Dictionnaire de théologie catholique/MAURISTES IV. Travaux des Mauristes

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 10.1 : MARONITE - MESSEp. 219-229).

IV. Travaux des mauristes. — Les mauristes, au point de départ de leurs travaux, ne semblent pas avoir eu un plan aussi vaste que celui qui fut réalisé par eux dans la suite.

L’objet primitif fut de faire connaître les grandeurs passées de l’ordre bénédictin, ce qui nous a valu la publication des Acta Sanctorum ordinis sancti Benedicti (1668-1701), conçue par Luc d’Achéry, dirigée par Mabillon, continuée par Ruinart. Elle s’arrête au xiie siècle : la suite en manuscrit est à la Bibliothèque nationale, fonds de Saint-Germain. « Tout y est à louer, écrit A. Mobilier, Les sources de l’histoire de France : Introduction générale, n. 233, la correction des textes, l’excellence des notes, l’ampleur et la science des savantes dissertations ; rarement la critique de Mabillon et de ses collaborateurs a été en défaut. » À côté de cette œuvre monumentale, il y a les Annales ordinis sancti Benedicti, excellente histoire critique de l’institut bénédictin ; des publications de textes comme les Vetera analecta, les Itinera d’Italie et d’Allemagne ; les Acta martyrum sincera de T. Ruinart, recueil des textes hagiographiques de la primitive Église.

Vint ensuite la grande entreprise des éditions patristiques. Comme nous l’avons fait remarquer dans l’aperçu historique, l’élan, dans cette direction, fut donné principalement par dom Vincent Marsolle, quatrième supérieur général de la congrégation ; désireux d’occuper utilement ses religieux, il voulut leur faire réviser les ouvrages des Pères de l’Église, il favorisa l’édition des œuvres de saint Augustin à laquelle il s’était montré d’abord opposé ; il prit ensuite l’initiative de faire éditer saint Ambroise, etc., conçut la première idée du Monasticon gallicanum de dom Michel Germain, puis d’une grande Bibliothèque des Pères. Il rédigea un programme de cette œuvre à laquelle devaient prendre part les diverses provinces : il veilla cependant à ce que le travail ne portât atteinte ni à la célébration de l’office divin, ni à l’observance régulière. Ses trois successeurs immédiats formés à son école entrèrent pleinement dans ses vues. Dom Arnoul de Loo (1711-1713) parut un moment moins bien disposé à l’égard des savants qui séjournaient à Saint-Germain ; mais, après lui, dom Charles de l’Hostallerie encouragea les hommes d’étude, malgré tous les ennuis que lui causa l’affaire du jansénisme ; il songea à faire composer une histoire monastique, et, si ce projet n’aboutit pas, il fit éclore plus tard des ouvrages analogues. Nombreux furent les ouvrages composés durant son généralat (de 1714 à 1720) ; dom P. Denis a relevé la liste des principaux. Revue Mabillon, t. v, p. 452-457. Entre temps dom Mabillon fut amené à formuler les règles d’une science nouvelle : La Diplomatique. Puis sur le terrain de l’Histoire, on conçut le dessein de donner l’Histoire littéraire de la France, l’Art de vérifier les dates, le Gallia christiana, le Recueil des historiens de France, etc., de ces entreprises la première et la dernière seront continuées après la Révolution.

En 1762, à l’époque où l’agitation régnait au sein de la congrégation de Saint-Maur, on vit le supérieur général, dom Marie-Joseph Delrue, offrir au roi les services de ses religieux pour les Recherches historiques exposées dans le plan des travaux littéraires ordonnés par sa Majesté.

Dans cette énumération rapide, nous n’avons pas signalé les écrits concernant la théologie et le droit canonique, la liturgie, l’ascétisme : et cependant les travaux en ces diverses branches occupent une place respectable dans l’œuvre des mauristes, comme on va le voir. Le plus simple serait maintenant de renvoyer aux sources dont les principales sont : dom Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, ordre de saint Benoît, in-4o, Bruxelles Paris, 1770 ; U. Robert, Supplément à l’histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, in-4o, Paris, 1881 ; Ch. de Lama, Bibliothèque des écrivains de la congrégation de Saint-Maur, in-8o, Paris, 1882 ; U. Berlière, Nouveau supplément à l’histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur : Notes de Henry Wilhelm, t. i, A-L., in-8o, Paris, 1908. Ce dernier est malheureusement inachevé. Ces divers ouvrages se complètent l’un l’autre et renseignent même sur la correspondance et les travaux restés manuscrits. Nous ne pouvons les suivre ; mais, comme en dehors des mauristes qui ont une notice spéciale dans ce Dictionnaire, il s’en trouve un grand nombre d’autres qui ont travaillé, soit sur la théologie, soit sur les sciences auxiliaires de la théologie, nous ferons ici des uns et des autres une mention rapide, en les groupant sous les titres généraux qui suivent.

Écriture sainte ; patrologie ; théologie dogmatique, morale et droit canonique ; ascétisme chrétien et monastique ; histoire ecclésiastique ; liturgie et vie des saints. Il y aura forcément des répétitions de noms, car beaucoup de nos mauristes ont produit des œuvres dans ces diverses branches, et l’on en trouve plusieurs groupés autour d’une même œuvre sous la direction d’un chef ; on n’en verra que mieux de quelle activité étaient capables ces ouvriers.

1o Écriture sainte. — L’œuvre scripturaire sera exposée plus sommairement, ayant sa place au Dictionnaire de la Bible. — Dom J. Ansart (1723-1790), cf. Berlière-Wilhelm, p. 10 et Dictionnaire de la Bible, t. i, col. 656 : Expositio in canlicum canticorum Salomonis, in-12, Paris. 1771. Dom Fr. Aubert (1619-1679 ou 1681), cf. Berlière-Wilhelm, p. 19, avait commencé un Commentaire sur toute l’Ecriture sainte lire principalement des œuvres de saint Augustin ; par obéissance il abandonna la lecture de ce saint docteur et son travail. — Dom. M. Dantine (1088-17-16), cf. Berlière-Wilhelm, p. 140 ; une notice dans Yigouroux. Dictionnaire de la Bible, t. ii, col. 167. Les psaumes traduits sur l’hébreu avec des notes, Paris, 1739, 3e édit. 1740 (parurent d’abord sous l’anonymat). — Dom Th. Dufour (1613-1647), cf. Berlière-Wilhelm, p. 185 : Linguæ hebraicæ opus grammaticum cum hortulo sacrarum radicum. Accedit exercitatio rabbinica ad lectionem sine punctis, cum opusculo de arcanis, ziphrisque mysticis hebræorum, Paris, 1642 ; cette grammaire fut estimée des savants et eut plusieurs éditions. D’après Tassin, p. 34, il composa aussi une Paraphrase sur le cantique des cantiques ; un Essai de commentaire sur les psaumes. Il avait adhéré au projet d’une réédition de la Polyglotte de M. Lejay, mais y renonça parce qu’on ne voulut pas accepter ses vues sur la préparation. — Dom P. Guarin (1678-1729), cf. Berlière-Wilhelm, p. 269, parfait grammairien, entreprit de publier : Grammatica hebraica, ex optimis quæ hucusque prodierunt collecta, ac in usum monachorum O. S. B.e Congr. S. Mauri potissimum elaborata, Paris, 1717, et 2 in-4o 1724 ; Lexicon hebraicum et chaldæo-biblicum, 2 in-4o, Paris, 1746 ; son travail va de a à m inclus. Les sept lettres suivantes sont de dom Nic. Le Tournois (1676-1741) ; les deux dernières de dom Ph. Girardet (1718-1754). La préface est de dom J. Martin qui fit l’éloge de P. Guarin. Ce dernier projetait encore de publier ! e texte hébreu de la Bible en face duquel un religieux de Saint-Germain aurait placé la version des Septante. — Dom Bob. Guérard (1641-1715), cf. Berlière-Wilhelm, p. 270, a publié L’abrégé de la sainte Bible, en (orme de questions et dt réponses familières, tiré de différents auteurs, 2 in-12, Rouen 1707 : l’ouvrage a eu plusieurs éditions de 17Il a 1739, dont une en latin publiée à Anvers. Associé à dom Delfau pour l’édition des œuvres de saint Augustin, il trouva le texte de Y Opus imperfectum contre Julien. Ces deux pères ayant été soupçonnés d’avoir composé le livre intitulé : L’abbé commendalaire, furent séparés et exilés de Saint-Germain. — Dom J. Martianay (1647-1717), Dict. Bibl., t. iv, col. 827, et ci-dessus, col. 181, a divers traités sur l’Écriture sainte : De la connaissance et de la vérité de l’Écriture sainte, 4 in-12, Paris, 1694 ; Continuation du premier traité, solution des difficultés, Paris, 1699 ; Suite des entretiens du traité… second traité du canon des livres de la sainte Écriture depuis leur première publication jusqu’au concile de Trente, Paris, 1703 ; Traité méthodique ou manière d’expliquer l’Écriture par le moyen de trois syntaxes, propre, figurée, harmonique, Paris, 1704 ; Harmonie analytique de plusieurs sens cachés et rapports inconnus de l’A. et du N. Testament, avec une explication littérale de quelques psaumes, le plan d’une nouvelle édition de la Bible latine, Paris, 1708 ; Essais de traduction, ou remarques sur les traductions françaises du N. T., Paris, 1709 ; Le Nouveau testament de N.-S. J.-C. trad. en françois sur la Vulgate, Paris, 1712 ; Traité des vanités du siècle, trad. de S. Jérôme, ou de son commentaire sur l’Ecclésiaste, Paris, 1715 ; Méthode sacrée pour apprendre et expliquer l’Écriture, Paris, 1716 ; Psautier en trois colonnes, selon la Vulgate, Bruxelles, 1716. De plus, comme éditeur des œuvres de saint Jérôme, il a donné Défense du texte hébreu et de la chronologie de la Vulgate, contre le livre de l’Antiquité des temps rétablie, Paris, 1689 ; Continuation de la défense…, Paris, 1693 ; Remarques sur la version italique de l’évangile de saint Matthieu qu’on a découverte dans de fort anciens manuscrits, Paris, 1695 ; ces remarques font suite à la Vulgata antiqua latina et itala versio evangelii sec. Matthæum, e vetustissimis eruta monumentis, Paris, 1695. — Dom J. Mars (✝ 1702). U. Robert, p. 60, signale comme étant de lui. Psautier suivant l’ordre des pseaumes traduit selon l’hébraïque et la Vulgate, illustré sur chaque pseaume d’un clair, docte et relevé sommaire… ms. 80 de la Bibl. de Tours. — Dom Jacq. Martin (1684-1751), cf. ci-dessus, col. 217. Les explications de plusieurs textes difficiles de l’Écriture sainte, 2 in-4o, Paris, ne purent être mises en vente à cause de leurs bizarreries. Cependant le Journal de Trévoux compte ce religieux parmi les plus illustres écrivains de la congrégation de Saint-Maur. — Dom J. Mège (1625-1691) a publié : Le psautier général ou les pseaumes de la confession traduits en français, Toulouse, 1671 ; Explication ou paraphrase des pseaumes de David tirée des saints Pères et des interprètes, Paris, s. d. — Dom de Montfaucon (1655-1741), a sur l’Écriture sainte : La vérité de l’histoire de Judith, Paris, 1690 et 1692 ; Hexaplorum quæ supersunt (hebr. grec, lat.) ex ms. et ex libris editis eruit et notis illustravit, B. de Montfaucon. Accedunt opuscula quædam anecdota, 2 in-fol., Paris, 1713. — Dom J. G. Morillon (1633-1694) est auteur de Paraphrases sur le livre de Job, en vers français, Paris, 1668, et Tours, 1679, sur l’Ecclésiaste, Paris, 1670 ; sur Tobie, Orléans, 1674, et Paris, 1675 ; son poème, Saint Joseph ou l’esclave fidèle, Tours 1679, fut supprimé à cause de quelques passages trop libres. — Dom P. Sabbathier (1682-1742). Son œuvre capitale a pour titre : Bibliorum sacrorum versio vêtus italica et ceeterze quæcumque in codd. mss. et antiquorum libris reperiri poluerunt, 3 in fol., Reims, 1743 ; elle ne fut imprimée qu’après sa mort. Dom Clémencet, qui en rédigea la préface, y fait un bel éloge de l’auteur et le présente comme un parfait religieux. Aux références données sur ces religieux, on peut ajouter E. Mangenot : Les travaux des bénédictins de Saint-Maur, de Saint-Vanne et de Saint-Hydulphe, sur les anciennes versions latines de la Bible, Amiens, 1889.

Patrologie. — C’est ici particulièrement que les mauristes ont fait éclater leur supériorité.

Dom Luc d’Achéry (1609-1685). Avant lui les œuvres de Lanfranc n’avaient jamais été imprimées ; il les copia, les recueillit, en donna une édition avec notes et observations, table générale sous ce titre : B. Lanfranci Cantuarienstis archiepiscopi et Anglise primatis, O. S. B., opera omnia quæ reperiri poluerunt, in fol., Paris, 1648 ; Venise, 1745 ; Sur L. d’Achéry, cf. Berlière-Wilhelm, p. 2-8, et ici t. i, col. 310. — Dom A. Beaugendre (1628-1708), cf. Berlière-Wilhelm, p. 32 : Ven. Hildeberti, primo Cenomanensis episcopi, deinde l’uronensis archiepiscopi opéra, tam édita quam inedita. Accesserunt Marbodi Redonensis episcopi opuscula, in fol., Paris, 1708 ; dans une préface pleine de candeur, l’éditeur déclare que ses notes ont été revues par dom René Massuet : il est particulièrement digne d’éloges pour avoir entrepris ce travail dans sa vieillesse. À l’occasion de quelques passages d’Hildebert assez mal entendus, il se déclare ouvertement contre le jansénisme. — Dom Th. Blampin (1640-1710), cf. Berlière-Wilhelm, p. 45, et ici t. ii, col. 903. Avant lui, dom F. Delfau eut la direction de l’édition des œuvres de saint Augustin, mais comme on lui attribua le livre : L’abbé commendataire, il en fut retiré en 1675 et exilé à Landevenec. Ce fut donc dom Blampin qui lui succéda et avec l’aide des religieux que nous allons nommer publia : S. Aurelii Augustini opera emendata studio monachorum O. S. B., congregationis S. Mauri. 11 t. en 8 in-fol., Paris, 1681 1700. Les volumes parurent successivement dans l’ordre suivant tout d’abord en 1681, le t. iv, puis en 1683, le t. v, en 1685, les t. vi et vii, en 1687, les t. i et ii, en 1688, les t. vin et ix, en 1690, le t. x et en 1700, le t. xi. En 1689 on réimprima les 1. 1 et n sous la dale de 1679 ; mais à l’insu de dom Blampin on y laissa beaucoup de fautes. Cette édition de 1689 se reconnaît à l’épître dédicatoire, t. i. Au t. x, dans plusieurs exemplaires se trouve l’analyse du livre de la Correction et de la Grâce d’Arnaud, pièce qui fut supprimée par ordre de M. de Harlay. Les éditions subséquentes furent nombreuses. À signaler celle d’Anvers de 1700-1701, 12 tomes en 9 in-fol. : elle contient au t. x l’analyse d’Arnaud et un Appeniix Augustiniana ; celles de Venise, 1729, 1735, et 18331862 sont une réimpression de la première édition de Paris ; celle de Bassano, en 1807 a 18 vol. in-4o. Dans la Collectio SS. Ecclesise Patrum, Paris, 1838, on compte 43 vol. in-8o. En 1836-1839, l’éditeur Gaume donna avec la collaboration des bénédictins de Solesmes VEditio Parisina altéra, emendata et aucta, Il t. en 13 in-8o ; Migne dans sa Patrologie latine, en 1841, a donné 10 vol. in-4o. Les collaborateurs de dom Blampin furent dom P. Coustant (1654-1721), qui fut chargé des tables et dom C. Guesnié. (1647-1722). Ce dernier est l’auteur de la table générale des ouvrages de saint Augustin ; dom Coustant après avoir tout relu, ajouta beaucoup de choses qui avaient été omises dans les tables particulières, et fit insérer la table des sermons faussement attribués au saint docteur. Dom H. Vaillant (1619-1678) de concert avec dom J. Du Frische (1641-1693), avait fait la traduction latine de la vie de saint Augustin qui fut placée au t. xi. J. Mabillon composa en 1700 la préface générale pour laquelle il s’attira de vifs reproches, parce qu’ayant ménagé les ennemis de la doctrine de saint Augustin, il mécontenta ses plus zélés défenseurs. Voir art. Mabillon, Dom Nie. Coysot (1726), prit soin de l’impression et se donna la peine de corriger les épreuves. — Dom Coustant (1654-1721), cf. Berlière-Wilhelm, p. 142, a édité les œuvres de saint Hilaire de Poitiers, précédées d’une vie d’Hilaire d’après ses écrits et d’anciens monuments, puis de la vie du saint par Venance Fortunat : S. Hilarii Pictaviensis opéra studio monachortim O. S. B., in-fol., Paris, 1693. Cette édition fut considérée comme l’une des meilleures de celles données par les bénédictins. Dom Coustant eut à défendre son œuvre ; d’où ses Vindicise mss. codd. a R, P. Barth. Germon impugnatorum, cum appendice in quo S. Hilarii quidam loci ab anonymo obscurati et depravati illuslrantur… Paris, 1706, et Vindicise vet. codd. confirmatse, in quibus plures Patrum atque conciliorum illuslrantur loci…, Paris, 1715. — Dom M. Didier (1666-1716), après avoir enseigné la théologie, entreprit une nouvelle édition de Tertullien : l’affaire n’aboutit pas. Plusieurs autres bénédictins s’y employèrent, dom Mcpinot, dom J.-B. Malinghen, dom Duret, dom P. Henri : la difficulté était de réunir les manuscrits. — Dom Du Frische (1641-1693), cf. Berlière-Wilhelm, p. 185, de concert avec dom Le Nourry, travailla à l’édition des œuvres de saint Ambroise : S. Ambrosii Mediotanensis episcopi opéra ad manuscriptos codices vaticanos, gdlicanos, belgicos, neenon ad ediiiones veteres emendata stud. et labore monachorum O. S. B., e congregatione S. Mauri, 2 in fol., Paris, 1686-1690. Dupin l’a jugée correcte. Une réédition préparée par dom Le Nourry et dom J. Carré passa ensuite à dom L. Lemerauit qui fit imprimer le premier volume, et mourut en 1756. — Dom J. Garet (1627-1694), cf. Berlière-Wilhelm, p. 236, a édité Cassiodore : Magni Aurelii Cassiodori senatoris opéra omnia in II tomos dislribula, ad ftdem mss. cod. emendata et aucta cum indicibus, 2 in-fol., Paris et Rouen, 1679. — Dom J. Garnier (1670-1725). cf. Berlière-Wilhelm, p. 237, fut chargé de donner une nouvelle édition des œuvres de saint Basile ; aidé de dom Favcrolles (1652-1724) il publia à la suite d’une ample préface : S. Basilii opéra omnia quæ exstant, vet quæ ejus nomine circumjeruntur, gr. et lat. op. et studio dom J. Garnier, 1730 et P. Maran, 3 in-fol. 1721-1730 ; dom Maran qui a édité le 3e volume a cru devoir refaire en entier la traduction des Lettres. — Dom G. Gerberon (1628-1711), cf. Berlière-Wilhelm, p. 245 et ici, t. vi, col. 1290, ardent et fougueux janséniste, a édité S. Anselmi opéra omnia neenon Eadmeri, monachi cantuariensis hisloria… et alia opuscula, in-fol., Paris, 1675 ; cette édition est loin d’être parfaite ; Migne, P. L., t. clvhi-clix, l’a reproduite avec beaucoup de fautes. — Dom F. Louvard (1661-1739), cf. Berlière-Wilhelm, p. 407 et ici, t. ix, col. 968, publia Prospectus novse edilionis S. Gregorii Nazianzeni, Paris, 1708 ; son manuscrit, pour les œuvres du saint docteur, fut remis à dom Maran, qui ne put mener l’entreprise à bon terme ; dom Clémencet († 1778) édita seulement le premier volume, sous ce titre : S. Gregorii Nazianzeni opéra omnia gr. et lat. ad codd. gdlicanos, vatic, germ., angl. et anliquiores edd. casligala, op. et stud. monachorum O. S. B.e congr. S. Mauri, in-fol., Paris, 1778. L’édition n’a été complétée qu’au xix c siècle. — Dom J. Mabillon (1632-1707), cf. t. ix, col. 1425, donna l’édition de saint Bernard : S. Bernardi abbalis primi Clarevallensis opera omnia post Horstium denuo recognita, -Q t. en 2 in-fol., Paris, 1667. Il mit la dernière main à l’œuvre commencée par dom Chantelou (1617-1664) ; il y fit paraître tant d’exactitude et d’érudition qu’on en conclut au rang considérable qu’il allait tenir parmi les savants de son siècle. — Dom P. Maran (1683-1762), cf. t. ix, col. 1933, l’un des plus habiles théologiens de son époque, au dire de dom Tassin, a édité les œuvres de saint Justin, sous ce titre : S. P. N. Justini philosophi et marhjris opéra omnia, neenon Tatiani adversus Grsecos oratio, Athenagoræ legalio pro christianis, S. Theophili Antiocheni 1res ad Autolycum libri, Hermise irrisio gentilium philosoph. (gr. et lat.) cum mss. codd. collata.., in fol., Paris, 1742 ; celles de saint" Cyprien : S. Cypriani opéra studio et labore St. Baluzii absolula ac præjatione et vita Cypriani adornata, opéra uniuse congr. S. Mauri, in-fol., Paris, 1726 ; on a vu qu’il avait collaboré aux éditions de S. Basile et de S. Grégoire de Nazianze. — Dom J. Martianay (1647-1717), cf. ci-dessus, col. 181, publia : DM Hieronymi prodromus, seu epistola D. J. Martianay ad omnes viros doctos cum epistola S. Hieronymi ad Sunniam.., Paris, 1690, où il s’agit de montrer la nécessité de revoir les ouvrages de ce docteur sur de bons manuscrits, d’où surgit une ardente polémique avec Bichard Simon ; S. Eusebi Hieronymi opéra emendata, studio ac labore monachorum O. S. B. (dom A. Pouget et dom J. Martianay), in-fol., Paris, 1693, 1706. Dom P. Maran eût voulu revoir et perfectionner cette édition, mais n’a pu exécuter son projet. — Dom A. Pouget (1650-1709), le collaborateur de Martianay, a eu part également à l’édition des œuvres de S. Athanase. — Dom R. Massuet (1666-1617) travailla à une édition de saint Irénée qui parut sous ce titre : S. Irensei contra hxreses libri V, post Fr. Feuardentiii et J.-B. Grabbe recensionem castigati denuo, ad mss. codd. neenon ad antiquiores editiones, observationibus ac nolis… locupletati, in-fol. 1710 ; il prit soin également d’une nouvelle édition de saint Bernard. — Dom H. Ménard (1585-1644) prépara une œuvre patristique qui parut seulement après sa mort : S. Barnabæ apostoli (ut fertur) epistola catholica ab antiquis olim Ecclesiæ Patribus sub ejusdem nomine laudata et usurpata, Paris, 1645. — Dom B. de Montfaucon (1655-1721). À cet étonnant travailleur, le digne émule de Mabillon on doit l’édition de deux œuvres patristiques considérables, celles d’Athanase et de Jean Chrysostome : S. P. N. Athanasii, arehiep, Alexandrini opera omnia qua citant et circumfcrunliir, 3 in-fol., Paris, 1689, en quoi il fut aidé par dom J. Lopin († 1693) et dom A. Pouget ; S. P. N. Joannis Clirysostotni opera omnia quie extant vel quæ ejus nomine circumferuntur, 13 in-fol., Paris, 1718-1738 ; ont collaboré, pour la collation des manuscrits, dom F. Faverolles († 1724), dom Ch. de la Rue († 1739), dom M. Bouquet († 1754) et dom Doussot († 1752) auxquels Montfaucon rend un juste hommage dans sa préface. A -Montfaucon revient encore la Collectio nova Patrum et scriplorum græcorum, Eusebii Cœsaricnsis, Athanasii et Cosmæ JEgypti, 2 in fol., Paris, 1706. — Dom Ch. de la Rue (1684-1739), fut chargé par Montfaucon de donner une collection exacte et complète des œuvres d’Origène ; il put en commencer l’impression, le 3e volume était prêt quand il mourut, le 4 8 volume est de son neveu dom V. de la Rue († 1762). Il avait été aidé par dom J.-B. Robart († 1763) ; on eut ainsi : Origenis opera omnia ex variis edit. et codd. recensila lat. versa atque annotationibus illustrata… 4 in-fol., Paris 1733-1759. — Dom D. de Sainte-Marthe (1650-1725) se consacra aux œuvres de saint Grégoire le Grand. Après avoir publié, l’Histoire de saint Grégoire le Grand tirée principalement de ses ouvrages, Rouen, 1697, il remarqua une notable différence entre les imprimés et les manuscrits des œuvres, et entreprit l’édition qui a pour titre : S. Gregorii Magni opera omnia studio et labore monachorum O. S. B. c congr. S. Mauri, 4 in-fol., Paris, 1705 ; ont pris part à cette édition : dom G. Bessin (1654-1726) qui fit l’arrangement et la critique des Lettres avec notes, dom B. de la Croix, bibliothécaire de Saint-Germain qui lut les épreuves ; l’hommage de cette édition à Clément XI fut particulièrement agréable au pontife qui dans un bref fit de grands éloges de la congrégation de Saint-Maur. — Dom A. Touttée (1677-1718), après avoir donné le Programme d’une nouvelle édition des œuvres de S. Cyrille de Jérusalem, Paris, 1715, édita : S. Cyrilli Hierosolymitani opera quæ extant omnia et ejus nomine circumferuntur ad mss. codd. castigala, dissertationibus et notis illustrata, in fol., Paris, 1720 ; dom Touttée avait achevé la préface et les dissertations, puis fait imprimer le texte quand il mourut. L’œuvre parut, grâce aux soins de dom P. Maran, auquel on doit la Dissertation sur les semi-ariens, dans laquelle on défend la nouvelle édition de S. Cyrille de Jérusalem contre les auteurs des Mémoires de Trévoux, in-12, Paris, 1722.

3o Théologie et Droit canonique. — Moins connue en général que l’œuvre patristique, cette œuvre théologique ne laisse pas d’être intéressante.

Dom Louis Bulteau (1625-1693), cf. Berlière-Wilhelm, p. 88, a donné plusieurs publications concernant l’usure, savoir : La défense des sentiments de Jactance sur le sujet de l’usure, contre la censure d’un ministre de la religion prétendue réformée, Paris, 1670, 3e édit., 1677 ; Le /aux dépôt : réfutation de quelques erreurs populaires louchant l’usure. Lyon et Mons, 1674 ; 2e édit. sous le titre : Traité de l’usure ; ouvrage très utile à tous les chrétiens, Paris, 1720 ; Petite morale de L. Vives, traduction française avec le texte latin, Paris, 1670. — Dom J. Castel (1677-1741), cf. Berlière-Wilhelm, p. 101 : Lettre à M… pour servir de réponse au P. Le Grand et à la dissertation sur la manière dont les bénéfices simples sont acquis et possédés par quelques congrégations religieuses, Paris, 1725. — Dom P. Deforis(tl794 guillotiné), cf. Berlière-Wilhelm, p. 150-152, fut l’éditeur des œuvres de Bossuet. lia publié : Réfutation d’un nouvel ouvrage de J.-J. Rousseau, intitulé Emile ou de [Éducation, Paris, 1762 ; Préservatif pour les fidèles contre les sophismes et les impiétés des incrédules, Paris, 1764. — Dom J.-B. Devienne d’Agneaux († 1792), cf. Berlière-Wilhelm, p. 165-170 : Lettre en forme de dissertation contre l’incrédulité, Avignon, 1756 ; Dissertation sur la religion de Montaigne, Bordeaux, 1773 ; Éloge historique de Michel Montaigne et discours sur sa religion, s. 1., 1775. — Dom M. Fougueré (1641-1709), cf. Berlière-Wilhelm, p. 227 : Synodus Bethlemilica adversus calvinistas hæreticos, 1672, s. 1., 1676 ; Celebris historia monoihelilarum atque Honorii controversia scrutiniis octo comprehensa, Paris, 1678 (sous le pseudonyme de J.-B. Tagmanni). — Dom G. Gcrberon (1628-1711), cf. Berlière-Wilhelm, p. 245, et ici t. vi, col. 1200. De ses nombreux écrits mentionnons ici : Apologia pro Ruperto abbate Tuitiensi in qua de eucharislica veritaie eum eatholice sensisse et scripsisse demonslral vindex G. Gcrberon, Paris, 1669 ; Catéchisme de la pénitence, Paris, 1672. — Dom F. Gesvres (| 1705), cf. Berlière-Wilhelm, p. 250, et ici t. vi, col. 1340, empêché par la maladie de travailler à une théologie dogmatique a publié : Theologise et Philosophiæ sophislicæ tumulus, brochure de 5 pages in-4o, réponse à une attaque dans un libelle attribué aux jésuites ; Defensio Arnaldina, Anvers, 1700, où il justifie les bénédictins d’avoir introduit l’analyse d’Arnaud au t. x’des œuvres de saint Augustin. — Dom D. Godard (1741), cf. Berlière-Wilhelm, p. 254 : Lettre des religieux bénédictins à S. Ém. le card. de Fleury et à leur Père général aux fins d’obtenir la liberté des suffrages qui leur a été ôtée dans les trois derniers chapitres généraux, s. 1., 1732 ; publiée de nouveau, dans dom Louvard, Droits des chapitres généraux de la congrégation de Saint-Maur, Nancꝟ. 1739. — Dom M. Gourdin († 1708), cf. Berlière-Wilhelm, p. 258-262 : Illuslr. Principis DD. Guilclmi Egonis landgravi Furstenbergi, arehiep. Coloniensis legati, violenta abduclio et injusta deteniio, Anvers, 1674, en vue d’établir que les lois de l’Église, le droit des gens, la foi publique ont été violés dans cette détention. — Dom A. Guyard (1691-1760), cf. Berlière-Wilhelm, p. 275 : Entretien sur les mœurs du siècle, Nancꝟ. 1736, et Orléans, 1738 ; Dissertation sur l’honoraire des messes, s. 1., 1748. — Dom E. Hideux (1670-1743) et dom P. du Bos (1680-1755), cf. Berlière-Wilhelm, p. 282 et 176 : Traité historique et moral de l’abstinence de la viande… par dom G. Berihelet, de la congrégation de Saint-Vanne, revu, augmenté et imprimé par les soins de deux mauristes, Rouen, 1731. — Dom N. Jamin (1710-1782), cf. Berlière-Wilhelm, p. 291-294 : Pensées théologiqucs relatives aux erreurs du temps, Paris, 1769, réimprimé avec le suivant ; Traité de la lecture chrétienne, Dijon et Paris, 1774 ; Le fruit de mes lectures ou pensées extraites d’auteurs profanes relatives aux différents ordres de la société, s. 1., 1775 ; Placide à Maclovie, ou traité des scrupules, s. 1., 1774 ; Placide à Scholastique, ou manière de se conduire dans le monde, s. 1., 1775. — Dom N. Jomart (1671-1738), cf. Berlière-Wilhelm, p. 297. Les œuvres de ce Père, restées manuscrites, sont à mentionner : Explication du S. Sacrement de l’Eucharistie selon les principes de M. Descartes ; Theologi ad amicum lilleræ de mystica prece qua fit corpus Christi ; Summa controversiarum ad normam scholarum digesla ; de Ecclesia, fide, theologia genuinisque carumdem fundamentis ; Spicilegium privilegiorum congr. S. Mauri in Gallia, O. S. B. ; Parallèle des anciens et des nouveaux catéchismes des Églises de France où l’on voit les changements introduits dans la doctrine sur plusieurs points, pendant le cours des dernières disputes. Trois imprimés du même Père se trouvent à la Bibliothèque de Saint-Nicaise de Reims. Ce sont : Avis important d’un théologien controversiste catholique à une personne de considération de la religion prétendue reformée sur la néces- site d’admettre une seule communion chrétienne, 1710 ; Avis important touchant la conscience erronée, 1712 ; Avis aux ecclésiastiques de Tournai touchant la crainte servile, s. d. — Dom I). Labbal († 1803), cf. Berlière-Wilhelm, p. 396-310 : Mémoire sur une nouvelle colection des conciles de France, Paris, 1785 ; Conciliorum Galliie tam cdilorum quam ineditorum collectio op. elslud, monachorum congr. S. Mauri, in-fol., Paris, 1789 ; la Révolution a arrêté l’impression à la 680° colonne du t. ii, le 1. 1 est très rare ; la collection devait avoir 10 ou 12 volumes. — Dom Fr. Lamy (1636-1711), cf. Berlière-Vilhelm, p. 319-323 et ici, t. viii, col. 2552. — Dom L. La Taste (1684-1751), mort évêque de Bethléem, cf. Berlière-Wilhelm, p. 332-335 : Lettres théologiques (25) aux écrivains défenseurs des convulsions et aulr2s, miracles du temps, 2 in-4o, Paris, 17331710. Ces lettres excitèrent la bile de la secte. — Dom Ph. Le Cerf de la Viéville († 1748), cf Berlière-Wilhelm, p. 346-347, et ici, t. ix, col. 101 : Histoire de la Constitution Unigenitus en ce qui regarde la congrégation de Saint-Maur. Utrecht, 1736 ; dom Tassin qui était janséniste estime que les faits n’y sont pas toujours exactement rapportés. — Dom H. Le Febvre († 1660), cf. Berlière-Wilhelm, p. 357 ; bien qu’on n’ait de lui aucun écrit, nous le mentionnons ici parce qu’on le donne comme l’un des plus habiles théologiens de la congrégation de Saint-Maur ; il y a formé d’excellents élèves, comme dom Mathoud et d’autres. — Dom P. Le Gallois (1640-1695), cf. Berlière-Wilhelm, p. 359 ; prédicateur controversiste, il avait vu un certain nombre de ses propositions censurées par la faculté de théologie de Cæn. Il répondit pour démontrer son orthodoxie : L’abrégé des controverses agitées entre les catholiques et les protestants, Cæn, 1684 ; Éclaircissements apologétiques de quelques propositions de théologie contre trois censures de quelques docteurs…, Cæn, 1686 ; Lettre d’un écolier en théologie à un ecclésiastique de ses amis sur deux censures faites par les soi-disant facultés de théologie, Cæn, 1686 ; Réponse charitable à la lettre diffamatoire adressée à l’Université de Cæn…, Cæn, 1686. — Dom F. Le Tellier (1669-1743), cf. Berlière-Wilhelm, p. 378 : Dissertatio de Ecclesia, s. 1., 1702 ; beaucoup de ses dissertations sont restées manuscrites, en voici quelques-unes : De la pénitence des Ninivites sur ce principe de théologie morale : qui veut la cause, veut l’effet ; Noies sur l’étendue des obligations des religieux ; Sur les prêts usités dans le commerce. — Dom F. Louvard (1662-1739). Voir son article, t. ix, col. 968. — Dom J. Mabillon (1632-1707), cf. t. ix, col. 1425. — Dom J.-B. Magnin (1670-1752), cf. t. ix, col. 1656, un appelant, élève de dom Gesvres dont il a conservé soigneusement les traités de théologie ; il a édité VAndgse d’Arnauld sur le traité De correptione et gralia de saint Augustin ; Bibliothèque augustinienne ou catalogue des ouvrages de MM. de Port-Rogal et autres écrivains ecclésiastiques qui ont travaillé comme de concert pour la défense de l’Église dans le dernier siècle (demeuré manuscrit). — Dom P. Maran (1683-1762), voir t. ix, col. 1934 ; signalons ici : Divinitas J. C. manifesta in Scripturis et Traditione, Paris, 1742 ; La divinité de N.-S. J.-C. prouvée contre les hérétiques et les déistes par les écritures de l’A. et du N. Testament, Paris 1751 ; Les grandeurs de J.-C. et la défense de sa divinité contre les P. P. Harduin et Berruger, S. J., France (Paris), 1756. — Dom E. Martène (1654-1739). Voir son article, col. 179. — Dom L. de Massiot (16431717) : Traité du sacerdoce et du sacrifice de J.-C. et de son union avec les fidèles dans ce mgstère, Poitiers, 1708. — Dom. R. Massuet (1664-1716) : Lettre d’un ecclésiastique au R. P. [Langlois] S. J., sur celle qu’il a écrite aux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur touchant le dernier tome de leur édition de S. Augustin, Osnabruck, 1691, est donnée comme le meilleur écrit qui ait été publié dans cette contestation ; Lettre à Mgr l’évêque de Bageux (de Nesmond) sur son mandement du 5 mai 1707 portant condamnation de plusieurs propositions soutenues par les religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. La Haye, 1708. — Dom H. Mathoud (1622-1705). Voir son art., col. 334. — Dom Fr. Méri (1675-1723) : Discussion critique et théologiquc des remarques de Al. (Laurent Josse Le Clerc, sulpicien) sur le Dictionnaire de Moréri, de l’édition de 1718 par M. Thomas, docteur de Louvain, s. 1., 1720 ; sous le nom de Thomas qui était celui de sa mère, c’est dom Meri qui fait cette discussion. — Dom B. de Montfaucon (1655-1741), voir son article. — Dom D. Nageon (1657-1717) ; on a de lui un poème sur les écrits des jésuites contre la nouvelle édition des œuvres de S. Augustin, Besançon, 1702. — Dom E. Perreau (1675-1741), un des appelants de la bulle : Traité philosophique et théologique de la vérité. Utrecht, 1731 ; Histoire des derniers chapitres généraux de la congrégation de Saint-Maur, s. L, 1736. On l’a regardé comme l’auteur de la Dénonciation des fameuses Lettres théologiques de dom L. La Taste, voir plus haut, col. 416. — Dom L. Pisani (1646-1726) : Lettres d’un prêtre sur la signature du formulaire, Reims, 1708 ; Traité historique et dogmatique des privilèges et exemptions ecclésiastiques. Luxembourg, s. d. ; Lettre de M. à un ecclésiastique qui possède un prieuré en commende, s. 1. ; a des raisonnements tout à fait singuliers : confond toujours l’Église avec le pape. — Dom J.-F. Pommeraye (1617-1687) s’est occupé des conciles provinciaux : Sanclæ Rotomagensis Ecclesise concilia et sgnodalia décréta, Rouen, 1677 ; cette œuvre avait été commencée par dom Ange Godin (1609-1665), dom Pommeraye a utilisé ses notes et observations, continué l’œuvre à partir du concile de Lillebonne (1080) et mis au jour le travail ; dom G. Bessin (16541726) a donné une édition beaucoup plus ample des conciles de Normandie sous le titre : Concilia Rotomagensis provinciæ, Rouen, 1717, en s’aidant des notes de dom J. Bellaise (1651-1711). — Dom R. Quatremaire (1612-1671) est un défenseur des privilèges : Privilegium S. Medardi suessionensis propugnatum, Paris, 1659, réfutation de MM. de Launoy et David Blondel, par recours à la voie de la prescription ; Concilii Remensis, quod in causa Godefridi Ambianensis ep. celebratum fertur, falsitas demonslrala, Paris, 1663, cette dissertation a été écrite pour défendre les droits de l’abbaye de Saint-Valéry et justifier les moines du crime de faux dont les aurait convaincus un concile (supposé) de Reims vers 1106 ; Privilegium S. Germani adversus D. Launog doctoris Parisiensis inquisilionem propugnatum, Paris, 1657 ; Regalis Ecclesise S. Germani a Pfalis jura brevi compendio propugnata, Paris, 1668. — Dom Denys de Sainte-Marthe (16501725) a un Traité de la confession auriculaire contre les erreurs des calvinistes, Paris, 1685. — Dom V. Thuillier (1685-1736) : Lettre d’un ancien professeur en théologie de la congrégation de Saint-Maur qui a révoqué son appel à un autre professeur de la même congrégation qui persiste dans le sien, Paris, 1727 ; Seconde lettre de dom V. Thuillier, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, servant de réplique à la réponse que lui a faite un de ses confrères qui persiste dans son appel, avec approbation de MM. Raguet et Tournzlg, et permission de dom Thibault, supérieur général, Paris, 1727 ; Troisième lettre, en 1728 (le professeur en question était dom J. Gomaut, dont on a la réponse ci-dessus mentionnée). — Dom Fr. Toustain (1700-1754) : Remontrances adressées aux R. R. P. P. supérieurs de la Congrégation de Saint-Maur assemblés pour la tenue du chapitre général de 1733, Paris, 1733 ; La vérité persécutée par Terreur ou Recueil de divers ouvrages des saints Pères sur les grandes persécutions des huit premiers siècles de l’Église pour prémunir les fidèles contre la séduction et la violence des novateurs, 2 in-12. La Haye, 1733 : De l’autorité des miracles dans l’Église, Paris, s. d. : du même en collaboration avec doni Tassin : Défense des titres et des droits de l’abbaye de Saini-Ouen, contre le mémoire de M. Térisse, abbé commendalaire de Saint-Yictor-en-Caiix. Avec la réfutation d’un anonym ; en deux parties, Rouen, 1713. — Dom A. Trablaine (1098-1702) : Question importante : Est-il plus avantageux à l’État et à la religion de protéger les communautés religieuses que de les anéantir ? s. l. n. d. (les idées de l’auteur ne sont pas toujours justes).

À cette série, se rattachent les nombreux écrits pour ou contre l’acceptation de la bulle Unigenitus ; il serait trop long de les mentionner.

Ascétisme chrétien et monastique. — Sur ce point encore les mauristes ont apporté une contribution importante à la théologie.

Dom Luc d’Achéry (1609-1685) : Asceticorum vulgo spiritualium opusculorum… indiculus, in-4o, Paris, PUS ; 2e édit. par D. J. Rémi, Paris, 1071 ; Régula solitariorum seu exercitia quibus ad pietatem et ad eccles. munia inslruebat candidalos, sœculo circiter nono Grimlaieus sacerdos, nunc primum édita, Paris, 1053. — Dom J. Ansart (1723-1790) : Dialogué sur l’utilité des moines rentes, Paris, 1709 ; Histoire de saint Maur, abbé de Glanfeuil, Paris, Elogede Charles-Quint traduit du latin de Masenius, Paris, 1777 ; Histoire de saint Fiacre et de son monastère, Paris, 1784 ; Manuel des pèlerins de Sainte-Reine d’Alise V. et M., Paris, 1780 ; L’esprit de saint Vincent de Paul ou modèle de conduite proposé à tous les ecclésiastiques, Paris, 1780 ; Manuel des supérieurs et réguliers… ou l’art de guérir les maladies de l’âme, Paris, 1776. — Dom E. Badier († 1719) : La sainteté de l’état monastique où l’on fait l’histoire de l’abbaye de Marmoutier… pour servir de réponse à la Vie de saint Martin de l’abbé Gerraise, Tours, 1700. — Dom P. Bastide (1620-1690) : De antiqua O. S. B. intra Gallias propagatione dissertalio, Paris, 1072 (contre l’oratorien Lecointe) ; De ordinis sancti Benedicti gallicana propagatione liber anus in quo Regulæ benedictinæ per Gallias omnes progressus sœc. VII, VIII et IX explicantur, Auxerre, 1683 (réplique au même P. Lecointe). — Dom L. Benard († 1620) : De l’esprit des ordres religieux, en quoi il consiste et des moyens de l’acquérir, spécialement de l’esprit de l’ordre de saint Benoît avec Apologie pour sa règle, Paris, 1616 ; Parénèses chrétiennes, ou Sermons très utiles à toutes personnes tant laïques, ecclésiastiques que régulières, 2 in-8o, Paris, 1670 ; Instructions monastiques sur la règle de S. Benoît, Paris, 1616 ; L’éloge bénédictin et combien les bénédictins par leur science et leur vertu ont honoré et obligé la chrétienté, Paris, 1618 ; Police régulière tirée de la règle de S. Benoît, Paris, 1619, — Dom S. Bougis (1630-1714) : Méditations pour les novices et les jeunes profès, et pour toutes sortes de personnes qui sont encore dans la vie purgative, Paris, 1674 et 1684 ; Méditations pour tous les jours de l’année, 2 in-4o, Paris, s. d. ; Méditations sur les principaux devoirs de la vie religieuse, in-4o, Paris, 1699 ; Exercices spiriluils tirés de la règle de S. Benoît, Paris, 1712 ; Régula S. P. X. Benedicti, Paris, 1713. — Dom Cl. Bretagne (1025-1094) : Méditations sur les principaux devoirs de la vie religieuse marqués dans les paroles de la profession religieuse, avec des lectures spirituelles tirées de l’Écriture sainte et des saints Pères pour une retraite de dix jours, Paris, 1089 ; 2e et 3e édit., 1696 et 1703. — Dom L.Bugnot(† 1073) : Vita et régula S. Benedicti carminibus expressa, Paris, 1002 ; Sacra elogia sanctorum O. S. B. versibus reddilu, Paris, 1663. — Dom L. Bulteau († 1093) : Cura clericalis, français et latin, Paris, s. d. ; Dialogues de S. Grégoire le Grand traduits en français avec des notes et une dissertation touchant la vérité de ces dialogues, Paris, 1089. — Dom N. Canteleu (1629-1002) : Insinuationes divinse pielatis seu vita et revelationes S. Gerlrudis, V. et abbatissa’O. S. B., Paris, 1002 ; 2° édition par dom Mège en 1004. — Dom Cl. Chantelou (1617-1664) : Bibliotheca l’alrum ascelica, seu selecta veterum Patrum de christiana et religiosa per/ectionc opuscula, 5 in-4o, Paris, 1001-1004 (rare) ;.S. Bernardi abb. Clarevall. parœneticon, pars prima, Scrmones de tempore et de sanctis, compleclens neenon et vilain S. Malachise, Paris, 1002 ; S. Basilii Cœsureæ Cappad. archiep. regularum fusius dispulalarum liber, s. 1., 1004. — Dom C. Clémencet († 1778) : Conférences de la mère Angélique de S. Jean (Arnauld) abbesse de Port-Royal sur les constitutions du monastère de PortRoyal du S.-Sacrement (avec le texte des constitutions ^, 3 in-12. Utrecht (Paris), 1700. — Dom J. le Contât (1007-1090) : Méditations pour la retraite des dix fours, pour les supérieurs, Rennes, 1053, Paris, 1008 ; Méditations pour la retraite des dix fours, pour les religieux, Rennes, 1002, une 2° édition sous ce titre : Exercices spirituels propres aux religieux pendant la retraite des dix fours, Paris, 1004 ; 3e édit. 1703 ; Les mêmes ouvrages traduits en latin, par Fr. Metzger, O. S. B. sous le titre : Dioptra polices religiosse, Salzbourg, 1094, 1095 ; L’image du supérieur accompli dans la personne de S. Benoît, Tours, 1050 ; Conférences ou exhortations monastiques pour tous les dimanches et fêtes de l’année, Paris et Tours, 1071. — Dom P. Deforis († 1794) : Exposition de la doctrine de l’Église sur les vertus chrétiennes, s. L, 1770. — Dom F. Delfau (+ 1076) : Libri de Imitatione Christi Johanni Gerseni, abb. O. S. B. ilerum asserti maxime ex fide mss. cxemplarium, Paris, 1673, 1674 ; dom Delfau ne fut pas ! e seul mauriste à revendiquer le Livre de l’Imitation pour Jean Gersen : ce fut l’opinion courante dans la congrégation de Saint-Maur à cette époque. — Dom I. Du Four (1613-1047). Dom Tassin attribue à ce mauriste, le testament spirituel pour servir de préparation à la mort, sans dire s’il fut imprimé. Dom Heurtebize. La vie des justes de dom Martène, 1. 1, p. 52, paraît l’ignorer. — Dom Ed. Duret (tl758) : Entretiens d’une âme avec Dieu, Avignon, 1740 ; c’est une traduction de l’ouvrage latin, Christiani cordis gemitus par Hamon, 1732. — Dom C. Gerberon († 1711) : Le combat spirituel composé en espagnol par Jean de Castagniza O. S. B., et traduit en français sur l’original manuscrit, Paris, 1075, Catéchisme du Jubilé et des indulgences, Paris, 1075 ; Dissertation sur l’Angélus, Paris, 1675 ; La règle des mœurs contre les fausses maximes de la morale corrompue, Cologne, 1688 ; Rouen, 1733 ; Utrecht, 1735 ; Méditations chrétiennes sur la providence de Dieu à l’égard du salut des hommes, s. 1., 1689 ; Occupations intérieures pendant la messe, Bruxelles, 1089 et Paris, 1708 ; La rénovation des vœux du baptême, Paris, 1708 ; Le véritable pénitent ou apologie de la pénitence, Cologne, 1092 ; La confiance chrétienne. Utrecht, 1700. — Dom P. Haudiquier (prieur aux Blancs-Manteaux en 1790, cf. Berlière-Wilhelm, p. 277) : Histoire du vénérable dom Didier de la Cour, avec une apologie de l’étal monastique, Paris, 1772. — Dom M. Jourdain († 1782) : Défense des constitutions de la congrégation de Saint-Muur, Toulouse, s. d. ; Régula S. P. Benedicti et constitutiones congr. S. Mauri, Paris, 1770. Dom Fr. Lamy († 1711) : Sentiments de piété sur la profession religieuse, applicables ù la profession du chrétien dans le baptême, Paris, 1097, ouvrage le meilleur de ce mauriste ; De la connaissance de soi-même, in-12, Paris, 1094 ; Lds saints gémissements de l’âme sur son éloignement de Dieu : la tyrannie du cor)>s premier sujet de gémir, Paris, 1701 ; Les leçons de la sagesse sur l’engagement au ser vice de Dieu, Paris, 1703 ; Réflexions sur le traité de la prière publique, Paris, 1708 ; De la connaissance et de l’amour de Dieu avec l’art de (aire un bon usage des afflictions en cette vie, Paris, .1712. — Dom B. La Taste († 1754) : Lettres de sainte Thérèse, trad. de l’espagnol en français par feue la R. M. Marie-Marguerite de Meaupou, dite Thérèse de S. Joseph, prieure du couvent des carmélites de Saint-Denys, Paris, 1748, t. h (le 1 er volume avait été publié par Pélicot en 1000, et par Armand en 1600). — Dom Mabillon (16321707) : S. Bemardi de Consideratione libri V ad Eugenium III, Paris, 1701 ; La mort chrétienne sur le modèle de celle de N.-S.-J.-C. et de plusieurs saints et grands personnages de l’antiquité, le tout extrait des originaux, Paris, 1702 ; Instruction sur le renouvellement de vie adressée aux bénédictines de Dieppe, Rouen, 1874 (publiée par M. de Bouis, d’après un ms. de Mabillon au fonds Saint-Germain). — Dom Cl. Martin (1619-1696) : Méditations chrétiennes pour les dimanches, les fériés et les principales fêtes de l’année, propres à toutes sortes de personnes qui aspirent à la perfection de la vie chrétienne, composées et divisées en deux parties, par un religieux bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, 2 in-4o, Paris, 1669 ; le même ouvrage traduit en latin par Fr. Metzger, 4 in-12, s. l..n. d. ; Conduite pour la retraite du mois à l’usage des religieux de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1670 (sept éditions de cet ouvrage, de 1070 à 1712) ; Pratique de la règle de S. Benoît, Paris, 1674 (a eu également plusieurs éditions en français et en latin) ; Méditations pour la fêle et pour l’octave de sainte Ursule, Paris, 1678 ; Méditations pour la fête et pour l’octave de saint Norbert, Cæn, s. d. ; Lettres de la vén. Marie de l’Incarnation (sa mère, au Canada), Paris, 1677 ; Retraite de la vén. Mère Marie de l’Incarnation, avec une exposition succincte du Cantique des cantiques, Paris, 1682 ; L’école sainte ou explication familière des mystères de la foi, par la Mère Marie de l’Incarnation, Paris, 1684 ; Maximes spirituelles tirées des écrits de dom Cl. Martin (publiées par dom Martène), Rouen, s. d. — Dom Jacq. Martin († 1751) : Les confessions de saint Augustin, trad. en français avec le latin, 2 in-8o, Paris, 1741 ; Le même ouvrage sans le latin, Paris, 1741. — Dom J. Martianay (1047-1717) : La vie de sœur Magdelaine du S.-Sacrement, religieuse carmélite du voile blanc, du monastère de Beaune, avec, des réflexions sur l’excellence de ses vertus, Paris, 1711 ; Tullius christianus, seudivi Hieronymi Slrid. epistolee selectæ in 1res classes distribulse : éd. nova ab unoe congr. S. Mauri, Paris, 1718 (cette édition anonyme serait posthume, s’il s’agit de Martianay). — Dom L. Massiot († 1717) : Traité du sacerdoce et du sacrifice de J.-C. et de son union avec les fidèles dans ce mystère, Paris, 1708. — Dom J. Mège (1025-1691) : S. Ambroise, de l’origine de l’excellence et des avantages de la virginité, trad. franc, Paris, 1655 et 1664 ; La morale chrétienne fondée sur l’Écriture sainte et expliquée par les saints Pères, Paris, 1661 (traduction du De institutione laicali de Jonas, év. d’Orléans) ; La vie et les révélations de sainte Gertrude, en français, Paris, 1671 et 1673 ; Commentaire sur la règle de S. Benoît, Paris, 1687 ; Dissertation où l’on explique l’origine, l’excellence et les avantages de l’état de virginité, avec divers traités de S. Ambroise sur ce même sujet, Paris, 1689 ; La vie de saint Benoît par S. Grégoire le Grand, avec une explication des endroits les plus importants et un abrégé de l’histoire de son ordre, Paris, 1690. — Dom H. Ménard (1585-1644) : Concordia regularum, auctore S. Benedicto Anianse abbate, nunc primum édita ex bibliotheca Floriacensis monasterii, Paris, 1638, ouvrage précédé de la Vie de S. Benoît d’Aniane, d’après un manuscrit. — Dom G. Millet († 1647) : Les dialogues de S. Grégoire le Grand traduits du latin en français et illustrés d’observations avec un traité de la translation du corps de S. Benoît en France, Paris, 1624. — Dom A. de Mongin (1589-1633) : Les flammes eucharistiques, Paris, 1634, publiées un an après sa mort par son frère jésuite. — Dom R. Morel (1653-1731) : Entretiens spirituels en forme de prières sur les évangiles des dimanches et des mystères de toute l’année avec l’ordinaire de la messe, 2 in-12, Paris, 1714-1715 ; Entretiens spirituels en forme de prières sur la passsion de Jésus-Christ, distribués pour tous les jours de carême, Paris, 1716 et 1718 ; Effusions de cœur ou Entretiens spirituels et affectifs d’une âme avec Dieu, sur chaque verset des psaumes et des cantiques de l’Église, Paris, 1716 ; Méditations sur la règle de S. Benoît pour tous les jours de l’année, Paris, 1717 ; Entretiens sur l’Incarnation de N.-S.J.-C, distribués pour tous les jours de l’Avent, Paris, 1718 et 1720 ; Entretiens spirituels pour servir de préparation à la mort, Paris, 1721 (et non 1621), 1727, 1755 ; Entretiens spirituels pour la fêle de l’octave du S.-Sacrement, Paris, 1722 ; Imitation de N.-S. J.-C, traduction nouvelle avec une prière affective, ou affection de cœur, à la fin de chaque chapitre, Paris, 1723 ; Retraite de dix jours sur les principaux devoirs de la vie religieuse, avec une paraphrase sur la prose du Saint-Esprit : Veni, sancte Spiritus, Paris, 1723, 1727 ; Méditations sur les évangiles de toute l’année, et pour les principales fêles des saints avec leurs octaves, 2 in-12, Paris, 1726 ; Du bonheur d’un simple religieux qui aime son étal et ses devoirs, Paris, 1727 ; De l’espérance chrétienne et de la confiance en la miséricorde de Dieu, Paris, 1728, 1743. — Dom J. Pernetty († 1801) : Manuel bénédictin, Paris, 1754 ; La connaissance de l’homme moral par celle de l’homme physique, Berlin, 1776 ; La vertu, le pouvoir, la clémence et la gloire de Marie, mère de Dieu, Paris, 1790. — Dom B. Planchette (16071680) : La vie du grand S. Benoît, patriarche des moines d’occident : ses vertus, ses maximes, les excellences de sa règle et un abrégé des grands hommes de son ordre, Paris, 1652. — Dom R. Quatremaire (1612-1671) : Joannes Gersen, Vercellensis, O. S.B. libri de Imitationc Christi, contra Th. a Kempis vindicalum J. Frontœi, can. regul.O. S. August., auctor assertus, Paris, 1649 ; Joannes Gersen, ab. Vercell., O. S. B. librorum de Imilatione Christi iterum assertus auctor contra refutationem J. Fronteau, can. regul., Paris, 1650. — Dom F. Rainssant († 1651) : Méditations pour tous les jours de de Tannée, tirées des évangiles qui se lisent à la messe et pour les principales fêtes des saints avec leurs octaves, Paris, 1633, 3e édit., augmentée par L. Bulteau, Paris, 1679. — Dom Ch. Rousseau († 1787) : Le cénobilophile ou lettre d’un religieux français à un laïc son ami, sur les préjugés publics contre l’état monastique, Paris, 1708. — Dom P. du Sault (1650-1724) : Entretiens avec J.-C. dans le très S.-Sacrement de l’autel, 5 in-12, Toulouse, 1701-1703 ; édité en 1706, réimprimé en 1840 ; Abrégé des entretiens avec J.-C. dans le très S.-Sacrement, pour les prêtres, Toulouse, 1706 ; Avis et réflexions sur les devoirs de l’état religieux pour animer ceux qui l’ont embrassé, Toulouse, 1708, Avignon, 1711 ; Le même, augmenté par dom Roussel, 3 in-12, Paris, 1714, Avignon, 1717 ; Le religieux mourant ou de la préparation à la mort pour les personnes qui ont embrassé l’état religieux, Avignon, 1718 ; Abrégé du précédent, Toulouse, 1725. — Dom G. Tarrisse (1575-1648) : Avis aux RR. PP. supérieurs de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1632 ; ce premier supérieur général a dirigé les travaux concernant la Règle et les constitutions des mauristes. — Dom A. Thévart (15991685) : Exercices spirituels du vén. dom Garcie de Cisneros, traduits de l’espagnol, Paris, 1655. — Dom Cl. Turpin : Manuel religieux ou recueil de considérations affections et pratiques, Paris, 1783. — Dom Cl. Vidal (✝ 1724) : La journée chrétienne. Limoges, 1678. — Dom B. Vincéans (✝ 1769) : Conférences monastiques, 5 in-12, Orléans et Rouen, 1760-1773 ; Discours adressés aux religieux de la congrégation de Saint-Maur, s. l., 1763.

5o Histoire générale et locale. — C’est le domaine où s’est particulièrement exercée l’activité des mauristes.

Dom Luc d’Achéry (✝ 1685) : Veterum aliquot scriptorum qui in bibliothecis maxime benedictinorum latuerunt spicilegium, 13 in-4o, Paris, 1655-1677 ; Spicilegium sive collectio veterum aliquot scriptorum qui in GalUiv bibliothecis delituerant, olim opéra et studio L. d’Achéry… nova editio, ad fidem mss. codd. quorum varias lectiones S. Baluze ac R. P. Ed. Martènc collegerunt, 3 in-fol., Paris, 1723. — Dom J. de Bav (✝ 1767) : État de la France, par des bénédictins (dom <le Bar, dom Radier, dom Jalabert), Paris, 1749. — Dom Ch. Bévy (✝ 1830) : Histoire des inaugurations des rois, des empereurs et des autres souverains de l’univers. Paris, 1776 ; Histoire de la noblesse héréditaire et successive des Gaulois, des Français et des autres peuples de l’Europe, s. 1., 1741. — Dom Cl. Bretagne (✝ 1694) : Les merveilles de N.-D. de Bethléem de Ferrières en Galinois, s. 1. n. d. — Dom L.-G. Brosse (✝ 1686) : Les tombeaux et mausolées des rois inhumés dans l’église de Saint-Denis… avec un abrégé des choses les plus notables arrivées pendant leur règne, Paris, 1656. — Dom J. Bouillart (✝ 1726) : Histoire de l’abbaye royale de Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1724. — Dom M. Bouquet (✝ 1754) : Recueil des historiens des Gaules et de la France, ou Rerum Gallicarum et Francicarum Scriptores, 23 in-fol., Paris, 17381876 ; t. i-viii, publiés par dom Bouquet ; t. ix et x, par dom C. Haudiquier (✝ 1741) et J.-B. Haudiquier, son frère (✝ 1775) ; t. xj, par dom Housseau, Précieux, Poirier : t. xii et xiii en 1786, par dom Clément et Brial ; t. xiv-xviii, par dom Brial, comme membre de l’Institut de 1806 à 1882. L’Institut de France fit paraître ensuite les t. xix-xxiii (collection devenue rare). Le même ouvrage, nouv. édit sous la direction de M. L. Delisle, 19 in-fol., Paris Palmé, 1869-1880 (formera 25 vol.). Les bénédictins avaient laissé pour les publier à part les Historiens des croisades, tant orientaux que latins et grecs ; on y travaillait au moment de la Révolution, dom Berthereau (✝ 1794) avait laissé 31 vol. mss. Bibl. nat. 9050-9080, fonds français. — Dom C. Bourdin (✝ 1726) : La relation d’un voyage en Italie, s. l. n. d. — Dom J. Bourget (✝ 1776) : Histoire de l’abbaye royale du Bec (publiée au t. xii des Mém. de la société des antiquaires de Normandie). — Dom G. Bugnatre (✝ 1779) : Prospectus de mémoires pour servir à l’histoire du Laonnais, s. l., 1768. — Dom L. Bulteau (✝ 1693) : Essai de l’histoire monastique d’Orient, Paris, 1678 ; Abrégé de l’histoire de l’ordre de S. Benoît, 2 in-4o, Paris, 1684-1694, les l. m et iv sont restés mss. — Dom M. Carrière (?) : Discours pour servir de prospectus à l’histoire générale de Guyenne, Bordeaux, 1742. — Dom P. le Cerf de la Viérille (✝ 1748) : Bibliothèque historique et critique des auteurs de la congrégation de Saint-Maur. La Haye, 1726 ; Histoire de la constitution Unigenitus, en ce qui concerne la congrégation de Saint-Maur, l’trecht, 1736. — Dom J. Cladière († 1720) : Histoire des miracles de N.-D. de Vaslinières (7) sous le Mont d’Or, Clermont, 1690 (réimprimé en 1844 sous le titre : Histoire de la sainte-Chapelle de N.-D. de Vassivière, près du Mont d’Or, en Auvergne, Clermont). — Dom C. Clémencel († 1778) : Histoire générale de Port-Royal depuis la réforme de l’abbaye jusqu’à son entière destruction, 10 in-12, Amsterdam, 1755-1757. — Dom I. Coquelin (✝ 1682). Historiée regalis abbatiæ Corbeiensis compendium (publié par la Soc. des antiquaires de Picardie). Dom M. Dantine (✝ 1746) : L’art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres monuments depuis la naissance de J.-C, par les religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, in-4o, Paris, 1750 ; ont collaboré à cette œuvre dom Durand, dom Clémencet : 2° édit. par dom Clémencet, Paris, 1770 ; le même ouvrage, réimprimé avec des corrections, annotations et continué jusqu’à nos jours par M. A. Viton] de Saint-Alais, 18 in-8o, Paris, 1818-1819 ; L’art de vérifier les dates des faits historiques des chroniques et autres anciens monuments, avant l’ère chrétienne… par un religieux de la congrégation de Saint-Maur (dom Clément), imprimé, pour la première fois, 5 in-8o, Paris, 1820. L’ouvrage a une continuation, ou 4e partie sous le titre : L’art de vérifier les dates, depuis l’année 1770 jusqu’à nos jours qusqu’en 1827)… Cette partie rédigée par une société de savants et publiée par M. (Julien) de Courcelles, 19 in-8o, Paris, 1821-1824. — Dom J.-B. Devienne d’Agneaux (✝ 1792) : Prospectus de l’histoire générale de Guyenne par des religieux de la congrégation de Saint-Maur ; Éclaircissements sur plusieurs antiquités trouvées à Bo deaux (ms.) ; Histoire générale de la France, écrite d"après les principes qui ont opéré la Révolution, 2 in-8o, Paris. 1791 (l’ouvrage n’a pas été achevé, et l’édition des 2 premiers volumes a été en grande partie détruite). — Dom Félibien (✝ 1719) : Histoire de l’abbaye royale de Saint-Denis en France, in-fol., Paris, 1706 ; L’histoire de la ville de Paris composée par dom Félibien, augmentée et mise au jour par dom Lobincau, 5 in-fol., Paris, 1725. — Dom D. Fournier († 1737) : Description des saintes grottes de l’église de l’abbaye royale de Saint-Germain d’Auxerre, contenant l’abrégé de la vie des saints dont les corps y reposent, Auxerre, 1714. — Dom G. Gerberon (✝ 1711) : Histoire de la robe sans couture de N.-S. J.-C. qui est révérée dans l’église des bénédictins d’Argenteuil, avec un abrégé de l’histoire de ce monastère, Paris, 1676 (ouvrage revendiqué par dom R. Wyard). — Dom M. Germain († 1694) : Histoire de l’abbaye royale de N.-D. de Soissons de l’ordre de S. Benoît, Paris, 1675 ; Monasticon gallicanum, Collection de vues topo graphiques représentant les monastères de l’ordre de S. Benoît de la congrégation-de Saint-Maur (elle devait former trois volumes) ; le ms a fourni des matériaux pour le Gallia christiana. — Dom N. Grenier († 1789) : Introduction à l’histoire générale de la province de Picardie, in-4o (manuscrit imprimé à Amiens, en 1856). — Dom E. Housseau († 1763) : Catalogue analytique des diplômes, chartes et actes relatifs à l’histoire de Touraine, contenus dans la collection de dom Housseau, par Em. Mabile, employé à la Bibliothèque nationale, s. I., 1863. — Dom J. Huynes († 1651) : Histoire du Mont Saint-Michel au péril de la mer, éditée par M. de Beaurepaire, 2 in-8o, Rouen, 1872-1877. — Dom J. Langelé (✝ 1689) : Histoire du Saint-Suaire de Compiègne, Paris, 1682. — Dom P. Le Duc (✝ 1707) : Histoire de l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, publiée par M. Le Men, Quimperlé, 1879. — Dom I. Lenoir (✝ 1792) : Mémoire relatif au projet d’une histoire générale de la province de Normandie, s. J., 1760 ; Collection chronologique des actes et des titres de Normandie (prospectus), Paris, 1788. — Dom J. Liron (✝ 1749) : Dissertation sur Victor de Vite, avec une nouvelle vie de cet évêque, Paris, 1706 ; Dissertation sur le temps de l’établissement des Juifs en France, Paris, 1708 ; Apologie pour les Armoricains et pour les églises des Gaules, particulièrement de la province de Tours, où l’on fait voir que celle province a reçu la foi dès le IVe siècle, Paris, 1708 (contre le sentiment de dom Lobineau qui fit alors une Contre apologie) ; Les aménités de la critique ou Dissertations et remarques nouvelles sur divers points de l’antiquité ecclésiastique et profane, 2 in-12, Paris, 1717 ; Biblio thèque générale des auteurs de France, t. I, contenant la bibliothèque chartraine, Paris, 1718 ; Singularités historiques et littéraires, contenant plusieurs recherches, découvertes et éclaircissements sur un grand nombre de difficultés de l’Histoire ancienne et moderne, Paris, 1743-1710, recueil curieux, recherché. — Uom A. Lobineau († 1727) : Lettre à nos seigneurs les États de Bretagne touchant la nouvelle Histoire de la province, composée par les soins du R. P. dom M. Audren sur les titres et les auteurs originaux, in-4o s. 1., 1703 ; Histoire générale de Bretagne composée sur les titres et les auteurs originaux depuis l’année 458, jusqu’en 1532 (ouvrage commencé par dom Le Gallois, continué par dom Lobineau), 2 in-fol., Paris, 1707 ; Lettre ù nos seigneurs les Étals de Bretagne pour la continuation de l’Histoire’de Bretagne, Paris, 1707 ; Contre-apologie ou Réflexions sur l’Apologie des Armoricains (de dom Liron), Nantes, 17-08 ; Histoire des deux conquêtes de l’Espagne par les Maures d’Abontarique, trad. de l’espagnol, Paris, 1708 ; Lettre à M. de. Brillhac pour servir de réponse aux dissertations sur la mouvance de Bretagne, Nantes, 1712 ; Réponse au traité de la mouvance de Bretagne, Nantes, 1712. — Dom J. Mabillon. Voir son article. — Dom J. -Marie Malherbe (✝ 1827) : Testament du publiciste patriote ou précis des observations de M. l’abbé de Mably sur l’Histoire de France, La Haye et Paris, 1789. — Dom E. Martène. Voir son article. — Dom J. Martin († 1751) : Éclaircissements littéraires sur un projet de bibliothèque alphabétique sur l’Histoire littéraire de Cave, et sur quelques autres ouvrages semblables avec des règles pour étudier et pour bien écrire un ouvrage périodique, s. 1. n. d. ; Éclaircissements historiques sur les origines celtiques et gauloises, avec les quatre premiers siècles des Annales des Gaules, Paris, 1744 ; Histoire des Gaules et des conquêtes des Gaulois depuis leur origine jusqu’à la fondation de la monarchie française, 2 in-4o, Paris, 1752-1754. — Dom H. Mathoud. Voir son article. — Dom J. Mège († 1691) : La sainte montagne de N.-D. de Rocheforl, célèbre par les miracles que Dieu y fait continuellement par les puissantes intercessions le sa divine mère, Toulouse, 1671. — Dom J. Merle ( ?) Lettre d’un bénédictin sur une charte contenant des privilèges accordés par Clovis 7 er au monastère de Réomé, aujourd’hui Moulier Saint-Jean, s. 1., 1771 ; Introduction à l’Histoire de France avec la carte géographique de la Gaule celtique, Paris, 1795. — Dom B. de Montfaucon (✝ 1741). Voir son article. — Dom H. Morice (✝ 1750) : Mémoire pour servir de preuves à l’histoire de Bretagne, avec des planches, 3 in-fol., Paris, 1742, 1746 ; Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, 2 in-fol., Paris, 1750. — Dom Noël Mars († 1702) : La vie du vénér. P. Mars, supérieur des bénédictins de la Société de Bretagne, Rennes, 1650. — Dom J. Pernetty (✝ 1801) : Relation de la reconnaissance des îles Malouines et de l’établissement de la nouvelle colonie française qui y a été fondée en 1764, Paris, 1765 ; Dissertation sur l’Amérique et les Américains, contre les recherches philosophiques de M. Paw, Berlin, 1769 ; Examen des recherches philosophiques sur l’Amérique et les Américains, et de la défense de cet ouvrage, Berlin, 1770. — Dom U. Plancher († 1750) : Histoire générale et particulière de Bourgogne, avec des notes, des dissertations et des preuves, 4 in-fol., Dijon, 1739-1748 (dom Salazar et dom Merle ont travaillé au dernier volume). — Dom T. du Plessis (✝ 1764) fut un des collaborateurs du Gallia christiana. De plus on a de lui : Histoire de la ville et des seigneurs de Coucy, avec des notes, dissertations, pièces justificatives, Paris, 1728 ; Histoire de l’Église de Meaux et pièces justificatives, 2 in-4o, Paris, 1731 ; Lettre au sujet de la dissertation de M. Lebeuf sur le Soissonnais, avec la réponse de celui-ci, Paris, 1736 ; Justification de dom du Plessis contre quelques endroits de deux Mémoires de M. l’abbé Tcrrisse au sujet des droits et des titres de l’abbaye royale de Saint-Ouen de Rouen, Rouen, 1744 ; Nouvelles annales de Paris jusqu’au règne de Hugues Capel ; on y a joint le poème d’Abbon sur le siège de Paris par les Normands en 885 et 886, avec des notes, Paris, 1753 ; Dissertation où l’on démon-Ire qu’Orléans est l’ancienne ville de Gennabum dont il est parlé dans César, Orléans, 1736 ; Description de la ville et des environs d’Orléans avec des remarques historiques par Polluche, Orléans, 1736 ; Description géographique et historique de la Haute-Normandie, en deux parties : le pays de Caux, le Vexin, 2 in-4o, Paris, 1740 ; Histoire de Jacques II, roi d’Angleterre, Bruxelles, 1740. — Dom G. Poirier († 1803) a été un des continuateurs de dom Bouquet : Instruction sur la manière d’inventorier et de conserver tous les objets qui peuvent servir aux arts, aux sciences et ù l’enseignement, Paris, 1794. Bibliothécaire de Saint-Germain-des-Prés au moment de la Révolution, il a, au péril de sa vie, sauvé du pillage et de la destruction, une grande partie des manuscrits de l’abbaye. — Dom F. Pommeraye († 1687) : Histoire de l’abbaye royale de Saint-Ouen de Rouen, ensemble celle des abbayes de Sainte-Catherine-du-Monl, et de Saint-Amand de Rouen, Rouen, 1662, Paris, 1663-1664 ; Histoire des archevêques de Rouen, Rouen, 1667 ; Histoire de l’église cathédrale de Rouen, Rouen, 1686. — Dom R. Quatremaire (✝ 1671) : Histoire abrégée du Mont-Saint-Michel avec les motifs du pèlerinage, Paris, 1668. — Dom F. Raissant († 1651) : Lettre adressée à Mgr le prince de Lorraine, évêque et comte de Verdun, prince du saint Empire, pour l’éclaircissement du différend mû entre les R.R. P. P. de la congrégation de Saint-Vanne, s. 1., 1630. — Dom Rivet de la Grange (✝ 1749) : Nécrologe de Port-Royal-des-Champs (publié par dom Rivet et le P. Desmares avec un supplément par Lefèbvre de Saint-Marc), Amsterdam (Rouen), 17231735 ; Histoire littéraire de la France, par des religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur (dom Rivet, Taillandier, Clémencet et Clément), 12 in-4o, Paris, 1733-1773. Cet ouvrage a été continué par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, il atteint présentement le xive siècle ; Histoire littéraire de S. Bernard et de Pierre le vénérable (par dom Clémencet), Paris, 1773 (servait de suite à l’Histoire littéraire de la France avant 1814). — Dom T. Ruinart († 1709) : Apologie de la mission de saint Maur, apôtre des bénédictins de France, avec une addition touchant S. Placide, premier martyr de l’O. S.B., Paris, 1702 ; Ecclesia Parisiensis vindicata adv. R. P. Germon duas disceplationes de antiquis Regum francorum diplomatibus, Paris, 1706 ; L’abrégé de la vie de dom J. Mabillon, prêtre et religieux bénédictin, de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1709. — Dom Denys de Sainte-Marthe († 1725) : Réponse aux plaintes des protestants touchant la prétendue persécution de France, Paris, 1688 ; Entretiens touchant l’entreprise du prince d’Orange en Angleterre, Paris, 1689 et 1691 ; Lettres à M. de Rancé, abbé de la Trappe, Amsterdam, 1692 ; Recueil de quelques pièces qui concernent les quatre lettres écrites à M. l’abbé de la Trappe, Cologne, 1693 ; Gallia christiana, seu séries omnium archiepiscoporum, episcoporum et abbaium Francise, etc., 13 in-fol., Paris, 1715-1785 ; les trois premiers volumes portent le nom de Sainte-Marthe ; les dix autres sont op. et stud. monachorum congr. S. Mauri, O. S. B. Ces moines sont dom Thiroux, Hodin, Duclou, Brice, Du Plessis, Verninac, Henri, Taschereau. En 1856, 1860, 1865, ont paru trois nouveaux volumes ; ’il ne manque plus que la province d’Utrecht au plan des bénédictins. Les nouveaux volumes ont, dans le titre : l Condidit B. Hameau, 3 in-fol., Paris, 1856-1863 ; le même ouvrage : Editio accuratissime correcla cura D. Piolin, congre g. Galliiv O. S. B., vol. i-v, xi et xiii, Paris, Palmé, " 1872-1880. — Dom Tassin († 1777) : Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur O. S. B. où l’on trouve la vie et les travaux des auteurs qu’elle a produits, in-l°, Bruxelles-Paris, 1770 (à tendances jansénistes). — Dom Thiroux (| 1731) : Histoire de l’abbaye de Saint-Florentin-dc-Bonneval (sous les auspices de la Soc. Danoise), Châteaudun, 1875. — Dom V. Thuillier († 1736) : Vêtus disciplina monastica seu Collectio auctorum O. S. B. maximum partem ineditorum qui ante sexcenlos fere annos per Italiam, Galliam, Germanium de monastica disciplina traclarunt (op. et stud. D. D. Hergolt ( ?) et Thuillier) Paris. 1726 ; Histoire de la nouvelle édition de S. Augustin, Paris, 1736. — Dom V. Tixier († 1703) : Livre des choses mémorables de l’abbaye de Saint-Denys entre les années 1649 et 1652 (publié par M. Douet d’Arcq et Roux de Limy, au t. m des Registres de l’Hôtel de Ville de Paris pour le monde). — Dom F. Toustain († 1754) : Nouveau traité de Diplomatique par deux religieux bénédictins, 6 in-4o, Paris, 1750-1765 ; le second est dom Tassin, qui après la mort de dom Toustain fut aidé par dom Baussonnet († 1780) ; le même ouvrage traduit en allemand par Ch. Adelung, 9 in-4o, Erfurt, 1759-1769. — Dom F. de Vaines ( ?) : Dictionnaire raisonné de Diplomatique, 2 in-8o, Paris, 1774, excellent ouvrage qui ne se trouve plus dans le commerce. Les Annales de philosophie chrétienne l’ont réimprimé avec quelques changements, t. xiv, IIe série, t. v, p. 1737-1762. — Dom Vaissette († 1756) : Histoire générale du Languedoc avec des notes et des pièces justificatives par deux bénédictins (le second étant dom C. de Vie) 5 in-fol., Paris, 1730-1745 (est une des meilleures histoires particulières de province), a été rééditée au xix » siècle : Histoire générale du Languedoc commentée et continuée jusqu’en 1830, et augmentée d’un grand nombre de chartes et de documents inédits, 10 in-8o, à 2 col., Toulouse, 1838-1845. — Dom Cl. de Vie († 1734) collaborateur du précédent ; de plus : Vita J. Mabillonii, presbyteri et mon. O. S. B. congr. S. Mauri a Th. Ruinart, ejus socio, olim gallice scripia, nunc vero in latinum sermonem translata, Padoue, 1714. — Dom Cl. Vincent († 1777) : Lettre d’un Rémois à M. le M. D., ou doutes sur la certitude de cette opinion que le sacre de Pépin est incontestablement la première époque du sacre des rois de France. Liège, 1775. — Dom R. Wyard († 1714) : Histoire de Saint-Vincent de Laon, publiée par MM. Cardon et Mathieu, Saint-Quentin, 1858.

Liturgie et Vie des saints. — Plusieurs des travaux précédemment cités se rapportent à ces deux sujets.

Dom J. Bouillart (✝ 1726) : Usuardi martyrologium sincerum ad autographi in Sangermanensi abbatia servati fidem editum, et ab observationibus R. P. Sollerii, S. J., vindicatum, Paris, 1718. — Dom G. Brosse | ; 1686) : La vie de sainte Euphrosine, V. M., patronne de l’abbaye de Saint-Jean de Beaulieu-les-Compiègne tirée des anciens auteurs et trad. en vers français, Paris, 1649 ; La vie de saint Valéry, en vers latins et français, Paris, 1659 ; La vie de sainte Marguerite en vers français, Paris, 1669. — Dom L. Bugnot († 1673) : Sacra elogia sanctorum O. S. B. versibus redacta, Paris, 1063. Dom Fr. Chazal († 1729) : Office de la translation et de filiation de S. Benoît, s. l. n. d. ; Heures à l’usage de la congrégation de l’Enfance de Jésus, s. l. n. d. — Dom A. Lobineau († 1727) : Histoire ou Vie des saints de Bretagne et de personnes d’une éminente piété de cette province avec une addition à l’Hvtoire de Bretagne, in-fol., Rennes, 1723 et 1725, rééditée par M. Tresvoux, 5 in-8o, Paris, 1836-1838. — Dom H. Ménard († 1644) ; Martyrologium sanctorum O. S. B. duobus observationum libris illustratum, in quibus continentur multorum sanctorum vitse nunquam haclenus editæ et præclara alia antiquitatis monumenla, Paris, 1629 ; De unico Dionysio Areopagita Athenarum et Parisiorum episcopo, adversus J. Launoy discussionem millitianæ responsionis dialriba, Paris, 1643. — Dom G. Millet († 1647) : Le trésor sacré, ou Inventaire des saintes reliques et autres précieux joyaux de l’église et du trésor de l’abbaye de Saint-Denys en France, Paris, 1638 ; Vindicalse Ecclesiæ Gallicanæ de suo Areopagita Dionysio gloria, Paris, 1638 ; Ad disserlationem nuper evulgatam de duobus Dionysiis responsio, Paris, 1642. — Dom F. Pommeraye († 1687) : La vie et les miracles de S. Romain, archevêque de Rouen, avec un discours de l’ancienne procession du corps sacré faite tous les ans en l’église de SaintGodard, Rouen 1652. — Dom T. Ruinart († 1709) : Acta martyrum primorum sincera.., in-4o, Paris, 1689 ; traduit en français par Drouet de Maupertuy sous ce titre : Les véritables actes des martyrs, 2 in-8o, et 2 in-12, Paris, 1708 ; Hisloria persecutionis vandalicæ, in II part, distincta, in-8°, Paris, 1694. — Dom H. Vaillant († 1678) : In nova translatione corporis S. Benedicli apud Floriacum epinicium, Paris, 1663 ; Fasti sacri…, Paris, 1674. — Dom G. Vidal († 1760) : Lettres critiques… sur la vérification des prétendues reliques de S. Germain d’Auxerre, s. 1., 1702. — Dom G. Viole († 1669) : La vie de sainte Reine, V. M. avec son office et un catalogue des reliques de l’abbaye de Flavigny, Paris, 1649 ; La vie et les miracles de saint Germain, évêque d’Auxerre, avec un catalogue des hommes illustres de la ville et du diocèse, Paris, 1656.

Bibliographie. — Anger. Les dépendances de Saint-Germain-des-Prés, 3 in-8o, Paris, 1906-1909 ; U. Berlière. Les correspondants littéraires des bénédictins de Saint-Maur ; Lettres inédites des bénédictins de Saint Maur, dans Revue bénédictine, 1889, t. vi, p. 542, 1907, t. xxiv, p. 415 ; J. Besse, O. S. B.. Les fondateurs de la congrégation de Saint-Maur, dans Revue des sciences ecclésiastiques, ’1902, t. ii, p. 141, 230, 552 ; Dom Beaunier, Recueil historique des archevêchés, évêchés, abbayes et prieurés de France, dans Archives de la France monastique, t. IV. Ligugé, 1906 ; E. de Broglie, Mabillon et la Société de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, 2 in-8o, Paris, 1888 ; du même, Bernard -de Montfaucon et les Bernardins (1715-1750), 2 in-8°, Paris, 1891 ; Chavan de Malan, Bibliothèque des écrivains de la congrégation de Saint-Maur. Le Mans, 1881 ; A. Dantier, Rapport sur la correspondance inédite des bénédictins de Saint-Maur, Paris, 1857 ; A. de la Borderie, Correspondance historique des bénédictins bretons, Paris, 1880 ; Ch. de Lama, Bibliothèque des écrivains de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1882 ; François, O. S. B., Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de saint Benoit, 4 in-4o, Bouillon, 1777 ; Duret, Catalogue des livres composés par les religieux de Saint-Germain-des-Prés et auteurs de la congrégation de Saint-Maur, dans Bouillart, Histoire, de l’abbaye royale de Saint-Germain, Paris, 1724 ; E. Gigas. Lettres des bénédictins de la congrégation de Saint-Maur (1652-17 il), 2 in-8o, Copenhague, 1892, 1893 ; Hélyot, Histoire des ordres religieux et militaires, Paris, 1792, t. vi, p. 288 ; B. Kukula, Die Mauriner Ausgabe des Auguslinus, Vienne, 1890-1898 ; Le Cerf de la Viéville, Bibliothèque historique et critique des auteurs de la congrégation de Saint-Maur. La Haye, 1726 ; Le Comte. L’histoire littéraire de la L’rance, par dom Rivet, etc., dans Revue Mabillon, 1906, t. ii, p. 210 et 1907, t. iii, p. 22 sq., 134 sq. ; Mac Carthy, The Hues of the principal writers of the congrégation of Saint-Maur. Londres, 1868 ; E. Mangenot. Les travaux des bénédictins de Saint-Maur, de Saint-Vanne et Saint-llydulphe sur les anciennes versions de la Bible, Amiens, 1883 ; E. Martène. La vie des justes, publiée par dom Heurtebize, dans Archives de lu France monastique, t. xxvii-xxviii, xxx. Ligugé, 1924-1920 ; Mercier, abbé de Saint-Léger, Remarques critiques sur la bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de Saint-Benoît… adressées aux rédacteurs de l’Esprit des journaux et insérées dans ce journal, octobre et novembre 1778 ; B. Pez, Bibliotheca benedictino-mauriana, Augsbourg, 1710 ; Force (abbé), Histoire de l’abbaye du Bec, 2 in-8o, Evreux, 1901 ; Revue Mabillon, publiée par dom Besse, etc., années 1905 et sq. ; U. Robert, Supplément à l’histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1881 ; F. Rousseau, Dom Grégoire Tarrisse, premier supérieur général de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1924 ; A. Sicard, Les études classiques avant la Révolution, Paris, 1887 ; H. Stein, Le premier supérieur général de la congrégation de Saint-Maur, dans Archives de la France monastique, t. v. Ligugé, 1908 ; Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, Bruxelles, 1770 ; Vabuti, Los benedictinos di San Mauri, Palma de Mallorca, 1899 ; J.-B. Vanel, Les bénédictins de Saint-Germain-des-Prés et les savants lyonnais, Paris, 1894 ; du même, Nécrologe des religieux de la congrégation de Saint-Maur, décédés à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1896 ; Wilhelm et Berlière, Nouveau supplément à l’histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, Paris, 1908, le t. i seul a paru ; Ziegelbauer, O. S. B., Historia rei litterariæ ordinis sancti Benedicti, Augsbourg, 4 in-fol. 1754. — Voir aussi les articles : Mauristes dans Catholic Encyclopædia, t. x, p. 69-72 ; Maurus, dans Kirchenlexicon, t. viii, p. 1059 ; Mauriner, dans Prot. Realencyclopædie, t. xii, p. 446-452.

J. Baudot.

MAURŒIDES Nicolas, prédicateur grec du xviiie siècle, né à Argostoli, dans l’île de Céphalonie, mort en 1788. — D’abord élève de son compatriote, Vincent Damodos, qui a laissé un cours de théologie dogmatique encore inédit, il alla compléter ses études à Padoue, où il acquit une connaissance sérieuse de la littérature latine et de la rhétorique. De retour au pays natal, il se fit ordonner prêtre, et fut bientôt appelé à Constantinople par le patriarche Séraphin Ier (1733-1734), qui le nomma prédicateur. De 1734 à 1756, il fit entendre sa parole tantôt à Constantinople, tantôt en Moldavie, en Valachie et ailleurs. À partir de 1756, il se fixa dans sa patrie, où il continua son ministère jusqu’à sa mort. — En 1756, il publia à Jassy un recueil de sermons pour le grand carême et l’Avent sous le titre : Ἀποστολικὸν δίκτυον, ἤτοι λόγοι ψυχωφελεῖς εἰς τὴν ἁγίαν καὶ μεγάλην τεσσαρακοστὴν καὶ εἰς τὴν τεσσαρακονθήμερον νηστείαν τῶν Χριστουγέννων. L’ouvrage eut une seconde édition en 1780.

Mazarakès, Βιογραφίαι τῶν ἐπισήυων Κεφαλλήνων ; K. Sathas, Νεοελληνικὴ φιλολογία, Athènes, 1868, p. 517.

M. Jugie.

MAUROPOUS Jean, métropolite d’Euchaïtes, orateur et poète byzantin du xie siècle. I. Vie. II. Écrits.

I. Vie. — Né en Paphlagonie sur la fin du xe siècle ou au début du xie, Jean surnommé « aux pieds noirs », Μαυρόπους, et plus communément désigné par le nom de son siège épiscopal : « Jean d’Euchaïtes », μητροπολίτης Εὐχαΐτων, parcourut le cycle des connaissances de son époque sous la direction de deux de ses oncles, dont l’un fut évêque de Claudiopolis en Bithynie, et l’autre missionnaire en Bulgarie. Il acquit même, chose rare à Byzance en ce temps-là, une connaissance suffisante de la langue latine. Son instruction fut si complète, qu’il put se présenter, en 1044, à la cour de Constantin Monomaque (1042-1054), et fut nommé professeur à l’école de philosophie que dirigeait Michel Psellos. Ce fut lui qui rédigea la Novelle impériale relative à l’école de droit publiée d’abord par Leunclavius, Jus græco-romanum, t. i, p. 471, et rééditée par P. de Lagarde dans le recueil des œuvres de notre auteur : Johannis Euchaitarum metropolitæ quæ in codice vaticano græco 676 supersunt, dans Abhandlungen der Göttingen Gesellschaft der Wissenschaften, 1881, t. xxviii, p. 202. Le basileus le prit en affection, et il semble bien qu’il l’ait nommé son historiographe. Il est sûr, en tout cas, que Jean commença une Chronique, qu’il interrompit sur un ordre venu de la cour, comme il le raconte lui-même. Il tomba en même temps en disgrâce. Sans doute, sa plume avait été trop audacieuse et pas assez flatteuse. Cette disgrâce arriva en 1046. Dégoûté du monde, notre professeur se fit moine, et fut bientôt nommé métropolite d’Euchaïtes, ville du Pont située entre Gangres et Amasée (aujourd’hui Tchoroum ?).

Jean considéra cette nomination comme une sentence d’exil, et il n’avait pas tort. Nous voyons par ses lettres qu’il fit toute sorte de démarches pour obtenir de revenir à Constantinople. Il sollicita, en particulier, l’appui du patriarche Michel Cérulaire et celui de son ami, Michel Psellos. La faveur de revoir la capitale lui fut, de fait, accordée sur la fin de l’année 1047, au moment où se produisait la révolte de Léon Tornikios (septembre-décembre). Jean profita de la circonstance pour étaler son loyalisme envers le basileus en deux discours, que nous possédons encore. Lagarde, op. cit., p. 165 sq. Il perdit sa peine, et dut bientôt regagner sa métropole, où il prononçait un panégyrique dans le courant de l’année 1048. Lagarde, ibid., p. 141-147. Tout ce que Psellos put pour lui fut de l’exhorter à rester au poste où la Providence l’avait placé. C’est alors qu’il chercha sa consolation dans la prière et la poésie, comme avait fait autrefois saint Grégoire de Nazianze, après sa démission. Il corrigea les menées de son église, et institua, dit-on, la fête des trois hiérarques, c’est-à-dire des trois saints docteurs de l’Église grecque : Basile de Césarée, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome, fête que l’Église orientale de rite byzantin adopta et qu’elle célèbre encore de nos jours, le 30 janvier. Voir sur l’institution de cette fête et la légende des menées à ce sujet, l’article de E. Lamerand, dans le Bessarione, 1898, t. iv, p. 164-176.

On serait curieux de connaître quelle fut l’attitude de notre métropolite durant les démêlés de Michel Cérulaire avec les Latins. Il était sans doute trop loin de Constantinople pour avoir à y prendre part. Son nom ne figure pas au bas du décret synodal du 20 juillet 1054, qui excommunie les légats du pape et tous ceux qui sont entrés en communion avec eux. En fait, la séparation des deux Églises était consommée avant les événements de 1053-1054, que les contemporains considérèrent comme une nouvelle escarmouche plus politique que religieuse de la lutte depuis longtemps engagée entre l’Ancienne Rome et la Nouvelle. Dans les écrits publiés de Jean Mauropous, on ne trouve rien qui sente la polémique anti-latine. On lit, au contraire, des affirmations très nettes de la primauté de saint Pierre dans les canons qu’il a composés. Le Prince des Apôtres est salué dans l’un d’eux comme l’intendant du royaume des cieux, la pierre de la foi, le ferme fondement de l’Église catholique, Ῥώμης ὁ πολιοῦχος καὶ τῆς βασιλείας ὁ ταμιοῦχος, ἡ πέτρα τῆς πίστεως, ὁ στερρὸς θεμέλιος τῆς καθολικῆς Ἐκκλησίας. Cf. Pitra, Hymnographie de l’Église grecque, p. cxx. À peine peut-on apercevoir une allusion à la controverse sur la procession du Saint-Esprit dans ce passage de la VIe ode du canon pour la fête des trois hiérarques : « Au commencement était le Verbe auprès du Père ; sans commencement comme lui ; avec le Verbe était l’Esprit, mais il tirait son origine du Père, τῷ Λόγῳ Πνεῦμα συνῆν, ἀλλ' ἐκ τοῦ Γεννήτορος. »

La date de la mort de Jean Mauropous est incertaine. On sait seulement qu’il survécut à Constantin Monomaque, pour lequel il composa une épitaphe (1054), et qu’il précéda dans la tombe Michel Psellos, mort en 1079. Celui-ci nous a laissé, en effet, l’éloge funèbre de son ancien ami, où les belles phrases abondent plus que les données historiques précises. Le morceau a été publié par Sathas, Μεσαιωνικὴ βιβλιοθήκη, 1876, t. v, p. 142-167. Certains auteurs, comme Lequien, Oriens christianus, t. i, p. 544 et 1144, et Fabricius, Bibliotheca græca, édit. Harlès, t. viii, p. 627-633, ont prolongé l’existence de Jean jusqu’en