Dictionnaire de théologie catholique/CLAUSEL DE MONTALS Claude-Hyppolyte

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.1 : CLARKE - CONSTANTINOPLEp. 29-30).

CLAUSEL DE MONTALS Claude-Hippolyte, l’un des quatre Clausel et l’une des grandes figures de l'épiscopat français au xixe siècle, né au château de Coussergues dans le Rouergue le 5 avril 1769, mort à Chartres le 4 janvier 1857. Élève de Saint-Sulpice au moment de la Révolution, il dut se réfugier chez son père, en Rouergue. Un moment emprisonné comme complice de deux de ses frères émigrés, il échappa néanmoins à la tourmente et fut ordonné prêtre après le concordat de 1801. Sous l’empire, il prêcheà Paris, sous LouisXVUI à la cour et en 1816 il se fait connaître comme écrivain par un ouvrage intitulé : La religion prouvée)>ar la Révolution, ou exposition des préjugés décisifs gui résultent en faveur du christianisme de la Révolution, de ses causes et de ses effets, in-8° Paris, et dont 1rs Débats rendent compte dans un arlicle du 27 janvier 1817. Aumônier de la duchesse d’Angoulème en 1819, il pro nonça en 1820 l'éloge funèbre du duc de Rerry et fut nommé en 1824 évêque de Chartres. Il fut sacré dans la chapelle de Saint-Sulpice par son compatriote et ami, l'évêque d’Hermopolis, Frayssinous. Il fut un évéque d’ancien régime, royaliste et ga’lican. Royaliste, il ne compromit pas cependant son ministère après 1830, comme le lit Mfl' de Quélen. Gallican, il le fui avec moins de prudence, mais sans rien sacrifier des droits a

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de l’Église, telle qu’il la comprenait. Ardi ut et inflexible, il fui mêlé aux aombreuset controverse ! de son temps. Avant même *-"U épiscopat, il avait il’fendu le concordat très attaqué alors, dans / lot justifié, "’< exa men des rêclamalh m contenue » dans quelque* <<</ » qui ont paru contre le concordai, in-8°, Paris, I 2e édit., 1818, avec la Défense de cet écrit contre /< réde M. Dollon, ce i|ui attira de M. Dollon une Réponse h l’i réplique de M. l’abbé Clausel, Paris, 1818. Il avait écrit aussi une Répon atre concordait

de’I. de Pradt, ancien archevêque de Malines, in-8 Paris, 1819. lu 1825. à la suite de la publication du livre De la religion considérée dans tes rapports avec l’ordre civil ri politique, il prenait rang parmi les ennemis de Lamennais, ultramontain, et écrivait une Lettreà un de te ns sur i’n écrit <>e M. de Lanienr,

in-8. Paris, 1826. En revanche et au même moment, 1826-1828, il défendait avec vigueur les droits des arques, la liberté d’enseignement et d’Association contre Montlosier et les libéraux et contre les ordonnances de 1828. Vers 1840, il reprenait les mêmes attitudes. Il combattait pour la liberté d’enseignement et, par une lettre du 4 mars 1841, il commençait, contre l’université et la philosophie officielle du temps, l’éclectisme de Cousin, cette campagne des évoques d’où devait sortir la loi de 1850. Ses lettres continuèrent jusqu’à latin de 1813 et fuient réunies au nombre de vingt, sou titre : Lettres et instruction pastorale de Uonseigneui l’évêque de Chartres contre l’université, in-12, Avignon, 1813. Ces lettres ont été reproduites dans L’ami de la religion. La lutte s’élargit et Dupin réédita son Manuel du droit civil ecclésiastique français, 1845, que condamna immédiatement l’archevêque de Lyon. L’évêque de Chartres applaudit à cette condamnation, dans deux lettres qui sont au Recueil îles actes épiscopaux publiés par le comité /mur la défense de la liberté religieuse, Paris, li>i(i, t. iv, p. 156-172. Mais en même temps il se montrait hostile à l’introduction de la liturgie romaine en France, et il appuyait les évéques de Toulouse et d’Orléans dans leur campagne contre les Institutions liturgiques de dom Guéranger dont le second volume malmenait fort, d’ailleurs, le bréviaire de Chartres, 1811. La loi de 1850 ne le satisfaisait pas d’autre part, et comme le pape encourageait les évéques à profiter des avantages qu’elle offrait, il renouvela dans une Lettre de juin à son clergé les vieilles théories gallicanes contre le pape. Enfin, le 25 novembre 1850, il lançait une Lettre pastorale sur la gloire et les lumières qui ont distingué jusqu’à 710s jours l’Eglise de France et sur les périls dont elle semble aujourd’hui menacée, où il rééditait les mêmes théories et attaquait avec violence le mouvement romain. Il fallut l’intervention de Mj’Pie pour que cet écrit ne fut pas condamné par la S. C. de l’Index. D’après Reusch, Der Index der verbotenen Bûcher, Bonn, t. ii, p. 1101, le décret de condamnation fut approuvé par le pape, mais ne fut pas publié. On lit dire à l’évêque que le pape et la S. C. de l’Index trouvaient sa lettre digne de blâme. En 1851, nouvelle controverse : celle fois, c’est avec son métropolitain, Mm Sihour, qui a publié le 5 janvier un mandement sur [’Inlerccntion du clergé dans la politique, où il recommande l’indifférence et l’abstention. L’évêque de Chartres protesta dans une Lettre pastorale au nom du passé monarchique de la France et aussi des droits et des intérêts de l’Église. La même année encore, aux cotés de tiv Dupanloup, il combattit pour les classiques anciens contre l’abbé Canine et pour l’immunité de l’épiscopat devant la presse contre [’Univers. Mais, octogénaire et presque aveugle, il envoyait sa démission au pape le 14 décembre 1851. Il vivait encore cinq ans dans sa ville épiscopale. Il eut pour successeur M » 1 Regnault, son coadjuteur depuis les premiers mois de 1851. Dans sa retraite il a publié : Effets probables des disputes sur le gallica . in 8, 1853 ; Portrait fidèle de i Église gallicane, m 8. |K", :, . Son oraison funèbre fut pronoi le 8 jair. ier 1857 par Mt’Pie q

ni rai de 1 Pie, 1

iMix. t. ii, p. 586-610. Les 1res nombreux écrits de 1 de Montais n’ont p uis.

Bl 1ère, Satire sur II’'

Baunard, // 1886 ; DebM ur,

l’ratice au

mx’tiicle, In-8, Pti, 1900.

STANT1N.