Dictionnaire de théologie catholique/MABILLON Jean II. La théologie dans les écrits de Mabillon

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 9.2 : MABILLON - MARLETTAp. 10-15).

II. La théologie dans les écrits de Mabillon. — Nous nous sommes étendu un peu longuement sur les ouvrages de Mabillon en donnant sa biographie, pour avoir un point de repère dans l’exposé qui suit. À part quelques dissertations où sont traitées des questions spéciales de théologie, à part aussi des appréciations d’ordre moral, ce que l’on trouve surtout dans les œuvres du savant bénédictin en matière théologique, ce sont des indications historiques concernant des points de discipline, des exposés d’opinions. En somme, Mabillon appartient beaucoup plus à l’histoire et à la liturgie qu’à la théologie.

Pour mettre un peu d’ordre dans notre exposé, nous suivrons l’ordre des traités de la théologie dogmatique, auxquels nous joindrons quelques points de morale.

1o Sur la théologie elle-même, son objet et sa méthode d’enseignement, le Traité des études monastiques nous livre la pensée de Mabillon. Dans la seconde partie où il traite des études qui conviennent aux solitaires et de la méthode à suivre, il conseille de faire des recueils, il recommande la Somme de saint Thomas comme un excellent ouvrage, un peu trop long cependant. Mais, depuis ce grand docteur, ajoute-t-il, la scolastique a bien dégénéré : il ne faut pas s’amuser à ces questions inutiles qui ne servent ni à appuyer la foi, ni à régler les mœurs. Quant aux casuistes, ils ont subtilisé jusqu’à perdre la raison ; leur étude est dangereuse pour qui veut s’instruire de la morale chrétienne, il y aurait beaucoup plus de profit à lire les Offices de Cicéron. Les chapitres xviii-xxi contiennent un plan général pour la théologie. Traité des études monastiques, 2 vol. in-12, Paris 1692, t. I, p. 302-304 ; t. II, p. 315.

2o Sur l’autorité de l’Église et ses décisions concernant les sources de la tradition, Mabillon donne quelques observations sur l’approbation des livres par le souverain pontife (Acta Sanctorum O. S. B., t. IV, 2e partie, préface). Se trouvant à Rome au moment où les écrits d’Isaac Vossius étaient déférés à l’Index, on voulut avoir son opinion avant de statuer. Sa réponse fut qu’il n’y avait pas lieu de les condamner ; le sentiment de Vossius tendant à restreindre le déluge biblique à la terre habitée par les hommes, n’étant opposé ni à la foi, ni aux mœurs, il n’y avait aucun péril à le tolérer. Votum D. Joannis Mabillonii de quibusdam Isaaci Vossii opusculis, dans Œuvres posthumes, t. II, p. 59.

3o Culte des reliques et des saintes images. — Mabillon remarque que le culte des saintes images n’a pas été permis sans réserve dans les premiers siècles de l’Église : on voulait ménager la délicatesse des païens nouvellement convertis. L’hérésie des iconoclastes, quand elle parut, fut favorisée par les empereurs de Constantinople, Léon l’Isaurien, Constantin Copronyme. Le concile de Nicée, VIIe œcuménique, en 787, la condamna : les évêques français ne comprirent pas tout d’abord la décision de ce concile. Cf. Acta Sanctorum O. S. B., t. IV.

Pour ce qui est de la canonisation des Saints, Mabillon distingue trois temps différents ou trois manières successives de canoniser les saints dans l’Église catholique : 1. de la naissance de l’Église jusqu’au xe siècle, le pouvoir en était dévolu à l’évêque du consentement des peuples ; 2. depuis le xe siècle jusqu’à Alexandre III (1170), les évêques canonisèrent encore les saints, du consentement du pape ; 3. depuis Alexandre III, les papes se sont réservé le pouvoir absolu de mettre les serviteurs de Dieu au rang des saints. Acta Sanctorum O. S. B., t. V, préf.

Sur le culte des Saintes reliques, nous avons de Mabillon deux mémoires assez considérables entre lesquels on a voulu voir une contradiction. Après avoir résumé chacun de ces mémoires, nous dirons que la contradiction n’est qu’apparente.

1. Le premier mémoire est la lettre qui a pour titre : Eusebii Romani ad Theophilum gallum epistola de cultu sanctorum ignotorum, 1re édit., in-4o, Paris, 1698 ; 2e édit., in-12, Paris, 1705 (voir plus haut : Vie, col. 1429). Se trouvant à Rome, Mabillon avait étudié sur place les principes sur lesquels on se fondait pour reconnaître les reliques : un décret de la S. Congrégation des Rites rendu en 1668 donnait comme indices du martyre la palme gravée sur la pierre du loculus où étaient renfermés les ossements, et la fiole de sang placée à côté. Dans ses visites aux catacombes, Mabillon remarqua que plusieurs inscriptions même avec la palme et la fiole, n’avaient aucun caractère religieux, que d’autres avaient un caractère nettement païen, comme le diis manibus ; de ces constatations se dégageaient les conséquences suivantes : il ne fallait pas se hâter de voir un vestige de sang humain dans des vases d’argile qui étaient peut-être destinés à brûler de l’encens ; la palme pouvait être une représentation du cyprès, symbole non du martyre mais de la mort. En somme tous les ossements contenus dans les catacombes étaient des restes de chrétiens ; ceux-là seuls pouvaient être considérés avec certitude comme des ossements de martyrs près desquels se trouvait l’attestation expresse des supplices endurés pour la foi ; à la plupart des fioles, sinon à toutes, on pouvait attribuer un autre usage que celui de conserver le sang recueilli du corps des martyrs. Mabillon constatait d’autre part qu’en fait aucun discernement ne présidait à la recherche des reliques des martyrs ; de là des abus et des scandales pouvaient résulter dans le culte rendu à de telles reliques. Avec toutes les précautions que demandait une matière aussi délicate, mais aussi avec tout le zèle que lui inspirait son amour pour la religion, il exposa son opinion dans la lettre latine publiée sous le pseudonyme d’Eusèbe. Elle fut favorablement accueillie en France, comme le montre la lettre de Fléchier, évêque de Nîmes à Mabillon ; le prélat écrivait, en effet, en date du 2 mai 1689 : « Il fallait qu’un homme aussi éclairé et aussi judicieux que vous l’êtes nous apprît à discerner dans l’obscurité des sépulcres les cendres des saints d’avec celles des pécheurs, et à régler, selon les preuves évidentes ou douteuses, les honneurs qu’on rend quelquefois indifféremment à des ossements incertains comme aux reliques des martyrs. Il y avait longtemps que je souhaitais qu’on abolît certaines superstitions qui s’introduisent en faveur de ces corps qu’on appelle saints et qui n’ont peut-être jamais été baptisés. Les peuples sont naturellement crédules. La cour de Rome est quelquefois bien libérale de tels présents. » Non moins caractéristique est ce passage d’une lettre que Fleury écrivait à dom Ruinart le 2 février 1698 : « J’ai lu avec un grand plaisir la lettre du R. P. Mabillon que vous m’avez fait la grâce de m’envoyer. Tous les gens sensés et véritablement pieux voient avec plaisir réfuter solidement les erreurs qui peuvent être occasion de superstition et décrier au dehors les saintes pratiques de la religion. Cf. Valéry, Correspondance inédite de Mabillon et de Montfaucon avec l’Italie, 3 vol. in-8o, Paris, 1846, t. III, p. 7, 8. Cependant on s’émut à Rome ; de vifs contradicteurs déférèrent la Lettre d’Eusèbe au tribunal du Saint-Office. Voir à ce sujet une lettre de dom Estiennot à Mabillon, dans Valéry, op. cit., t. III, p. 8-14. Mabillon adressa à dom Estiennot une Commonitoria Epistola… super epistola de cullu sanctorum ignotorum, in-12, Paris, 1698, qui fut communiquée manuscrite aux cardinaux et aux prélats tant de la Congrégation du Saint-Office quedecellede l’Index. Valéry, op. cit., t. III, p. 39. Ceux-ci déclarèrent qu’ils en étaient fort contents. On croyait l’affaire terminée, quand après plusieurs années on recommença la poursuite à la Congrégation de l’Index. La condamnation paraissait imminente ; des cardinaux représentèrent au pape ce qu’elle aurait de fâcheux pour un homme de la réputation de Mabillon. Clément XI arrêta l’affaire en représentant que ce religieux respectueusement sincère à l’égard du Saint-Siège fournirait avec plaisir les explications qu’on lui demanderait sur son livre. On eut ainsi une seconde édition de la Lettre d’Eusèbe. Mabillon, dans la préface, déclarait adoucir certaines expressions qui pouvaient paraître trop dures, et expliquer celles qui pouvaient sembler obscures. Les deux modifications les plus importantes étaient, d’une part, la suppression de la lettre du pape Grégoire IV à Otgare, archevêque de Mayence, d’autre part l’approbation sans réserve du décret de la S. Congrégation des Rites en 1668. Théoriquement Mabillon admettait que la fiole teinte de sang pouvait être présentée comme un indice irrécusable du martyre : cependant la question de fait demeurait intacte, il fallait toujours préalablement reconnaître avec certitude la trace du sang. Clément XI, auquel le nouvel écrit était dédié, s’en montra pleinement satisfait. Les historiens ont remarqué que dans toute cette discussion, Mabillon donna une preuve convaincante de son admirable soumission au Saint-Siège en même temps que de sa fermeté à faire une revendication légitime.

Que Mabillon ait gardé son sentiment au sujet de la fiole teinte de sang, et se soit tenu sur la réserve par respect pour le Saint-Siège et la S. Congrégation est ce qui ressort des termes de la lettre qu’il écrit le 12 février 1703 à Guillaume de la Parre : « Si l’on savait à Rome les excès que l’on commet en France et ailleurs sur le culte de ces sortes de reliques, je crois qu’on conviendrait que je n’en ai pas assez dit, et même que ce que j’en ai dit est une véritable apologie du Décret de la S. Congrégation des Rites qui condamne ces abus. » Voir Œuvres posthumes, t. I, p. 345. Qu’il ait vu juste en cette affaire, c’est ce qui résulte des travaux publiés sur le même sujet au cours du xixe siècle, et dont on peut lire un résumé dans l’article Ampoules de sang du Dictionnaire d’Archéologie chrétienne et Liturgie, t. I, col. 1747-1776.

2. Le second mémoire de Mabillon au sujet des reliques est la Lettre d’un Bénédictin à M. L’évêque de Blois touchant le discernement des anciennes reliques, au sujet d’une Dissertation de M. Thiers contre la sainte Larme de Vendôme, in-12. Paris, 1700. À cette lettre s’ajoutent les mémoires pour servir d’éclaircissement à l’histoire de sa sainte Larme de Vendôme. Voir Œuvres posthumes, t. II, p. 361, 383.

Les bénédictins de Vendôme présentaient à la vénération des fidèles la sainte Larme : celle-ci versée par aveur sur le tombeau de Lazare aurait été recueillie par un ange dans un globule de cristal, apportée en France par sainte Madeleine, conservée à Aix jusqu’au règne de Constantin, transportée à Constantinople, rapportée de là en France au xie siècle par le duc de Vendôme. Ceux que gênait la Lettre d’Eusèbe virent là une excellente occasion de prendre l’offensive ; J.-B. Thiers se fit leur porte-parole : il dénonça la légende comme fausse et demanda à l’évêque de Blois de supprimer cette pieuse fraude. Dans les écrits que nous venons de signaler, Mabillon prit la défense du trésor de Vendôme : son dessein n’était pas de prouver, ni même d’affirmer simplement l’authenticité de la relique. Il a voulu défendre la bonne foi des dépositaires de cette relique, établir qu’il y aurait scandale à supprimer un culte qui existait depuis de longs siècles.

On a prétendu, non sans apparence de raison, que Mabillon « partout ailleurs bon critique, s’est montré dans cette circonstance trop crédule et peu judicieux » (Dictionnaire historique de Feller), qu’il abandonnait son propre sentiment dûment motivé dans la Lettre d’Eusèbe. Pourtant il y a une différence assez sensible entre les deux cas : dans la Lettre à Eusèbe, Mabillon s’élevait contre la nouveauté d’un culte abusif, non appuyé sur des preuves suffisantes ; dans la lettre à M. l’évêque de Blois, Mabillon n’a prétendu en aucune façon discuter la vérité ou la fausseté de la relique mais montrer que les règles données par J.-B. Thiers pour le discernement des anciennes reliques étaient fausses : Invoquant la bonne foi des religieux de Vendôme dans la possession séculaire, il fait preuve d’un sage tempérament qui permet d’éviter et la superstition et l’irréligion, conserve la paix, évite le scandale qui résulterait de changements indiscrets.

4o À propos du traité de la Grâce. — Dans la préface des Acta Sanctorum O. S. B., t. IV, 2e part., dom Mabillon se montre peu favorable à Gothescalc, dont il n’ose condamner l’opinion sur la prédestination, tout en blâmant un peu durement sa conduite.

Dans l’Édition bénédictine des Œuvres de saint Augustin qui fut l’objet de nombreuses attaques, Mabillon eut une part assez considérable pour que nous en parlions ici : ce fut lui qui rédigea l’Épître dédicatoire au roi que dom Thuillier déclare être « un vrai chef-d’œuvre en son genre ». Histoire de la nouvelle édition de saint Augustin donnée par les PP. Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur, in-4o, 1730, p. 5. Ingold : Histoire de l’Édition bénédictine de saint Augustin, la donne in extenso dans l’appendice, p. 145-154.

Il composa également la préface générale et la fit « en bon disciple du saint docteur », écrit dom Tassin. Cependant les évêques à qui elle fut communiquée ne souffrirent pas qu’elle fut ainsi imprimée : elle fut revue, corrigée, finalement modifiée par Bossuet dont elle est l’écho fidèle. Elle présente l’augustinisme sous des formules adoucies pour éviter l’écueil du jansénisme et rester dans les limites de l’orthodoxie. Voir à ce sujet Ingold : Bossuet et l’édition bénédictine de saint Augustin dans Revue Bossuet, t. I, p. 159-177.

5o Les sacrements en général. — Sur l’administration de l’Extrême-Onction et du saint Viatique, la préface des Acta Sanctorum O. S. B., t. I, signale une évolution de la discipline ecclésiastique. « Autrefois, écrit Mabillon, on donnait l’extrême-onction avant le saint viatique, et même plusieurs fois dans une même maladie. Au xiiie siècle seulement, on commença à changer cet ordre et à donner l’extrême-onction après le viatique : ce changement vint d’une erreur populaire : on croyait alors qu’à partir du moment où l’on avait reçu le sacrement de l’extrême-onction, il n’était plus permis de manger de la viande, et que les personnes mariées étaient obligées de garder la continence le reste de leurs jours ; dès lors plusieurs malades ne voulurent recevoir l’onction qu’à la dernière extrémité. Des conciles condamnèrent cette erreur. L’Église tout en la réprouvant, a néanmoins conservé la pratique de donner le saint viatique avant l’extrême-onction. Elle a statué aussi qu’on ne devait pas réitérer ce sacrement au cours d’une même maladie, nisi diuturna sit.

Pénitence. — Mabillon signale ce point qu’au viiie siècle, la confession était depuis longtemps considérée comme nécessaire pour le pardon des péchés même secrets ; souvent la confession particulière se faisait en présence de plusieurs prêtres qui donnaient ensemble l’absolution au pénitent. Dom Tassin, op. cit., p. 226, sur la préface des Acta Sanctorum O. S. B., t. III, 1re partie.

6o Eucharistie. Présence réelle. — L’histoire de l’hérésie de Bérenger est présentée par Mabillon avec une grande exactitude ; il signale sa condamnation par divers conciles, les différents auteurs qui l’ont réfutée et enfin la conversion sincère de Bérenger en 1088. Dom Tassin et dom F. Le Cerf, op. cit., p. 234, 239, sur les Acta Sanctorum O. S. B., t. VI, 2e part., sur les Acta Sanctorum O. S. B., t. IV, et sur le t. II des Vetera Analecta.

Mabillon, au t. IV, 2e part., des Acta Sanctorum O. S. B., expose les disputes survenues entre Paschase Radbert abbé de Corbie et Bertran ou Ratramne un de ses religieux. Le livre de Paschase Radbert, écrit en 831, ne contient rien autre chose que la créance de l’Église catholique de son temps : sur l’autorité de saint Ambroise, il soutient que le corps de Jésus-Christ dans l’adorable mystère de l’eucharistie est le même qui est né de la vierge Marie. Cette façon de parler ne plaisait point à Hériger, abbé de Lobbes. Mabillon cependant fait voir que tel était aussi le sentiment de saint Ignace, martyr, dans son épître aux fidèles de Smyrne, de saint Chrysostome, etc. ; il ajoute dans une lettre du 11 mai 1689 à dom P. Thibault : « Touchant la question de l’eucharistie que j’ai traitée, je ne prétends pas avoir tout dit, ni même d’avoir expliqué les choses d’une manière qui ôte toutes les difficultés dans la contestation qui était entre Paschase et ses adversaires. Ces matières sont obscures et partant il est malaisé de les éclaircir entièrement. Elles sont délicates, c’est pourquoi on est obligé de les traiter avec beaucoup de modération et de retenue. Ç’a toujours été ma pensée que ces auteurs qui combattaient Paschase n’admettaient point la reproduction du corps ni de l’âme de Jésus-Christ, et qu’ils ne voulaient pas admettre une mêmeté individuelle entre le corps eucharistique et le corps naturel de Jésus-Christ. Pourquoi donc, me direz-vous, ne me suis-je pas expliqué de cela dans l’écrit que j’en ai donné au public ? C’est que je n’ai pas cru qu’il fût à propos de le faire d’abord… Sur cet article, et sur quelques autres, je me suis réservé de traiter quelque jour, si Dieu m’en donne le temps et le loisir, et si je vois que cela puisse être utile à l’Église. Car notre dessein ne doit pas être d’augmenter les difficultés touchant l’eucharistie : il n’y en a déjà que trop… Le sentiment qui soutient la reproduction dans l’eucharistie n’est pas aisé à trouver chez les anciens… Il aurait été à souhaiter que l’on s’en fût tenu à la sainte modération des anciens Pères, qui disaient que c’était le véritable corps de Jésus-Christ et que le pain et le vin étaient changés en sa substance. » Cette lettre est à la Bibl. Nat., ms. fr. 19659, fo 103. Elle a été publiée dans la Revue Mabillon, t. V, p. 75. On ne voit pas que Mabillon ait donné suite au projet dont il parle ici.

Ailleurs, dans son commentaire sur les Ordines romani, P. L., t. lxxviii, col. 899, Mabillon mentionne la doctrine très répandue au Moyen Âge d’après laquelle l’hostie consacrée, sanctifiait et consacrait le vin auquel elle était mêlée : « Quæ verba (dit le texte d’un vieux missel de Reims) nullum sensum videntur habere si calix ex contactu in sanguinem conversus non credatur…, à quoi Mabillon ajoute : In monasteriis etiam gallicanis plerisque vigebat eadem sententia. Mais il ne se prononce pas sur cette opinion qu’il signale en historien : il croit que Baronius exagère en laissant entendre que cette croyance était universelle. Dans le même commentaire, col. 896-898, Mabillon signale une autre théorie qui attribuait la consécration au Pater.

Le pain azyme. — Dans sa dissertation De azymo et fermentato, in-12, Paris, 1074, Mabillon soutient que le pain azyme ou sans levain était en usage dans l’Église latine avant le schisme de Photius, les preuves du P. Sirmond pour l’usage du pain levé n’étant pas sans réplique. Par là aussi, il s’éloigne du sentiment du cardinal Bona qui prétendait que les latins avaient employé indifféremment l’un et l’autre pain. Les arguments de Mabillon sont d’ordre historique, il les expose dans les c. vii-ix ; au chap. x, il résout les objections qu’on peut lui faire. Le chap. xi qui donne les conclusions se termine par cette phrase : fermenti usum apud Latinos asserendi (quod cum bona contra sententiam venia dictum velim) mihi sufficiens causa non videtur. En appendice, on trouve exposé le sentiment du P. Macedo, cordelier, où l’opinion du cardinal Bona est traitée d’hérétique : Orator, dit à ce propos Mabillon, mihi visus est vehementior quam causa postularet : intempestiva et personæ parum conveniens est tam incondita declamatio. Généralement, on a donné raison à Bona contre Mabillon (voir Dupin, Bibliothèque ecclésiastique du XVIIe siècle, t. V, p. 46).

Célébration de la messe. — Nous sommes redevables à Mabillon de quelques détails concernant la discipline ecclésiastique. Au viie siècle, est-il dit dans la préface du t. ii des Acta Sanctorum O. S. B., il y avait des prêtres qui disaient tous les jours la messe et qui en disaient quelquefois plusieurs en un même jour : le pape saint Léon II célébrait jusqu’à sept fois le même jour. Les évêques et les prêtres se contentaient quelquefois de communier.

Au viiie siècle, id., t. III a, l’esprit de l’Église était anciennement que les évêques et les prêtres célébrassent tous les jours, les saints mystères. Au xie siècle, id., t. VI b, un concile de Compostelle ordonne que tous les prêtres diront la messe tous les jours.

Communion sous les deux espèces. — Jusqu’à la fin du xiie siècle, la communion fut donnée aux laïques sous les deux espèces ; les hommes, jusqu’au ixe siècle, recevant l’hostie avec la main pour se communier. Acta Sanctorum O. S. B., t. III a. De même au xie siècle, on voit que la communion en viatique était donnée sous les deux espèces ; cependant on trouve aussi des cas où elle est donnée sous une seule.

7o Quelques points de morale. — 1. Sur le mensonge. — Mabillon nous a livré toute sa pensée dans la manière dont il se défendit quand ses frères en religion l’attaquèrent au sujet du t. I des Acta Sanctorum O. S. B. : « Nous ne devons pas avoir plus d’attache à notre ordre qu’à la foi catholique. Or saint Augustin fait voir excellemment bien, et c’est la doctrine de l’Église, que nous ne devons point commettre la moindre faute contre la vérité et contre la sincérité, quand il serait question de convertir par ce moyen les infidèles et les hérétiques. Car, comme dit fort bien ce grand homme, outre l’outrage qu’on ferait à la vérité, si l’on venait à découvrir notre mauvaise foi, tout le bien que nous aurions pensé établir sur ce faux principe s’en irait en ruine. Que si cela n’est pas permis dans le discours, il l’est encore bien moins dans les écrits que l’on donne au public avec préméditation et qui doivent demeurer dans la postérité. » Mémoire justificatif, publié dans Revue Mabillon, t. VI, p. 12.

C’est la même doctrine que nous trouvons dans une profession de foi de Mabillon, trop peu connue, dit Léop. Delisle, Dom Mabillon, sa probité d’historien, dans Archives de la France monastique : Mélanges et documents, t. V, p. 93, 94, et qui est empruntée à la Vita Mabillonii, traduction latine de dom Ruinart, Padoue, 1714, p. 45, Mentiri, si christianias omnibus, multo magis religiosam vitam professis nulla nunquam ratione licet, longeque minus eum mendacium multis exitiale est ac perniciosum. Fieri vero non potest quin historici mendacia vertant in perniciem multorum qui verbis ejus fidem adhibentes decipiuntur dum errorem pro veritate ampectuntur : non levis proinde ejus culpa fuerit qui tot alios secum in errorem trahit. Debet ergo, si candidus sit, procul ab omni studio partium certa ut certa, falsa ut falsa, dubia ut dubia tradere. Voir encore la lettre de dom Mabillon à dom Ph. Bastide, dans Œuvres posthumes, t. I, p. 433.

Enfin Mabillon eut une autre occasion de s’exprimer dans la même sens, quand accusé par l’abbé de la Trappe d’avoir écrit contre sa propre conviction, il écrit : « Je puis tomber dans l’erreur aussi bien que tous les autres hommes, je puis encore tomber dans des contradictions : mais que j’écrive contre ma propre conviction, j’espère avec la grâce de Dieu que cela ne m’arrivera jamais. »

2. Sur l’abstinence des viandes. — À propos de la tolérance de l’Église en ce qui concerne le gibier d’eau, on se préoccupait, même dans le clergé régulier, de gibier était permis les jours de jeûne. Cf. Lettre de l’archevêque de Rouen datée de Gaillon le 17 mars 1695, Manuscrit de la Bibl. d’Amiens, 563, fol. 182. Mabillon dans une lettre au supérieur général, manifeste sa crainte de voir s’introduire le relâchement dans la congrégation de Saint-Maur. Voici comment il s’exprime au sujet d’oiseaux qu’on appelle jumelles ou judelles, et pilets, espèce du genre canard : « Cela va trop loin, et l’on ne se fera plus désormais de difficulté de manger des canards, des poulles (sic) et enfin de toutes sortes d’oiseaux ; d’où l’on viendra bientôt à manger toutes sortes de viandes, et certes j’aurais bien moins de sensualité à manger du bœuf et du mouton que de ces sortes d’oiseaux. Quand il n’y aurait que la nouveauté, elle seule devrait suffire pour nous rendre cet usage suspect… Quoique toute cette nouveauté soit très dangereuse, celle qui favorise la sensualité l’est encore plus que toutes les autres, rien n’est plus contraire à l’esprit de pénitence. » Bibl. de Tours, ms. 1490, fol. 193, publié dans Revue Mabillon, t. V p. 83. Mabillon voyait juste, quand il redoutait pour un avenir assez rapproché le relâchement de sa congrégation sur ce point de l’abstinence. En 1725 », on souhaitait le retour au règlement du chapitre général de 1696. Circulaire, Archiv. nat., i. 814, n. 98. Revue Mabillon, ibid..

I. Œuvres de Mabillon. — Nous les donnons ici dans l’ordre chronologique de leur apparition, les œuvres latines d’abord, les œuvres françaises ensuite.

1o Œuvres latines. — Hymni in laudem sancti Adalhardi et Sanctæ Bathildis, et officia ecclesiæ Corbeiensis propria, in-8o, Paris, 1667. — Sancti Bernardi opera omnia, 2 in-fol. ou 8 in-8o, ibid. 1667 ; 2e édit. 2 in-fol., Paris, 1690 (pour les autres éditions ultérieures, voir C. de Lama : Bibliothèque des écrivains de Saint-Maur, n. 166). — Acta Sanctorum O. S. Benedicti per sæculorum classes distributa, 9 in-fol. Paris, 1668-1701 (pour les autres éditions, voir C. de Lama, op. cit., n. 167. — De azymo et fermentato, ad Emin. card. Bona, in-8o, Paris 1674. — Vetera Analect., 4 in-8o, Paris 1675-1685. — Animadversiones in Vindicias Kempenses, in-8o, Paris, 1677 ; in-16, Paris, 1712. — De re diplomatica cum figuris, etc. in-fol., Paris, 1681 ; editio secunda ab ipso auctore recognita, emendata et aucta, in-fol., Paris 1709 ; Supplementum ad libros de re diplomatica cum figuris, etc. in-fol. Paris 1704 ; édition de Naples, 2 in-fol. 1789. — Annales ordinis S. Benedicti cum variis instrumentis et antiquis monumentis in appendicibus relatis, 4 in-fol., Paris, 1703-1738 ; Volumen quintum opus posthumum, in-fol., Paris, 1713 ; 6 in-fol., édition de Lucques, 1739-1745. — Liturgia gallicana, etc. cum disquisitione de cursu gallicano, etc. in-4o, Paris 1685 ; 2e édit., 1729 (voir C. de Lama, op. cit., n. 175). — Musæum italicum seu Collectio veterum scriptorum ex bibliothecis italicis : in primo tomo præmittitur Iter Italicum litterarium, in secundo commentarius in Ordinem romanum, 2 in-4o. Paris 1687 et 1689 ; 2e édit., 1724. — Eusebii romani ad Theophilum gallum epistola de cultu sanctorum ignotorum, in-4o, Paris, 1698, 2e édit., in-12, Paris, 1698 (a été traduite en français par divers auteurs et imprimée à Paris, à Bruxelles, à Tours, à Grenoble, etc.). — Commonitoria epistola ad Cl. Estiennot super epistola de cultu sanctorum ignotorum, in-4o, Paris, 1698 ; 2e édit., Epistolæ de cultu SSin-4o, Paris, 1705. — Sancti Bernardi de consideratione libri V ad Eugenium III pontificem, jussu Clementis XI pontif. max., in-8°, Paris, 1701.

2o Œuvres françaises. — Réponse des religieux bénédictins de la province de Bourgogne à un écrit des chanoines réguliers de la même province touchant la préséance dans les États, in-4o, Paris, 1687 (a été traduite en latin par Hermann Schenk). — Réplique des religieux de la province de Bourgogne au second écrit des chanoines réguliers de la même province, in-4o, Paris, 1687. — Traité où l’on réfute la nouvelle explication que quelques auteurs donnent aux mots de Messe et de Communion qui se trouvent dans la règle de saint Benoît, in-12, Paris, 1689 (a été traduit en latin). — Traité des études monastiques, divisé en trois parties, avec une liste des principales difficultés qui se rencontrent en chaque siècle dans la lecture des originaux et un catalogue des livres choisis pour composer une bibliothèque ecclésiastique, in-4o, Paris, 1692 ; 2 in-12, Paris, 1692. (Ce traité a été traduit en latin par U. Stauldig, 2 in-12, Camden, 1712 ; — par J. Porta, in-4o, Venise, 1705 ; — en italien par G. Ceppi, sous le titre de Scuola Mabilloniana, 2 in-12. Rome, 1701). — Réflexions sur la réponse de M. l’abbé de la Trappe au Traité des études monastiques, in-4o, Paris, 1692, 2 in-12, Paris, 1693 (également traduites en latin). — Lettre circulaire sur la mort de la Mère Jacqueline Bouette de Blémur, in-4o, Paris, 1696. — Traduction de la Règle de saint Benoit, avec les statuts d’Étienne Ponchel, évêque de Paris, pour l’usage des religieuses de l’abbaye de Chelles, in-12, Paris, 1697. — Lettre d’un bénédictin à M. l’évêque de Blois, touchant le discernement des anciennes reliques, au sujet d’une dissertation de M. Thiers contre la sainte Larme de Vendôme, in-12, Paris, 1700. — La mort chrétienne sur le modèle de celle de N.-.S. J.-C. et de plusieurs saints et grands personnages de l’antiquité, le tout extrait des originaux, in-12, Paris 1702. — Lettres que Mabillon a écrites. Il s’en faut qu’elles aient été toutes publiées. On en trouve un certain nombre dans M. Valéry : Correspondance inédite de Mabillon et de Montfaucon avec l’Italie, : 3 in-8o, Paris, 1846 ; également dans les Œuvres posthumes publiées par dom Thuillier, 3 in-4o, Paris, 1724, notamment au t. I  ; dom P. Denis a publié Seize lettres de dom J. Mabillon, provenant de fonds divers dans Revue Mabillon, t. V, p. 67-100, et quelques autres encore dans la même Revue ; H. Stein, Bibliographie chronologique des ouvrages relatifs à Mabillon, mentionne des Lettres séparées du savant bénédictin : voir Archives de la France monastique, t. V, Mélanges et documents, Ligugé, Paris, 1908. — Les Œuvres posthumes dont nous venons de parler renferment quelques-uns des ouvrages que nous avons mentionnés et en plus les opuscules suivants, tous contenus dans le t. II : Iter Burgundicum : De quibusdam factis R. P. Dom Vincent Marsollii ; Votum de quibusdam Isaaci Vossii opusculis ; Dot des religieuses : Avis pour ceux qui travaillent aux histoires les Monastères ; Réflexions sur les prisons des ordres religieux ; Remarques sur les antiquités de Saint-Denis. — À signaler enfin un mémoire de Mabillon, publié par dom P. Denis, sous ce titre : Dom Mabillon et sa méthode historique : mémoire justificatif sur son édition des Acta Sanctorum O. S. B., dans Revue Mabillon, t. VI, 1910, p. 1-64.

II. Travaux sur Mabillon. — 1o Sur sa vie. — S. Baümer, Johannes Mabillon, ein Lebens und Literaturbild, in-8o, Augsbourg, 1892. — U. Berlière, Mabillon et la Belgique, dans Revue Mabillon, t. IV, 1908. — Abbé Bouillot, Biographie ardennaise, 2 in-8o », Paris, 1830 (sur Mabillon, voir t. II, p. 150-164). — K. de Broglie, Mabillon et la Société de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés à la fin du XVIIe siècle (1664-1787), 2 in-8o, Paris, 1888. — F. Cabrol, Panégyrique de Mabillon, prononcé en l’église de Saint-Germain-des-Prés le 27 décembre 1907, dans Archives de la France monastique, t. V, Mélanges et Documents, Ligugé, Paris, 1908. — E. Chavin de Malan, Les gloires de la France, Histoire de dom Mabillon et de la Congrégation de Saint-Maur, in-12, Paris, 1843. — A. du Bourg, Dom J. Mabillon, in-8o, Poitiers, 1908. — L. Fischer, Le deuxième centenaire de Mabillon, dans Revue d’Alsace, t. xxvii, 1908, p. 31-40. — M. Gros de Boze, Éloge de dom Mabillon, prononcé le 17 avril 1708 dans l’Assemblée publique de l’Académie royale des Inscriptions, in-4o, Paris, 1708 (traduit en latin par dom J. Hervin). — B. Hauréau, dans Nouvelle biographie générale du D’Hœfer, t. xxxii, p. 437-449 (une notice importante). — A. M. P. Ingold, Mabillon en Alsace, in-8o, Colmar, 1901. — H. Jadart, dom Jean Mabillon : étude suivie de documents inédits sur sa vie, ses œuvres, sa mémoire, in-8o, Reims, 1879. — Du même, La maison natale de D. Mabillon et son monument commémorant dans l’église de Saint-Pierremont, in-8o, Cæn, 1885. — Du même, Les relations de dont Jean Mabillon avec le pays Laonnois, in-8o, Laon, 1880. — Du même, dom Thierry Ruinart (1657-1709) notice… ses relations avec dom Mabillon, in-8o, Paris-Reims, 1886. — Du même, L’origine de Dom Mabillon à saint Pierremont (1633-1066), sa liaison avec dom Ruinart (1682-1707), dans Archives de la France mon., t. v, Mélanges et documents. — J. Labouderie, Notice historique sur Mabillon, in-8o, Paris, 1825. — F. Le Cerf de la Viéville, Bibliothèque historique et critique des auteurs de la Congrégation de Saint-Maur, in-12, La Haye, 1726. — Dom Massuet, Abrégé de la vie de Mabillon, dans Annales O. S. Benedicti, t. V, in-fol., Paris, 1713. — Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIIIe siècle, 4 in-12, Paris, 1815 (au t. I, on trouve quelques détails sur les relations de Mabillon avec le card. Colloredo). — Dom T. Ruinart, Abrégé de la vie de dom J. Mabillon, prêtre et religieux bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur, in-12, Paris, 1709 (traduit en latin par Cl. de Vic, voir Vic). — Dom Tassin, Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, in-4o, Bruxelles Paris, 1770. — Vic (Cl. de), Vita Joannis Mabillonii presb. et monachi O. S. B. Congregationis Sancti Mauri a Th. Ruinart ejus socio olim gallice scripta, nunc… in latinum sermonem translata, in-8o, Padoue, 1714. — A. Vidier, Un ami de Mabillon, dom Cl. Estiennot, dans Archives de la France mon., t. V, Mélanges et documents.

2o Sur les Œuvres. — E. Babelon, Une querelle scientifique entre jésuites et bénédictins : origine de la diplomatique, dans Le Contemporain, 1878, t. I, p. 297-320. — Bouillart, Catalogue des livres composés par les religieux de Saint-Germain-des-Prés et auteurs de la Congrégation de Saint-Maur, in-fol., Paris, 1721. — J. Besse, Les études ecclésiastiques d’après la méthode de Mabillon, in-18, Paris, 1900. — A. de Boislisle, dom Jean Mabillon et l’Académie des Inscriptions, dans Archives, etc., t. v, Mélanges et documents. — Bossuet, Œuvres, édit. Deforis, 44 in-8o, Versailles, 1815-1198 (quelques lettres échangées avec Mabillon). — F. Cabrol, Mabillon et les études liturgiques, dans Archives, t. v, Mélanges et documents. — A. Dantier : Rapports sur la Correspondance inédite des bénédictins de Saint-Maur, in-8o, Paris, 1857. — L. Delisle, Dom Jean Mabillon, sa probité d’historien, dans Archives, t. v, Mélanges et documents. — J. Depoin, Une expertise de Mabillon : la filiation des La Tour d’Auvergne, dans Archives, t. v, Mélanges et documents. — H. Didio, La querelle de Mabillon et de l’abbé de Rancé, in-8o, Lille, 1892. — Du même, Mabillon et l’opportunité d’une édition des œuvres de saint Augustin, dans Revue des Sciences ecclésiastiques, VIIIe série, t. vii, 1898, p. 5-32 et 192-212 (travail inachevé et repris un peu plus tard par Ingold : voir ce mot). — A. Giry, Manuel de diplomatique ; in-8o, Paris, 1894 (résumant l’histoire de la diplomatique cet auteur insiste sur l’érudition et les travaux de Mabillon). — A. M. P. Ingold, Bossuet et l’édition bénédictine de saint Augustin, dans Revue Bossuet, t. I, 1900, p. 159-177 (étude réimprimée dans l’ouvrage du même auteur : Bossuet et le jansénisme). — Du même, Histoire de l’édition bénédictine de saint Augustin avec le Journal inédit de dom Ruinart, in-8o, Paris, 1902). — Du même, Un document inédit sur la querelle de Mabillon et de l’abbé de Rancé, dans Archives, t. v, Mélanges et documents. — H. Jadart, Dom Mabillon et la réforme des prisons, étude historique et morale, in-8o, Paris, 1885. — J. Rösters, Studien zu Mabillons römischen Ordines, in-8o, Munster, 1905. — R. Kukula, Die Maurinerausgabe des Augustinus, dans Sitzungsberichle der Wiener Akademie der Wissenschaften, cxxi, 5 et cxxii, 8, 1890. — M. Lecomte, La publication des Annales O. S, Benedicti, dans Archives, t. V, Mélanges et documents. — L. Levillain, Le De re diplomatica, Archives, ibid. — C. Loriquet, Le cardinal de Bouillon, Baluze, Mabillon et Th. Ruinart, dans l’Affaire de l’Histoire générale de la maison d’Auvergne, dans Travaux de l’Académie impériale de Reims, t. xlvii, p. 265-308. — P. Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, dans la république des Lettres, avec un catalogue raisonné de leurs ouvrages, 44 in-12, Paris, 1724-1745 (au t. VII, p. 366-371). — H. Omont, Mabillon et la Bibliothèque du roi à la fin du XVIIe siècle, dans Archives, t. V, Mélanges et documents. — A. Poncelet, Mabillon et Papebroch, dans Archives, ibid. — Pez, Bibliotheca Benedictino-Mauriana, in-8o, Augsbourg, 1710. — O. Rottmanner, Der Augustinismus : eine dogmengeschichtliche Studie, in-8o, Munich, 1892. — [V. Thuillier], Histoire de la nouvelle édition de saint Augustin donnée par les PP. Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur, in-4o, en France, 1736. — J. Turmel, Quelques hommes illustres de l’Église de France : Mabillon, dans Revue du Clergé français, t. xxx, 1902, p. 468-492 et 617, 633. — J.-B. Vanel, Les bénédictins de Saint-Germain-des-Prés et les savants lyonnais d’après leur correspondance inédite, in-8o, Paris-Lyon, 1894.

J. Baudot.