Dictionnaire de théologie catholique/CLÉMENT XIII, pape

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.1 : CLARKE - CONSTANTINOPLEp. 66-70).

14. CLÉMENT XIII, pape (1758-1769), successeur de Benoit XIV. — I. Antécédents et premiers actes. II. Suppression de la Compagnie de Jésus. III. Divers actes.

I. Antécédents et premiers actes.

Charles Rezzonico naquit à Venise le 7 mars 1693, d’une famille patricienne, fit ses premières études chez les jésuites de Bologne, et prit son doctorat en droit à Padoue. En 1716, il entra dans la prélature, devint référendaire des deux signatures, gouverneur de Rieti et de Fano sous Clément XI. Benoit XIII le fit auditeur de Rote pour Venise, et Clément XII, à la recommandation de la République, le nomma cardinal-diacre ; en 1743, il reçut de Benoit XIV l’évêché de Padoue qu’il administra avec beaucoup de zèle et de conscience, s’occupant spécialement de la formation de son clergé, et sans cesse appauvri par ses immenses aumônes ; en 1747, il devint cardinal-prêtre du titre de Sancta Maria in Ara Cæli. Benoit XIV l’estimait grandement pour sa vertu et sa science théologique et canonique.

Au conclave qui suivit la mort de ce pontife et s’ouvrit le 15 mai 1758, le cardinal Cavalchini aurait été élu sans l’exclusive de la France, notifiée par le cardinal de Luynes. A son défaut, trente et un électeurs sur quarante-quatre portèrent leurs suffrages sur Rezzonico qui, prévoyant les épreuves réservées à son pontificat par l’hostilité grandissante des cours européennes, n’accepta qu’en fondant en larmes. Il fut couronné le 16 juillet, et obtint de Venise, sa patrie, comme don de joyeux avènement, le retrait d’une ordonnance de 1754 qui défendait aux sujets de la République de demander à Rome d’autres grâces que celles délivrées par la Pénitencerie.

Un des premiers actes du nouveau pape fut de rappeler aux évêques du monde entier le devoir qui leur incombait de résider dans leurs diocèses et de s’y montrer hommes de prière et de doctrine, pères des pauvres et anges de paix (septembre 1758). Bullarium, t. iii, p. 30 sq. Continuant à Rome les œuvres qui lui avaient valu la vénération de son peuple de Padoue, il réforma et favorisa plusieurs corporations d’artisans, ibid., p. 187, 214, 969 ; rendit de nombreuses ordonnances concernant la bonne administration de l’État pontifical, ibid., p. 538 sq. ; adoucit le régime des prisons de Rome, ibid., p. 669 sq. ; encouragea les monts de piété, ibid., p. 1173 ; recommanda l’enseignement de la doctrine chrétienne au peuple. Ibid., p. 275, 522. On lui doit de nouveaux règlements pour la Bibliothèque et les musées du Vatican. Ibid., p. 657. Cf. Reumont, Geschichte, p. 712, 713.

II. Suppression de la Compagnie de Jésus.

Au Portugal.

Dés les premiers jours de son pontificat, Clément se trouva aux prises avec l’affaire qui devait en être jusqu’au bout le tourment : la suppression de la Compagnie de Jésus réclamée par presque toutes les cours catholiques. En 1758, le comte d’Œyras, plus tard marquis de Pombal, avait arraché à Benoit XIV, vieilli et malade, la nomination d’un visiteur des maisons de la Compagnie au Portugal et dans ses colonies ; ce visiteur ne devait, du reste, prendre aucune décision sans en avoir référé au saint-siège ; son rôle était purement celui d’un enquêteur. Cf. Cordara, Mémoires, p. 19. Le cardinal Saldanha, chargé de cette mission, profita de la vacance du saint-siège pour dépasser de beaucoup ses pouvoirs. Le 15 mai 1758, il rendit, après six semaines d’enquête, un décret qui déclarait les jésuites coupables d’un commerce illicite et scandaleux en Portugal et aux colonies ; ce décret était accompagné d’un mandement arraché par le premier ministre à la faiblesse du patriarche de Lisbonne ; tous les membres de la Compagnie étaient suspendus de leurs pouvoirs de confesser et de prêcher dans toute l’étendue du patriarcat. Quelques jours auparavant, Œyras avait chassé de la cour les jésuites confesseurs du roi et des princes. P. de Ravignan, Clément XIII, t. i. p. 70 sq.

Le 3 septembre 1758, un attentat dirigé contre la personne du roi Joseph Ier permit au ministre d’impliquer les jésuites dans le procès fait à ses ennemis, les Tavora ; 221 religieux furent emprisonnés dans les cachots du bord du Tage, et trois d’entre eux condamnés à mort sans qu’on osât les exécuter ; tous les jésuites du Portugal et des colonies, ceux des réductions du Maragnon et d’une partie du Paraguay, jetés sur les côtes des États pontificaux, reçurent du nouveau pape et de leurs frères de Rome la plus généreuse hospitalité. Cordara, Mémoires, p. 28. En 1759, Pombal se résolut à demander à Rome la permission de faire juger en Portugal les clercs séculiers ou réguliers complices de la tentative de régicide. Clément l’accorda le 11 août 1759, mais en même temps adressa au roi Joseph Ier un bref par lequel il demandait grâce pour les jésuites persécutés, s’offrant à punir lui-même des peines les plus sévères ceux d’entre eux qui seraient trouvés coupables. Bullarium, p. 237. Cf. Cordara, Mémoires, p. 22. Loin de lui donner satisfaction, le roi se déclara offensé et prenant prétexte de certaines difficultés avec le nonce Acciajuoli, le fit conduire à la frontière entre des soldats ; le 7 juillet 1760, l’ambassadeur Almada quitta Rome, et toute communication fut interrompue entre le Portugal et le Saint-Siège jusqu’à la mort de Clément XIII ; le pape essaya vainement en 1763 et en 1767 de renouer les relations par des lettres touchantes, adressées au roi Joseph. Ravignan, ibid., p. 90 sq. ; Theiner, Histoire, t. i, p. 62. Le 21 septembre 1761, le P. Malagrida, un des jésuites les plus influents de Lisbonne, fut jugé par l’Inquisition portugaise, dont le frère de Pombal était le chef, déclaré coupable d’hérésie, abandonné au bras séculier, et brûlé dans un solennel autodafé. Sidney Smith, The suppression, dans The Month, février 1902 ; Saint-Priest, Histoire, p. 28 sq.

En France.

La France suivit trop vite l’exemple du Portugal. A la suite des regrettables opérations du P. de Lavalette, et de la banqueroute qui y mit fin, le parlement de Paris avait rendu tous les jésuites français responsables des actes de leur confrère, et commencé l’examen de l’institut de saint Ignace (mai 1761). En juin 1761, Clément XIII, inquiet de la tournure que prenait l’affaire, écrivit à Louis XV pour le prier d’intervenir. De son côté, l’assemblée du clergé de France, réunie en décembre 1761 et composée de 51 évêques, s’occupa du procès intenté à l’ordre ; 45 prélats signèrent le 30 décembre l’Avis des évêques de France ; ils demandaient que l’institut subsistât sans changements dans le royaume ; cinq opinèrent pour la conservation des jésuites en réclamant quelques modifications dans leurs règles et leur soumission à l’ordinaire ; un seul, M. de Fitz-James, évêque de Soissons, et janséniste notoire, demanda la suppression de l’ordre en France. Ravignan, Clément X1I1, t. I, p. 508 sq. Impressionné par ces représentations, mais n’osant résister en face aux injustes entreprises du parlement, d’ailleurs mal conseillé par M me de Pompadour qui ne pardonnait pas aux jésuites de lui avoir refusé l’absolution, Louis XV fit solliciter le pape d’accorder aux jésuites français un vicaire général spécial, à peu prés indépendant du général de l’ordre. Cf. inslructionsau cardinal de Rochecliouart à Rome, 16 janvier 1762, dans Tlieiner, Epistolse et brevia, p. 33(5 sq. Le 28 janvier 1762, Clément XIII répondit par un refus très net. C’est clans cette occasion qu’il aurait prononcé le Sint ut snnt aut non suit. Ravignan, ibid., p. 101 sq. En juin 1762, le pape s’adressa au clergé de France réuni à Paris et le pria de conjurer la ruine de l’ordre en faisant au roi de nouvelles représentations ; lui-même écrivait de nouveau à Louis XV dans le même but ; tout fut inutile. Le 6 août 1762, un arrêt du parlement de Paris supprima la Compagnie dans son ressort ; les parlements de province suivirent bientôt cet exemple. Dans le consistoire du 3 septembre suivant, Clément XIII éleva contre cette iniquité une protestation éloquente ; par prudence il consentit à ce qu’elle ne fût pas publiée, mais lit part de son contenu à tous les cardinaux français dans des lettres datées du 8 septembre 1762. Ravignan, ibid., p. 145, 520 sq.

Deux épisodes de cette campagne dirigée contre les jésuites contraignirent le pape à une intervention spéciale. Le premier fut la malheureuse déclaration signée par le P. Etienne de la Croix, provincial de Paris, au nom des autres supérieurs et des profès de sa province, le 19 décembre 1761 ; après avoir protesté que la puissance royale en France « pour le temporel ne dépend ni directement ni indirectement d’aucune puissance qui soit sur la terre, et n’a que Dieu seul au-dessus d’elle » , et condamné « comme pernicieuse et digne de l’exécration de tous les siècles, la doctrine contraire à la sûreté de la personne des rois non seulement dans les ouvrages de quelques théologiens de notre Compagnie qui ont adopté cette doctrine, mais encore dans quelque autre auteur ou théologien que ce soit » , ils ajoutaient : « Nous enseignerons, dans nos leçons de théologie publiques et particulières, la doctrine établie par le clergé de France, dans les quatre propositions de l’Assemblée de 1082, et nous n’enseignerons jamais rien qui y soit contraire. Nous reconnaissons que les évêques de France ont droit d’exercer sur nous toute l’autorité, qui selon les saints canons et ! a discipline de l’Église gallicane leur appartient sur les réguliers ; renonçons expressément à tous privilèges à ce contraires qui auraient été accordés à notre Société et même qui pourraient lui être accordés à l’avenir. Si, ce qu’à Dieu ne plaise, il pouvait arriver qu’il nous fût ordonné par notre général quelque chose de contraire à cette présente déclaration, persuadés que nous ne pourrions y déférer sans péché, nous regarderions ces actes comme illégitimes et nuls de plein (luit.. Cet acte fut envoyé par le P. de la Croix au 1’. Ricci, général de l’ordre, pour avoir son approbation ; celui-ci exposa le cas à Clément XIII, qui, au dire de M. de Flesselles, rapporteur de l’affaire des j suites devant le conseil, g lit la réprimande la plus vive an général sur ce qu’il paraissait permettre que les membres de la Société lissent en France une profession aussi solennelle de sentiments contraires au droit et à l’autorité du Saint-Siège. » En conséquence, Ricci refusa son approbation au document envoyé de Paris, et le procès suivit son cours. Ravignan, Clément XIII, I. l. p. 137 sq., 517 sq. ; t. ii, p. 188 sq.

La seconde intervention du pape eut lieu à propos de la publication, faite en 1762 par ordre du parlement île l’aris, des Extrait* des assertions dangereuses et pernicieuses que les jésuites étaient censés avoir soutenues

dans leurs écrits ; tous les évêques de France en reçurent un exemplaire. Cette indigeste compilation, où abondaient les citations tronquées ou falsifiées, où des propositions universellement admises dans l’Église étaient flétries, fut condamnée par la grande majorité des évêques ; trois seulement osèrent l’approuver dans des mandements, MM. de Fitz-James, évêque de Soissons, de Ceauteville, évêque d’Alais, de Grasse, évêque d’Angers. Le pape condamna solennellement le mandement de Soissons (13 avril 1763), et blâma en termes plus doux ceux des deux autres évêques, moins violemment engagés. Ravignan, Clément XIII, t. I, p. 129 sq. Au début de 1761, un nouvel arrêt du parlement de Paris frappait d’exil et privait de leur modique pension les jésuites qui refuseraient de renoncer formellement à leur institut et de souscrire aux qualifications injurieuses qui lui étaient inlligées par l’arrêt de suppression. Presque tous s’exilèrent. Enfin, en novembre de la même année, Louis XV, par un édit « irrévocable » statua « que la Société n’existerait plus en France, qu’il serait seulement permis à ceux qui la composaient de vivre en particulier dans les Etats du roi, sous l’autorité spirituelle des ordinaires des lieux, en se conformant aux lois du royaume » . Cf. Saint-Priest, Histoire, p. 298. Cette dernière injustice décida le pape à une solennelle intervention. La bulle Aposlolicmn pascendi du 9 janvier 1765 résume tout ce que, dans ses lettres aux rois et aux évêques, Clément XIII avait exposé pour la défense de l’ordre persécuté. Après avoir affirmé que rien ni personne au monde ne saurait empêcher le pontife romain de remplir ses devoirs de pasteur, « et qu’un de ces devoirs les plus graves était la défense des ordres réguliers approuvés par le siège apostolique, » il faisait un magnifique éloge de la Compagnie et de ses œuvres ; puis, rappelant les attaques qui l’avaient assaillie dans divers pays, « aucune injure, aucune offense plus sensible ne pouvait être lancée à l’Église catholique ; elle aurait donc erré honteusement en jugeant solennellement qu’un institut impie et irréligieux était pieux et agréable à Dieu. » Pour rendre justice à l’ordre accusé, pour répondre aux vœux de plus de deux cents évêques qui lui avaient écrit en sa faveur, le pape « décrétait et déclarait, après ses prédécesseurs, que l’institut de la Compagnie de Jésus respirait la piété et la sainteté tant dans son but que dans les moyens qu’il emploie » , et approuvait lui-même, en confirmant les approbations de ses prédécesseurs, « cet institut suscité par la divine providence pour faire de grandes choses dans l’Eglise. » Pour qu’aucun doute ne restàl sur ses intentions, le pape donnait des louanges spéciales à tous les moyens d’action que les ennemis de l’ordre avaient le plus calomniés, missions étrangères, prédication, enseignement théologique et littéraire, exercices de saint Ignace, congrégations de la sainte Vierge, ouvrages de doctrine et de controverse. Bullarium, p. 915 sq. Cette bulle, comme il fallait s’y attendre, fut supprimée et condamnée en Portugal, en France, à Naples ; mais l’adhésion de nombreux évêques de tous les pays, et tout spécialement de l’assemblée du clergé de France en 1765, fut pour le pape une ample consolation. On trouvera les plus belles de ces lettres dans l’ouvrage du P. de Ravignan, t. i, p. 198 sq. ; t. il, p. 300 sq.

En Espagne et dans le royaume de Naples.


Jusque-là Charles III d’Espagne avait donné au pape pleine satisfaction ; sincèrement chrétien, de mœurs régulières, il avait consenti en 1763 à retirer une pragmatique, qui l’année précédente avait lésé les droits du saint-siège et restreint la liberté des ordres religieux. Theiner, Histoire, t. i, p. 63. Malheureusement il avait dans son entourage des hommes très hostiles à la cour romaine et à ses défenseurs, particulièrement le comte d’Aranda, Roda, Campomanez. Acharnés à la perte des jésuites, « ils poussèrent Charles III dans une voie qu’il --iiiv i 1 née d’un esprit

étroit, entêté de ses préjugéi dynastiques, i Roui / cpulsion, p. IIS. lia parvinrent é lui persuader que lea jésuites étaient lea auteurs de nombreux pamphlets publiés A cette époque contre son gouvernerai m. qu’ils avaient i tcité nne dangereuse révolte, causée en mars lT.’Mi par diverses mesures de police du ministre Squillace ; peut-être même crut-il que le général Ricci et ni circuler de mauvais l>rui t-- contre l.i légitimité de s.i naissance, et préparaient ainsi sa di position et I avènement de son frère don Louis. Roua-Beau, ibid., p. 196 sq. ; Ravignan, Clément XIII, t. i. p. 188, 187. Le roi était d’ailleurs très irrité des obstacles opposés par 1rs jésuites de Rome à la béatification de Juan de Palafox qu’il désirait vivement. Cordara, Mémoires, p.’29. Le 27 février 17(17. il signa un décret <jni bannissait ions les jésuites de l’Espagne et di

aies ; le 2 a* ril, lis gouverneurs des provinces et les alcades des villes ouvrirent des paquets munis d’un triple sceau qui leur avaient été remis quelques jours auparavant ; ils y trouvèrent l’ordre d’envahir les maisons des jésuites, de les en arracher, leur laissant seulement leurs bréviaires et leurs vêtements, et mettant sous scellés tous leurs papiers, enfin de les diriger sur un port indiqué. Les mêmes mesures furent prises dans les colonies. Les vaisseaux chargés de proscrits se dirigèrent vers les cotes de l’État pontifical. Une lettre du roi au pape, datée du’M mars, annonçait l’expulsion des jésuites et leur prochaine arrivée à Civita-Vecchia. La réponse du pape est navrante : « De tous les coups qui nous ont frappé pendant les neuf malheureuses années de notre pontificat, le plus sensible à notre cœur paternel a été sans contredit celui que Votre Majesté vient de nous porter par sa dernière lettre… Ainsi vous .aussi, mon lils. t Et discutant les vagues raisons données par le roi de son abus de pouvoir : « Permettez que cette affaire soit régulièrement discutée ; laissez agir la justice, la vérité, alin qu’elles puissent dissiper les ombres soulevées par la prévention et les soupçons. » Charles répondit froidement : « Pour épargner au monde un grand scandale, je conserverai à jamais dans mon cœur l’abominable trame qui a nécessité ces rigueurs. Sa Sainteté doit m’en croire sur parole ; la sûreté de ma vie exige de moi un profond silence sur cette affaire. » Ravignan, Clément XIII, t. I, p. l’Ji sq. ; Theiner, Histoire, t. I, p. 77 sq.

Lorsque les vaisseaux espagnols chargés de proscrits se présentèrent devant Civita-Vecchia, le gouverneur de la ville déclara aux ofliciers qui les conduisaient qu’il avait ordre de s’opposer, même par la force, au débarquement. Après plusieurs jours d’angoisse, les exilés lurent jetés sur les eûtes de Corse, et leur séjour y fut toléré ; dans cette île en proie à la guerre civile, ils passèrent une année dans les plus dures privations. Dans le courant de 1768, ils furent admis et charitablement traités dans les Etats pontilicaux. Cette conduite de Clément XIII, quia donn-- lieu aux railleries des philosophes de l’époque, était cependant dictée par le souci de sa dignité de souverain et de l’intérêt de son peuple, et le général Ricci fut le premier à la lui conseiller. Rousseau, Expulsion, p. li">. « Le pape, écrivait le 16 avril le cardinal Torregiani, est dans sis États un souverain aussi indépendant que tout autre monarque ; et il n’est assurément permis à aucun prince <le déporter les exilés de son État dans celui d’un autre. Kn outre, les maisons que possèdent les jésuites dans les États pontilicaux ne sont pas dune dimension suffisante pour recevoir tant de personnes, dont le nombre s’élève à plusieurs milliers. Que faire d’une si grande quantité d’hommes, et à quoi les occuper ? » Theiner, Histoire, t. r, p. 80.

Pendant les mois qui suivirent, le pape écrivait à l’archevêque de Tarragone, au confesseur du roi, le fran iii < lama pour l< i prier d intercédi r en faveur des jésuites bannis, Bullarium, p. 1150 ; il n’obtint rien et i.- rudes châtiments qui atteignirent ceux de «  tiqut la qui voulurent prendre la défense des

iits imposèrent vite le silence. Rousseau, Expulsion, p. 187, 138 ; Sidnej Smith, The suppression, dans The Monlh, juin et juillet 1902. Comme on devait attendre, hjeune roi de Naples, Ferdinand IV. imita l’exemple de son père Charles III. Tanucci triompha de ses répugnances et lea jésuites napolitains furent amenés par des troupes jusqu’aux frontières pontifii Le grandmaître de Malte. Pinto, leuda taire de Naj eut la faiblesse de prendre la même mesure quel. mois plus tard ; les protestations du pape ne furent plus entendues que son appel à la cour de Vienne pour provoquer une intervention. Bullarium, p. 1384, !

ï Dans le duché de Parme. — Le jeune duc de Parrne, neveu de Charles III et petit-fils de Louis XV. était sons la tutelle du Français du Tiliot, marquis de Felino. Le 1 janvier 17(1*. il porta un décret interdisant à ses sujets de recourir à des tribunaux étrangers, même roman fermant l’entrée de ses États à toute bulle, bref, ou autre document pontifical, qui n’aurait pas reçus Uur.

liien d’autres édits rendus par le duc Philippe, père du jeune prince, sous l’inspiration du mêmedu Tiliot. avaient depuis plusieurs annéerestreint les legs et donations pieuses des fidèles, frappé- d’impôts des biens dl. exempts, soumis à la juridiction des magistrats laïques nombre de cas intéressant le culte et la vie extérieure de l’Église. La dernière mesure prise par le duc mit le comble à l’indignation du pape. Le 30 janvier 1768, il lança une constitution qui i abrogeait, cassait et irritait les (’dits rendus à Parme et à Plaisance contre la liberté, l’immunité, la juridiction ecclésiastique » . Dans cette pièce, le pape ne se bornait pas à réclamer contre les atteintes portées à son autorité’spirituelle ; il invoquait ses droits de suzeraineté sur les duchés de Parme et de Plaisance, et dénonçait le traité d’Aix-la-Chapelle qui les avait assurés à des infants d’Espagne. Sidnej Smith. The suppression, dans The monlh, septembre 1902, p. 259 sq. Le duc de Parme répondit le 3 février 1768 par une pragmatique qui chassait de ses États tous les jésuites ; ils furent conduits à la frontière pontificale. Le parlement de Paris interdit de recevoir en France le bref du pape ; surtout les trois cours bourboniennes de France. d’Espagne et de Naples se liguèrent par un traité en règle pour soutenir le duc de Parme. Clément XIII ayant refusé de retirer son acte du 30 janvier, les troupes napolitaines occupèrent Bénévent et Pontecorvo.les troupes françaises Avignon et le Venaissin quin 1768). Le pape, quoique très aflligé, ne céda pas. Les trois cours, attribuant sa résistance à l’influence des jésuites, et spécialement du P. Kicci. se décidèrent à demander la supin s-ion de l’ordre dans le monde entier par l’autorité pontificale. Charles III, auquel celle idée semble avoir été inspirée par Pombal, s’y attacha avec la ténacité qui (lait dans sa nature ; Choiseul et Louis XV. beaucoup moins enthousiastes du projet, mais désirant garder leur alliance intime avec l’Espagne, finirent par promettre, à la fin de l’année 1768, de joindre leurs i à ceux du roi catholique pour arriver au but désir’- par lui. Les 18, 20 et 22 janvier 17fi (.i. les trois ambassadeurs d’Espagne, de Naples et de France remirent au pape des mémoires identiques demandant i la destruction totale et irrévocable de la Société des jésuites, et la cularisalion de tous ceux qui la composent >. Theiner, Histoire, t i. p. 142 sq. ; Sidnej Smith, The suppression, p. 266 sq. Clément fut vivement ému de ces déniai Le cardinal Negroni, chargé de traiter avec les ambassadeurs des trois cours bourboniennes, leur disait dans une conférence le 28 janvier : La dernière démarche des cours ouvrira la tombe du Saint-Père. » La prédiclion se réalisa quelques jours après. Dans la nuit du 2 au 3 février, le pape, qui avait assisté le matin à la longue cérémonie de la Chandeleur, se sentit défaillir ; sur les onze heures du soir, il appela au secours et mourut presque aussitôt. Ravignan, Clément XIII, t. I, p. 234.

III. Divers actes.

En France.

Les douleurs

causées à Clément par la suppression de la Compagnie de Jésus ne furent qu’une partie de ses épreuves. Dans tous les pays chrétiens il eut à constater la révolte contre l’Église romaine. En France, les jansénistes, soutenus par la plupart des parlements, continuaient leur opposition à la bulle Unigenitus ; en novembre 1763, Clément XIII écrivait à des évêques français qu’une des causes de la décadence de la foi et des mœurs dans le royaume lui semblait être la persistance des jansénistes dans leur révolte « poussée à ce point qu’on voit, au mépris du pouvoir de l’Eglise, sur l’ordre de magistrats laïques, la sainte eucharistie sacrilégement administrée à des adversaires notoires de la constitution Unigenitus » , Bullarium, p. 828, 835 sq. ; pour obvier à ces malheurs, il avait expressément recommandé à l’assemblée du clergé, réunie en 1760, de garder les règles établies par Benoît XIV, pour l’administration des sacrements aux mourants. Ibid., p. 227.

A partir de 1765, de graves négociations avaient commencé entre le gouvernement de Louis XV et les évêques français pour la réforme des religieux du royaume. L’assemblée du clergé de 1765 avait justement décrété de recourir pour cette cause au souverain pontife, de lui envoyer un rapport s^r l’état des ordres religieux en France, et de lui demander de désigner des commissaires. Pral, Essai, appendice, p. vu. Sans tenir compte de ce vote, un arrêt du conseil nomma, le 31 juillet 1766, une commission de réforme, composée d’évêques et de conseillers d’État ; le pape n’avait même pas été prévenu. Prat, Essai, p. 162 sq. Clément XIII protesta vigoureusement dans une lettre adressée le 24 décembre à l’archevêque de Reims, président de la commission. « Nous n’avons, disait-il, aucun rôle dans une œuvre où nous aurions dû avoir le premier… Nous craignons cet esprit qui s’est insinué depuis peu dans les âmes des laïques, et leur fait regarder comme conquis par le pouvoir civil tout ce qui est enlevé à l’autorité du siège apostolique, au pouvoir et à la juridiction de l’Église. » Bullarium, p. 1121. Malgré cette réclamation, la commission continua ses travaux sans contrôle de Rome, et après un rapport de Loménie de Hrienne, alors archevêque de Toulouse, donna le 25 mars 1768 un édit en douze articles qui reculait l’âge des vœux, limitait le nombre des couvents dans les villes, éteignait les monastères où les sujets étaient trop peu nombreux. Prat, Essai, appendice, p. XIV, 190. Cette affaire se continua sous Clément XIV. Cf. Picot, Mémoires, t. iv, p. 218 ; Prat, Essai, p. 192 sq.

En Allemagne.

Le pape avait concédé à Marie-Thérèse,

comme reine de Hongrie, le titre de Majesté apostolique, Bullarium, p. 22, et la permission que son nom et ceux de ses successeurs fussent prononcés au canon de la messe après ceux du pape et de l’évêque, ibid., p. 495 ; il avait recommandé aux électeurs de l’empire en 1766 le choix de Joseph II, et s’était hâté de continuer l’élection. Ibid., p. 1078. Ces faveurs n’empêchèrent pas l’impératrice et son fils de lui donner de nombreux sujets de plaintes. Ils soutiennent mollement le landgrave de Hesse-Cassel menacé de perdre ses Etats à cause de sa conversion au catholicisme, ibid., p. 317, et se prêtent trop facilement aux sécularisations des principautés ecclésiastiques, avidement convoitées par les princes protestants. Ibid., p. 60, 62, 107, 504, 712. Malgré les supplications du pape, ils n’interviennent pas efficacement auprès des cours bourboniennes en faveur des jésuites persécutés. Theiner, Histoire, t. i, p. 135. Ils laissent le comte de Finnian, gouverneur du

Milanais, retirer la censure des livres à l’archevêque et à l’inquisiteur général, Bullarium, p. 1 129, et interdire li publication accoutumée de la bulle In cœna Domini. Ravignan, Clément XI11, t. i, p. 226 sq.

En Allemagne encore, le pape dut lutter contre l’usage de cumuler plusieurs évêchés, Bullarium, p. 466, et contre l’attribution aux tribunaux laïques des jugements des clercs. Ibid., p. 723, 1054.

En Pologne.

Clément fit tous ses efforts pour

préserver la Pologne des tristes divisions qui devaient aboutir au premier partage de ce noble pays. En 1764, l’impératrice de Russie, Catherine II, avait fait arriver au trône son favori Stanislas-Auguste Poniatowski. Les protestants et les schismatiques de Pologne sollicitèrent du nouveau roi leur admission à toutes les charges de l’État. Le roi était pour eux ; mais les diètes polonaises leur (’(aient défavorables ; pour triompher de cette opposition ils formèrent des confédérations dissidentes à Thorn et à Sluck ; la tsarine et son ambassadeur le prince Repnine les soutenaient ouvertement. Le pape multiplia ses lettres au roi, aux évêques, aux diètes de Pologne, pour les encouragera réprimer vigoureusement cette révolte ; il écrivit également à Marie-Thérèse, aux rois de France et d’Espagne pour obtenir leur appui aux catholiques polonais (1766 et 1767). Bullarium, p. 1107, 1147, 1 154 sq., 1289, 1292, 1359. A la diète de 1767, le prince Repnine, ambassadeur de Catherine II, fit arrêter les évêques de Cracovie et de Kiew, qui encourageaient les catholiques à la résistance en s’appuyant sur les brefs du pape ; ils furent transportés en Sibérie ; à la suite de cette violence, la diète céda, et vota quatre articles qui concédaient aux « dissidents » l’accès à toutes les dignités, sauf à la couronne, et la pleine liberté de leur culte, alors qu’en Courlande, où les protestants dominaient, les catholiques étaient soumis à toutes les vexations. Clément XIII protesta contre ces concessions, et encouragea de tout son pouvoir la confédération formée à Bar en février 1768, par les principaux évêques et sénateurs catholiques, pour la défense de la religion nationale. Bullarium, p. 1390. Cf. Theiner, Histoire, t. i, p. 312 sq. ; Picot, Mémoires, t. IV, p. 264 sq.

En Hollande.

Les jansénistes continuaient le

schisme d’Utrecht ; ils tinrent en septembre 1763 leur premier synode dont les actes parurent en 1764. Clément les condamna le 30 avril 1765, Bullarium, p. 950, et excommunia le nouvel archevêque d’Utrecht, élu en 1768. Ibid., p. 1432.

A Venise.

La patrie du pape ne resta pas longtemps

en bon accord avec la cour romaine ; Clément XIII eut la douleur de voir, en 1762, l’église Saint-Georges, construite pour les Grecs unis, recevoir un clergé schismatique, et le conserver malgré les protestations de Rome. Bullarium, p. 618. Le gouvernement vénitien interdit la publication du bref pontifical contre le duc de Parme, et supprima la lecture annuelle de la bulle In csena Domini. Surtout, le 10 octobre 1767, parut un décret qui apportait de grandes entraves au recrutement et à la vie commune des ordres religieux ; défense leur (tait faite de recevoir des legs ou dons et d’admettre des novices jusqu’à nouvel ordre, d’envoyer de l’argent hors de l’État vénitien ; ils étaient en tout soumis aux évêques. Un des derniers actes du pape fut un ordre au patriarche et aux évêques de sa patrie de résister à ces entreprises de leur gouvernement. Bullarium^ p. 1472. Beaucoup ne tinrent pas compte de cet ordre ; ceux qui lui obéirent furent exilés.

En Corse.

En 1759, le pape nomma un visiteur

en Corse pour étudier les remèdes à apporter aux innombrables abus qui s’étaient introduits dans cette ile révoltée contre Gènes. Les Génois virent d’un très mauvais œil la mission et l’entravèrent de toutes façons, Bullarium, p. 255, 353 ; ils en vinrent à promettre une récompense de 6000 écus à qui leur livrerait l’évêque de al désigné comme visiteur ; li’celui-ci

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1761, pri itlre son concourt au grand-maître il’- Malte

!, , nacé’i nueattaque d< i Turcs 1 1 signait r ce danger l’impérati ice, aux rois de Franci d’Espagne, de Naples <t de Sardaigne. Bullarium, p. 167 sq. L’intervention de Louis Y à Constantfnople détourna de Malte cette e. En 1758, Clément MU implore les mêmes puis-interventions en faveur des catholiques de Jérusalem molestés par l « -s Bchismastiques. Ibid., p. 231 sq.

I oace Gioar, neveu du patriarche Cyrille d’Antioche, avait persuadé à Bon oncle d’abdiquer, et B’étail fait lui-même élire à su place par quelques évêques r melchites ; d’autres protestèrent contre l’élection et en appelèrent à Home. Le I" août 1760, après enquête de la Propagande, le pape cassa l’élection d’Ignace, ! nomma patriarche des melchites, .Maxime, archevêque d’Hiérapolis. Ignace parut se soumettre, et reçut de Clément XIII en récompense l’évêché île Sidon ; mais le 5 février 1705, il se lit réélire et fut de nouveau excommunié le Il septembre. Bullarium, p. 1384, 875, 1017. Cf. Picot, Mémoires, t. VI, p. 1Ô7 sq.

l’n ablégat fut envoyé au Tonkin en 1761 pour apaiser quelques querelles survenues entre missionnaires, Bultaritmi, p. 117.

En Angleterre.

Généreux comme ses prédécesseurs

envers les Stuarts détrônés, Clément nomma Henri, cardinal d’York, archevêque de Corinthe, à la prière de son père Jacques 111. Bullarium, p. 49, et maintint à celui-ci le droit de nommer aux évêchés d’Irlande. Bullarium, p. 291, 415.

Condamnations d’ouvrages.

Plusieurs ont été

portées par Clément XIII ; celle de la troisième partie de l’Histoire du peuple de Dieu, du jésuite iSerruver. « qui par la fausseté de ses doctrines, et son interprétation erronée des saintes Lettres a répandu des ténèbres sur ces vérités elles-mêmes, que la foi et la piété du peuple chrétien professent et honorent, et comblé ainsi la mesure du scandale » (2 décembre 1758), Bullarium, p. 07 ; celle du livre de l’Esprit d’Helvétius « comme subversif non seule nient de la doctrine chrétienne, mais de la loi et de l’honnêteté naturelles » (31 janvier 1759), ibid., p. 9(> ; celle de V Encyclopédie éditée par Diderot et d’Âlembert « comme contenant des doctrines fausses, pernicieuses, conduisant à l’incrédulité et au mépris de la religion et à la corruption des mœurs » (3 septembre 1759), ibid., p. 243 ; celle de l’Exposition de la doctrine chrétienne du janséniste Mésenguy, « comme remplie de propositions contraires aux décrets apostoliques, et à la pratique de l’Église, identiques à celles que l’Eglise a déjà condamnées » (14 juin 1761), ibid., p. 520 ; celle du livre de Fébronius (Nicolas de Hontheim, auxiliaire de Trêves), De statu Ecclesise et légitima potestate Romani ponti/icis, « comme s’efforçant de faire déchoir le souverain pontile de celle éminence de pouvoir et de dignité où il a été placé par le Christ lui-même, en qualité de légitime successeur de Pierre ; » des letlres à divers évêques d’Allemagne les exhortèrent à interdire ce livre dans leurs diocèses (1764). ///<</.. p. 860, 861, S79. 1028. Il approuva la condamnation de l’Emile de Rousseau, portée par la Sorbonne (26 octobre 1763). Ibid., p. 827. Enfin, les livres dis philosophes se multipliant et devenant de plus en plus agressifs contre l’Église, il lança le 25 novembre I766 une encyclique à tous les évêques du monde catholique, les invitant à détourner les fidèles de la lecture des ouvrages dangereux ; cette pièce très remarquable est un résumé fidèle des principales erreurs eu vogue à cette époque contre l’existence et

Dieu, l. natun

les loii de l l glise en matb r. morale, les droit tifÎB romain, erreurs rendues plus <J_i i > ^

i un slyle brillant duit

lev, , ni. s i Ibid., p. 1 120 sq.

l" — Clément XIII

Donisé, le 16 août 1 7 « >T, sainte Jeann Chant..1. et les saints Jean de Kent., loseph I Joseph de Cupertino, Jérôme Emiliani, Séraphin Monte Granario. Bullarium, p. 1299 ^<. Il a ! cardinal Barbadigo, son pi i d

Padoue, ibid., p. 584 sq.. le Irinitaire Simon de Boxas, ibid., p. 1072, le capucin Bernard de Corleoi p. 1426. Sur les pn lemandes de Charles 111

H I spagne, il accorda a ses États, en 1760, d avoir pour patronne spéciale l’Immaculée Conception, ibid., p et de pouvoir ajouter aux litanies de la sainte Vierj titre de Mater immaculata. Ibid., p. 1111.

Il Culte et liturgie. — On doit à Clément XIII un notable progrès dans le culte du Sacré-Cœur d>- J< -Us papes précédents avaient autorisé l’établissement de nombreuses confréries en son honneur : le 26 janvier 1765, l’oflice et la messe propres furent coi royaume de Pologne et à I aie hiconlii lie romaine du Cœur de.lesus, avec ces considérants < que le culte du Cœur de Jésus est aujourd’hui répandu dans toute parties du monde catholique, que les évêqui gent,

que des milliers de brefs d indulgence lui ont été concédés par le saint-siège…, et que, dans la célébration de Cet office et de cette messe, il ne s’agit d’autre chose que de développer un culte déjà existant, et de renouveler symboliquement la mémoire de ce divin amour par lequel le Fils unique de Dieu a pris la nature hui laine. s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et a donné comme exemple aux hommes la douceur et l’humilité de son cœur » . Bullarium, p. 933.

C’est Clément XIII qui ordonna de réciter chaque dimanche la préface de la sainte Trinité. Rubr. M

I. Socrces.

Bullarii romani continuatio, Prato,

t. ni ; Clementis XIV einstoUe. tdit. Theiner, Paris, UBS ; Mémoires du P. Cordara sur la suppression des jésuites, dans Dollinger, Beitrage zùr politischen, kirchlichen und Cuvv chichte, Vienne, lb82, t. in ; Fruces-verbauJC duclergé de France, t. vin.

II. Travu-x.

Annali d’Italia (continuation}, Venise, 1805, t. i ; Artaud de Monter, Histoire de » souverains pontifes, t.

Audisio, Histoire religieuse, t. v ; Bower, History, L X b ; Bi Geschichte, l. n. p. HO sq. ; di m ii, L’Église cat hol ique de 1115 à 1188, dans 1 Histoire générale de Lavisse et Ilambaud, t. vii, c. xvii ; Crétineau-Jely, Clément XIV et I Id., Histoire de la Compagnie de Jésus, Paris, 1851, t. v ; P. de Crousaz-Crétet. L’Église et l’État au xiiir siècle. Paris. 1893 ; Petrucelli delta Gattina, Histoire diplomatique, t. IV, p. U I Picot, Mémoires, t. ni. iv ; l’rat. Essai historique sur la traction des ordres religieux en France. Paris. 181ô ; P.a : ike, Die rômiSChen PâpSte, t. III. p. 138 sq. ; Ravignan, Clément XHI et Clément XIV. Paris. 1854 ; Keum.nt, Geschtclile, t. Illb.l seau, Expulsion des jésuites i n Espagne, dans la lt< vuquestions historiques, 1° janvier 1901 ; Saint-Priest, Histoire de la chute des, - ites, Paris, 1844 ; Sidney-Smilh.S.J., 1 pression ofthe Society of Jésus, dans The mouth. : Theiner, Histoire du pontifical de Clément XIV. I

J. DE LA Si RVIÉRB.