Dictionnaire de théologie catholique/MESSE VIII. La messe dans la liturgie 1. L'anaphore d'Hippolyte

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 10.2 : MESSE - MYSTIQUEp. 26-29).

VIII. LA MESSE DANS LA LITURGIE. —

Notre tâche dans cet article devra se borner à traiter :
1° de la messe dans les plus anciens documents liturgiques, la 7rapdc80aiç de saint Hippolyle (la question de la Didachè a été traitée dans une section précédente, col. 865), VAnaphore de Sérapion, les Constitutions apostoliques, VAnaphore de Balizeh ;
2° La messe dans les liturgies grecques et orientales étant étudiée à Orientales (Liturgies grecques et), il nous restera à traiter de la messe dans les liturgies latines, à l’exception de la liturgie romaine ; et dans le
3° de la messe romaine. La question de la messe ambrosienne est traitée au mot Ambrosienne (liturgie), et celle de la messe mozarabe au mot Mozarabe (liturgie).


I. L’anaphore d’Hippolyte.
II. L’anaphore de Sérapion (col. 1351).
III. L’anaphore des Constitutions apostoliques (col. 1355).
IV. L’anaphore du Testamentum Domini (col. 1360).
V. L’anaphore de Balizeh (col. 1363).
VI. La révolution liturgique en Occident au IVe et au Ve siècle (col. 1365).
VII. Le De sacramentis du Pseudo Ambroise (col. 1367).
VIII. La liturgie gallicane (col. 1369).
IX. Les liturgies celtiques (col. 1379).
X. La liturgie romaine (col. 1382).

I. L’anaphore d’Hippolyte. —

Le texte.

Ce texte désormais fameux a été édité en latin d’abord par Ed. Hauler, Didascaliæ Apostolorum fragmenta veronensia latina. Accedunt canonum qui dicuntur apostolorum et.Egyptiorum reliquiæ, fasc. prior, Leipzig, 1900. L’anaphore est p. 106-107.

C’est là que dom Cagin l’a trouvée et il en a fait un commentaire d’une richesse incomparable dans son Eucharistia, canon primitif de la messe ou formulaire essentiel et premier de toutes les liturgies (Rome, Paris, Tournai, 1912), rapprochant le texte de cette anaphore de celui des autres liturgies, étudiant à cette occasion le canon de la messe romaine et 1347 MESSE DANS LA LITURGIE, L’ANAPHORE D’HIPPOLYTE

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les autres formules eucharistiques. Il arrivait même à cette conclusion, comme ou le voit par le sous-titre, que ce document n’est rien de moins que l’anaphore primitive, l’anaphore apostolique, la formule même laissée par les apôtres à l'Église. Dès ce moment, et tout en admirant l'érudition et l’ingéniosité de ces recherches, on était tenu de faire les plus expresses réserves sur ces conclusions. Depuis ce temps les travaux de dom Connolly, dont la théorie concordait avec celle de Ed. Schwartz, sont arrivés à démontrer de la façon la plus convaincante que cette anaphore est l'œuvre de saint 1 Iippolyte, et qu’elle a été composée à Rome dans les trente premières années du me siècle. Ces conclusions ont été adoptées par la plupart des savants, et dom Cagin lui-même, non sans quelques réserves, s’est rangé à cette opinion. Nous donnerons tout à l’heure l'énoncé des principaux travaux composés autour de ce texte célèbre.

Nous nous contenterons de dire ici en quelques mots que l’anaphore d’Hippolyte est donnée à propos de l’ordination d’un évêque dans un ouvrage que l’on a longtemps appelé la Constitution égyptienne ou les Statuts des apôtres, et qui se trouve être en réalité V ânoGzolixrj TrapâSoaiç ou traditio apostolica de saint Hippolyte (Hippolyte, col. 2502 sq.).Nous ne l’avons pas dans l’original mais dans une traduction latine, les fragmenta veronensia cités ci-dessus, puis dans des traductions en copte, en arabe et en éthiopien. Ces dernières éditées et traduites par G. Horner, The slalules oj the aposlles, 1904, p. 244 sq. et 306 sq. Ajoutons que la traduction de l’anaphore dont nous avons à nous occuper se trouve p. 138, 139 de cet ouvrage, et que les Constitutions apostoliques. l'Épitomè en grec, les Canons d’Hippolyte en arabe, et le Testament de N.-S. en syriaque, ont tous exploité sans réserve la traditio apostolica ; et ce n’est pas le moindre avantage de la découverte de dom Connolly d’avoir changé nos perspectives sur ce point, et de nous avoir permis un classement rigoureux de ces divers ouvrages si longtemps discutés. Pour les travaux de Funk, Achelis et autres, voir Constitutions apostoliques.

L’importance d’un texte eucharistique daté et situé n'échappera à personne. Aussi le donnerons-nous ici d’après Hauler en prévenant le lecteur qu’il ne faut pas considérer comme définitif un texte qui n’est qu’une traduction de l’original grec. L’apostolica traditio attend maintenant un philologue habile et consciencieux dont la tâche ne sera du reste pas facile. Tel quel, notre texte permet de se rendre compte de la conception eucharistique d’Hippolyte.

…quicumque factus fuerit episcopus, omnes os ofierant pacis, salutantes eum, quia dignus effectus est.

Illi vero oHerant diacones oblationem, quique imponens manus in eam cum omni pra-sbyterio dicat gratias agens.

Dominas vobiscum, et omnes dicant : Et cum spiritu tuo.

Sursum corda. Habemus ad Dominum.

Gratias agamus Domino. Dignum et justum est.

Et sic jam prosequatur :

Gratias tibi referimus, Dcus, per dilectum puerum tuum Jesum Cliristum, quem in ultimis temporibus misisti nobis salvatorem et redemptorem et angelum voluntatis tuæ ;

qui est verbum tuum inseparabilem, per quem omnia fecisti et bene placitum tibi fuit ; misisti de cielo in matricem virginis, quique in utero habitus incarnatus est, et liliws tibi extensus est ex Spiritu Sancto et virgine natus ; qui voluntatem tuam complens et populum sanctum tibi adquirens, extendit manus, (-uni pateretur, ut a passione Ilberaret eos

qui in le crediderunt ; qui clinique traderetur voluntarix passioni, ut

iiiorteni solvat, et vincula diaboli dirumpat et infernum calcet et jusios lntuminet

et terminum figat

et resurrectionem manifestet,

accipiens panem, gratias tibi agens dixit : accipite, mandu cate : hoc est corpus meura, quod pro vobis confringetur. similiter et calicem dicens : Hic est sanguis meus, qui

pro vobis effunditur ; quando hoc facitis, meani commemorationem facitis.

Memores igitur mortis et resurrectionis ejus offerimus tibi panem et calicem gratias tibi agentes, quia nos dignos habuisti adstare coram te et tibi ministrare.

Et petimus, ut mittas Spiritum tuum Sanctum in oblationem sanctse Ecclesia ;  ; in unum congregans de omnibus, qui percipiunt, sanctis in repletionem Spiritus Sancti ad confirmationem fldei in veritate, ut te laudemus et glorificemus, per puerum tuum Jesum Christum per quem tibi gloria et honor, Patri et Filio cum Sancto Spiritu, in sancta Ecclesia tua, et nunc et in ssecula sreculorum. Amen.

Hauler, op. cit., p. 106, 107 ; dom Cagin, Eucharistia, a reproduit ce texte, p. 121 et aussi p. 294, où il a essayé, non sans succès, une restitution du texte grec original. Connolly en a donné une traduction en anglais. Voir plus loin le titre des travaux publiés sur ce sujet.

Nous ferons sur ce texte précieux les observations suivantes. Cette anaphore assez sommaire, comme on le voit, n’est donnée par son auteur que comme un modèle de prière eucharistique proposé à l'évêque, et non comme la norme à suivre, moins encore le prototype de toutes les liturgies émané des apôtres eux-mêmes. Un point sur lequel il faut insister, et sa composition en est une nouvelle preuve, c’est que l’improvisation est à cette époque la loi de la prière. On improvise les doxologies, les prières litaniques, même l’anaphore eucharistique. A l’appui de ce fait, il existe des textes très nombreux que l’on pourrait citer ici. Dom Cagin lui-même en est convenu dans son Anaphore apostolique.

Nous reconnaissons volontiers du reste que ces improvisations ne s'écartaient pas d’un certain thème général et même que certaines formules, celles du Credo, celle du baptême, celle de la consécration par exemple, avaient une tendance à se fixer ne varietur. De cet usage aussi on pourrait donner de nombreux exemples.

Un docteur comme Hippolyte s’inspirait naturellement de la tradition, et l’on a pu faire à propos de son anaphore des comparaisons intéressantes avec les lettres de saint Ignace, celle de Polycarpe, et surtout avec saint Paul. Tous ces archaïsmes que l’on a soigneusement relevés ne sont pas pour nous étonner.

On remarquera aussi que la traditio apostolica ne prétend pas donner le texte de la messe au complet, mais seulement l’anaphore, c’est-à-dire la prière récitée par le prêtre sur l’eucharistie. Il n’est pas question d’avant-messe, ni de fraction, ni de communion qui cependant faisaient à cette époque partie intégrante de la messe. Mais plus loin, dans le même document à propos des ordinations et du baptême, nous trouvons des allusions à la messe et à la communion que nous devons donner.

Après le baptême et les onctions d’huile une allusion, selon nous, à la prière des fidèles. En effet la prière des fidèles avait lieu après que les catéchumènes et les pénitents avaient été congédiés, c’est-àdire après la messe des catéchumènes.

Et postea jam simul cum onmi populo orent (qui bapti/ati et uncti sunt), non primum orantes cum fidelibus, nisi omnia hsec tuerinl consecuti.

Et cum oraverint, de ore paoem ouvrant. Et tune offe ratur oblatiO a diaconibus episcopo et gratias agat panem

quldem in exemplum quod diclt Grœcus antitypum, corporis Christi : calicem vino mixtum propter antitypum, quod dicit Grœcus simllltudinem, sanguinis quod effusum est pro omnibus qui crediderunt in eum ; lac et melle mixta simul ad plenitudlnem promissionis, qiue ad patres fuit,

quam dixit terrain fluentem lac et mel, quam et dédit carnem suam Christus, per quam sicut parvuli nutriuntur, qui credunt, in suavitate verbi amara cordis dulcia efficiens ; aquam vero in oblationem in indicium lavacri, etc. …frangens autem panem [episcopus] singulas partes porrigens dicat : Partis cselestis in Christo Jesu. Qui autem accipit, respondeat : Amen. Presbyteri vero si non fuerint sufficientes teneant calices et diacones et cum honestate adstent et cum moderatione : primus qui tenet aquam, secundus, qui lac, tertius, qui vinum. Et gustans, qui percipient, de singulis ter dicente eo, qui dat : « In Deo Pâtre omnipotenti. » Dicat autem, qui accipit : « Amen. » « Et domino Jesu Christo et Spiritu Sancto et sancta Ecclesia. » Et dicat : « Amen. » Ita singulis fiât. Cum vero hæc fuerint, festinet unusquique operam bonam facere. Hauler, op. cit., p. 111-113.

Plus loin il est recommandé au fidèle de prendre l’eucharistie avant toute autre nourriture. C'était l’eucharistie que le fidèle avait emportée dans sa maison. Aussi lui prescrit-on de la mettre en sûreté dans un endroit où aucun animal, souris ou autre, ne puisse approcher

(et) ne quid cadeat et pereat de eo [pane]. Corpus enim est Christi edendum credentibus et non contemnendum. [Calicem] in nomine Dei benedicens accepisti quasi antitypum sanguinis Christi. Quapropter nolito effundere, ut non spiritus alienus velut de contemnente illud delingat : reus eris sanguinis, tanquam qui spernit prceputium quod comparatus est. Ibid., p. 117, 118.

Analyse du texte.

 Si l’anaphore d’Hippolyte

ne peut être considérée comme l’anaphore apostolique, elle est, à coup sûr, un précieux témoin de la tradition. Voici les idées essentielles qui sont exprimées dans ce document. Nous les classons dans un cadre qui nous servira pour étudier l’anaphore de Sérapion, les prières des Constitutions apostoliques et quelques autres documents.

1. Le début de l’anaphore.

S’il n’est pas question dans l’anaphore de la messe des catéchumènes, ce n’est pas que l’existence en soit ignorée à Rome. Mais Hippolyte n’avait pas à s’en préoccuper, n’ayant d’autre but que de fournir à l'évêque un thème pour la prière eucharistique. On peut voir une allusion à la messe des catéchumènes dans le passage que nous avons cité sur les catéchumènes admis après leur baptême à la prière des fidèles.

La messe est par excellence la prière d’action de grâces : Gralias agamus Domino, Gralias tibi referimus Deus. Cette action de grâces est adressée à Dieu par les hommes. Dans la préface romaine aujourd’hui Dieu est appelé Domine sancte, Pater omnipolens, œlerne Deus. Ces titres sont bien dans la tradition. Une vieille forme de canon romain dont nous aurons à nous occuper (le missel de Stowe) nous dit : Deus es unus et immortalis, Deus incorruptibilis et inmotabilis ! Deus invisibilis et fidelis, etc. Le titre omnipolens, 7ïocvToxpdcTCùp, revient d’ordinaire dans ces anaphores comme dans d’autres prières, comme dans les symboles en particulier : Credo in unum Deum Patrem omnipotentem, creatorem cseli et terras. Ici nous n’avons aucune épithète ajoutée à Deus.

2. Prière du Christ.

Cette action de grâces nous

l’offrons per Jesum Christum. Hippolyte développe ce thème avec complaisance ; il nous décrit à ce propos toute la mission du Fils sur la terre ; son anaphore tourne au symbole de foi, et c’est avec raison que l’on a attiré sur ce point notre attention, car c’est une des caractéristiques de son anaphore que cet exposé de doctrine : Per dilectum puerum luum, salvatorem, redemptorem, angelum voluntatis tuas, verbum luum inseparabilem, quem misisti de cash, etc.

Ce développement dogmatique si intéressant sera abandonné dans la suite, ou simplement résumé, ou présenté sous d’autres formes, qui posl resurreclionem suam omnibus discipulis suis manifestus apparut t,

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

qui ascendens super omnes cœlos, per quem majeslatem tuam, etc.

3. Récit de l’institution.

Ce développement amène

assez naturellement le récit de l’institution : gralias tibi agens dixit. Ce point est important aussi à noter. Le Sanctus auquel aboutissent nos préfaces eucharistiques et la plupart des préfaces, n’est pas mentionné à cette place. Ce trait a été justement relevé aussi comme un indice d’antiquité, dont on a cherché à trouver des traces dans les liturgies d’une date très postérieure. Les termes de l’institution : accipiens panem, similiter et calicem, sans les additions in sanctas ac vencrabiles manus, elevatis oculis, benedixit, etc., sont aussi à retenir.

4. Anamnèse et oblation sacerdotale. - — Ces deux actes sont résumés d’un mot. Ici, nous retrouvons ce caractère de simplicité et de grandeur, et aussi de concision, qui sont un des caractères de cette anaphore. Le canon romain, qui suit la même ligne, commentera et paraphrasera ce qui est dit ici en une courte proposition. La même disposition est bien plus sensible encore dans le VIII livre des Constitutions apostoliques qui garde les termes d’Hippolyte, mais les noie dans une paraphrase prolixe.

5. L'épiclèse. — Même caractère dans l'épiclèse dont l’allure est si particulière et qui ne fait qu’un avec la consécration.

Pour la communion le quod dicit græcus antitypum, une addition, sans doute du traducteur latin, se rencontre dans les anciens documents, comme nous le verrons dans la formule du De sacramentis, et dans l’anaphore de Sérapion, dans le sens de sacramentum. L’allusion au lait et au miel est aussi caractéristique et bien romaine. Les autres détails de la communion, dont quelques-uns ont été maintenus longtemps dans la messe romaine, comme nous le verrons aussi, sont d’accord avec les coutumes décrites par Tertullien.

6. Doxologie et finale.

La doxologie qui est la finale ordinaire du canon, est amenée sans effort ici par l'épiclèse. Elle ne mérite pas moins que celle-ci d'être remarquée, parce qu’elle est unique en son genre et qu’elle est une confirmation de l’attribution de l’anaphore à Hippolyte qui dans ses ouvrages emploie des formules analogues. C’est une doxologie nettement trinitaire, et la personne du Fils y est même ramenée d’une façon que l’on a traitée à tort de maladroite, mais qui se justifie par le désir d’encadrer le nom du Fils entre le Père et le Saint-Esprit. La mention à deux reprises de la sainte Église : in oblationem sanctæ Ecclesiæ, in sancta Ecclesia tua, n’est pas moins remarquable, et rappelle la doxologie de saint Paul : Ipsi gloria in Ecclesia et in Christo Jesu in omnes generationes sseculi sseculorum. Eph., iii, 21.

Cette anaphore est bien conforme à la théologie d’Hippolyte qui, dans ses luttes contre le sabellianisme ou patripassianisme et les trithéistes, s’efforce de maintenir la doctrine de Dieu, principe unique et créateur, du Verbe, Logos divin par qui le Père à créé et racheté le monde. Voir Hippolyte. On comprendra mieux du reste la portée de cette anaphore en la comparant à celles des Constitutions apostoliques et du Testamentum D. N. J. C.

Après dom Hugh Connolly à qui revient le mérite d’avoir identifié la Constitution égyptienne ou Statuts des apôtres avec I* 'AiroiToXixifi îtapàSout ; ou tradilio aposlolica de saint Hippolyte, The so-called Egyplian Church Order and derived documents ( Texts and studies, t. viii), Cambridge, 1916, et E. Schwartz qui dès 1910 arrivait, avec une démonstration beaucoup moins complète, à des conclusions analogues, Ueber die pseudapostolischen Kirehenordnungen, il faut citer les travaux de Funk, d’Achelis, de Hauler, de Horner, de Riebel qui ont travaillé à préparer ces résultats. On en trouvera la nomenclature complète dans A. J. Maclean, The ancient Church Ordcrs, Cambridge, 1910, et dans

X. — 43

1351 MESSE DANS LA LITURGIE, L’ANAPHORE DE SÉRAPION 1352

dom Wilmart, Un règlement ecclésiastique du début du III’siècle, La tradition apostolique de saint Hippolyle, dans la Revue du Clergé français, 1918, t. xcvi, p. 81 sq. Voir aussi du même, Le texte latin de la Paradosis de saint Hippolyle, dans Recherches de science religieuse, 1919, t. ix, p. 62-79. Les travaux de dom Cagin sur ce texte sont VEucharistia, canon primitif de la messe ou formulaire premier de toutes les liturgies (c’est le texte de l’anaphore que nous avons donné), in-4o, Paris, Rome, Tournai, 1912. Une sorte de résume en a été donné sous ce titre : L’anaphore apostolique et ses témoins, in-12, Paris, 1919. L’Eucharistia ne contient que les deux premières parties du travail de dom Cagin ; des fragments de la troisième ont été donnés sous forme de Mémoire au congrès eucharistique de Lourdes, in-4o, Desclée, 1914, qui n’est pas dans le commerce.

M. Vigourel, converti à la théorie de dom Cagin et qui s’est donné pour mission d’en vulgariser les résultats, a publié plusieurs articles, notamment : Le canon romain et la critique moderne, Paris, 1925, et tout dernièrement un volume intitulé, Liturgies et spiritualité. Origines apostoliques, Paris, 1927. Après avoir fait des réserves expresses sur ce livre dont la thèse de fond ne saurait être admise, on pourra s’édifier à l’exposé des théories mystiques et même s’instruire, car les données théologiques de l’anaphore y sont étudiées.