecclesiæ Balavæ Romano-catholicæ nomine scripta ad D. N. Clementem XIII, in cœtu episcoporum, capituli lllrajectini et pastorum, oct. mens. 1766, s. 1., 1767, in-4o ; traduite en français, 1768, in-12. C’est une réponse à la Déclaration Non sine acerbo qui avait condamné les Actes du concile ; Consultation de douze avocats au Parlement de Paris, du 1° février 1770, sur l’état de l’Église d’Utrecht, la conduite qu’elle doit tenir et l’assistance qu’elle a droit d’attendre des évêques et des souverains catholiques, contre l’oppression de la cour de Rome. On y établit la nature et l’origine de la réserve au pape de la confirmation des évêques, de la concession des dispenses, etc. On y démontre que les évêques peuvent et doivent exercer tous ces droits par leur caractère et en vertu de l’institution de Jésus-Christ, dans tous les cas où les besoins de l’Église l’exigent, s. 1., 1786, in-12 ; parmi les avocats signataires, on trouve Maultrot, Le Paige, Aubry, Mey, Camus, Jabineau. En 1764 avait paru un Mémoire de quelques jurisconsultes hollawlais sur les maximes ultramontaines mises en usage pour opprimer cette Église et sur l’intérêt des Puissances à s’opposer aux abus, s. 1., 1764, in-4o. Il faudrait ajouter les très nombreux ouvrages écrits en hollandais, dont la plupart sont favorables à l’Église d’Utrecht. Les travaux, publiés au XIXe siècle, ne font que reprendre les documents et les thèses exposées dans les écrits déjà cités. C’est le cas, par exemple, des six lettres publiées aux tomes iv et v de la Revue ecclésiastique, p. 21-28, 40-52, 87-96, 279-288, 333343, 353-369.

Mozzi, Histoire abrégée du schisme de la nouvelle Église d’Utrecht et Histoire des révolutions de l’Église d’Utrecht, Paris, 1787, 3 vol. in-8o ; ces travaux, dirigés contre l’Église d’Utrecht ont été vivement attaqués par les partisans de cette Église, en particulier, par Bossi, Le catholicisme de l’Église d’Utrecht et des autres Églises appelantes, Paris, 1788, in-12, et Lettere Ultrajetline (voir Nouv. ecclés. du 2(1 mai 1796, p. 39-42, et du 29 jan v. 1797, p. 9-14) ; Réflexions pacifiques au sujet de l’élection d’un évêque, dans lesquelles on montre principalement l’énorme préjudice qu’ont souffert, au commencement de ce siècle, un grand nombre de catholiques, ecclésiastiques et laïcs, des Provinces-Unies, par rapport aux droits les plus précieux de leur Église, Utrecht, 1798, in-12 (voir Nouv. ecclés., des 22 mai-5 juin 1799, p. 41-48).

II. Travaux récents.

Die Katholische Kirche zu Utrecht, dans Theologische Qtiartalschrift, Tubingue, 1826, p. 1-77. 187-237 ; Nippold, Die Altkatholische Kirche des Erzbisthums Utrecht, 1872 ; J.-A. Gerth van Wijk, Historia Ecclesiæ Ultrajectinæ Romano-catholicæ maie jansenisticæ dicta-, spécimen historico-theologicum, Utrecht, 1859, in-8o ; Albert Héville, L’Église des anciens catholiques de Hollande, dans la Revue des Deux-Montles du 15 janvier 1872, p. 304331 ; Ch.-M., Le jansénisme en Hollande, dans la Revue catholique de Lointain, 1872, t. xxxiv, p. 84-88 ; P. Clæssens, Origine, développement et état actuel du jansénisme en Nécrlande, ibid., p. 203-216 ; Van Aken, Le schisme janséniste de Hollande, dans les Études de février-mars 1873, p. 160182, 343-370 ; Malet, L’Église vieille-catholique d’Utrecht, son état actuel, dans les Études, t. ex, p. 242-271 ; H. Allmang, L’Église janséniste d’Utrecht dans PAnnuaire pontifical de 1912, p. 438-456 ; Ami de la religion, 1853, 1856 ; le journal des vieux catholiques Ou<l-Kalholiek, créé en 1855 ; B. Van Bilsen, De inttloed vatt Zeger Bernard van Espen op bel oitstaan van de Kerk van Utrecht, La I lave. Ml I I.

J. Cakki.yke.

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