Dictionnaire de théologie catholique/RUSSIE (Pensée religieuse) II. 5. L'école prokopovienne

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané ( Tome 14.1 : ROSNY - SCHNEIDERp. 183-185).

V. L’École prokopoviexiie.

L’attitude de Prokopovic, principalement dans son cours de théologie, lequel, encore manuscrit, captiva si fortement les théologiens russes de la première moitié du XVIIIe siècle, était ouvertement favorable aux idées luthériennes et opposée aux vues catholiques.

On en trouve une preuve assez éloquente dans la bibliothèque de Théophane, léguée après sa mort au séminaire de sa ville épiscopale de Novgorod. Cf. P.-V. Verkhovskij, Ucreidenie dukhovnoi kollegii i dukhoonyi rcglament, t. ii, 5e part., La bibliothèque de Théophane l’rokopovic, Hostov, lOlfi. Prokopovic n’épargna ni roubles, ni travail, ni influence auprès de l’empereur pour acquérir, dans les principaux centres de l’Europe, ses 3 192 volumes. Sa bibliothèque est sa gloire et dans ses lettres à ses amis il en parle, les invitant même à la visiter. Epistolse illmi. ac revmi. Th. Prokopovitsch, Moscou, 1770, p. 31 sq. ; cf. Trudg, 1865, t. i, 1>. 293. Cette bibliothèque est bien fournie en livres théologiques, mais les trois quarts sont des œuvres d’auteurs protestants : M. Chemnitz, I.-I3. Carpzov, I.-F. Buddeus, etc. ; au contraire, les auteurs catholiques sont plutôt rares ; œuvres d’Arcudius, de S. Robert Bellarmin, de L. Carboni, de G. Cassandcr. Cf. P.-V. Verkhovskij, op. cit., t. i, p. 120.

Prokopoviè commenta sa bibliothèque certainement vers 1720, son enseignement théologique étant déjà terminé ; elle nous indique cependant quels étaient ses goûts, et comment il pratiquait le conseil que, dans son Règlement ecclésiastique, il donne aux professeurs de théologie : Quamquam theologiæ doctori a recenlioribus etiam helerodoxis doctoribus lieebil interdum mutuari subsidia, non iamen oporlet illum placilis eorum adhærere, nec narraliunrulis eorum acquiescere. Hoc non obstante, eorum manuduclioni, quibusdam illi ex Scriplura et ex antiquis Patribus desumplis documentis, prœsertim ad dogmala nobis et heterodoxis communia propugnanda ulantur, potest insistere, caute tamen fidem eorum allegationibus adhibebit… Fréquenter etenim hi domini hallucinantur, testimonia quic nusquam reperiuntur adducentes. Non raro etiam lextum sincerum delorquent. Habe vel unicum pro exemplo hoc Domini verbum ad Petrum : Ego oravi pro te ut non deliciat fides tua. Dictum est Pelro, quoad solam ipsius personam in individuo ; Romanenses vero ad suum pontificem detorquent, colligenles inde papam non posse, quamvis velil, in fidei articulis errare. Mansi, Concil., t. xxxvii, col. 58.

Comme on le voit, l’exemple vise la théologie catholique, presque totalement absente de la bibliothèque de Prokopovic, si riche par ailleurs en traités luthériens, calvinistes, anglicans.

Il est certain qu’à Kiev les auteurs catholiques ne manquaient pas. Quels étaient les sentiments de Prokopoviè envers eux, on peut le déduire de la manière dont il s’exprime sur leur compte : il les appelle animalia balantia, sots, Ihéologaslres, maie jerialas, semi-barbares… et encore de la violence de ses disputes avec les docteurs de la Sorbonne et avec le dominicain Bernarde Ribera. P. Plerling, l.n Russie et le Saint-Siège, t. iv, p. 262, 328 sq. ; Lu Sorbonne cl In Hussie (1714-17-17), Paris, 1882 ; Th. l’ikhomirov, Traktati Theofana Prokopoviëa o Bogi, Saint-Pétersbourg, 1884, p. 12-13 ; cf. A. Palmieri, Theologia dogmatica orthodoxa, t. i, Florence, 1913, p. PU.

Ses dispositions envers la réforme protestante lurent toutes différentes. Théophane a laissé, il est vrai, un opuscule pour la défense de l’orthodoxie contre les luthériens : Apologia jidei, in qua respondetur ad litteras doctissimorum quorumdam Lutheranorum, quas ad Palrem Michælem Schi monachum Pieczariensem Regiomonte dederunt, respondentes ad ejus litteras compellalorias quas ipse prius ad eos misit de vera fide orienlalis grseco-rutheniese aposlolicse Ecclesise, dans Miseellanea sacra Theophanis Prokopovitsch, Bratislava, 17 1°), p. 1-64. Mais la lecture de ces pages nous fait comprendre que, si Prokopovic maintient, contre les protestants, la doctrine « orthodoxe » sur la procession du Saint-Lsprit et le culte des images, il ne s’oppose pas à eux dans les autres questions qui forment le noyau de la doctrine protestante et ne s’élève pas contre leur manière de traiter la théologie. De fait, son cours de théologie reflète cette influence, soit dans la méthode et la division qu’il suit, soit dans l’esprit de son enseignement, soit dans les propositions qu’il défend. Prokopovic adopte la division de la théologie en deux parties : de eredendis et de agendis. Dans la première, il développe toute la partie dogmatique, considérant Dieu en lui-même, c’est-à-dire dans son essence, ses attributs, sa personne ; puis dans ses actions ad extra : il commence par l’étude des décrets divins, traite ensuite de la création du monde visible et invisible, de la providence divine envers les anges, les hommes et le monde. Dans ce traité sur la providence, il s’arrête sur les questions spéciales de la chute de l’homme, du péché originel, de l’incarnation, de la rédemption et de la médiation divine. Mais la grâce divine, dit-il, fruit de la rédemption, n’est pas, en fait, communiquée à tous ; et là se posent les problèmes de la prédestination et de la réprobation. Les moyens pour obtenir la grâce sont : la foi et les sacrements ; ses fruits : la justification, l’adoption divine, la glorification. Le dernier sujet traité est l’Église de Jésus-Christ, que Prokopovic considère dans ses quatre différents stades : avant la Loi, sous la Loi, dans le régime de la grâce, dans le royaume de la gloire.

A première vue ce système eût pu être trouvé original. Ce ne fut pas ainsi cependant qu’en jugèrent, non seulement les catholiques, mais même plusieurs écrivains russes, comme Platon A. Cervjakovskij, qui a consacré de nombreux articles à l’étude de la théologie prokopovienne et à sa comparaison avec les œuvres des auteurs catholiques et protestants. Ces derniers, principalement J.-E. Gerhard, auteur du Melhodus studii theologici (Iéna. 1654), ont déjà les grandes divisions de la théologie de Prokopoviè, que le P. Jugie regarde avec raison comme un essai russe de la scolastique de la Réforme. Cf. P. Cervjakovskij, Vvedenie v bogoslovie Theofana Prokopoviëa, dans Khrist. Cten., 1870, t. i, p. 32-86 ; le même, Islocniki « vvedenija v bogoslovie » Theofana Prokoviëa, ibid., 1878, t. i, p. 18-32 ; le même, O metode Vvedenija v bogoslovie Theojuna Prokopoviëa, ibid., 1878, t. i, p. 321-351 ; Th.’l’ikhomirov, Ideja absoljulizma Boga i protestantskii skholasticizm v bogoslovie Theophana Prokopoviëa, ibid., 1884, t. ii, p. 315-326 ; A. Arkhangelski.j, Dukhovnoe obrazovanie i dulthovnaja literalura v Rossii pri Pelrè Velikom, Kazan, 1883, p. 67-74 ; A. l’ai mieri, Theologia dogmatica orthodoxa, t.&nbsp ; i, p.&nbsp ; 162 ; H. Koch, Die russische Orthodoxie im petrinischen Zeitalter, Brestau, 1929.

Et en réalité Prokopoviě entreprit l’étude de la théologie avec le même esprit que les protestants. Mans l’oratio ad studentes theologiœ, qui sert de prologue à son ouvrage, il insiste exclusivement sur l’Écriture dont il exalte la clarté : Hæc ita esse docet vel ipsa experientia, quod scilicet ea vis verbi divini sit, ut omnes sibi adversantes cogitationes convincat, suamque veritatem palam demonstret, et conscientiæ adversariorum ostendat vera esse quæ leguntur in sacris litteris. Cf. P. Cervjakovskij. op. cit., dans Khrist. Cten., 1876, t. i, p. 49-57. Considérant l’Écriture sainte comme unique règle de foi, il recommande à ses élèves de se défier des opinions des maîtres : Nam scio hominem non posse sanum esse, qui papee vecordiam imitons, errare se posse non putet ; et même il diminue la valeur dogmatique de la Tradition. Prokopovic a des paroles très louangeuses pour l’autorité des conciles et des saints Pères, sans toutefois attribuer proprement le caractère d’infaillibilité ni aux définitions conciliaires, ni à l’avis unanime des Pères. Leur tâche n’est pas de nous transmettre le trésor de la Tradition orale, mais uniquement de nous expliquer le sens de l’Écriture, unique source du dogme. M. Jugie, Theol. dogm. christ, orient., t. i, p. (144 sq. ; P. Cervjakovskij, Sv. Pisanie kak nacalo bogoslovija… po « Vvedeniju v bogoslovie » Theofana Prokopovica, dans Khrist. Cten., 1876, t. ii, p. 101-153 : cf. Acta VI conventus Velehradensis, Olomouc, 1933, p. 134-145.

Cette doctrine représente une concession d’importance capitale faite au protestantisme, dont les doctrines trouvent ainsi une voie facile pour s’insinuer dans la théologie russe. En effet, Prokopovic se fait le champion du canon hébraïque de l’Ancien Testament, duquel il exclut les livres deutéro-canoniques. Dans sa Prima instructio pro pueris voici comme il s’exprime sur la doctrine de l’Église : Ecclesia est uniformitas sensus inter christianos doctrinam Christi serrantes, prout hœe a Patribus et conciliis œcumenicis tradila est, essayant de se tenir dans un juste milieu, mais s’approchant plutôt de la définition classique chez les luthériens. On peut dire la même chose des autres questions, et principalement de l’erreur centrale de l’hérésie luthérienne : la justification. Dans ses traités De gratuita peccatoris per Christum justificatione et De homine lapso. il admet en substance la doctrine protestante sur la corruption radicale du libre arbitre et sur la justification par la foi seule ; il tâche cependant de sauver la nécessité des bonnes œuvres ad Dei cultum et ad exsolvendum quod Deo debemus, et il emploie la formule de la nécessité de la foi sola sed non solitaria, laquelle signifie que la vraie foi produit naturellement de bonnes œuvres, celles-ci naissant non de la foi elle-même, mais de l’objet de la foi, le Christ.

Il est certain que Prokopoviè cherche non sans habileté à éviter un langage ouvertement protestant, et à limiter les conséquences des principes protestants ; de sorte que P. Cervjakovskij. pour définir sa position doctrinale, lui applique les paroles que Martin Becan disait de Marc-Antoine de Dominis : Unum est te neque catholicum esse, neque lutheranum, neque calvinistam ; sed ab omnibus dissentire et novum doctrime symbolum, parlim ex aliorum scriptis, partim ex tuo cerebro consercivisse. Allerum duptici spiritu ad scribendum impulsum te esse : altero odii in pontificem, altero amore proprise exccllentiie. Cf. Khrist. Cten., 1878, t. i. p. 18. Mais les grands points de repère de la doctrine luthérienne se trouvent — en germe si l’on veut — dans l’œuvre théologique de Théophane ; ils ne feront que se développer dans les commentaires de ses disciples.

Le triomphe que Prokopovic remporta dans la sphère politico-religieuse servit aussi la cause de ses doctrines théologiques, qui s’imposèrent de plus en plus dans les chaires des académies théologiques. M. Jugie, Theol. dogm. christ, orient., t. i, p. 593-598.

A l’académie de Kiev, les successeurs de Théophane n’avaient pas accepté le nouveau système, par respect pour Stéphane Javorskij. Le premier qui s’en servit dans ses leçons fut Georges Konisskij, élève de Kiev, où il revint plus tard comme professeur et où il occupa les chaires de philosophie et de théologie (1751-1754). Macaire nous a conservé le titre de son cours, qui trahit clairement les préférences doctrinales de l’auteur : Christiana orthodoxa theologia, ductui ac magisterio veri et sotius sui doctoris Dei triunius…, a placitis quodlibelisque hominum plane hic cœcucientium libéra, etc. Georges consacre son second traité à la sainte Écriture, dont il parle sur le même ton que Prokopoviè, à qui il fut très sincèrement affectionné toute sa vie. Étant archevêque de Mogilev, Konisskij fera une nouvelle édition du catéchisme de Théophane. Cf. M. Pavlovic, Georgii Konisskii arkhiepiskop Mogilevskii, dans Khrist. Cten., 1873, t. i, p. 1-46.

Le changement opéré à Kiev par l’œuvre de Georges Konisskij se consolida quelques années plus tard par l’activité de Samuel Mislavskij, professeur et recteur de l’académie, et, en 1773, métropolite de Kiev. Mislavskij, éditeur de Prokopovic, donna un résumé en russe et en latin de l’œuvre de celui-ci, sous le titre : Dogmata præcipua fidei orthodoxie calliolicæ et apostolicæ Ecclesiæ orientalis, creditu maxime necessaria pro adipiscenda lelerna salute, et, comme protecteur de l’académie, il s’employa à en assurer le succès et à répandre la théologie prokopovienne dans d’autres centres d’enseignements, placés sous l’influence des professeurs de Kiev.

A l’académie de Moscou, le terrain avait déjà été préparé par Cyrille Florinskij. Le premier traité de tendance prokopovienne a pour auteur l’archevêque de Saint-Pétersbourg, Gabriel Petrov, recteur et lecteur de théologie à l’académie de Moscou de 1761 à 1763. Il est l’auteur de la Theologia christiana orthodoxa pro diversilate materiarum in varias traclatus ac paragraphes divisa, in imperiali Mosquensi Academia tradita et explicata, que Philarète (Gumilevskij) considère comme le meilleur compendium théologique de son temps. Le manuscrit qui se conserve dans la bibliothèque de l’académie de Moscou servit à un autre professeur de cette institution, Théophylacte Gorskij, pour son ouvrage : Orthodoxie orientalis Ecclesiee dogmata. seu doctrina christiana de credendis, usibus eorum qui studio theologico sese consecrarunt addixerunlque adornala accommodataque. La première édition est celle de Saint-Pétersbourg, de 1783 ; d’autres éditions suivirent, dans la même ville d’abord, puis à Leipzig, à Moscou, mais l’ouvrage avait été composé avant que Théophylacte eût quitté le rectorat de l’académie pour devenir évêque de Perejaslavl en 1776.

Cette même année, le siège métropolitain de Moscou était occupé par le plus célèbre des théologiens procopoviens, Platon Levsin. Dans les années 1761-1763, étant recteur du séminaire de la laure de Saint-Serge, Platon écrivit le traité : Theologia christiana super jundamentum verbi Dei extructa ad praxim pietalis et promotionem fidei Jesu Christi unice directa, qui resta manuscrit ; et le compendium, dédié au prince Paul Petrovic : Pravoslavnoe ucenie, ili sokrascennaja khristianskaia bogoslovija, publié pour la première fois à Saint-Pétersbourg en 1765, et traduit en latin par Damascène Semenov Rudnev : Orthodoxa doctrina seu compendium theologiie christiana, Saint-Pétersbourg, 1774, ensuite en grec, en français, en allemand, en anglais, en hollandais, en arménien et en géorgien ; ce succès est dû beaucoup plus à la réputation de l’orateur et du conseiller de cour qu’au mérite intrinsèque de l’œuvre. Cf. sur ces auteurs le livre de B.-V. Titlinov, Gabriel Petrov ( 1730-1801), Saint-Pétersbourg, 1916, recueil d’articles parus antérieurement dans Khrist. Cten., 1914-1915 ; et l’article de l’archiprêtre Y. Magnickij, Platon II (Levsin) mitropolit Moskovskii. dans Pruv. Sob., 1912, t. ii, p. 569-588, 837881. Pour la bibliographie antérieure, voir A. Palmieri, Theologia dogmatica orthodoxa, t. i, p. 165-169. Les manuels de Platon et de Théophylacte curent des imitateurs. En 1799 paraissait à Saint-Pétersbourg l’œuvre du premier recteur de l’académie de Kazan, Silvestre Lebedinskij, Compendium theologiae clussiciim didactico-polemicum, doctrines orthodoxie christianæ maxime consonum et trois ans plus tard, en 1802, le recteur de Kiev, Irénée Falkovskij, faisait imprimer à Moscou son livre : Christianæ orthodoxse dogmatico-polemicæ theologiee, olim a clarissimo viro Theophane Procopovilch ejusque ùontinuatoribus adornatæ compendium, in usum russicie studiosee juventutis concinnatum, etc. Ce livre reçut les plus grands éloges des théologiens et les plus hautes recommandations du Saint-Synode.

Les manuels prokopoviens, adoptés comme livres de texte pour la théologie, propagèrent efficacement parmi les élèves des académies et des séminaires les idées de Theophane, dont l’œuvre était trop volumineuse pour être abordable aux jeunes gens. La tendance vers le protestantisme s’accentue de plus en plus en ces manuels ; presque tous complètent Prokopovic’par quelques autres auteurs protestants : Platon LevSin se sert de la théologie de Quenstedt ; Théophylacte Gorskij emploie de préférence les Institutiones theologiæ dogmaticæ de Jean-François Buddée ; Silvestre Lebedinskij utilise l’Examen theologicum acromaticum de D. Hollace et ses successeurs dans la chaire de Kazan, Épiphane, Athanase et Theophane, recourent à Buddée qui est l’auteur classique parmi les théologiens russes protestantisants depuis le temps de Prokopovic.

Certains dogmes plus traditionnels sont respectés : ceux notamment qui concernent le Saint-Esprit, l’eucharistie et les autres sacrements, etc. ; mais, quand ils traitent de la doctrine de l’Église, de la justification, de la sainte Écriture comme unique règle de foi, les disciples de Prokopovic ne se croient pas obligés de garder la même réserve que leur maître. Théophylacte Gorskij, par exemple, définit l’Église : Cœtus seu societas ex his conflala qui fide vera cum Christo ceu capile suo conjuncti sunt, nomenque adeo sanctorum promerentur ; il est évident pour lui que la justification se fait par la loi seule, laquelle n’est rien d’autre que la confiance avec laquelle nous faisons nôtres les mérites de Jésus-Christ ; cette foi suffit ut justitia et obedientia Christi nobis impulari queat, sans qu’il se produise, en fait, une vraie rémission des péchés. Cf. son œuvre Orthodoxse orientalis Ecclesiw dogmata, éd. de Moscou, 1831, p. 270, 191-197.

Ces quelques phrases suffisent pour faire connaître le caractère de la doctrine théologique enseignée par les disciples de Prokopovic. Cette doctrine n’était pas seulement dans les textes, elle se manifestait aussi dans les disputes scolastiques et obtenait, chose infiniment grave, l’appui de l’autorité ecclésiastique.