Dictionnaire de théologie catholique/FIGURISME

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 5.2 : EUCHARISTIE - FIUMEp. 500-502).

FIGURISME. I. Exposé. II. Réfutation sommaire.

I. Exposé. — 1º Essence du système. — Le figurisme est un système d’interprétation de la sainte Écriture, fondé sur la multiplicité des sens que présenterait la lettre de la Bible. Outre le sens premier qui apparait sous les mots, il y en aurait d’autres, non pas un seul uniquement, comme si la lettre fournissait matière à un sens plus relevé, le sens spirituel ou figuratif des exégètes catholiques, mais jusqu’à quatre ou cinq sens et même au delà, superposés au premier. Par suite, tous les personnages de l’Ancien Testament, leurs actions, les événements de l’histoire juive sont figuratifs de différents personnages, des actions et des événements de la nouvelle alliance, c’est-à-dire de l’Église entière depuis sa fondation jusqu’à la consommation des siècles. Ainsi Jonas était une figure de saint Paul. De même, les prophéties anciennes n’annonçaient pas seulement des événements futurs, concernant le peuple juif ou Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais toute l’histoire de l’Église chrétienne à ses différentes périodes. Ainsi, un jugement de Dieu contre Israël coupable figurait d’autres jugements divins contre d’autres coupables, dont le crime présentait quelque analogie avec le premier qui l’avait provoqué, et il pouvait en figurer plusieurs, qui se réaliseraient à des époques différentes de l’histoire de l’Église. Enfin tous les symboles, toutes les métaphores et les images si souvent employées dans les deux Testaments, auraient eu un sens figuré, qui s’appliquerait successivement à diverses réalités de la vie de l’Église. Ainsi, les lampes et les flambeaux, les yeux aveugles ou clairvoyants, les pierres, les édifices et les pierres précieuses, l’olivier et son fruit, les les gerbes, les moissons et les pains, etc., symbolisaient et préfiguraient divers événements ou diverses catégories de personnes dans le passé et l’avenir de l’Église catholique par exemple, les épouses fidèles et infidèles, dont parle l’Écriture en tant d’endroits, annonçaient la vocation des gentils et la conversion future des Juifs après leur infidélité première. Il y avait des règles, dont l’application servait à découvrir les multiples sens qui se cachaient sous la lettre de l’Écriture. Il fallait, par exemple, comparer les différents passages, présentant quelque analogie, pour en constater les rapports secrets. Ainsi, les mêmes noms figuratifs, tels que celui de Jézabel, avaient été donnés à différentes personnes. Les rapports, trouvés de la sorte dans les événements figuratifs, conduisaient ensuite le lecteur à des rapports d’un ordre plus relevé. Ainsi la captivité de Siméon, frère de Joseph, présageait l’avenir du peuple juif. Une figure expliquée donnait souvent la clef d’une autre figure. Lorsqu’une figure avait un sens double ou triple, ces sens présentaient ordinairement un rapport particulier entre eux. Le figurisme consistait donc à découvrir l’avenir de l’Église sous les événements ou personnages figuratifs de l’Écriture, ou bien sous les figures de mots ou symboles, usités dans l’Écriture. Il abusait à la fois du sens figuré et du sens figuratif de la Bible, en les exagérant et en les étendant à des figures ou à des passages qui n’avaient pas et ne pouvaient avoir le sens prophétique qu’on leur attribuait.

L’abus était encore plus visible dans les applications des principes exégétiques que dans ces principes eux-mêmes. En effet, ce système d’interprétation de l’Écriture ne tendait pas seulement à retrouver l’histoire passée de l’Église, figurée ou symbolisée dans les deux Testaments ; il tendait surtout à en faire l’application à la situation présente et future de l’Église. C’est ainsi qu’en comparant certains passages des prophètes d’Israël avec les prophéties et les symboles de l’Apocalypse, on arrivait à voir l’apostasie finale dans l’acceptation de la bulle Unigenitus, les docteurs d’erreurs des derniers temps dans les prêtres et le pape qui combattaient la grâce efficace et renouvelaient le pélagianisme, ou bien qui enseignaient une morale relâchée. L’Église romaine elle-même était figurée par la Bête de l’Apocalypse : si on ne le disait pas explicitement, on le laissait clairement entendre et le lecteur devait comprendre ce qui était sous-entendu. L’Église entière avait prévariqué, et il n’y avait plus qu’un petit reste, celui des élus, choisis sans mérite de leur part, qui croyaient à la grâce efficace et conservaient pieusement la doctrine de saint Augustin. Par suite, la conversion des juifs était prochaine et la venue du prophète Élie, qui en était le prélude, imminente. On voyait partout dans l’Écriture l’annonce de ces deux grands événements. Le grand mystère d’iniquité allait donc se consommer. Il serait suivi du triomphe de Jésus-Christ et du règne du Sauveur pendant mille ans sur terre. Après ce millénaire, le dragon, qui avait été lié, sera délié ; il animera l’Antechrist, mais celui-ci sera détruit par la seule présence de Jésus-Christ. Alors, l’ancien serpent ne trouvera plus de paradis terrestre où il puisse s’introduire. Viendront aussi la résurrection universelle, le jugement et la consommation finale.

On le voit, ce système ne doit pas être confondu avec la théologie biblique de Coccéius, fondée sur l’idée d’alliance entre Dieu et les hommes et sur l’oppo

sition des deux alliances. Il n’y a entre ces deux systèmes, si foncièrement différents, que des ressemblances accidentelles au point de vue exégétique : 1° l’abus du sens figuratif ; 2° l’annonce prophétique de la conversion finale des juifs, le règne millénaire de Jésus-Christ sur terre et la destruction de l’Antéchrist. C’est seulement par ces rencontres fortuites, notamment dans l’interprétation de l’Apocalypse, qu’il faut expliquer le rapprochement que Bergier a fait du système de Coccéiusetde ses disciples avec le ligurisme du xviiie siècle. Dictionnaire de théologie, art. Coccéiens, cdit. Le Noir, Paris, 187 1, t. iii, p. 2728. Sur le système biblico-théologique de Coccéius, voir Realencydopàdie fiir protestantische Théologie und Kirche, Leipzig, 1898, t. iv, p. 189-194, et sur sa manière d’entendre l’Apocalypse, voir W. Bousset, Die Offenbarung Joliannis, 2<= édit., Gœttingue, 1896, p. 109-110.

Auteur du système.

L’auteur du figurisme précédemment exposé est un janséniste du xviii'e siècle,

un appelant célèbre contre la bulle Unigenitus, l’abbé d'Étémare, qui croyait avoir reçu le don d’intelligence des saintes Écritures. Jean-Baptiste de Sesnc de Ménilles, abbé d'Étémare, était né le 4 janvier 1682, au château de Méuilles (diocèse d’Evreux). Dès sa plus tendre jeunesse, il avait médité l'Écriture. En 1710 et 1711, il avait entendu Duguet expliquer les prophéties de l’Ancien et du Nouveau Testament sur la conversion future des juifs. II en fut extrêmement frappé et il se mit à étudier, à sa façon, cet intéressant sujet. En 1712, il fit là-dessus des conférences au séminaire Saint-Magloire. lùi réalité, plusieurs des ouvrages qu’il publia plus tard datent de cette année ou de 1 année 1714. Les principes exégétiques de l’abbé d'Étémare n’ont rien de commun avec les Règles pour l’intelligence des saintes Éerilurcs, que Duguet publia en 1716 et qui ont été reproduites par Migne dans le Cursus complétas sacræ Scripluræ, t. xxvii, col. 15-74, sinon quelque analogie sur le sens prophétique des figures bibliques et leur application au retour des juifs, col. 73-130. Ils sont exposés en trois opuscules, dont l’un, sous forme de lettre, est daté du 6 août 1712, qui sont intitulés : Principes pour l’intelligence de V Èerilure sainte, pour le second : tirés des saints Pères, p. 13-43, et qui ont été publiés d’après les manuscrits aullientiques, avec un Recueil de divers écrits sur le même sujet, in-18, Paris, 1805. Ces divers écrits sur le même sujet sont : 1° Réflexions sur l’histoire de Judith, p. 231-267 (lettre datée du 29 août 1712), dont la suite : Parallèle abrégé de l’histoire du peuple d’Israël et de l’histoire de l'Église avait paru, in-12, 1723 ; 2° Réflexions sur plusieurs tliapitres de la Genèse, p. 269-355 ; 3° Vues générales sur l’histoire de Joseph, p. 357-387 ; 4° Explic(dion de l’Iiistoire de Joseph, p. 389-423 ; 5° Explication des chapitres ix et x du premier livre des Rois, p. 42$1-$247. D’autres écrits de même nature avaient été publiés au xviii'e siècle par l’auteur ou par ses amis : Réflexions sur l’iiisloirc des Mæcliabées comparée à celle des défenseurs de la vérité dans le dernier siècle, ouvrage composé en 1713 et imprimé en 1760, avec des changements considérables faits par l'éditeur, l’abbé Joubert ; neuf Mémoires sur les propositions renfermées dans la constitution Unigenitus, qui regardent la nature de l’ancienne et de la nouvelle alliance, rédigés en 17Il et imprimés en 1714 et 1710 ; l’auteur y a fait des additions manuscrites ; Tradition des saints Pères sur la conversion future des juifs, fondée sur les témoignages des Écritures, 1724 ; L’explication de quelques propliétics sur la conversion des juifs, composée dès 1712, et publiée peu après le précédent ouvrage ; Essai d’un parallèle du temps de Jèsus-Clirist et des nôtres, composé en 1725 et publié en 1732 ; Observations géné rcdes sur Joël, Avignon, 1733. D’autres écrits de l’abbé d'Étémare ont vu le jour, au moins intégralement, au xixe siècle, probablement par les soins d’un éditeur janséniste, qui ne s’est pas fait connaître et qui ne renseigne pas sur les manuscrits authentiques qu’il édite. Ce sont : 1° Explication du discours de NotreSeigneur Jésus-Cluist après la cène, rédigée en 1729 et publiée, in-18, Paris, 1800 ; 2° Ressources de la piété dems les maux de l' Église, ouvrage composé vers 1740et imprimé, in-18, Paris, 1800 ; 3° Histoire de la religion représentée dems l'Écriture sainte sous divers symboles, 2 in-8°, Paris, 1862. Des parties de cet ouvrage avaient été imprimées au xviii<e siècle : le premier symbole : Le ciel et les astres, et le septième : La vigne et son fruit, en 1727 ; le second avec la préface, sous ce titre : Enchaînement des vérités proposées dans l'Écriture sainte sous le symbole des épouses fidèles et infidèles, et sous celui des vases d’argile, pour servir à l’intelligence des prophéties et des figures de l’Ancien Testanvnt, en 1734. Les cinq autres symboles étaient restés inédits. Enfin, l’Explication de l’Apocalypse parut, in-18, Paris, 1866. L’abbé d'Étémare mourut, le 29 mars 1770, dans sa quatre-vingt-neuvième année, à Rhynwyk, maison de campagne du village de Zeyst, auprès d’Utrecht, en Hollande, où il s'était réfugié, (^f. l’Introduction de l’Histoire de la religion, t. i, p. xxi-xxii. Tous ses écrits exposent le ligurisme, tel que nous l’avons précédennnent résumé.

30 Ses disciples. — L’abbé d'Étémare s'était fait des disciples. Quelques-uns publièrent des écrits sur la conversion future des juifs : ainsi, l’abbé Joubert, La connaissance des temps par rapport à la religion, 1727 ; de Fourquevaux, L’introduction abrégée à l’intelligence des propliéties de l'Écriture, par l’usage qu’en fait saint Paul dans l' Épttre cmx Romains, 1731. Les nouvelles idées se répandirent, dès 1731, chez les convulsionnaires. Dans ces groupes exaltés, on ne rencontrait que des enthousiastes qui déploraient la situation de l'Église et ne rêvaient que le triomphe de la doctrine de la grâce efficace et du règne de JésusChrist sur terre. Élie allait venir. On fixait le temps de son arrivée ; on se mettait en route pour aller à sa rencontre. La guerre que la Bête de l’Apocalypse avait reçu pouvoir de faire aux saints avait commencé à la Déclaration du 24 nmrs 1730, et elle devait finir au mois de septembre 1733. Les convulsions paraissaient être l’accomplissement ou au moins le présage du renouvellement général qu’on attendait dans l'Église. "Voir Convulsionnaires, t. iii, col. 1757-1762 ; FaREiNisTEs, t. V, col. 2077. Les réfugiés transportèrent ces espérances en Hollande et jetèrent le trouble dans l'Église janséniste. Un des plus ardents propagateurs des secours et des figures était Jean-Baptiste des Essarts, plus connu sous le nom de Poncet, ainsi que son frère, Alexis des Essarts. Voir t. v, col. 830-831. L’abbé Mérault (f en 1742) avait composé un Commentaire sur l’Apocalypse, dans le goût de celui d'Étémare, mais plus étendu que ce dernier. Il est resté inédit, mais les c. Il et m ont été insérés dans l’Explication d'Étémare, Paris, 1866, p. 31-97. Boursier (voir t. II, col. 1116), Le Gros, Montgeron, La Roche, les évêques de Montpellier, de Senez et de Babylone répandaient et soutenaient dans leurs écrits les principes et les applications du figurisme. Le P. Boyer, l’abbé de Fernanville, l’abbé Coudrette (voirt. iii, col. 19301931), l’abbé Nivelle s’en faisaient les propagateurs. Le parti des figuristes prédomina pendant quelque temps parmi les appelants. Le diacre Paris passait pour avoir été très attaché au figurisme ; il croyait arrivée de son temps la grande apostasie prédite par saint Paul et il soupirait après la venue d'Élie. L’ne des dévotions du parti était de demander à Dieu la venue de ce prophète, « le libérateur des persécutés et le réparateur de l’Église. » Voir une formule de ces prières dans le Supplément aux Nouvelles ecclésiastiques, 1735, p. 50.

Ses adversaires. — Cependant, les excès des convulsionnaires et des figuristes provoquèrent bientôt dans le parti des appelants une réaction contre les secours, les convulsions et les figures. Contre les figuristes s’élevèrent les antifiguristes. Leur chef était l’abbé Debonnaire. Voir t. iv, col. 160-161. Il fit paraitre avec Boidot des Traités historiques et polémiques de la fin du monde, de la venue d’Élie et du retour des juifs, 3 vol., 1737. Sept mémoires Sur le figurisme moderne avaient paru dès 1729 ; mais la lutte devint très vive en 1733. Le figurisme fut combattu encore par Charles-François Le Roy (1699-1787), Examen du figurisme moderne, daté du 7 juillet 1736 ; Lettre, du 13 mars 1738, à l’auteur des Nouvelles ecclésiastiques, et par Étienne Mignot (1698-1771), qui fit paraitre, le 22 septembre 1736, une Réponse à l’évêque de Senez, Soanen ; le 4 novembre de la même année, une Suite ; l’Examen des règles du figurisme moderne, 1737, et successivement, cette même année, trois autres écrits pour compléter les précédents et combattre les abus du figurisme et des convulsions.

Entre ces deux directions extrêmes des figuristes et des antifiguristes, il se forma, parmi les appelants encore, un parti mitoyen, qui faisait profession de s’écarter de tout excès dans cette voie, comme dans celle des convulsions. C’est le parti du juste milieu au sujet du figurisme. Il était formé par des signataires de la consultation du 7 janvier 1735, qui, tout en réprouvant les convulsions, ménageaient le figurisme. Cependant ils avaient rejeté, comme portant en soi « la preuve d’un vrai fanatisme, » le système, propre aux convulsionnaires, de la venue très prochaine d’Élie, de sa préparation par l’immolation de victimes, qui répandraient leur sang pour la vérité, qui apaiseraient ainsi la colère de Dieu, et dont le sang, mêlé à celui de Jésus-Christ, était le fondement de la miséricorde divine attendue. Les principaux tenants de ce parti étaient Besoigne, d’Asfeld, Delan, Fouilloux et Petitpied. Besoigne (voir t. ii, col. 800-801) avait publié Le juste milieu qu’il faut tenir dans la dispute de religion. L’abbé Debonnaire fit une Réponse au Juste milieu, ainsi que l’abbé Mignot, qui, en 1736, écrivit trois Lettres contre le livre de Besoigne. C’était ainsi, dans les trois camps, une lutte à coup de libelles, de pamphlets et de dissertations sans fin.

Le figurisme mitigé de Duguet avait été réfuté par des catholiques, par Étienne Fourmont, qui, sous le nom de rabbi Ismaël ben Abraham, publia : Mouhaka ou Ceinture de douleur, 1723 ; par l’abbé Léonard, Traité du sens littéral et mystique de l’Écriture sainte d’après la doctrine des Pères, et Réfutation des Règles, etc., Paris, 1727. Fourquevaux répliqua par La lettre d’un prieur à un de ses amis au sujet de la nouvelle réfutation du livre des Règles pour l’intelligence des saintes Écritures, 1727. Léonard y opposa des Remarques sur la lettre d’un prieur à un de ses amis. L’abbé François de la Chambre combattit aussi le figurisme modéré, sans son Traité de la véritable religion contre les athées, Paris, 1736, t. iv, p. 228 sq.

II. Réfutation sommaire. — Ni les principes ni les applications du figurisme janséniste du XVIIIe siècle n’ont plus besoin d’être réfutés. — 1° L’extension du sens spirituel à toute l’Écriture et la multiplicité des sens figurés ou figuratifs dans le même passage biblique n’ont aucun fondement ni dans l’Écriture elle-même ni dans la tradition ecclésiastique. Le figurisme mitigé lui-même dépassait la pensée des Pères de l’Église sur lesquels il s’appuyait. Cf. Léonard, Traité du sens littéral et du sens mystique des saintes Écritures, Paris, 1727, c. vii. Les Pères de l’Église sont antifiguristes. — 2° Les applications du système à l’histoire entière de l’Église, surtout à la situation de l’Église au XVIIIe siècle et aux derniers temps, étaient puériles et ridicules autant que vaines et non fondées ; la plupart n’étaient que des rêveries d’une imagination dévergondée. Il suffirait d’en citer quelques exemples pour en faire voir l’inanité, et on s’étonnerait que des hommes sérieux aient pu en être dupes, si la passion religieuse qui aveugle les esprits n’expliquait l’origine et le succès de semblables aberrations. Du reste, l’événement, qui est le plus sûr critérium des véritables prophéties, ne les a pas réalisées : Élie n’est pas encore venu et les juifs ne sont pas convertis. Enfin, comme le démontrait en 1732 un appelant, Questions sur l’origine et le progrès des convulsions, les figuristes, par leur théorie de l’apostasie universelle à peu près consommée de leur temps, aboutissaient à renverser la visibilité et la perpétuité de l’Église. Ils ne reconnaissaient pas l’autorité du pape, et ils admettaient les interprétations les plus fantastiques de l’Écriture.

Bergier, Dictionnaire de théologie, art. Écriture sainte, § 3 ; Figure, figurisme et figuristes, édit. Le Noir, Paris, 1874, t. iv, p. 337-340 ; t. v, p. 249-252 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le xviiie siècle, 3e  édit., Paris, 1853-1855, t. ii, p. 164, 333-334, 379, 382-384 ; t. iii, p. 434-435 ; t. iv, p. 439-410, 469-470 ; t. v, p. 479 ; J.-B. Glaire, Introduction historique et critique aux livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, 4e  édit., Paris, 1868. t. i, p. 237-241.

E. Mangenot.