Dictionnaire de théologie catholique/CIRCONCELLIONS, hérétiques du XIIIè siècle

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 2.2 : CAJETAN - CISTERCIENSp. 604-605).

2. CIRCONCELLIONS, h< IIikjii- Boni 1 1 i

) di Saint cérentleui _. - : | Il

u Souabe inE tion ditionum G< lia 9, t. xvi, |-. 371 Raynaldi, Anna

pape est hérétique, hérétique*

év< que-, les pri (ats infi rii urs, let

séducteurs ; plongés dans i, ils

n ont pae le pouvoir d’absondi

.Ni pape, m monde, n’a le d

de tancer un interdit ; là où un interdit, , été porté, il

est légitime d’i ntendre I de recevoir lei

crements. Les dominicain’;, les frères mineurs,

r leurs fausses prédications ; eux et les as, et tous les auti - ax, vivent mal.

Nous seuls et nos compagnons, disaient-ils, ionbien el prêchons la v< rite. L’indulgence que nous vous donnons à la fin de nos discours n’est pas feinte ou compar le pape et les évoques, maielle est de svlo Deo et ordine noslro. In de ces prédicateurs ajo Priez pour l’empereur Frédéric et -on fils Conrad. qui sont justes et pari, lit-. Quant au pape, il ne peut lier ni absoudre, car il ne mène pas une vie apostolique, u L’annaliste raconte que Conrad protégea ces hérétiques et, par la, crut bien servir la cause de son i Mais c’est le contraire qui advint : les prédicateurs catholiques combattirent ces affirmations et réussirei détacher de Conrad un nombre de ses partis considérable pour qu’il dut s’enfuir de la Souabe et gner la Bavière.

Nous avons là un épisode de la lutte entre Frédéric 11 et Innocent IV. L’empereur, qui avait pour pr< gi d’être o le patron, le protecteur. c’est-à-dire le m i absolu de l’Eglise, et qui. pour en arriver là, voulut d’abord la o réformer à sa manière, cf..1. L. A. Huillard-Bréholles, Ilis’uria diplomatica Friderici U. lni traduction. Paris. ISÔ9. p. cdxcvh-cdxviii ; E. Gebbart, L’Italie mystique, 1890, p. 146-155, accentua ses invectives et ses cris de guerre contre le pape quand celui-ci l’eut excommunié- et déposé au concile de Lyon (13 Au mois de mars 1219. à l’occasion d’un complot tramé contre sa personne, il invoqua le concours des princes de la chrétienté contre Innocent IV et les prélats, i. afin, disait-il. qu’abaissant leur orgueil, nous affermis-ions l’Eglise notre mère, en lui donnant des guides plus dignes de la diriger, digniorib edo rilius. et que nonpuissions, comme c est notre office, la réformer et l’aie ;, i Dieu. »

Huillard-Bréholles, Historia diplomatica Frederiei 11, Paris, 1866, t. vi h. p. 705-707. Les -.claires de Hall entrèrent pleinement dans les vues de lied. de II. 1. Gebhart, op. cit., p. 155, observe que Frédéric II revenait ainsi à la théorie d’Arnaud de Brescia, que Frédéric I" avail frappe jadis dans la personne d’Arnaud » ; Frédéric II, à son tour, l’avait frappée indirectement dans ses constitutions contre les hérétique-, les arnaldistes figuraient avec tous les hérétiques contemporains. Au fond, pourtant, sa campagne contre le saint-siège s inspirait de cette idée des arnaldistes el d’Arnaud, leur maître, que le pape et les prélats prévaricateurs sont déchus de leurs pouvoirs. Plus en. que l’empereur, les sectaires de Hall adoptèrent les

idée-- des aril a ld I -te< el fraverellt le< oies au groupe

vaudois des Pauvres de Lombardie. Voir t. i, col. I

I97Ô. 1). Voiler, dans Zeittchrift fur Kirrhengeschù

Gotha, 1881, I. l. p. v100 >q.. a rapproché des ItUiel

gnements fournis par Albert de Stade les deux textes publiés par E. Winkelmann, 1865, sous ce titre : Fratris Arnoldi ord. prsedicatorum de correctione Ecclesise epistola et Anonymi de Innocenlio IV p. m. antichristo libellus, et conclu que ces deux écrits, rédigés entre 1 2 15 et 1250, se rapportent au mouvement sectaire qu’Albert de Stade fait connaître. S’il fallait admettre cette conclusion, il en résulterait que l’exposé des doctrines de la secte de Hall devrait se compléter par l’adjonction d’idées apocalyptiques et sociales (visions et espérances joachimites, distribution aux pauvres des biens de l’Eglise), développées dans la lettre de frère Arnold. Mais la démonstration tentée par Volter ne semble pas décisive.

Albert de Stade ne donne pas un nom aux sectaires ; il se borne à les appeler mirabiles ei miserabiles hæretici. Dans sa Metropolis sive liistoria ecclesiastica Saxonise, t. VIII, c. xviii, Cologne, 1520, A. Krantz les a nommés circoncellions sans dire pour quel motif. Cette appellation a été admise par Hermant, Histoire des hérésies, 3e édit., Rouen, 1726, t. ii, p. 109 ; Noël Alexandre, Historia ecclesiast., Venise, 1778, t. viir, p. 69 ; Bergier, Dictionnaire de théologie, Lille, 1844, t. i, col. 541, etc. G. Moroni, Dizionario di erudizione storico-ecclesiaslica, Venise, 1842, t. xiii, p. 193, l’explique en disant « qu’ils allaient enseigner leurs erreurs avec tout l’enthousiasme et en tout lieu possibles ». Il est probable que, en les dénommant de la sorte, Krantz a voulu les assimiler aux circoncellions de l’Afrique. Les sectaires de Hall reproduisaient l’erreur des donalistes sur l’invalidité des sacrements conférés par les ministres indignes ; Krantz aura vu en eux les successeurs des donatistes circoncellions. Peut-être la mauvaise lecture du texte d’Albert de Stade (in battis Suevorum prsedicaverunt au lieu de in Hallis Suevorum) aura-t-elle fait noire que, comme les circoncellions du IVe siècle, ils rôdaient partout. En réalité, on ne voit pas qu’ils aient dogmatisé en dehors de la ville de Hall ni qu’ils aient commis les mêmes excès que les circoncellions africains. Ce nom de circoncellions ne leur convient donc guère, et il serait préférable de les appeler, avec les historiens allemands modernes, « la secte de Schwabisch-Hall. »

I. Source.

Albert de Stade, Annales Stadenses, dansftaynaldi, Annales ecclesiast., an. 1248, n. 15-lti, Bar-le-Duc, 1870, t. xxi, p. 366-367, et dans Monum. Germanix historica. Seeiptorcs, Hanovre, 1859, i. xvi, p : 17l- :  ; 7-j (Alberl commença de

er ses Annales en 1240 ; cf. J. M. Lappenberg, ibid., p. 274).

II. Travaux.

J. G. Bernhold-J. C. Harrepeter, Dissertatio historica de Conrado l Y impt ratore Hallensium hæreticoritm aliquando defensorr, Ali’il, 1 t ;.s :, , t die relia. BewequïHjoi in den Schwab. Stiidten, Stud. >i wùrtt. Geistlichkeit, 1X12. t. iv », p. 69-407 ; D. Volter, Die Sekte von Schwàbisch-Hall und der Ursprung der deutschen Kaisersage, dans Zeitschrifl fur Kirchengeschiehte, Gotha, lss !, i. iv, p. liuo393 ; E. Lempp, dans liealencyklopfidie, 3’édit., Leipzig, 1K’.19, t. vi, p. 363-365.

F. Vl.RNKT.