Dictionnaire de théologie catholique/CAMÉRONIENS

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 2.2 : CAJETAN - CISTERCIENSp. 60-61).

2. CAMÉRON Richard. Voir CAMERONIENS,

CAMERONIENS, secte écossaise fondée par Richard Caméron, ministre presbytérien et fameux prédicateur. Lorsque Charles II monl i sur le Irène on 1660, il combattit le presbytérianisme. A la suite de l’assemblée de

16C2, le vieux presbytérianisme se réveilla et excita un mouvement dans le peuple. Le gouvernement déposa 600 pasteurs, qui lui relusaient obéissance, et leur défendit même d’exercer tout culte. Le peuple se rangea de leur coté, et l’on célébrait le culte dans les cbamps. En 1666, à la suite d’une révolte sans succès, le gouvernement interdit toute réunion. Les caméroniens ne tardèrent pas à se diviser en deux groupes, l’un plus modéré et l’autre plus agressif ; ce dernier marclinit sous la conduite de Richard Caméron lui-même et de Donald Cargill. Ces deux chefs se séparèrent bientôt des limides, et résolurent d’entreprendre la guerre sainte ; ils se prétendaient les seuls vrais « covenanters ». Ils ne tardèrent pas à se révolter et à déclarer Charles II déchu du trône. Caméron fut tué en juillet 1680, dans une rencontre avec les troupes royales. Cargill s’enfuit en Hollande, retourna bientôt en Ecosse, octobre 1681, et excommunia le roi et le duc d’York ; il fut jeté en prison et décapité en juillet 1681. Dès ce moment le gouvernement ne fit que persécuter davantage les caméroniens. Ces violences ne servirent qu'à fortifier la secte. Guillaume III rétablit en Ecosse le presbytérianisme comme Eglise d'État. Les caméroniens ne virent dans cette Église qu’une « fausse religion », et résistèrent même aux projets de Guillaume III. En octobre 1690, le roi convoqua une assemblée à laquelle assistèrent trois prédicants caméroniens. L’entente ne put se faire. En 1707, sous le règne d’Anne, l’union de l’Ecosse et de l’Angleterre ayant été proclamée, les caméroniens s’agitèrent de nouveau. Leur nombre augmenta. En 1743, ils furent reconnus par l'État sous le titre d' « Église du presbytérium réformé ». La statistique de 1851 constate qu’ils possédaient 39 églises et 17 000 stations. En 1876 la plus grande partie se réunit à 1' « Église libre ». Les dissidents comptaient, en 1884, 9 communautés et à peu près 1 200 fidèles.

J. Kôstlin, Die schottische Kirche, 1852, p. 229 sq., 244 sq., 2f.5, 401 sq. ; Encyclopxdia britannica, 9e édit., art. Caméron Richard, et Cargill Donald ; G. B. Ryley et J. M. Me. Candlish, Scotlands Free Church, 1893 ; Kirchenlexikon, 2e édit., t. ii, cl. 17f/i-1765 ; Realencyclopddie fur prot. Théologie, 3e édit., t. iii, p. 691-693.

V. Ermoni.