Dictionnaire de théologie catholique/MACHABÉES (LIVRES DES) III. Théologie

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 9.2 : MABILLON - MARLETTAp. 39-45).

III. Théologie. —

Les trois premiers livres des Machabées sont inégalement riches en données religieuses d’où l’on puisse extraire les linéaments d’une économie doctrinale particulière à l'époque. Le premier, essentiellement historique, politique, voire militaire, ne fait que rarement allusion aux croyances sur Dieu et ses attributs, sur l’homme et sa destinée après la mort, sur le monde angélique ou les saints, qui s’expriment dans les deuxième et troisième livres, plus ouvertement et plus largement préoccupés de la « religion des pères » mise en péril. Il touche, par contre, plus souvent aux usages religieux de la nation, à son modus vivendi au regard de ses institutions fondamentales dont la conservation, le redressement ou le rétablissement l’intéressent au premier chef. Il contribue donc aussi pour une part, à nous retracer l’image du peuple juif vivant dans son particularisme strictement religieux autour de son temple, sous sa loi, écrite en ses livres et interprétée par ses docteurs, dans ses synagogues d’enseignement et de prière, conscient par ailleurs de sa supériorité morale en face du monde païen, et persuadé de sa haute destinée future, au milieu des nations maintenant hostiles, par glorification nationale ou même individuelle. C’est lui, d’abord, qui met en puissant relief le sentiment si fort, la foi, qui soutient les Machabées dans l’accomplissement de leur tâche et discrimine comme naturellement en deux catégories la classe dirigeante, ù Jérusalem ou dans le pays, en présence de l’hellénisme menaçant à la fois la nationalité et les consciences : d’un côté les « pieux » ou fidèles, de l’autre les « impies » ou apostats.

On ne s'étonnera pas, par la suite, que dans la recherche des éléments scripturaires propres à établir chacun de ces points de la théologie juive aux temps Machabéens, notre investigation ait porté jusque sur l'écrit appelé quatrième livre des Machabées. Traité purement philosophique ayant pour but de préconiser « la suprématie de la raison pieuse sur les passions », i, 1-13, il appuie sa thèse d’exemples tirés de II Mac,

v-xvi, insistant sur le caractère et la signification des martyres machabéens, et en accompagnant le récit de nombreuses réflexions morales et édifiantes. Diction, de la liiblc, Paris, 1912, (deuxième tirage), t. iv, col. 500-502. Maintes fois, il confirme de la sorte une doctrine enseignée dans les trois premiers livres, la continue même ou la développe en ce qu’elle avait d’implicite, et donc contribue pour autant a l'établir ou a l'éclaircir. Se produisant peu après celui de 1, II et III Mac, son témoignage nous a paru recevable. Du reste, ce livre se trouve dans les principaux manuscrits des Septante, le Sinailicus, VAlexandrinus. Le catalogue du Codex claromontanus le mentionne même après le second livre sans noter le troisième. Dict. de la Bible, t. ii, col. 147 (fac-similé), ibid., col. 796.

I. DIEU ET SES ATTRIBUTS.- — 1° Les noms divins. — Ils ont ici perdu, ou à peu près, tout caractère de noms propres. Comp. Judith, t. viii, col. 1714. Ils n’expriment, à tout prendre, que l’idée de l’attribut. Voir ci-après. Si, pourtant, sous les traductions ou appellations grecques xûpioç ou 0e6ç, l’on ne soupçonne plus guère les noms propres Jahvé ou Élohim, il reste que certaines dénominations de nature abstraite, faites pour éviter l’emploi du premier de ces noms, arrivent tout naturellement à désigner la « personne » divine elle-même dans son action effective ou potentielle : le « Ciel », I Mac, iii, 18 : A, tou oùpavoù= s et V, toG Œoû toû oûpavoû ; 19, 50 et 60 où la « volonté divine est « une volonté » dans le ciel : wç S'àvꝟ. 0éXrjU, a év oùpavw ; iv, 10, 24 : A, sic oùpavôv = V, eîç oùpa vôv tôv xûpiov ; 40, 55 ; ix, 46 ; xii, 15 : les » cieux », è£ oûpavwv ; xvi, 3 ; II Mac, iii, 15, 34 ; vii, 11 ; viii, 20 ; ix, 4, 20 ; xv, 8 ; III Mac, IV, 21 ; v, 50 ; vi, 17, 33. La « Gloire » et le « Nom », la « gloire du nom », ou le « nom de la gloire », III Mac, ii, 9 : 7tpôç 86^av toû… ôvôpiaTÔç aou, pour exprimer la manifestation ou présence de Dieu dans le temple, èv èTCiçavôîa ; 14 : tw ôv6[i.<XTi tîjç SôÇtjç ctou, dans le temple où Dieu habite, le ciel étant inaccessible aux hommes.

Les attributs divins.

1. Considérés en Dieu

même. — Dieu est « le Très-Haut », II Mac, ni, 31 : tov û'jaaTOv ; « le Dieu très-haut », III Mac, vi, 2 ; vu, 9 : tôv 6eôv Ô'^kjtov ; « le Seigneur » ou « le Dieu vivant », II Mac, vii, 33 ; xv, 4 : ô xûpioç Çûv ; III Mac, vi, 28 : tou Œoû Çwvtoç ; « l'Étemel », III Mac, vi, 12 : où 8è… atome ; le « seul éternel », II Mac, i, 25 : ô fiôvoç ocîwvioç ; le « Dieu éternel », III Mac, vii, 16 (V) : tw Œôi atwvicp ; le « Seigneur ou Dieu tout-puissant »,

II Mac, iii, 22 : tôv 7ravxpaTÎj xûpiov ; vii, 35 ; viii, 18 :

III Mac, vi, 18, 28 : ô 7tavToxpâT<op 6e6ç ; ou simplement le « Tout-Puissant », II Mac, i, 25 : ô u.ôvoç 7ravToxptxTCDp ; v, 20 ; vi, 26 ; vii, 38 ; viii, 11, 24 ; xv, 8, 32 : ô 7ravToxp<xT « p ; III Mac, ii, 8 : aè tôv 7ravTOxp<XTOpa ; cf. III Mac, vi, 12, la formule : où 8è ô 7ràaocv àXxr)v xal SuvaaTsîav sycov arraaav, « toi qui possèdes toute force et toute puissance, Éternel » ; le « roi » ou le « Dieu saint », III Mac, ii, 13 : âyis (3xaiXeû ; ii, 21 ; vii, 10, 16 : ô 6eôç écyioç (èv àyîoiç) ; le < grand Dieu », III Mac, i, 16 ; iii, 11 ; v, 25 : ô <Lèyi<noc, 6eôç ; vii, 2, 22 : ô [ieyà< ; 6e6ç. — Sa transcendance s’exprime en des formules composées et cérémonieuses telles que « Roi des cieux », « Dieu céleste », « Roi des rois », III Mac, ii, 2 : p<xaiXeû tùv oùpavùv ; vi, 28 ; vu, 6 : Œôç èrcoupâvioç ; v, 35 : paaiXeùç tûv paacXe’j6vtcov. Sa science infinie se traduit semblablement : « Seigneur qui possèdes la sainte connaissance », II Mac, vi, 30 : xûpioç ô t/ ; v àyiav yvâxiiv ëxwv.

2. Considérés par rapport aux œuvres de Dieu et spécialement à son peuple. — Dieu est le « créateur » de l’univers, II Mac, i, 24 ; vii, 23 : ô tccxvtwv (toû x6cfxou) XTtOTTqç ; III Mac, ii, 3, 9 : ô xTiaaç Tà7tâvTa ;

IV Mac, v, 25 ; xi, 5 ; créateur du ciel et de la terre, de M iCHABÊES (LIVRES DES), THÉOLOGIE

tout ce qui s’j trouve, y compris le genre humain.

II Mac. vu. 28 a ; m Mac. ii, 9a ; [IMac, va. 28 6 :

Itw(oûx4Çovto » v) -rivrwtt.il

ctué cette création (xrioiç ou y.r.aua » ' ; /"'"/"

II m ic n. 28.i : oJy. è ; oVrtox htobjorx aton* ô '

et c’est lui qui donne le principe de vie, ro itv « iu. « xocl

wïiv aussi bien que les éléments île 1 organisme,

-.v. Il Mac. vu. 22. Proi’idrnt.u veille sur

..t.on.llM.u-.vi, . ;  ;  : » -. etlagou tout en la maîtrisant. 1Il Mac, ii, 3 : rwx

…. u en est ainsi le roi. le maître u et souverain, tel un monarque oriental, Hl Mac ii, 2, ". 13 ; v, 35 ; vi, 2 : JamXeOç ; U Mac. v. 17. 20 ; vi. 14 : ix. I3 ; xv, 22 ; III Mac.n,

vi 5. 1° : vii, '^'-t U Mac.'…. 24 ; xii. 15, 28 ; xv, l. 23 29 ;.11 (S-jvaCTTîico) ; v. 7 tB’jvaoreoco), il ; vi.

III Mac. u. 2
uovap/oç. I ne fois

il est qualitlé « maître des esprits et de Unité pulsIl Mac, iu.24 : 6 tcôv -rvrrncTcjv y.ï ""f, : t : s ; J-iviaTT.ç. soit que les esprits désignent ici U- âmes de toute chair. cf. Num., xvi, 22 ; rxvii 16 et Eccli.. xvi, 17 (hébreu) ; soit plutôt qu ils nent les anges que Dieu va envoyer pour châtier 24-26. 33, 34. Cf. Hênoch, xxxyn, - wi 1° etc. où le titre : Seigneur des esprits couramment appliqué a Dion, le désigne certainement comme souverain des esprits célestes. (Comp. Souvent la prière ou les exhortations 'ombattants ou des martyrs rappellent à Dieu ou aux auditeurs les manifestations du secours divin aux 1res en vertu de l' Alliance conclue avec les pères du peuple d’Israël. 1 Mac.u, 50 : Oicèp b'.xUry.rç - r : - l( v : >v ; iv, 10 : H Mac, viii, 19 sq. ; xv 22 sq ; 1Il Mac, ii, 3 sq. ; vi, 2 sq. Aussi Dieu estDieu des pères., 1Il Mae., vu. 16 ; I Mae., xii 18 ; xiii, 19 : 4 8eOç tcom rcxTepcùv, ô rcoc-rpepoej Beoej, et « Sauveur. 1 Mac, iv, 30 : ô fjco-riip’Iapa^XîIIIMac, vu 10 : -€> 6 : ô rôv roc-répcov ocotûv, KYiij) « ûTfp’i toû 'Io-porijX. Il est f ancêtre très saint. III Mac.n, '21 : ô rcpojrà?cop Svioç Im iv -- k " P ère III Mae… 7 : vi, 4, S, et les Juifs sont ses enfants ». II Mae. vu. 34 ; III Mae., vu. 7 : w : roxTTjp Oreèp j ;.ûv. rue dans sa /usfice il les châtie et les soumet aux effets de sa - colère. I Mae., i. 64, le châtiment n’est pas pour la ruine complète mais pour la correction, la résipiscence, II Mae., vi, 12 : vi. 16 : rcp&ç, rcoctSelocv, mc18eH » : c’est le « signe d’une grande grâce., c est un bienfait. vi, 13 : ir-xW ; eùepYeorâ ; cr » )U, eïov. A la justice s’allie ainsi la miséricorde. Celle-ci, tenue pour attribut divin. II Mac. i. 24 : èXeYJuaw : viii, 29, xi 9- xii, 12 ; III Mac n. 19 : to ËXeoç ; vi, 39 ; VI [, ; - ; —, .-_ - >éXce, se traduit de multiple

façon, en compassion ou pitié, I Mac. m. 44 ; III Mac,

otXTipjidç, ot otxT-.pu.ot : en bonté. 1 1 Mac. i. 21 :

cii propitiation, II Mac. ii, 22 : x. 4 : Lv.t : en clémence ou pardon, Il Mac, n. i - tô ; … ; elle s'étend même à toute la création, que uverne », avec une sorte de bonté compare ? III Mac, vi. 2 : tïjv rtiffxv Siocxupepvûv b> - : son « jour particulier est celui de la résurrection. II Mac, vii, 29. Voir plus loin.

II. L' HO il HE ET <A DBSTISÊB. — 1° Anthropologie.

— Tout ce que les livres des Machahées renferment

d’allusions à la nature humaine en général se borne à

l’indication, passagère mais très nette, du double

élément qui la constitue : le corps, aûiuc ; l'âme,

fj, et seulement dans II Mac le martyr

/ar se dédouble Lir.j. atâu.x Li.-.i. y>/r ; » - v " ;

37('i : le septième des frères se sacrifie xocl <jûu.x, v.f.

id. ; xv, 3') : Judas a combattu

, f r Comp. art. Ji

m, col. 17lii. Dans II Mac, vu. 22, au premier

L490

DICT. l>t I rHOL.

correspond r organisme, oroiYtlcùoiç ; au second, .uiileet la vie. iwtuu. « xocl l>-/), dans leselnde

la mère. 2 « Éthique, l’ont {'objet de la morale |uive est

renferme dans l’observation de la Loi i et de - ses

prescriptions. i Mac, ii, 21, 50, 68 etc. ; il Mac, ty, 1 1 vi, 23, 28 etc. ; m Mac, iii, i sq., etc. Le mobile de

la fidélité dans cette observation que mettent prima paiement en relief les deux premiers livres des Machabées, c’est l’Idée de la rétribution.les actions humaines par récompense ou châtiment. Voix ci-après. La disposition intérieure d’où doivent procéder les bonnes ictions de fidélité à la Loi, c’est la droiture dame.

franchise et simplicité. 1 Mac.u. '>7. on ; _-, t^, x-L*, 707(.,

illustrée magnifiquement par l’exemple du martyr Êléazar il Mac., vi. 21-31. Souffrir et mourir poulies lois des pères i devient un mérite de valeur expiatoire pour les pèches du peuple. Il Mac, VU, 37-38, purificatrice et compensatrice, xocôàpaioç, ivri+uxoç : IV Mac. vi. 29 ; iXoKrHjpioçj 84voctoçj, id., xvii, 20-22. 30 Rétribution. —Résurrection. - Sanctions pénales. La doctrine de la rémunération des actions bonnes ou mauvaises paraît progresser et se développer. N’enrichissant de conceptions nouvelles, d’un livre a l’autre Le premier n’exprime d’autre Idée « pie celle d’une compensation terrestre par 1 gloire 1 et 1 renommée parmi ceux de la nation, pour les fidèles observateurs de la Loi. I Mac. 11. 51, 64 ; exemple de. Judas, ni 7, 9, — par une mort misérable a dans la pourriture elles vers. ou dans 1' 1 insuccès. des projets formés contre Dieu et son temple, avec application de la loi du talion par une peine correspondante au crime, pour 1 l’homme pécheur », I Mac u. 62 ; exemples d’Antiochus, vi. 8, 12-13, de Nicanor, vu. 42-47. Ce livre ne parait faire aucune allusion à la croyance en une autre vie après résurrection, que professe ouvertement le second livre, non plus qu'à celle d’une rémunération dans l’au-delà sur laquelle s'étend assez complaisamment le quatrième.

Après Daniel, dont les prophéties s’appliquent directement pour une bonne part aux temps machabéens, et qui annonce 1 le réveil des uns pour la vie éternelle, des autres pour l’opprobre et une infamie étemelles Dan., xii, 2, le second livre des Machabées alïîrme donc' catégoriquement une résurrection à venir. Elle est certaine, du moins, pour les martyrs de la Loi, et 1 parce qu’ils seront morts pour cette Loi, vii, 9, 11, 93 37 comme aussi pour les soldats morts dans les combats contre les païens, xii, 43, 1 1. Ce sont les corps qui revivront, ou du moins c’est sur eux qu’est portée principalement l’attention, vii, 11 ; xiv, 46 ; mais pour rendue » que soit aussi 1' « âme » — 7Cveûu.oc xocl y, fc>7]— vu 23, elle n’a pas cessé néanmoins d’exister dans l’intervalle, puisque d’un côté les martyrs se trouvent après avoir souffert la mort, « mis sous le régime d’une éternelle vie », vii, 36 : (Vulg.)suô testamentoseternsevitæ effecti surit (texte grec incertain : àewàou "cr ?i ; 'Jtc. SwcMxyiv 9soû -s-TcôLao-iv), et que, de l’autre « ceux qui sont morts » dans les combats peuvent être, en attendant de revivre, « absous de leur péché ». xii, 15.

Quant aux persécuteurs, pour qui « il n’y aura pas

de résurrection pour la vie. II Mac, vii, 14 : aol (xèv vdtp ivûKXTao-u ; £ : - ; "<>> ; ' oûx forai, il n’est pas parle de leur résurrection pour le jugement ; leur punition parait devoir les atteindre en cette vie. vii, 17. 19, 31, 7. Il appert aussi que Judas subordonnait la résurrection de ses soldats pécheurs tués dans le combat à l’expiation de h xii, 14-45, songeant que cette

résurrection était une grâce Insigne réservée à ceux qui mouraient pieusement : totç >."" eùoePçlocç xottwo[iévotç xaXXto-TOV xitoxelu-evov eùx « P to ' r ÎP t0V > "'" frant, « par suite », oŒv, le sacrifice expiatoire, alm que ceux qui étaient morts autrement fussent mis en

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état d' « être affranchis (de l’obstacle) du péché » : tîjç « [xapTÎaç àïtoXuôîjvai. » — Sainte et pieuse pensée, certes ! Voir aussi plus loin, col. 1495.

Pour ce même second livre des Machabées, païens coupables et Juifs apostats sont soumis providentiellement dans leur genre de mort à la loi du talion, sans que cette fois il soit fait allusion à une résurrection prévue ou non prévue : l’assassin d’Onias meurt tué à l’endroit même où il a commis son crime, iv, 38 ; les ravisseurs du trésor du temple sont mis à mort par la foule indignée prés du trésor lui-même, iv, 39-42 ; le grand prêtre Jason, qui a exilé ou massacré tant de ses compatriotes, meurt sur la terre étrangère et n’obtient les honneurs ni du deuil public ni des funérailles, v, 7-10 ; ceux qui ont brûlé sacrilègement les portes du temple (I Mac., iv, 38) sont brûlés vifs dans une maison où ils se sont réfugiés, viii, 33 ; Antiochus IV, blasphémateur et bourreau de tant de martyrs, périt misérablement dans l’infection et les plus atroces tortures, ix, 3, 8-10, 18, 28 ; l’impie Ménélas, coupable de sacrilège envers le feu et la cendre de l’autel, meurt du supplice de la cendre, xiii, 5-8 ; Nicanor, qui avait étendu la main droite contre le temple, jurant de le détruire, xiv, 33, a la tête et la main tranchées, la langue coupée en morceaux et jetée aux oiseaux de proie, xv, 30-35.

4° La vie éternelle qui doit suivre la résurrection n’est pas autrement définie dans le second livre des Machabées. vii, 9, 14, 36. Mais si nous nous en rapportons sur ce point à la littérature apocryphe de l'époque même, nous pouvons remarquer que, partie d’une nouvelle vie terrestre de très longue durée avec jouissance de biens de l’ordre matériel et sensible, Hénoch, v, 9 ; x, 17 ; xxv, 6 ; lxii, 14 ; Jubilés, xxiii, 27-29, l’idée de cette vie va se spiritualisant de plus en plus, et s'élève jusqu'à la conception d’une existence vraiment éternelle et surnaturelle. Voir Sagesse (Livre de la). Le quatrième livre considère les Juifs pieux et les martyrs comme entrés dans la vie éternelle dès que chacun d’eux a laissé dans les tourments son corps mortel, xviii, 3 : 71potéu.evoi Ta ccôfj.ocTa toTç tegvoiç èxeîvoi ; morts pour Dieu, ils vivent en Dieu, xvi, 25 : Sià tov ôeôv à^oôavévTeç Çcociv tco QzS> ; ayant reçu (ou recouvré) des âmes pures et immortelles, xviii, 23 : i^DX^Ç âyvàç xal àôavaTO’jç àTceiX^çoTeç. Il abandonne ainsi l’espoir d’une prochaine résurrection.

5° Les peines éternelles ne trouvent également pas d’expression claire dans les premiers livres. Le roi persécuteur est menacé du « jugement de Dieu », II Mac, vii, 35, 36, qui lui réserve, ainsi qu'à sa race, peines et tourments indicibles, vii, 17, 37 : paaavieï. Mais ce peut n'être que l’annonce de la mort cruelle décrite un peu plus loin, au chapitre ix. En revanche, notre quatrième livre est ici des plus catégoriques. La divine justice s’exerce sur les méchants par l'éternel tourment du feu, ix, 9 : ùrcô tîjç Ôetocç Sîxyjç alcoviov pàaavov Sià 7rop6ç ; ix, 32 ; x, 11 ; xi, 3 ; feu de trame serrée, 7ruxvÔTepov ; tourments qui de toute l'éternité ne feront point relâche, aï sic ôXov tov alwva oùx àv/]couoîv ce. xii, 12 ; xviii, 5.

/II. LES AXGES ET LES SAINTS. — 1° Les anges.— Sans doute faut-il interpréter d' « anges » véritables, c’est-à-dire de réels « esprits » célestes, les « manifestations » du ciel, tocç è.% oùpavoô è7U<paveiaç, ii, 21, en faveur des héros du judaïsme, que rapporte le second livre : cavalier, êjn, 6aTï ; ç, et jeunes hommes, veavlai, châtiant ou réconfortant Héliodore, iii, 2325, 33, 34 ; troupes de cavaliers combattant dans le ciel, 81à tcôv àépcov TpéxovTaç inneïç, en manière d’heureux présage, v, 2-4 ; hommes resplendissants, avopeç 81.a7Tpe7teïç, au nombre de cinq, foudroyant à la tête des Juifs, les ennemis de Judas, x, 29-31 ;

nouveau cavalier de blanc vêtu, e<p17t7roç èv Xeuxfj èo07 ( Ti, apparaissent encore en « bon ange » et « champion céleste » devant la troupe machabéenne qui s’avance contre Lysias à Bethsoura, .i, 6-10, — de même le troisième : « deux anges, ayysXoi, éclatants et terribles, visibles à tous excepté aux Juifs de l’hippodrome, vi, 18-21. — Esprits à qui Dieu a concédé quelque part au gouvernement du monde, II Mac, ni, 24 :  ; rveû(jLa, 7tàaa éEouaîa ; intermédiaires entre lui et les siens auxquels ii ne parle plus immédiatement comme au temps des prophètes. — Pourtant l’identification à des êtres angéliques ne se dégage-t-elle point tout à fait clairement du texte, et celui-ci demeure-t-il passablement nuancé de traits rappelant les apparitions anciennes de 1' « ange de Jahvé », c’est-à-dire les « manifestations », mal’eakim, de Jahvé lui-même. Plusieurs fois il est fait allusion à cemal’eak lahve détruisant l’armée de Sennachérib, IV Reg., xix, 35, soit que l’on évoque simplement son souvenir, I Mac, vu, 41 ; II Mac, viii, 19 ; soit que l’on prie Dieu instamment de l’envoyer à nouveau. II Mac, xv, 22, 23 : tov <5cyyeX6v cou (V : tov ôîyyeXov, A : àyyeXov àya66v ; Vulg. : qui misisti angelum luum…. nunc mille angelum tuum bonum). Et dans les passages mêmes où sont relatées les manifestations, celles-ci sont finalement considérées parfois comme « apparition du Dieu tout-puissant », II Mac, iii, 30 : sTTiçavévTOç xuptou ; ou comme « le Seigneur champion miséricordieux », xi, 10 : tov à^'oùpavoù o"ûp : |i, a/ov… èLeYjaavtoç… toù xupîou(Vulg., de ccelo habenles adjutorem et super eos miserantem dominum) ; ou comme « la magnifique présence de Dieu », xv, 27 : xf ; toû 6soû (AeyâXœç eùcppav0svTeç STUçaveta (Vulg. prasenlia Dei magnifiée deleclati) ; ou comme < apparition de la face même de Dieu ». III Mac, vi, 18 : 6e6ç è7uçâvaç tô àyiov aÙToû 7Tp6aco7rov. La pluralité des personnages apparaissant n’y fait rien, puisque les trois hommes des chênes de Mambré ne sont devant Abraham et devant Lot que l’unique Jahvé, Gen., xviii, 2, 3, etc., xix, 18, 21, etc., et que les male’aké ' Elohim du songe de Jacob ne sont que les « manifestations » occasionnelles de Iahvé lui-même, franchissant la ♦ porte des cieux ». Gen., xxvrn, 12-13 ; 16-17. L’analogie de III Mac, vi, 18 avec ce dernier passage est des plus frappantes : Dieu pour a manifester sa sainte face, ouvre les portes du ciel, » d’où l’on voit t descendre deux anges ». Il est remarquable que les livres des Machabées soient restés, dans leur angélologie, attachés de la sorte aux anciennes formules, quand ceux de Daniel, x, 13, 20-21 ; xi, 1 et de Tobie(voir Tobie) connaissent les anges à titre de personnalités distinctes de celle de Dieu, chargées de particulières fonctions et portant des noms propres.

2° Les saints. Leur intercession. — C'était croyance juive proprement palestinienne qu’en attendant la résurrection justes et impies recevaient, après la mort, rétribution passagère, momentanée et non définitive, de leurs actions. Après leur mort, les justes se trouvent déjà en paradis, sous les ailes du Maître des esprits, Hénoch, xl, 5 sq. ; lxi, 12 ; lxx, 4, etc. Nul doute non plus que les Juifs machabéens n’aient cru réunis pour un temps non loin de Dieu tous les saints personnages de l’ancienne Loi, patriarches, prophètes, tous les « justes » ; cf. sauf l’idée de la résurrection, IV Mac, xvi, 25 : Çwo-iv tco 0eô> &Girzp ttco/tëç… oî TraTpiâpxai. ! xviii, 23. Ainsi en est-il, dans II Mac, xv, 12-16, au moins d’Onias III « l’ancien grand prêtre », et de Jérémie « le prophète de Dieu », que Judas dans un « songe digne de foi » a vus priant pour toute la communauté juive, pour le peuple et pour la ville sainte. C’est restreinte également à l'Église juive, l’expression de la croyance au pouvoir d’intercession des saints ; car, ayant eu foi en ce pouvoir, les combattants, grâce au M ICHABÊES (I IN RES DES), fHÉOLOG il

1 494

rs de Dieu de la sorte obtenu, remportent la

victoire.

La tradition patristlqne et ecclésiastique n’a que peu utilisé ce texte de 1 1 Mac., w. 12-16 pour affirmer la doctrine de la communion du saints. Origène, toutefois, le cite : Comm un, 57, P. G.,

t. :. co 109 ; J. l. 111. t. mu, col. ii'"> ; De

, 11, t. xi. col. 1 18. S int Thomas, ni' l’art, supplem., q. Lxxii, a. :  ;, fonde sur le passage la réponse affirmative à la question :  ;..' metorum ad ! ' dur' /r 1>' La Communauté juive. En vertu de Y < alliance - contractée par Dieu avec les pères, 1 Mac. ii, 20. 50, le peuple Juif est devenu dans toute la force du terme le peuple de Dieu. 1 Mae., iv, 31 ; Il Mae., ii, 17 ; et c’est même < m>m il Mae.. m. 15, Fidèle a observer les eette alliance, Israël est un peuple de t d' élus aussi bien que les pères. Il Mae.. r.xzizx^ èxXcxTOOC, xal

i ; aÙTO’Jç : 1 Mae.. I, 16 : iY » aou.a v.x :

(Yulg. : sanctum populum Israël) ; vii, 17 : axp ; ôa'.cov. Comme tel, il a le droit de vivre pareillement a toute nation, ayant en commun son sanctuaire i et sa « ville. son « territoire > et ses « institutions, tout ce qui lui fait une patrie, tout ce pour quoi l’on peut et doit combattre dans une mûrie de défense. 1 Mae.. 2 ; Il Mac, mu. 10-1 1. et qui est it i non moins que les saints. I Mae., i. 21 : x6 t ; jiï : II Mae., i. 2.' : et ; -rôv tôttov tyiov oo-j ; H M a C, v, 11 : r, -' - ;  ; III Mae. n. 31 : r ; TTÔXtII Mae., i. 7 : ijii t ?, ; àv'.ayîjç ; II Mac. vi, 23 : i, xy ;.x vo ; jtoO : aix. C’est de Dieu même qu’il tient ces biens promis, donnes, rendus par décision divine toute spontanée (xafl&ç l-rf{z'.'Lx-o), et qui se nomment autrement : l’héritage, xXi)povo|ila, l’autonomie légitime, BaoîXeiov, le sacerdoce théoeratique, '.zzxzz-jux. le service du temple. ày.aau.6ç. II Mae., ii, 17-18. Le tout a la seule condition de faire la volonté de 1 >ieu. aÙTOÙ zx (Iz’Lr^ixzx. exprimée dans sa < Loi « et ses < commandements. 1 1 Mae., i, 3-4, formule ollicielle de cette théocratie', (dryta) ^xaiXelct., ibid., i, 7. — Ce n’est pas que le peuple ne soit gouverné habituellement par une sorte d’aristocratie d' « anciens, yzpr>va :.x toû eOvojç, I Mac, xii, li ; II Mac, i, 10 ; iv, 44 ; m. 27. ou de « pieux » Israélites. 'AoiSoûoi, IMac. n. I2 ; vii, 13 : xal rcpûroiol’AotSaïoi fax : lapar, ). ; II Mac. xiv, 16, ou même, au temps de l’indépendance, par un ethnarque, véritable prince du peuple de Dieu », I Mac, xiv, 27 : (èv ?) aapa ; j.e>. (héb. : sar' am' él) : ibid., 11--17, cumulant sur ce titre ceux de général et de grand prêtre ; mais c’est toujours Dieu qui juge en dernier ressort, qui châtie dans sa « colère >justiliée par les transgressions de sa loi, I Mac.t, 64 ; ii, 49 ; ra, 8 : àç.-fr, ; II Mac, v, 17 ; vu, 18. 32 ; III Mac., ii, 13, ou qui « sauve son peuple », quand les peines médicinales et éducatives dont il le frapie i-po ; rcaiSetav, iraiSeiScav, x<£piv -x : §z'.xç), II Mac. vi, 12-17 : vii, 33, lui pai sullisamment duré, ii, 17 : ô Si 0 ; o : i atâaoLÇ, tOv t.x-i-.x Âaèv K&TOÔ ; cf. III Mac, ii, 10-13, 19. - Cette économie judiciaire du gouvernement divin, en particulier cette « colère » avec ses effets, se trouve encore envisagée, en quelque façon, à la mode antique des » colères » de Jahvé, qui se déchaînaient pour ainsi dire automatiquement sur Israël à la suite de quelque transgression, et ne s’apaisaient qu’au prix de nombreuses victimes immolées de manière ou d’autre pour satisfaction. Comp. II I'.eg., xiii. 1-1 1 ; xxiv ; (IV Reg., iii, ion employée par le premier livre a en eflet valeur objective traditionnelle, comme de châtiment implicitement reconnu divin, et justifiée par

tasle d’un grand nombre de Juifs, i, 1 1 : 52, etc tjrande colère se répandit sur Israël, i, 64 ; c’est * un temps d’excessh. a, 19 ; el c’est bien par l’ex termination des impies. 1, 24 25 ; u. I I : ni, .'> etc., que Judas i détourne d' Israël la Colère. m. 8, Cf 1 1 Kcg., xxiv, 1 : « La colère, de.laine s’alluma encore contre 1. : soixante dix mille hommes périssent, 15 ;

finalement « Jahvé s’apaise et la plaie s’arrête ».

El les victimes ce ne sont pas seulement les

apostats ; beaucoup de Juifs fidèles succombent et

ainsi pour les mauvais. Il Mac, vi, 2^. 31 ; srn,

18, 32, 38, etc. C’est que devant sou Juge la nation

lidaire, Du reste, la |ustice divine exercée de la

sorte, la « Colère », ne dure qu’un instant. Il Mac.

vn, 33, 36, 38 ; la récompense et la miséricorde sont proches, fWd., 36a, 37 ; viii, 5. Puis, qu’importent au regard de la nation les catastrophes individuelles, puisque c’est elle, c’est le l peuple », qui a reçu de Dieu « établissement définitif » et constitue 1' héri toujours « manifestement revendiqué » et i protégé » par « Celui » qui l’a fondé. II Mac, xrv, 15, cf. i. 26 : tyjv j.zo ;.8x cnu ; u. 1, 17, etc.

Le culte juij.

1. Dans le temple. — Depuis le

retour de la captivité, le temple juif était devenu le centre de la vie religieuse de toute la nation. Les livres Machabéens le tiennent pour la propre « maison du peuple saint. I Mac, n. 8, vii, 37, i choisie pour » lui par Dieu même, et solidaire de sa conduite pour le châtiment OU la récompense. II Mac, v, 19-20. Aussi le destin de ce « sanctuaire » est-il devenu « le plus grand et le principal souci » d’Israël, II Mac, xv, 18, comme le montrent, du reste, particulièrement, les récits concernant la restauration après les premiers succès de Judas. I Mac. iv, 36 sq. ; II Mac, x, 1 sq. Après comme avant la ruine et la restaurai ion, le culte s’y réalise en tout « conforme à la Loi », I Mac, iv, 47, 53, par son mobilier : autel des sacrifices construit de pierres brutes, autel des parfums, chandelier, table des pains, rideaux et ustensiles sacrés, I Mac, iv, 17. 19-51 (cf. i, 21) ; II Mac, i, 8-9 ; x, 1-9 ; — par ses rites traditionnels : sacrifices, libations, offrandes de farine et de pains, fumigations d’encens, ibid., et

I Mac, 1, 45 ; II Mac, iii, 32-33 ; xii, 43-51 ; xiv, 32 ; — par ses chants de psaumes accompagnés de musique instrumentale, I Mac, iv, 56 (xiii, 51) ; II Mac, x, 7, 38 ; — par ses prières et supplications faites devant I' « autel » et le ♦ lieu très saint », sur le « seuil » de l'édifice sacré, I Mac, vii, 36 ; II Macc, iii, 15 ; x, 25, 26 ; xiii, 12 ; III Mac, i, 16 ; — par son personnel de prêtres officiant en toutes ces occurrences « revêtus de leurs habits ou insignes sacerdotaux. II Mac, iii, 15 ; III Mac, i, 16, le grand prêtre a leur tête, porteur d’insignes particuliers, I Mac, x, 21 (t^v âyiav aroX^v = tout l’habillement du grand prêtre), et jouissant du privilège d’entrer seul, une fois l’an seulement, dans le « lieu très saint ». III Mac, i, 10-12. Cf. II Mac, iii, 32 sq. ; III Mac, ii, 1 sq.

L’unique objet de ce culte dans le temple est Dieu, qui sans doute « a sa demeure au ciel », II Mac, iii, 39 ; III Mac, ii, 15, mais qui n’en « habite » pas moins son « sanctuaire », au milieu de son peuple, II Mac, xiv, 35, comme dans une « maison sainte ». Ibid., xv, 32 : èirl t6v ày.ov toû 7rav-oxpàTopoç oTxov. Sa présence n’y est peut-être pas sensible, telle, qu’elle le sera plus tard (voir plus loin), bien qu’on dise le « lieu » glorifié « par une grandi : manifestation divine, II I Mac.ii, '. » : it<xpe86£aaaç êv inupoNzlef [xeyôû.-o, et 16 — ce qui doit apparemment s’entendre des apparitions décrites

II Mac, iii, 24-26 et 33-31 ; mais elle y est réellement latente, par la divine force » qui s’y exerce contre les profanateurs. Ibid., 38, 39 (III Mac, v, 8, 23. 35).

2. Hors du temple. La prière. — Cette forme de culte en commun a pris un grand et important développe

meut en Israël. On prie hors du temple quand on en est éloigné, OU que l’accès en est empêché par les profanations ou dévastations dont il a été l’objet. Il existe, OU peut exister dans le pays des « lieux de prière », I Mue., pi, 16 : t6tcoç Tipooeuy'ÔÇ I "I.Mac., vii, 20 : TÔnov —. xoeOiSpûeiv, qui devaient être de véritables synagogues pour qui ne pouvait aborder le lieu saint, cf. III.Mac., ii, 28, surtout a l'étranger. La prière est surtout eulogie, ou litanie. Celle-là es1 un cantique de louange à Dieu pour la délivrance ou la victoire, I Mac, iv, 21 : eùXôyouv eiç oùpav6v ; II Mac. 38 : eoXoyeïv t<~> xopico : l’autre, une supplication entrecoupée de sanglots dans un péril menaçant OU avant un combat. Il Mac, iii, 20 ; x, 16 : XiTocveCoc. Celle-ci comporte une forme et une allure particulières établies par la tradition, et qui la rendent susceptible d'être exaucée, III Mac, ii, 21 : 6e6ç… slaaxoûaocç t7, ç svOéa|i.ou XiTave'.aç. Ce devait être une énumération plus ou moins longue et complète des circonstances tragiques dans lesquelles Dieu avait autrefois secouru son peuple ; à l'énoncé de chacune par l’orant répondaient des cris, des pleurs, des gémissements. Comparez tous les passages : II Mac, ni, 20, litanies des femmes autour du temple ; x, 10, litanie avant l’attaque des places fortes iduméennes ; xii, 42 ; xiii, 12 ; III Mac, i, 18-29 ; ii, 2-21, litanie du grand prêtre Simon ; vi, 2-15, litanie du prêtre Éléazar.

La prière sacrificielle pour les morts. II Mac, xii, 39-45. — Dans ce passage la « prière » a double forme et double objet. Elle est d’abord un service religieux organisé par les Juifs combattants en dehors du temple dans le stvle de la litanie (iy.a.zz'.'x -- Xiravsia = Se^crç, cf. II Mac, x, 25, 27 ; III Mac, ii, 1 et 21) ꝟ. 42a, pour obtenir que le péché commis par les soldats morts fût « complètement effacé », teXeÎcoç è^aXstepOvjvai, de l’esprit de Dieu irrité, et ne retombât pas en plus large châtiment sur la nation, ꝟ. 42 b. Elle est « ensuite » un sacrifice expiatoire, £ ; iXacr[jL6ç, offert dans le temple pour assurer aux mêmes soldats morts l’absolution de leur faute, tt, ç àpiap-rîaç àTroXuOîjvai, et, par suite, le bénéfice de la résurrection espérée, ꝟ. 43-45. C’est cette seconde façon de « prière pour des morts » Û7TÈp vsxpcôv euyeaQan, qui se trouve jugée, dans la circonstance, n'être ni « superflue » 71 : spt, aa6v, ni « ridicule » X-rçpwSeç, et qu’une glose probable — « sainte et pieuse, celle pensée ! ôata xai eùoe[3^ç^ smvoioc ! » ꝟ. 45, — déclare en outre avoir été, en Judas, d’inspiration fort opportune. Dans la tradition du texte, le grec et les versions latines anciennes sont demeurées à peu près fidèles à cette conception d’un éloge accordé à la « pratique » (TcpàxTwv) de Judas Machabée à l'égard, non des morts en général, mais de « ceux » qui avaient péri dans la bataille contre Gorgias près d’Odollam. II Mac, xii, 34, 38, 39, toùç 7rp07r£7TTWx6Taç, tûv ts6vt]xÔtcov. Un des mss. latin de l’ancienne version, Compl'. (l re Bible d’Alcala) la rend plus explicite encore par sa traduction quelque peu libre : pro mortuis illis qui peccaverant. Peutêtre est-ce la recension de Lucien qui, en ajustant la glose au texte par le datif ôaîw xai ôyiEi ty) ètuvoioc, avec suppression de ÔŒv (texte des mss. 19, 72, 64, 39, lucianiques : ooicx. xai uytEi TY) emvoia rcepi tuv Te6v/]xoT6)v E^iXærp.ov £7rot.7)aaTO.. ; versions : ideoque, iinde), amorça, dans les textes reçus par la Vulgate latine, l’idée de retirer à Judas cet éloge pour en faire graduellement l’expression d’un principe général, et comme d’une règle de foi divine, concernant la prière pour les défunts. Ainsi, après Leg 1 (Bible de la cathédrale de Léon) — témoin encore du grec traditionnel, bien que déjà affaibli parce que lucianique : Sancta ergo et salubri cogitatione pro defunctis exorabat — nous trouvons, entre autres et successivement, Amialinus : sancta ergo et salubris cogitalio pro defunctis exorare,

ut a peccato solverentur ; Ose. (Bible de Huesca) : (l re main)… ut a peccaf/'s solvan/ur ; textes du xme siècle et Vulgate actuelle : Sancta ergo et salubris est cogitalio pro defunctis exorare, ut a peccalis solvantur. La raison de la prière sacrificielle n’est plus en première ligne la grâce de la résurrection, èupXéTCtov… eù^apiffr^piov… ; 80ev… tov £ÇiXao*u.6v è— otr.aaTo, mais la rémission du péché, sancta ergo.., ut a peccato. Les morts ne sont plus ces morts d’Odollam, pro mortuis n.us, mais les défunts en général, pro defunctis. Le péché commis, qu’il faut expier, n’est plus le péché des emblèmes idolâtriques portés par les soldats morts, a peccato, mais les péchés, a peccalis. Ce n’est plus Judas qui prie, ou fait prier i'.O.. kr.'ji.'r^v-'j, exorabat, mais c’est chacun qui fait bien de prier, exorare…

Texte Grec (édition Swete), II Mac, xii, 43 b… 7Tpo ; aYayeîv : rspi àu.apTla< ; Ooalav. 7ràvu xaXûç xai àçjTî'.ooç 7rpàxTtov, ùnkp àvaaTàaîoj ; àvaXoyiÇàfievoi ;.

44 si p.7] yàp toùç repose— tcûx6toç àvaaTÎjvai jrpoçe86xx, irepiacôv xai XvjpwSsç ôîtèp vsxpwv eûyeaOat.

45 zl-z £ ; j.6àï-cov toïç uxt' s’jgz&zmç xoiu.a>u.évoiç jtàXXiaTov àTCOxeî ; j.evov sùyaptaTrjp'.ov — ôerîa xai £'jejsor ; ç 7) È7tîvo !.a — ÔŒv jrepl tojv tsOvTjXÔtwv t6m è5tXa(j ; i.àv £7to17jct « to, tîjç àu.apTÎacç (X7roXu9TJvai.

Compl. 1 (édition S. Berger) 43 b… offerri pro peccato sacrificium. Bene enim cogitabat maccabeus de resurrectione mortuorum illorum. 44 nese mi qui ceciderant resurgere non credidissent, (ici un doublet) exabundanti et vanum pro mortuis orare 45 considérons si et pro illis qui bene cum pietate domint requieberunt obtimam aput domtnum habext gratiam. 46 sancta et salubris excogitatio. Ideoque exorabat pro mortuis illis qui peccaberant ut a peccato solverentur.

Vulgate (édition Hetzenauer), 43 b… offerri pro peccatis mortuorum sacrificium, bene et religiose de resurrectione cogitans 44 (nisi enim eos, qui ceciderant resurrecturos speraret, super fluum videretur et vanum orare pro mortuis) 45 et quia considerabat quod hi, qui cum pietate dormitionem acceperant, optimam haberent repositam gratiam, 46 Sancta ergo, et salubris est cogitalio pro defunctis exorare, ut a peccatis solvantur.

Les Pères n’ont guère fait allusion à ce texte en faveur de la doctrine de la prière pour les morts. Saint Éphrem dans son testament, dans Assémani, Bibliotheca orientalis, t. i, p. 143, reste dans la tradition du grec, ne concluant à la valeur expiatoire, pour les défunts, des oblations de la loi nouvelle que par un a fortiori : Si filii Mathathiæ, qui tantum in figura celebrabant festa et commemoraliones, quemadmodum legistis in Scripluris, oblationibus expiabant débita eorum qui in bello ceciderant.., quanto magis sacerdotes FiliiDei expiabant débita defunctorumoblationibussuis.

— Saint Augustin, De cura pro mortuis gerenda, i, 3, P. L., t. xl, col. 593, généralise conformément aux textes latins : In Machabxorum libris legimus oblatum pro mortuis sacrificium. Pour légitimer la « coutume » de prier pour les morts, il s’en remet toutefois à la « grande autorité de l'Église » recevable même à défaut de texte scriptuairee : sed et si nusquam in Scripturis veteribus omnino legeretur, non parva est univers*' Ecclesiæ quæ in hac consuetudine claret auctoritas, ubi in precibus saccrdolis quæ Domino Deo ad ejus allare funduntur, locum suum habet etiam commendatio mortuorum. Saint Jean Damascène, Orat. de his qui in fide dormierunt, 3, P. G., t. xcv, col. 249, reporte aussi sur Judas Machabée la louange de l'Écriture : « Il agit, dans la circonstance avec beaucoup de piété et de charité, aussi est-il entre tout célébré à cause de cela par l'Écriture, èv iraat., xai èv toùtco zzQxviiia-x'..

— Le 44e discours Ad fratres in eremo (collection de Jordan de Saxe, xiv c siècle), P.L., t. xl, col. 1320, met M m il MU ::i : s (l.l RES DES), THÊOLOG M

I 198

gauchement dans la boucha même de Judas e de n.i propre pensée de prier pour les tnori tkfunetis cum omni diltgtntta misertri et subotnire muis. attendentes et quid Judas Machaberus fece~ rit. Dixrr enim, giunt sancta esset eogitalio pro defunetis… Scitbat enim 1/ Eglise authentique

par sa liturgie l’interprétation qui ressort naturelle ment du latin de la ulgate. Saint rhomas trouve dans la dernière proposition : Sancta… soloantur, l’autorité scripturalre qui lui permet de répondre affirmativement a la question : Utrum moriui possint juoari ex optribus riroruni 111. suppl., q, 1 ta, a. 2.

3° Lu toi fuioe. Les Lions suints. - La raison du soulèvement machabéen fut la contrainte exercée sur Im Juifs par les rois syriens en vue de remplacer les coutumes et observances religieuses particulières au peuple de Dieu par les coutumes et les loireligieuses étrangères, dites coutumes des païens. 1 Mac, 1, 13, 41 sq. C'était l’oubli et le changement de tout le code moral et religieux d’Israël. Ibid., 49. Ce code était celui de la Loi donnée aux père-- par Moïse. Il Mac, vu. 30. Pour le souvenir du grand législateur, alors des plus vivants, cf. U’s passages : 1 1 Mac, 1. 29 : 11. I. s, 1 1 ; vu, 6, 30. La pensée de cette loi mosaïque se trouve

ainsi présente à l’esprit des auteurs d’un bout à l’autre des livres mæhabeens. le souci de son observation. ou l’appréhension de sa transgression, y est constant. I Mac, 1. 19, 52 ; 11. 21, 26, 12, 50, 58, 64, 67-68 ; iv. 12 : II Mac., 1, 3-4 ; iv, 11 ; i. l.."> : vi, 23, 28 ; vu. 1 : III Mac. 1. 12. Maintes fois le récit en rappelle quelque particulier précepte : loi du sabbat. 1 Mac. 13, 45 ; ii, 32-38 ; vi, 19, 53 (année sabbatique) ; Il Mac. v, i, ll ; vin. 26, 27 ; xii, 38 ; xv. 2-1 : loi de la circoncision. I Mac. 1. 15, 18, 60 ; D, 16 ; Il Mac, i. 10 ; loi des soldats renvoyés, I Mac. m. 56 ; on fait observer que toute purification ou rétablissement du culte se fait conformément à ses exigences. I Mac, m. 56 ; iv, 17 : Il Mac. xii. : >S. On redoute a l’extrême d’en être prive. II Mac. xiii. 10 ; on compte sur la réalisation des promesses qui y sont faites, II Mac.n, 18 : x. 26 : on s’engage OU on s’excite à mourir pour elle.

I Mac. 11. 50 ; II Mac. vin. 21 : xiii. 11 : III Mac, 1, 23.

Le livre qui la renferme, rè 816XI0V nû véfiou, est l’objet d’un véritable culte : on le déploie, èÇeTcéraaav en « lieu de prière >, sous le regard de Dieu, I Mac, ni. 18 : c’est « le saint Livre, r, lepà BCSXoç, dont on fait < lecture » avant le combat. II Mac, viii. 23 : xapavorfvûvat : de savants scribes le transcrivent. « 'étudient et le commentent. I Mac. vu. 12 : crjvayo-'r, YP<xu41aTC6>v ; II Mac. vi, 18 : 'EXeaÇapéç. t. ; twv teuovtov -pau^.aTÉcov.

Un autre livre également vénéré est celui des mes, que II Mac. 11, 13 appelle livres de David, 1 TOÛAauetS, et que I Mac. mi. 16, 17 cite comme « écriture », d’après les Septante I 16 : xocrà TOvXOYOV ôv tyzn.z. l’s. i.xxix. 2-.Î. Cf. I leb., iv, 7. Kt le recueil des prophet i prions et posteriores, vraisemblablement désigné dans le même passage de

II Mac, 11, 13 : tï - : tnXéotv L%'. jrpoçTjTtôv, ne jouissait pas sans doute d’une moindre considération, puisque Mattathias, I Mae.. 11, 08 et Judas, II Mac. VTH, 19 ; xv, 22 (cf. III Mac. VI, 5), en exploitent les données dans leurs harangues et leurs prières. l’eut être même loi et Prophètes étaient-ils bien réunis en un seul groupe de 1 livres saints dont la possession et la lecture faisait la consolation d’Israël. II Mac. xv. '.* : èx toG vopou v.-j. : t< n tô>v ; I Mac. xii. ' : irapducXTjoiv t4 B16) : x -rà dryuc.

" Messianisme. — Quelques

données des livres des Machabées peuvent passer a bon droit pour messianiques.

Ce n’est peut-être pas, d’abord, I Mac. ii, ~>7, ou il e^t proclamé par Mattathias que David, à cause de

sa piété (miséricorde), hérita un trône de royauté durable. XOTOO ftxXl]pOv6|XT|OCV OpOVOV 'iao'.>. Citation implicite de III Keg.. li, 12, lti. l’allusion ne dépasse pas en portée, elle/

l’orateur, celles qu’il fait à brahara, Joseph, Phinéès, Caleb, 1 lie. etc., qui ont joui à vie de la protection per

pétuelle >le Jahvé, et n’Indique nullement une renaissance future « le la malsonde David. I. 'espérance dis ræl est plutôt dans la glorification du peuple de Dieu parmi les païens, dont la ruasse reconnaissait l’i honnêteté foncière des Juifs, les 1 estimait et les favorisait secrètement i, III Mac. iii, 5-6, 8-10, en depil des persécutions dont ils étaient l’objet de la pari des

lois syriens ou égyptiens. On demande et on espère

la réunion définitive en Palestine. ; u TCV tottov tov a-.-'.'.v. des membres de la communauté sainte disperses à l'étranger, i-'.Tjviyxyî ~' r t'> S « XOTTOpàv JjfAÛV.

II Mac. 1. 27-29 ; III Mac, vu. 19. Alors, l’es païens, qui présentement déjà sont obligés de confesser la toute-puissance du Dieu des Juifs, II Mac. 111, 36 ;

vm. 36 ; i. 8, 12 sq., 17. 20 ; i. 13, etc., le reconnaîtront pour le seul vrai Dieu. II Mac, 1. 29. Le temple qui, lui aussi, se trouve déjà glorifié par des manifestations divines. Il Mac, m. : ii> ; 1Il Mac, ii, 9, parles présents, le respect, voire le culte des rois, II Mac, iii, 2 ; v, 16 ; xiii, 23 ; 1Il Mac, 1, 9, verra la gloire » même de Dieu se faire visible par sa 1 nuée > brillante dans le Saint des saints, « comme elle s'était montrée sous Moïse et aussi après la prière de Salomon » — et cela « le jour où Dieu rassemblera son peuple ». II Mac, ii, 7-8 (Cf. Kx., xi., 31 sq. ; Num., ix, 15 sq. : xiv, 10 ;

III Reg., viii, 10 sq. ; II Par., iii, 11 ; vii, 1 sq.). Môme après la ruine de Jérusalem et la destruction du temple quelques Juifs priaient encore :

(Texte latin de Ceriani : El apparent gloria tna, et innotescat magnitudo decoris lui…)

Puisse ta gloire se rendre visible,

Se révêler ta haute majesté ! Apoc. de Baruch., xxi, 23.

Un prophète digne de foi », -poçYjTr, ? tt'.ctt6ç, viendra instaurer un nouvel ordre de choses. I Mac. xiv, 11 (cf. iv, 46). Personnalité indéterminée, mais de caractère indubitablement messianique, ce « prophète » sera de Dieu, comme il est écrit au Deutéronome, xviii, 15-22, passage auquel se réfère implicitement l’allusion, et aura, par suite, l’autorité nécessaire pour légitimer, au regard de la théocratie, les changements qu’il pourra faire. A l’heure présente, Simon Machabée se trouve être établi grand prêtre perpétuel », eîç t6v auîjvx (Vulg. summum sacerdotem in œternum), par les Juifs et les prêtres, bien que non de la race d’Aaron. Il se peut que le vieux psaume davidique ex (Vulg. « ix) ait subi dans quelques-uns de ses versets une forte retouche machabéenne ; c’est alors Simon qui s’y trouverait proclamé « prêtre perpétuel », le 'ôlam

I Vulg. sacerdos in seternum) mais comme le fut Melchisédec » agréé par Abrain sous bénéfice d’inventaire, Gen., xiv, 20, en attendant le sacerdoce inauguré, d’ordre divin, par le 1 prophète 1 Moïse. Le nouveau « prophète » pourra bien retirer a la descendance machabéenne la haute sacrificature, comme elle fut retirée au « prêtre d’El-Eliôn », au profit d’Aaron et de sa lignée.

II n’est, présentement, que d’attendre sa venue : ttùç, Toû ixvaaTÎjvai irpotpTJirnv ttiotôv.

5° La foi fuioe. Judaïsme. Tout cela, patrie, temple. Livres saints, observances, etc., constitue, pour l'élément fidèle aux traditions dans la nation, comme un patrimoine dont* il se montre extrêmement jaloux. Même les Juifs habitant chez les nations étrangères lui restent fort attachés d’esprit, de cœur et de pratique journalière. III Mac, iii, 1 : ae€6|ievot Si tcv Be&v L/'. -<'> tootou v6(£Cj) 7roXiTeo6[Aevoi, « craignant Dieu et se conformant à sa Loi M h distinL499

    1. MACHABÉES (LIVRES DES)##


MACHABÉES (LIVRES DES), HISTOIRE

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guent ainsi fortement parmi les païens, -/ « p'.anôv â7rotouv ènl tô>, au point de paraître odieux, ëvioi à7te/0eïç èçatvovro, à ceux-ci qui leur reprochaient les particularités de leur culte et de leur nourriture, m, 7 : t/)v Sh 7tepl twv 7tpoçxuv/ja£ojv xal zpoyd-j 811.aza.aiv. Le particularisme juif de la dispersion est du reste soigneusement entretenu par les directives et exhortations émanant de la mère patrie. II Mac, i, 3-5, 9 ; Ibid., 18 ; ii, 15-16 ; x, 8. Celle-ci donne, de son côté, bel et grand exemple de fidélité » en modelant sa foi, faite de dévouement et de confiance, sur celle des ancêtres dont Mattathias, au début de la révolte et du soulèvement contre la domination et la persécution païenne, cite d’illustres exemples : ceux d’Abraham, qui fut trouvé fidèle dans l'épreuve, I Mac, ii, 52 : eûpéOï) 7uaT6ç ; d’Ananias, Misaël, Azarias, sauvés des flammes à cause de leur foi, ii, 59 : TuaTeôaxvTîç… Judas et ses compagnons sont les « fidèles ». I Mac, iii, 13 : tucttoL

Ces derniers, et beaucoup d’autres avec eux, « restent donc fidèles au Judaïsme », II Mac, viii, 1 : [ieu, ev7, x6Teç èv tw 'louSoaafvw, c’est-à-dire aux « principes constitutifs de la société juive », iv, 11 : xàç vo[a£[zouç xoctocXûmv 7roXt.Teoaç…, auxquels s’opposent les « coutumes contraires à la Loi »… Tcapav6[i.ooç è9taizoùç èxodviÇsv, 1' « hellénisme », II Mac, iv, 10, 13 : ô 'EXXy)V !, x6< ; ^apaxT^p, 'EXX7)via[i.6ç, mœurs religieuses et civiques dont l'éclat tout profane, 15 : êXXv)vix ?) S6^a, offusquait l’austère piété judaïque. Ces mœurs étrangères comportaient, avec l’abandon obligé du culte traditionnel, de la circoncision, du sabbat, des interdictions légales concernant surtout les aliments, i Mac i, 44, 45, 476, 48 : l’adoption des rites cultuels païens avec leurs autels, bois sacrés et idoles, I Mac, i, 47a ; les jeux profanes et exercices du gymnase, de l'éphébie et de la palestre, I Mac, i, 14 ; II Mac, iv, 9, 12, 14, où il fallait coiffer le pétase et dissimuler la circoncision ; les banquets où se devait consommer la chair des victimes sacrifiées aux faux dieux. II Mac, vi, 7-8, 21. C’est le temps de la « confusion » des cultes, ypôvoç TÎjç ztzij..'J.o.c, où un grand prêtre (Alcime) tolère dans le temple même le déploiement des orgies athéniennes, vi, 1-6 ; xiv, 3-4. Mais c’est aussi le temps du « triage », xp^voç -vfc, à.i<.^laç, où il faut, pour les fidèles, se séparer des Juifs hellénisants, se prononcer pour le judaïsme alors arrivé à son point critique, xiv, 38 : xpîaiç 'IouSoacrjj.oîi. Ce sera, pour longtemps, d’un côté les « pieux », Hasidim, I Mac, ii, 42 ; vii, 13 ; II Mac, xiv, 6 ; de l’autre les « impies », utoi TcapâvopiO !., dcvSpsç Trapâvo[xoi. I Mac, i, 11 ; x, 61 ; xi, 21.