Dictionnaire de théologie catholique/MACEDO François

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 9.2 : MABILLON - MARLETTAp. 26-27).
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MACEDO Françoia, polygraphe du xvii® siècle jésuite, puis cordelier (1596-1681?) — Né Colmbre en 1596, il entre au noviciat des jésuites en Euprofès des quatre vœux en 1630, il remplit ses charges de professeur dnns la Compagnie ; is illa quitte en 1638 avec l’approbation des sup : jrs pour entrer chez les frères mineurs de l’obser, où il prend le nom de François de Saint-AugusI est fort mélé aux intrigues politiques, qui, en































et l'établissement de la dynastie de Era ‘en divers voyages à l'étranger, il cherche à lier à celle-ci l’appui des cours de France el rre. En 1658, il est appelé à Rome où il Ofessera La théologie au Collège de la Propagande. peu plus tard, vers 1662, il est appelé par la République de Venise à Padoue pour y enseigner la Lhéologie morale, il y mourut en 1681.

  • D’une facilité incroyable, Macédo s’assimilait

joutessortes de connaissances ; mais peut-être aimaittrop l’ostentation et l'éclat. On le vit organiser “Rome et à Venise de véritables exhibitions où il irait à disserter de omni re scibili, en Vers aussi qu’en prose, et à répondre sur-le-champ à toutes es objections. Il aimait la polémique ; Bayle, qui ne l’estime guère, l’appelle « un chevalier errant toujours à rompre une lance ». Notice de Thomas Anglus, asile Dictionnaire historique et critique, édit. de 1730, t. 1, p. 239. I fait ailleurs, sur son compte, cet désobligeante remarque : « La République des Lettres A ses bretteurs ; Macédo en était un. » Notice de er &. mm, p. 138. En fait notre auteur eut des retentissantes avec Thomas Anglus, avec D Non avec le futur cardinal Noris. Cotte rnière ayant pris un tour extrêmement vif, les deux reçurent l’un et l’autre défense d'écrire

‘avantake surces matieres. Noris obé.L ; Macélo cessa Aussi d'écrire mais provoqua par un cartel en règle son tagoniste à une joute théologique « en champ clos Voir le texte curieux de cette tion dans Nicéron, Mémoires, t. xxx1, p. 332. ‘œuvre littéraire de Macédo a le mème caractère “ümultueux. L'érudition rapide dont elle témoigne a pu faire, à l'époque, grande impression sur certains contemporains. Gregorio Leti parle de Macédo avec “une admiration enthousiaste sur laquelle renchérit “encore G. Morhof. L’auteur n’en est pas moins très oublié aujourd’hui.

Macédo avait dressé à la fin d’un de ses derniers ouvrages, le Myrothecium morule, un catalogue qu “déclare lui-même incomplet de ses productions littéraires. Nous signalerons ici, dans l’ordre même du ‘catalogue celles qui ont trait a la théologie, laissant de côté tout ce qui se rapporte aux belles-lettres el à



DE PATMOS


— MAC 1462


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In politique. — 1° Historia de los nuevos marlyres del Japon, en espagnol, Madrid, 1632, composé alors que Mucédo faisait encore partie de la Compagnio de Jésus. — 3 une série d’ouvrages sur lu grâce, composés au début des querelle ::Cortina D. Augustini de prædestinatione et gratia, Paris, 1648, Munster-en-W., 1649 ; Serinium D. Augustini sive mens D. Augustini illustrata de duplici adjutorio gralise, Londres, 1654. Ces divers ouvrages penchaient le sens de l’augustinisme le plus stricL. nation des cinq propositions par Innocent X en 1653 va modifier l’attitude de Macédo.Il publie en 1654, Mens divinitus inspirata summo pontifici (nnocentio X super quinque proposiliones Jansenü, Londres, 1651. Sur cetlo conversion de Macédo, voir Gerberon, Histoire générale du jansénisme, Amsterdun, 1701, t. 1, p. 424-426. — 3° L’apologie d’Innocent X, déchaîne une polémique avec le prêtre catholique anglais, Thomas de White (Thomas Anglus). C dans le Sonus buccinæ sive tres tractatus de virtutibus Jidei et theologia, insère un appendice Adversus mentem divinitus inspiratam ; Macédo lui réplique par un Lituus lusitanus buccinæ anglicanæ Thomæ Angli canenti occinens, Londres, 1654, et par une Tesseru pontificia pro dignitate et auctoritate papæ adversus buccinam Thomæ Angli, Londres, 1651 (insérée dans Rocaberti, Bébliolh. pontificia, t. xii, p. 164-220) ; à quoi Anglus riposte par des Tabulæ suffragiales de terminandis fidei litibus ab Ecclesia cutholica fi occasione Tesseræ M’evSovoucc Romanæ inscripli adversus folium unum Soni buccinæ, Londres, 1655. — 4° Du séjour à Londres date aussi : Confroversia ecclesiaslica inter fratres minores, 1653. — 5° Du séjour à Rome datent plusieurs ouvrages importants

De clavibus Petri opus in quatuor libros divisum 1. De clavi papalis dignitatis, potestatis, jurisdictionis, 2. De clavi intelligentiæ el interpretationis S. Scripturæ ; 3. De clavi fidei dogmaticæ et practicæ ; 4. De clavi sacrumentorum ; additis tribus controversiis de luresi el schismate, de sacerdolio Christi, de peccato originali, Rome, 1660 (quelques parties reproduites dans Rocaberti, loc. cit, p. 113-163) ; Controversiæ selectæ, Rome, 1663 ; il y est question du purgatoire, des funérailles et de la sépulture, de la possibilité d’accomplir les commandements divins ; Scholæ theologi

positivæ ad doctrinam catholicorum et refutationem relicorum apertæ, Rome, 1664 (quelques parties dans Rocaberti op. cit., p. 221, 223, 249) ; Assertor romanus, sive vindiciæ romani pontificis et pontificatus, adversus calumnias helerodoxorum anglorum præsertim et scotorum, Rome, 1666, qui reparut à Padoue en 1671, avec un autre frontispice sous le titre Medulla historiæ ecclesiasticæ emaculata, vindicuta. — 6° Au séjour à l’adoue appartiennent : Collationes doctrinæ S. Thomæ et Scoli cum diferentis inter utrumque, textibus utriusque fideliter productis, sententüis subliliter eraminalis, eommentariis interpretum, Cajetani imprimis et Lycheti diligenter excussis, el aliarum pene omnium Scolarum, præcipue jesuilicæ Suario et Vasquio autoribus controversiis aple prolatis, Padoue, trois vol., in-fol., 1671, 1673, 1680, c’est l'œuvre capitale de Macédo ; elle n’est pas sans mérite. —7° Aux années suivantes se place la polémique avec le cardinal Bona sur l’usage du pain azyino dans l'Église latine. Celui-ci, dans son traité De rebus liturgicis, 1671, t. 1, c. xxur, soutenait que dans cette Église jusqu’au 1x° siècle, on avait employé concurremment le pain azyme et le pain fermenté. Macédu opposa à cetle assertion un ouvrage intitulé : R. P. Fr. Joannis Bona, abbalis generalis Cisterciensis ex congregatione Fullensium doctrina de usu fermentati in sacrificio missæ per mille et amplius annos a latina Ecclesia observato, dum esset abbas, antequam R. E. C4

cardinalis (qualis nunc est) crearetur, examinata, expensa, re/ulata, Ingolstadt (en réalité Venise), 1673. Macédo s’y montrait très violent contre le cardinal qu’il allait Jusqu'à taxer d’hérésie ; cela déplut à Rome où le livre du cordelier fut condamné par décret du 21 juin 1673 ; Macédo en adoucit les termes et le fit paraître sous ce titre : Em. ac Rev. D. cardinalis Bona doctrina de usu jermenlati…. examinata et expensa, Vérone, 1673 ; il faut distinguer de ce livre un autre ouvrage, de caractère moins polémique sur le même sujet : Disquisitio theologica de rilu azymi et fermentati, Vérone, 1673, Macédo dans le titre énumôre toutes ses gloires passées et présentes, sans doute pour répondre à un mot de Bona qui l’avait traité de /rate. — 8° A partir de 1674 commence la discussion avec Noris, qui avait publié en 1673 son Historia pelagiana, avec en appendice les Vindicise augustinianæ, dans la préface desquelles il citait, avec éloge, les travaux passés de Macédo sur saint Augustin. Cf. P. L., t. xlvii, col. 575, 576. Cela déplut à l’ancien défenseur de l’augustinisme, qui fit paraître : Commentationes duæ ecclesiastic : c polemicse, altéra pro S. Vincentio Lirinensi et S. Hilario Arelatensi et monasterio Lirinensi, altéra pro.S. Augustino et Aurelio et patribus a/ricanis, Vérone, 1674 ; la première dissertation est dirigée contre Noris, l’autre contre Christian Lupus. Celle qui est contre Noris a été insérée deux ans plus tard dans le Prodromus velitaris pro Augustino contra Henricum de Noris, Mayence, 1676, paru sous le nom de Bruno Neusser, et que l’on a attribué, avec plus ou moins de raison au jésuite Honoré Fabri. Voir ce mot, t. v, col. 2054. Noris répondit par une Adventoria qui ne manque pas d’esprit, Florence, 1674. Voir le texte dans P. L., t. xlvii, col. 537-560 ; Macédo réplique aussitôt sous le nom de l’un de ses disciples, Fralris Archangeli a Parma socii Patris Macédo, cpistola obvia adventorise Fr. Noris super quwstione quadam grammatica, Rome, 1674 ; la plaquette était d’un tour fort vif ; l’autorité intervint et défendit aux deux adversaires d'écrire davantage sur cette matière. C’est alors que Macédo envoya à Noris le défi dont nous avons parlé.

La controverse rebondit. Entre autres ouvrages composés contre l’Histoire du pclagianisme de Noris, il en parut un intitulé Propositiones parallelse Michaëlis Baii et Henrici de Noris du P. Jean de Guidicciolo, O.M., Francfort, 1676 ; cet ouvrage a été attribué à Macédo, mais c’est inexact ; il est bien de l’auteur dont il porte le nom ; Macédo y fit même une prétendue réponse, qui d’ailleurs ne tend réellement qu'à justifier le parallèle établi entre Baïus et Noris : Responsiones adversus propositiones parallelasFr. Joannis a Guidicciolo collectaab Annibale Riccio Venelo, Venise, 1676 ; de même sens sont les Responsa P. Francisai Macédo adversus Gerras germanas germanitatum Cornelii Jansenii et Henrici Noris, collecta ab Annibale Riccio Venelo, Venise, 1677 ; enfin on attribue encore à Macédo une courte plaquette : Clavis augusliniana liberi arbitrii a servitute necessitatis concupiscentiae vindicati, dirigée également contre Noris. — 9° D’inspiration plus irénique sont les ouvrages suivants : Myrothecium morale clociimentorum tredecim, quæ sunt totidem le.ctiones super lexlum Aristotelis lib. VIII Ethicorum de amicitia, Padoue, 1675 ; Schéma S. Congrégations S. Officii romani, cum elogiis Emin. principum cardinalium, et corollarium de infallibiliauctoritate summi pontificis in mysteriis fidei proponendis et ejusdem controversiis decidtndis, Padoue, 1676, que Hurter qualifie à'egrcgium opus ; De incarnationis mijslerio, Padoue, 1680.

Le catalogue mentionne encore d’autres œuvres restées en ms. ; il nous est impossible de dire s’il s’en est conservé quelques-unes.

Gregorio Loti, L’Italia régnante, Genève, 1075, t. IV, p. 491 ; D.-G. Morliof, Polghisior, édit. de Lubeck, 1708, t. I, c. xxii, n. 37-41, p. 290, qui reproduit le catalogue du Myrothecium, mais avec beaucoup de fautes dans les dates ; Bayle, Dictionnaire historique et critique, édit. de 1730, t. iii, p. 238, 239 ; Moréri, Le grand dictionnaire, édit. de 1759, t. vii, p. 10 sq. ; Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres dans la République des Lettres, t. xxxi, 1735, p. 314-339 ; cf. t. iii, p. 252 et t. XI, p. 4-11 ; F.-G. l-"re> tag, Analecta litleraria, Leipzig, 1750, p. 552, 553 ; N. Antonio, Bibliotheca hispana nova, 2e édit., Madrid, 1783, t. i, p. 440-442, a beaucoup de fautes de dates dans le catalogue des œuvres ; Sommervogel, Bibliothèque de la C le de Jésus, t. v, col. 244 ; Hurter, Xomenclator, 3e édit., t. iv, col. 361367.

É. Amaxx.