Dictionnaire de théologie catholique/AUGUSTIN (Saint) I. Vie

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 1.2 : APOLINAIRE - AZZONIp. 388-397).

I AUGUSTIN (SAINT). Nous étudierons séparé ment : I. Sa vie, ses œuvre et sa doctrine. II. Sa règle

I. AUGUSTIN (Saint). Vie, œuvres et doctrine. — Aurelius Augusunui. évéque d Hippone, un d -.uni— et le plu-, iliu dil us des écrivains dont la peu puissante influence dans la d i lin, ., mbn 354-28 août O0. —
I. Vie.
II. Œuvres.
III. Doctrine.
IV. Autorité en théologie

I. Vie. — I. AUGUSTIN (Saint). Vie, œuvres et doctrine. — Aurelius Augustinus, évêque d’Hippone, un des plus grands saints et le plus illustre docteur de l’Église, sans contredit un des écrivains dont la peusée a exercé la plus puissante influence dans la direction des esprits en Occident, 13 novembre 351-28 aout 430.-1. Vic. II. (luvres. III. Doctrine. IV. Autorité en theologie. I. VIE. C’est la vie du docteur, c’est-à-dire l’histoire de son esprit, non de ses verlus ou de son ministère épiscopal, qui doit etre présentee ici. Les documents sont d’une richesse incomparable ; sur aucun auteur de l’antiquité nous n’avons des renseignements autobiographiques et historiques comparables aux Confessions, aux Retractations, à la Vita Augustini par son ami Possidius. Nous nous limiterons à indiquer le caractère de chaque période de cette vie : 1 Les égarements et la conversion (354-386) ; 2° De la conversion à l’épiscopat, période de formation doctrinale (386-396) ; 3° L’épiscopat et le plein épanouissement de la doctrine (396-430). pre PERIODE : LES ÉGAREMENTS ET LA CONVERSION (354-386). —1° Education chrétienne. — Augustin naquit le 13 novembre 354 à Tagaste, aujourd’hui Souk-Aras, à vingt-cinq lieues de Bone (ancienne Hippo-Regius), alors petite ville libre de la Numidie proconsulaire, récemment convertie au schisme donatiste. Le second nom d’Aurelius ne paraît jamais dans sa correspondance, mais lui est donné par les contemporains. Paul Orose, Lib. apologeticus, 1. P. L., t. xxxI, col. 1175. Sa famille, très honorable, n’était pas riche. Son père, Patritius, un des curiales de la cité, était encore paien : mais les admirables vertus qui ont fait de Monique (ou Monnique, ainsi que le nom est écrit dans les manuscrits) l’idéal de la mère chrétienne, amenèrent enfin son époux au baptême et à une sainte mort (vers 371). L’éducation d’Augustin fut chrétienne. Sa mère le fit marquer du signe de la croix et inscrire parini les catéchumènes. Conf., 1. I. c. xI. n. 17. P. L., t. xxxII, col. 668. Il partageait la foi de Monique, et, dans une maladie, il demanda le baptême ; mais, le danger ayant bientôt disparu. selon l’usage déplorable de cette époque, on le différa. Il fut inis en rapport avec des hommes de prière, honines rogantes, Conf., 1. I, c. IX. et dans leurs entretiens, trois grandes idées firent dès lors sur lui une profonde impression : 1. un Dieu providence, qu’il concevai ! comme magnum aliquem, qui posset, etiani non apparens sensibus nostris, exaudire nos et subvenire nobis, Conf., 1. I. c. Ix. 14, col. 668 ; et il le priait avec ferveur. ne in schola vapularem, dit-il, pour ses étourderies d’enfant bien doue, mais léger, mais dissipé, paresseux et ennemi du grec ; 2. le Christ sauveur : Hoc nomen Salvatoris mei Filii tui, in ipso adhuc lacte matris, tenerum cor meum pie biberat, et alte retinebat, et quicquid sine hoc nomine fuisset, quamvis litteratum, et expolitum, et veridicum, non me lotum rapiebat, Conf., 1. III, c. IV, n. 8, col. 686 ; texte corrigé d’après le Corpus de Vienne ; 3. enfin la vie future et ses sanctions : Audieram enim adhuc puer de vita ælerna nobis promissa, ibid., 1. I. c. XI ; et, ailleurs, il nous dit de la pensée du jugement : Qui metus, per varias quidem opiniones, nunquam recessit de pectore meo. Conf., 1. VI, c. XVI, col. 732. Augustin sut bientôt tout ce qu’il pouvait apprendre à l’école de Tagaste. Il étudia les belles-lettres dans la ville de Madaure, avec des succès qui surexciterent l’ambition paternelle ; Patrice, s’imposant des sacrifices audessus de sa fortune, résolut de I envoyer à Carthage se préparer à la carrière du forum. Malheureusement il fallut de longs mois pour réunir les ressources nécessaires, et Augustin dut passer sa seizième anuce à Tagaste dans une visivete qui fut fatale à sa vertu.

2o La crise morale (369). — Le second livre des Confessions déplore cette première victoire des passions. Augustin, livré à lui-même, s’abandonna aux plaisirs avec toute la fougue d’une nature ardente. Au début de cette crise, il pria, mais sans désir sincère d’être exaucé : Da mihi castilatem, sed noli modo. Conf., l. VIII, c. vii, n. 17, ibid., col. 757. Quand, vers la fin de 370, il arriva à Carthage, tout l’entraîna : les séductions de la grande ville encore à demi païenne, les mœurs licencieuses des autres étudiants, la fréquentation des théâtres, l’enivrement de ses succès littéraires : Tumebam typho, Conf., l. III, c.iii, et un désir orgueilleux d’être le premier, même dans le mal : pudebat non esse impudentem. Bientôt il dut avouer à Monique une liaison coupable avec celle qui lui donna un fils (372), « le fils de son péché, » et dont il ne se séparera qu’à Milan, après quinze ans de servitude.

Dans l’appréciation de cette crise, deux excès sont à éviter. Les uns, trompés peut-être par l’accent de douleur des Confessions l’ont exagérée avec Mommsen ; Loofs, Realencyclopadie, 3e édit., t. ii, p. 268, le lui reproche avec raison ; mais, à son tour, il excuse trop Augustin, quand il prétend que l’Église permettait alors d’avoir une concubine ; les Confessions, à elles seules, prouvent que Loofs n’a point compris le canon 17e de Tolède. Mais l’on peut dire qu’Augustin garda, jusque dans sa chute, une certaine dignité, des remords qui l’honorent, et même, dès l’âge de dix-neuf ans, un véritable désir de briser sa chaîne. En 373, en effet, une direction toute nouvelle est imprimée à sa vie par la lecture de l’Hortensius. Il y puise l’amour de la sagesse, dont Cicéron fait un si magnifique éloge. Dès lors, un idéal nouveau se lève dans son âme, il rêve déjà — ce n’est encore qu’un rêve — de renoncer à tout pour la vérité : Viluil mihi repente omnis vana spes, et immortalitatem sapientiæ concupiscebam æstu cordis incredibili. Conf., l. III, c. iv, n. 7. Dès ce moment, la rhétorique n’est plus pour Augustin qu’une carrière ; son cœur est à la philosophie. La solitude de Cassiciacum réalisera le rêve, retardé par la double séduction des passions et du manichéisme.

3o La crise manichéenne (373-382). — C’est encore en 373, dans sa dix-neuvième année, qu’Augustin tomba, avec son ami Honorat, dans les pièges des manichéens. Pendant neuf ans, novem annos totos, dit-il, De moribus manich., xix. P. L., t. xxxiii, col. 1374, il fut leur disciple, c’est-à-dire jusqu’à son départ d’Afrique pour Rome.

1. Les causes. — Comment un si grand esprit put-il être séduit par les rêveries orientales, synthétisées par le Persan Mani, en grec Μάνης (215-276), en un dualisme grossier et matériel, et introduites en Afrique à peine depuis cinquante ans ? Augustin nous a révélé lui-même les causes qui l’entraînèrent : a) Son orgueil se laissa prendre aux promesses d’une philosophie libre, sans le frein de la foi. Les manichéens répétaient : fidem nobis ante rationem imperari… ; seautem neminem premere ad fidem, nisi prius discussa et enodata veritate. Quis non illiceretur, præsertim adulescentis animus, cupidus veri, … superbus et garrutus ? De utilit. cred., i, 2, P. L., t. xlii, col. 66. Et dicebant : Veritas et Veritas, et multum eam dicebant. Conf., l. I, c. vi, col. 102. — b) Les contradictions qu’ils croyaient montrer dans les Ecritures, par exemple entre les deux généalogies de Matthieu et de bue. Cf. aveux d’Augustin à son peuple. Serm., li, 6, P. L. t. xxxviii, col. 336. — c) L’espoir de trouver chez eux une explication scientifique de la nature et de ses phénomènes les plus mystérieux. L’esprit curieux d’Augustin s’était passionné pour les sciences naturelles, et les manichéens lui assuraient que pour Faustus, leur docteur, la nature n’avait plus de secrets. — d) L’origine du mal tourmentait son esprit, et, faute de solution, il admettait la lutte des deux principes. — e) Le matérialisme, latent dans un système qui expliquait tout par l’opposition de la lumière et des ténèbres, séduisait Augustin : son esprit ne pouvait se représenter une substance spirituelle. Conf., l. IV, c. xxiv ; l. V, c. xviii ; l. VII, c. iv. — f) D’autres causes, d’ordre moral, achevèrent de l’entraîner. D’une part, il se laissa prendre à l’austérité apparente et aux vertus affectées des initiés manichéens, qui, sous le nom d’élus ou de parfaits, faisaient parade de l’abstinence et de la chasteté les plus rigoureuses : plus tard, l’hypocrisie démasquée le convertira. D’un autre côté, quel puissant attrait, que l’irresponsabilité morale, résultat d’une doctrine qui niait la liberté et en attribuait les crimes à un principe étranger ! Adhuc enim mihi videbatur, non esse nos qui peccamus, sed nescio quam aliam in nobis peccare naturam ; et delectabat superrbiam meam, extra culpam esse. Conf., l. V, c. x, n. 18, col. 714.

Une fois gagné à la secte, Augustin s’y livra avec toute l’ardeur de son caractère : il lisait tous leurs livres, adoptait et détendait toutes leurs opinions ; il attaquait la foi catholique miserrima et furiosissima loquacitate, De dono persev., xx, 53, P. L., t. xlv, col. 1026, et son prosélytisme fougueux entraîna dans l’erreur son ami Alypius, son Mécène de Tagaste, Romanien, ami de son père, dont la fortune subvenait aux dépenses de ses études, Cont. acad., l. I, c. i, 3, P. L., t. xxxii, col. 907, et enfin cet ami, dont il raconte la conversion, le baptême et la mort. Conf., l. IV, c. iv, v, P. L., t. xxxii, col. 696.

2. Professorat à Carthage. — Cette période manichéenne coïncide pour Augustin avec le plein épanouissement de ses facultés littéraires. Il était encore étudiant à Carthage, quand il embrassa l’erreur. Ses cours terminés, il eût dû naturellement aborder le forum litigiosum : il préféra la carrière des lettres et revint à Tagaste enseigner « la grammaire » , dit Possidius. Le jeune professeur sut captiver ses élèves, et l’un d’entre eux, Alypius, à peine plus jeune que lui, ne voudra plus le quitter ; après l’avoir suivi dans l’erreur, il sera baptisé avec lui à Milan, et deviendra, plus tard, évêque de Tagaste, sa ville natale. Cependant, Monique pleurait son hérésie, amplius quam flent matres corporea funera. Conf., l. III, c. xi, n. 19, col. 691. Un saint évêque, sans doute celui de Tagaste, la consola par ces mots : Fieri non potest, ut filius istarum lacrimarum pereat. Ibid., l. III, c. xiii, col. 693. Elle l’avait d’abord écarté de son foyer, mais bientôt elle consentit à le recevoir dans sa maison et à sa table.

La mort d’un ami très cher rendit à Augustin le séjour de Tagaste odieux. Pour se distraire de sa douleur par la gloire, il va continuer à Carthage son enseignement de la rhétorique. Sur ce théâtre plus vaste, où l’ont suivi ses élèves, Alypius et les deux fils de Romanien, ses talents brillent de tout leur éclat ; son esprit achève de Se former par d’infatigables études de tous les arts libéraux : omnes libres artium, quas liberales vacant, … per meipsum legi et intellexi. quoscumque legere potui. Conf., l. IV, n. 30, col. 705. Ayant pris part à une grande joute poétique, il remporta le prix, et le proconsul Vindicianus déposa sur sa tête, en plein théâtre, la corona agonistica. C’est à ce moment qu’il composa son premier ouvrage, aujourd’hui perdu, sur l’esthétique, De pulchro et apto. Ibid., n. 27, col. 704.

3. Augustin desenchanté du manichéisme. — Au fond, même à l’époque de son premier enthousiasme, la doctrine de Manès laissait dans son esprit de l’inquiétude et des nuages : jamais il ne tut pleinement satisfait, Loin d’avoir été prêtre de la secte, comme plus tard on l’en accusera, Cont. litt. Petit., iii, 20, P. L., t. xliii, col. 357, il ne fut jamais initié ou élu, et resta au degré d’auditeur, le plus bas de la hiérarchie, dans une sorte de catéchuménat. Son esprit inquiet cherchait partout une réponse aux mystères de la nature : bien qu’il ait toujours détesté la magie, Cond., l. IV, 3, col. 694, de l’étude de l’astronomie il alla jusqu’aux rêveries de l’astrologie, heureux de rejeter ses fautes sur les astres. Tbid., i, 5, co. 695. Envain, le magistrat Vindicianius et le jeune Nébridiu essaient de l’arrachei études : il fallut l’hisl leui enfants nés le même

jour | » 1 1 1 - l’ébranler. Con/, 1. ll, c. vi, n. 10, col En réalité, le problème du mal le tourmentait toujourt et plus le manii lait à lui, moins il calmait

hautement nous -<>nt i ocore

Qrayant de

h philosophie manichéenne : ils détruisent tout, et n. peuvent rien bâtir : s Nobis feu iebant quod… ai* ., //…, obruunt enim et quoquo modo operiun , irca sunt "’/uns, … ut aves, non élections, sed inopia, , , i eorum dolos décidant. De util, cred., i, 2. P. L., t. xi. n. col. 60. b) Leur immoralité en opposition leur affectation de vertu ; il constata que, sous des dehoi s austères, la vie des élus était scandaleuse, et celle hypocrisie le révolta. De mor. manich., ii, 18-20. /’. /… t. xxxii, col. 1372-1378. c Leur infériorité dans la polémique avec les catholiques : aux textes scripturaires, ils n’opposaient que ce mut : o On a falsifié les Écritures, a Conf., I. V, 21, col. 716 ; De util, cred., 1, 7, P. L., t. xlii, col.t19.il ne savait lui-même que répondre aux questions de Nébridius, reste catholique : « Comment I tieu n’avait-il pu empêcher le mauvais principe de lui dérober des pan de la divinité ? » Cont. Fortunatum, disp. l, P.L., t. xlii, col. 111 : Epis t., î.xxix, 7 J. L., t. xxxiii, col. 272. d) Mais surtout, il ne trouvait point chez eux la science. I cette science, au sens moderne du mot, la connais de la nature et de ses lois, qu’on lui avait promise à ses questions sur les mouvements des astres et leurs causes nul manichéen ne savait répondre. « Attendez Faustus, lui disait-on ; il vous expliquera tout, t> Faustus de Milève, le célèbre évêque manichéen, vint enfin à Carthage ; Augustin le vit. le questionna : ses réponses lui révélèrent un rhéteur vulgaire, absolument étranger à toute culture scientifique. Conf., 1. V, 3-0, col. 707710. Le charme était rompu. Bien qu’il n’ait pas hrisé tout de suite extérieurement avec la secte, son esprit se détacha complètement de ses doctrines. L’illusion avait duré neuf ans.

4. La conversion par la philosophie.

Peu après cette révolution intellectuelle, en 383, Augustin, âgé de vingt-neuf ans., voulut chercher à Rome, avec une situation plus honorée, des disciples plus dignes de lui que les eversores de Carthage. Conf., 1. V. 14, col. 712. Sa mère ayant deviné son départ et voulant ne pas se séparer de lui, il recourt à un subterfuge et s’embarque durant la nuit. A peine arrive à Rome, il fut gravement malade, sans songer à demander le baptême. Guéri, il ouvrit une école d’éloquence ; nuis, dégoûté par les ruses des écoliers pour ne point paver, il se mit sur les rangs pour une chaire vacante a Milan, et fut agréé par le préfet de Rome Symmaque. Dans une visite qu’il lit à l’évêque Ambroise, la honte’du saint le charma et le décida à suivre sa prédication.

iie’ux ans de lutte’le séparaient encore de la victoire eh’l.i foi. L’esprit d’Augustin, de 383 à 386, passa par trois phases distinctes : d’abord, une période de philosophie académicienne et de scepticisme découragé. De cœur, il n’était plus avec la Becte manichéenne : il fréquentait encore ses adeptes, et, à Home, il logeait chez l’un d’eux : mais la philosophie qu’il lui préférait, ne lui offrait que des doutes : Itaque academicorum more, su ni existimantur, dubitans de omnibus atque inter omnia fluctuons, manie hœos quidem relinquendos de « … Conf., I. Y, 2.">, col. 718 ; cꝟ. 13, col. 714. Il restera donc catéchumène catholique, comme il l’était depuis son enfance, dm. ce aliquid certi eluceret, quo curauni dirigèrent. îbid., 25. Puis, une période d’enthousiasme néoplatonicien. A peine eut-il lii, à Milan, quelques oues de Platon et surtout de Plotin, que brilla pour lui l’espoir de trouver la vérité. Lui qui se voyait encore

impu r un I Irespirituel. Conf. I. VII. I,

col. 733, quand il médita ces profondes théories sur « la lumière immuable i de i ir 1<- mal,

qui est essentiellement privation, mr Dieu,

i être ""’<<//<//./ et infini, soui

cꝟ. 1, col. 7. 53. s ur le Verbe Ini-nfêmi. qu il croyait trou. r dans <’- h il se sentit eml

il une nouvi Ile passion, la passion de la philosophie.

, il rêvi il une vie tout » i la recto i

de la vérité, « ie commune de la

mémi passion, Conf., ). VI, 21. col. 731. vie p li t..ut souci vulgaire d’honneurs, de fortu plaisirs, avec le célibat pour règle. Mais c’est un i il est encore prisonnier de Bes passions. Ibid., ’. C’d. 729. Monique, qui a rejoint s, , n fils à Milan.’cide a accepter un projet d<- mariage, mais la fiai est trop jeune. Augustin’. :

uneautre, hélas’lui sua riode

il angoisses et de luttes. La lumière entre dans son esprit par la lecture des Écritures, Conf.. I. VII, 2 col. ~ti> ; elles lui révèlent les deu rites in connues des platoniciens : le Christ sauveur,

qui donne la victoire. Bientôt, il a la certitude que Jésus-Chri-t est la voie unique de la v. salut. Ibid., 18, col. 745 ; cꝟ. 1. IX. 15. La résistan vient plus que du cœur. Un entretien avec Simplicianus, le futur successeur d’Ambroisc, le r. cit de la version du célèbre rhéteur néoplatonicien Victorinus, ibid., 1. VIII. 1. 2, préparent le grand coup de la g qui le terrassa à trente-trois ans. au jardin de Milan (si ptembre 380). Conf., 1. VIII. 12. col. "

Quelques jours après, prolitant des vacances d’automne, Augustin, malade, renonçait à sa chain allait, avec Monique. Adéodal et ses amis, dans la villa de Verecundus, se consacrer à la vraie philosophie, qu’il ne séparait plus du christianisme.

II’PÉRIODE : DE LA CONVERSION D’AUGUSTIN.1

/ p/si 0PAJ 386-396. — Ces dix ans constituent la riode d’initiation d’Augustin à la dogmatique chrétienne : alors s’opéra dans son esprit la fusion de la philosophie platonicienne avec la doctrine révélée. La loi qui a présidé à l’évolution de ^a pensée a onue

dans ces derniers temps ; elle mérite d’êtn

i°Le solitaire de Cassiciacum (septembre 386-mai — 1. Le philosophe. — Le. rêve longtem] était réalisé. Augustin a dédit dans les /-. /// contra academicos cette vie d’un calme idéal, animée par la seule passion de la vérité. Chargé de l’administration de la villa, il -< plaint du temps perdu à donner des ordres aux serviteurs, mais sa santé réclamait cette distraction, lin même temps, il achevait l’éducation di jeunes amis, tantôt par des lectures littéraires en commun, tantôt par des entre tiens philosophiques, auxquels parfois il invitait Monique et dont les comptes rendus, recueillis par un secrétaire, ont fourni la subslxiio dialogues Contra academ. h beatn vita, Dr dine, etc. Licentius rappellera, plus tard. Epis t., xxi. /’. /… t. xxxii. col. lu.Vliis. ces délicieuse - I ma tinées philosophiques. A propos d’incidents vulgaires, Augustin soulève lesproblèmes les plus élevés, voir la ravissante du De ordine, 1. 1. n.6, P. I… t. xxxii, cot.981. c’est un de’ses principes que maximm ree, aun a partis quseruntur, iii, ’fficere soient. Cont. aead

1. 1. n. ti, ibid., col. 909. Il a su faire si Lien | passion de la philosophie’a ses disciples, qu’ils n’ont plus épie’dégoût pour le monde, et un souverain mépris d.’la vie des s, us. /*, ord., L II. c. XX. /’. /… I. ll. col. h’Iii. Les sujets préférés de leurs entretiens sont : la vérité, la certitude, Cont. academicos : le vrai bonheur dans la philosophie’. /)< nia beata ; l’ordre pivvidentiel du monde et le problème du mal. /’e n résumé, Dieu et l’âme, S. De immorlaUtate 2. Augustin est-il chrétien à Cassiciacinn ? — Jusqu’ici, nul n’en avait douté : les historiens, se fiant au récit des Confessions, avaient tous cru que la conversion d’Augustin datait de la scène du jardin et que sa retraite à Çassiciacum, réclamée par sa santé, avait aussi pour but de le préparer au baptême. Aujourd’hui, certains critiques découvrent entre les Dialogues philosophiques, composés dans cette solitude, et l’état d’àme décrit dans les Confessions, une opposition radicale : d’après Harnack, Augustin’s Confessionen, p. 15, l’auteur des Confessions aurait projeté sur le solitaire de 386 les sentiments de l’évêque en 400. D’autres, Lool’s, Realencyclopâdie, 3° édit., t. ii, p. 268, et surtout Gourdon, dans sa thèse présentée à la faculté de théologie protestante de Paris, Essai stir la conversion de saint Augustin, Caliors, 1900, p. 45-50, vont bien plus loin : le solitaire de la villa de Milan ne serait pas chrétien de cœur, mais un platonicien : la scène du jardin serait une conversion, non au christianisme, mais à la philosophie. D’après Gourdon, p. 83, la phase vraiment chrélienne ne commencerait qu’en 390.

Wôrter a, d’avance, fait justice de ces affirmations dans son élude, Die Geislesenlwickelung des hl. Augustinus bis zu seiner Taufe, Paderborn, 1892, p. 64. Le d’bat est tranché par les faits les plus certains : a) Augustin a été baptisé à Pâques 387, on l’avoue : qui croira que ce fut là pour lui une cérémonie sans portée el incomprise ? 6) Dans les Confessions, les faits matériels (et non pas seulement l’état d’âme) seraient falsifiés avec une rare impudence : la scène du jardin, l’exemple des solitaires, la lecture de saint Paul, la conversion de Victorinus, les ravissements d’Augustin à la lecture des Psaumes avec Monique, tout cela, inventé après coup ! c) Enfin, c’est en 388 qu’Augustin a composé des apologies comme le De moribus Ecclesise catholicse, etc., et il ne serait pas chrétien ! Consultons d’ailleurs les Dialogues eux-mêmes.

3. Histoire de sa formation chrétienne, d’après les écrits de Çassiciacum. — Sans doute, entre les Confessions et les Dialogues philosophiques, il y a toute la différence que réclament un genre et un but si différents. Les Dialogues sont une œuvre de pure philosophie, de jeunesse, non sans quelque prétention, comme l’avoue ingénument Augustin, Conf., Î.IX, c. iv, n. 7, P.L., t.xxxii, col. 466 : in lillcris jam quidem servientibus tibi, sed adhuc superbise scholam lanquam in pausatione an/ielanlibus. .. Comment do telsouvrages raconteraient-ils les victoires de la gràce ?Ce n’est qu’incidemment qu’ils révèlenl l’état d’esprit du solitaire. Cependant ils on disent / pour nous montrer le converti des Confessions.

a) Voici d’abord la grande loi qui préside à ses recherches philosophiques. Elle est révélée dès 386, par le premier ouvrage composé à Çassiciacum. Dans les concluions du 111 livre Contra academicos, c. xx, n. 53, /’. /.., t. xxxii, col. 657, sont exprimés : d’abord le but de ses recherches, unir la raison à l’autorité ; puis sa foi à l’autorité du Christ : niilii certuni est nusquani us a Christi auctorilate discedere, non enim . et enfin la loi de sa philosophie : il ne cherche chez les platoniciens que des explications en harmonie avec sa foi : apud platonicos me intérim quodsacris nos tris non répugne t, me reperturum confido. Cette confiance excessive avait ses dangers, nous le errons plus loin en exposant la doctrine néoplatonicienne il Augustin. Mais il est (’vident que dans ces dialogues ce n’est pas un platonicien qui parle, niais un chrétien, ou, plus exactement, l’un et l’autre. Pour Augustin, il n’y a pas deux vérités ; il n’j en a qu’une, qu’il a trouvée dans l’Evangile, dont il cherche la raison dans la philo "plu, ’. L’illusion de Gourdon et de Loofs a été ib - ti an porter dans l’esprit d’Augustin nos distinctions modernes. Mais, pour cela, ils ont dû, surtout Gourdon, refuser de lire les ti

DICT. I)L TIIÉOL. CATIIOL.

b) La foi d’Augustin se manifeste dans les Dialogues sous diverses tonnes : a. Un récit de sa conversion. Dans le livre II Cont. acad., c. ii, n. 5, P. L., t. xxxii, col. 921-922, il raconte la passion irrésistible qui l’entraînait vers la philosophie, quand la religion de son enlance l’a ressaisi ; respexi tantum, confiteor, quasi de ilinere in illam religionem… verum ipsa me ad se nescientem rapiebat. Troublé et hésitant il a pris l’apôtre Paul, il l’a lii, et comment ? Perlegi lotum intenlissime atque cautissime. Et il nous révèle l’argument qui l’a convaincu, c’est le tableau de la vie et des. conquêtes des apôtres, neque enim isti tanta poluissent, etc. fr.Une belle profession de foi à la Trinité et à l’Incarnation au livre II De ordine, c. v, n. 16, ibid., col. 1002 ; c. Un entretien caractéristique sur la divinité du Christ. Piien ne prouve mieux les rapports intimes qui unissaient chez Augustin et ses amis la sagesse philosophique et la foi chrétienne, que cette scène délicieuse, De ordine, 1. I, c. x, n. 29, P. L., t. xxxii, col. 991, dans laquelle, à propos d’une définition de V ordre providentiel, une discussion s’engage, non certes sur la foi au Christ que défendent ces jeunes gens chrétiens eux aussi, Bellam rem facis, inquit Licenlius. Negabimus ergo Dei Filiv.ni Deum esse ? mais sur la manière d’entendre sa filiation divine et c’est Augustin qui s’écrie : Cohibe te potius, inquam, non enim Filius improprie Deus dicitur, il est Dieu dans toute la rigueur du terme. Et aussitôt le jeune Trygetius troublé supplie qu’on efface du compte rendu la phrase malheureuse ! d. Aussi Monique est-elle admise à ces conversations philosophiques ; elle n’est point étrangère dans ces sacrosancta philosophise penetralia ; la philosophie que cherche Augustin n’est point celle que condamnent les Écritures, c’est celle que Monique aime, qu’elle aime plus que son fils même, et noverim quantum me diligas. De ordine, 1. I, c. xi, n. 32, col. 994.

c) Les transformations merveilleuses que la foi opère dans son âme apparaissent à leur tour dans les Dialogues, a. C’est la prière qu’il adresse chaque jour à Dieu, De ord., 1. I, c. viii, n. 25, col. 989, surrexi, reddilisque Deo quotidianis volts, et quelle prière ! Nous en avons un écho dans les Soliloques (écrits à Çassiciacum au débutde387) qui s’ouvrent parun admirable cri d’un cœur tout pénétré des paroles évangéliques : Deus qui facis ut pulsantibus aperiatus (Mat th., vii, 8). Deus qui nobis das panem vilse (Joa., vi, 35), Deus per quem sitimus, pntum, quo hauslo numquam siliamus (Joa., iv, 13)… Et que demande-t-il ? Auge in me fidem, auge spem ; auge charilatem… L. II, c. i, n. 3, P. L., t. XXXII, col. 871. Et ce serait là la prière d’un platonicien qui ne serait pas chrétien ! b. Le repentir d’Augustin éclate plus rarement ici que dans les Confessions, mais les accents n’en sont pas moins pénétrants : Satis sinl milti vaincra mca, quse ut sancntur, pene quotidianis flelibus Deum rogans… De ord., 1. I, n. 29, ibid., col. 991. El dans sa prière des Soliloques, i, n. 5, col. 872, il déplore ses égarements intellectuels : Rccipc, oro, fugilirum luuni, Domine… jamjam salis… inimicis tuis… servierim, satis fuerini fallaciaritni ludibrium. Accipe me ab istis fugientem famulum tuum… M. Boissier, La /in du paganisme, t. I, p. 376, constatait que « le pénitent l’avait définitivement emporté, quoique le philosophe vécût encore » , et M. Gourdon, op. cit., p. 19, ose nier qu’à cette époque le pénitent eût apparu ! c. La victoire morale couronne tout : victoire sur l’orgueil intellectuel surexcité auparavant par les lectures platoniciennes, Conf., I. VII, c. xx, n. 26, col. 746 ; maintenant, le grand obstacle à la sagesse, vehementissinie formidandus, cautissimeque vitandus, c’est l’or| superbum studium inanisrimo <jl<>< ite, De beata vita, i, n. 2, /’. /.., t. xxxii, col. 859 ; son ignorance l’épouvante. De uni., I. I, c. v. n. 13 ; sa nu ère murale lui fait horreur, indigniorem eue me qui tant citotaner. Ibid.

I. - 72 1. II. n. 29, col. 991. Victoire aussi nir li qui

i h |m ii t’apaisent. Il < pria enfin la grande décision de renoncei an mariage : la sa esse est l’unique Dancée qui lui plaise, pour elle il renonce a toute joie de la terre, /"" liberlate anima mets mihi imperavi.. mut iuxoreni. Soliloq., 1. I, c. x, n. 17, ibul., col. 878.

Ainsi le cœur d’Augustin, aussi bien que son esprit, était-il prêt pour le baptême.

2 n Le néophyte « le religieux (carême 387-391). — 1. Milan et Rome.

Vers le commencement (lu carême 387, Augustin se rendit à Milan : avec Adéodat el Alypius, il se rangea parmi les compétentes. Les I fessions, . IX, c. vi.nous révèlent les mortifications et la ferveur de cesjeunesgens. Au joui’de Pâques, ou du moins dans IItemps pascal, Augustin fut baptisé par Ambroise. La tradition du Te Deum chanté en ce jour alternativement par l’évêque et le néophyte ne repose sur aucun fondement (l’auteur serait plutôt l’évoque du ve siècle, Nicétas de Remesiana, cf. dorn Morin, Revue bénéd., 1891, p. 49-77). Mais cette légende traduit exactement la joie de l’Église recevant pour fils celui qui allait être son plus illustre docteur. De ce temps date la résolution prise, de concert avec Alypius et Évodius, de se retirer en Afrique dans une solitude. Il resta sans doute à Milan jusque vers l’automne, continuant ses ouvrages sur l’immortalité 1 de l’âme et la musique. A l’automne de 387, il était sur le point de s’embarquer à Ostie quand Monique quitta la terre. Aucune littérature n’a des pages d’un sentiment plus exquis que le récit de cette mort bénie et de la douleur d’Augustin. Conf., 1. IX. Augustin resta à Rome plusieurs mois, occupé surtout à la réfutation du manichéisme. Il s’embarqua pour l’Afrique, après la mort du tyran Maxime (août 388) et, après un court séjour à Carthage (guérison d’Innocentius, De civil., 1. XXII, c. vin), il se rendit dans sa ville natale.

2. La fondation du monastère de Tagaste.

A peine arrive. Augustin voulut réaliser son projet de vie parfaite. Il vendit tous ses biens, en donna le prix aux pauvres. Epist., cx.wi, n. 7, P. L., t. xxxiii, col. 180 ; ci. vii, n. 39, ibid., col. 692. Puis avec ses amis, il se retira dans sa propriété, déjà aliénée, pour y vivre en commun dans la pauvreté, dans la prière et l’étude des saintes Lettres. Epist., xvii, n.5. Le Liber LXXXlll quxslionum est le fruit des entretiens de cette solitude. Il y composa aussi le De Gcnesi contra manicli., De >nagistro, De vera religione.

3° Le prêtre d’Ilippone (391-396). — Augustin ne songeait point au sacerdoce : il fuyait même, par frayeur de l’épiscopat, les villes où une élection était nécessaire. Un jour, qu’appelé à llippone par un ami pour le salut de son âme, il priait dans l’église, le peuple l’acclama soudain, demandant à l’évêque Valère de l’élever au sacerdoce : malgré ses larmes.il dut céder et fut ordonné (commencement de 391, non 390). Cf. Servi., CCCLV, n. 1 ; Epist., cxxvi, n. 7.

Le nouveau prêtre ne vit dans le sacerdoce qu’un motif de plus de reprendre la vie religieuse de Tagaste. Valère le seconda et lui accorda une propriété’intra ecclesiam, dans les dépendances de l’église. C’est le second monastère qu’il fondait.

Voici les principaux faits de son ministère sacerdotal de cinq ans : 1. La prédication lui est confiée, malgré la coutume (déplorable, dit saint Jérôme, Epist., i.u. P. /.., t. xxii, col. 531) qui en Afrique réservait ce ministère à l’évêque. Valère, loin d’être jaloni des talents de son prêtre, lit exception en sa faveur, 1 1 bientôt, malgré les murmures de certains évéques, l’exemple fut imité. I.e //, Uenesi et litt. liber imperf. et le De serm. Domini in monte sont le résumé de celle prédication. 3. Il combattit les hérésies, surtout les manichéens, et le succès fut prodigieux. Ainsi, un de leurs

grands docteurs, Fortunat. provoqu une ron ! i. née publique, fut si humilié de sa <)< : s’enfuit d’Hippone, Cont. Forlunalum période datent le ! >’utilitaie crecL »

abus (391

l’achèvement du De libero arbilrio.’'>. Il participa le 8 octobre 393 au /<

lins, Vita, c. vii, qui se tinta liippom présidence d’Auréle, un des plus. Carthage. A la demande des ééiji. fin dut y

prononcer le discours qui, complété, est devenu l< lui, : et symbole, P. /.., t. xl. col. 181-19-J i. Il exl l’abus des banquets dans les chapelles des mari Enhardi par la confiance que lui témoignait Auri il l’exhorta à l’abolir dans s*on diocèse. Epist., xxii, /’. L., t. xxxiii. col. 90. Au concile d llippon llefele, Bist.’les conciles, tr.id. franc., t. ii, p connaît son inlluence dans le canon j’.t ~ur ce sujet. Enfin a llippone même le scandale lui aboli en 393, non -ans de grandes luttes racontées dans Epist., xxix, P. L., t. xxxiii, col. 114.

iu<= périodb : l’épiscopai (396-430). — Valère. r par l’âge et voulant assurer à llippone un tel pasteur, obtint du primat d’Afrique, Aurèïe, l’autorisation de s’adjoindre Augustin comme coadjuteur..Mais celui-ci ne consentit à être sacré’que lorsqu’on lui eut pi que le canon 8e de Nicée souffrait..ns. l’os sidius, Vita, c. vin. Il fut sacré par Mégale, évéquede Calame et primat de Xumidie. On ne peut déterminer sûrement si l’année de son sacre fut 395 ou 396. ! Rauscher et Rotlmanner, Bisior. Jarltrbuch, 1898, p. 891, nous inclinons pour 3%. Augustin avait alors quarante-deux ans et devait rester le pasteur d’Hippone pendant trente-quatre ans. La joie de II _ pri mée dans la belle lettre de Paulin de Noie à Romanien. P. L., t. xxxiii, col. ! '>.

L’évêque religieux et pasteur.

1. Augustin quitta

sa fondation monastique pour la résidence épiscopale : mais son palais devint un monastère où il établit la vie commune avec ses clercs qui

la pauvreté et la règle religieuse. <’n s’est d. l’évêque d’Ilippone avait fondé un ordre de m de clercs réguliers, ou deux ordres distincts. 1 sans doute peu à ces distinctions. Mais c’est bien un engagement formel à la pauvreté qu’il exigeait de ses clercs. Rien de plus curieux que les confident s de l’évêque à son peuple sur ce sujet dan : ons

CCCLV, n. 6 ; ccci.vi. n. 14, P. L., t. xxxix, i I. I578158I : il célèbre celle vie de dépouillement de puis, à la suite d’une infraction de l’un d’eux, i conte qu’il leur a donné à tous du temps pourrefli et opter de nouveau ; ils ont voulu vivre dans la vreté, et désormais l’infidélité les privera de la cl. : lure. La maison épiscopale d’Ilippone devint une pépinière de fondateurs qui bientôt couvrirent l’Afrique de monastères, et d’évêques pour les si< g s d< s wlh s sines. Possidius, Vita, c. xxii. énumeredix ai ciples du saint promus à l’épiscopat. Ainsi Auf, méritait le titre de patriarche de la vie religii rénovateur de la vie cléricale en Afrique. Il d’ailleurs les autres par son exemple. Il faut lire le tableau de ses vertus par Possidius, loc. cit. kii pauvreté et simplicité en tout, austériti rilé qui faisait vendre les vas

les captifs. Il lit (’lever un xénodochium et cinq ! tiques, entre autres celle où furent d du premier diacre saint Etienne.

2. Mais il fut surtout le pasteur d seur de la vérité : son action doctrinale, dont ; fluence devait durer autant qu. fut

multiple : la prédication fréquente, souvent cinq j consécutifs, et avec un accent de chante qui r cœurs ; sa correspondance qui portait d entier ses réponses sur les problèmes du temps ; la direction imprimée aux divers conciles d’Afrique auxquels il assista, par exemple à Carthage en 398, 401, {07, 419. à Miléve en 416 et 418 ; enfin ses luttes infatigables contre toutes les erreurs. Raconter ces luttes serait infini : donnons seulement les indications chronologiques qui aideront à comprendre soit ses écrits, soit des changements dans sa conduite.

Lutte contre les manichéens.

Le zèle que, dès son

baptême, Augustin avait déployé pour ramener ses anciens coreligionnaires, sans perdre de son ardeur, revêtit une forme plus paternelle ; « Que ceux-là se déchaînent contre vous, qui ne savent au prix de quelle peine on conquiert la vérité… Pour moi je dois avoir pour vous la même patience que m’ont témoignée mes frères, lorsque j’errais, aveugle et plein de rage, dans vos doctrines. » Cont. epist. Funâani. (en 397), c. iii, P. L., t. xlii, col. 174. Sans entrer dans le détail des œuvres, signalons la grande victoire remportée en 404, sur Félix, élu manichéen et docteur des plus renommés. Comme il répandait ses erreurs dans Hippone, Augustin l’invita à une conférence publique dont l’issue eut un immense retentissement : Félix s’avoua vaincu, embrassa la foi, et souscrivit avec Augustin les actes de la conférence. Cf. P. L., t. xlii, col. 519. Dans ses écrits, Augustin réfuta successivement Manès (397), le fameux Faustus (400), Secundinus (405) ; puis vers 415 les priscillianistes fatalistes et astrologues qui lui furent dénoncés par Paul Orose, et enfin un ouvrage marcionite vers 420.

Lutte contre le donatisme.

Le schisme durait

depuis près d’un siècle. C’est en 312 que les évéques de Numidie avaient déposé illégitimement Cécilien, évêque de Carthage (comme ayant été consacré par un traditor), et nommé un évêque intrus, Majorin, à qui succéda Donat le Grand. Quoique condamné par le pape et par les empereurs, le schisme s’était propagé au point qu’en 330 un synode du parti comptait 270 évoques. Il avait fondu en les ressuscitant deux vieilles erreurs, celle des rebaptisants et celle des novatiens. Comme les premiers, il faisait dépendre la validité des sacrements de la foi et même de la pureté morale du ministre ; comme les seconds, il excluait de l’Église les pécheurs. De plus, il est difficile de n’y pas voir un courant de revendications antisociales que les empereurs durent combattre par des lois rigoureuses. La secte étrange des milites Christi, que les catholiques appelaient des circumcellUmes (rôdeurs, brigands), montenses, campitse, ressemblaient, par leur fanatisme destructeur, aux sectes révolutionnaires du moyen âge. Peut-être même, d’après Thummel, Dôllinger et Harnack, y avait-il un mouvement national d’opposition à la domination romaine. D 373 à 379, les empereurs Vab>ntinien I er et Graiien renouvelèrent les anciens édits pour interdire ce culte mattque et confisquer leurs églises. Les donatistes en Numidie étaient assez, puissants pour paralyser fis lois. Mais un ferment de dissolution était au dedans, et une multitude de sectes différentes avail morcelé le parti. Au moment où Augustin arrivait à Hippone, une re impitoyable venait d’éclater entre deux factions : le M juin 393 un synode de cent évéques donatistes à Cabarsussi condamnail Primien, successeur de Parménien, et lui substituait Maximien ; niais Primien réunil au lia trois cent dis évéques, ses partisans, qui excommunièrent Maximien et, avec le secours du pou oir public, il enleva leurs églises à ses adversaires. Contre les catholiques, tous les partis s’unissaient, et à Hippone où ils dominaient, leur haine allait jusqu’à interdire de faire cuire du pain pour les catholiques. IJonh, dans Realencyclopâdie, t. IV, p. 7%.

I. histoire des luttes d’Augustin contre les donat

il histoire du changement de ses opinions sur i -loi des rigueurs contre les bén tiques : et ce chan gement est celui de l’Église d’Afrique dont il était l’âme dans ses conciles.

1. Période de douceur et de discussion pacifique. — C’est par des conférences et une controverse amicale que l’évêque d’Hippone aurait voulu rétablir l’unité. Dès 393, au synode d’Hippone, auquel il assista comme simple prêtre, les Pères adoucirent la loi qui ordonnait de ne recevoir les clercs donatistes qu’au rang des laïques : on excepte ceux qui n’ont pas rebaptisé, ou qui ramènent leur paroisse au sein de l’Église. Hefele, Hist. des conciles, trad. Leclercq, t. ii, p. 89 ; Mansi, t. iii, col. 921. C’estle moment où Augustin publia son Psalmus co>ilra partem Donati. En 397, le concile de Carthage renouvelle les mesures de 393. Aux avances des catholiques et aux écrits d’Augustin, les donatistes répondent par le silence. Ils ont peur, ils n’osent même signer leurs lettres et opuscules, ils les dérobent aux regards, et refusent tout colloque. Voir ces reproches dans Contra litt. Petiliani, 1. I, c. xix, n. 21, P. L., t. xliii, col. 255. Il n’a pu se procurer la lettre de Pélilien qu’après un an de recherches. Il y eut pourtant deux controverses : en 377 ou 378 une conférence avecFortunius, évêque donatiste de Tubursicum, Epist., xliv, P. L., t. xxxiii, col. 173-180 ; puis en 398 une controverse épistolaire ; à la demande du donatiste Honorât. E/iist., xux, col. 189-191. Il en proposa une troisième (399) à Crispinus, évêque de Calama, mais sans succès. Epist., LI, col. 191-191. En 398-400, dans l’ouvrage perdu Contra partem Donali, il plaidait pour la tolérance et la douceur. Vers iOO, il écrit ses grands traités contre Parménien, Œbaptismo, 1. VII, et en 400-1-02, Contra lilleras Petiliani, etc.

Les conciles d’Afrique, sous l’inspiration d’Augustin, continuent à montrer un grand esprit de conciliation. Le 16 juin 401, le V* concile de Carthage demande au pape Anastase d’autoriser les enfants donatistes à la cléricature. Le 13 septembre 401, le VF’permet de maintenir dans leur ordre les clercs convertis du donatisme, et surtout il décrète d’envoyer des ambassadeurs aux donatistes pour les inviter à rentrer dans l’Église. Hefele, Hist. desconcil., t. ii, p. 126 ;.Mansi, t. iii, col. 771-772 (ce sont les canons 66-69 du Codex Ecclesiœafricanse). Le 25 août 403, le VIF synode de Carthage décide que, par l’intermédiaire des magistrats civils, on invitera les donatistes à envoyer des députés à un colloque. Hefele, /oc. cit., p. 154 ; Mansi, t. iii, col. 787 ; S. Augustin, Cvnl. Crescon., I. III, c. xi.v, P. L.. t. xi.n, col. 523.

Les donatistes répondirent d’abord par des refus injurieux (à Hippone, Proculeianus déclina tout colloque au nom du parti, Epist., lxxxv ; ii, n. 7, P. L., t. xxxiii, col. 306 ; lxxvi, ibid., col. 263-266, appel aux laïques donatistes ; à Calama, Crispinus insulta les catholiques, Cont. Crescon., loc. cit., n. 50, col. 523), puis les violences redoublèrent : Possidius, évêque de Calama cl.uni du saint, n’échappa que par la fuite, Cont. Crescon., I. 111, c. xlvi ; l’évêque île Bagaia fut laissé couvert d’horribles blessures, ibid., c. xi. ni ; on essaya plusieurs fuis d’attenter à la vie de l’évêque d’Hippone. Possidius, Vita, c. xii. Ces atrocitestamentrent un changement dans les dispositions des Pères d’Afrique.

2. Période de répression rigoureuse.

Saint Augustin a indiqué les deux motifs pour lesquels il approuvai, ! rigueur des lois qui lui déplaisait autrefois : Notnlinn expertus eram vel quantum malt eorum auderet impuni tas, velquantum eis in melius mutandis conferre possit diligentia disciplina. La vue des conversions

nombreuses l’encouragea doue, niais ce fut la fureur des eirconcellions qui l’avait d’abord décide.

En.juin iOi, le IX’concile de Carthage députe aux empereurs Arcadius et Honorius, deux évéques, dont l’un est Evodius. ami d’Augustin, pour exposer le refus du colloque, les atrocités des donatistes, et demander l’application des lois théodosiennes. H< fêle, op. cit., t. ii, p. 155 ; Mansi, t. m. col. 794, I 159. Miis Augustin nous explique le gens de la pétition : on suppliait l’empereur il appliquer 1 amende de dis livres il or, là seulemi ni où les catholiques auraient souffert des violences des I I i > t J < I.XXXVin, ii. 7. /’. /.., t. xxxiii, col. 306 ; , i i wv.. ad Bonif., n. 25, col. 804. l □ f< mer 1 « » -~. Honorius, avant l’arrivée des députés, informé par ses fonctionnaires des atrocités commises, publie nne série il édits, ordonnant d’enlever li m aux donatistes.

Ceux-ci résistent et les fureurs recommencèrent. Le 23 août KG, le X* concile iKCarthage remercie lus empereurs, mais presse uV nouveau les donatistes d’envoyer à un colloque des députés en nombre égal, avec pleins pouvoirs, iioera legalio. En 106, Augustin dut écrire, an nom de tout le clergé d’IIippone, une lettre de protestationà l’évéque donatiste Januarius, pour se plaindre dis cruautés des circoncellions (tableau à lire pour ji impartialement la conduite des catholiques). Epis t., i.xxxvin, P. L., t. x.xxiii, col. 302 ; cf. Epist., lxxxix, à Festus, pour demander l’appui des lois, ibid., col. 309. De 107 à 410 il y eut dis alternatives de rigueur et d’indulgence de la part du pouvoir civil. Il est certain qu’un sérieux mouvement de conversions se manifesta et inila les obstinés. Le 13 juin W7, le XIe concile de Carthage régularisa la situation des églises converties : les évéques qui ont ramené’leurs paroisses avant les édits impériaux peuvent les garder, les autres églises sont réunies aux diocèses catholiques. Diverses lettres d’Augustin justilient les lois rigoureuses, Epist., xciii, cul Vincent. (408), ibid., col. 521-547 (traite la question à fond) ; Epist., xcvii, à Olympus ; Epist., cv, donatistis, il.’til., col. 396-iOi ; cf. la correspondance avec Nectaire, païen, sur un sujet analogue, Epist., xc, xci, ciii, civ.

II faut remarquer la restriction importante de saint Augustin : il ne veut point qu’on punisse jamais de mort pour hérésie. E/iist. C. Dunato proconsuli Africse, col. 366-367, vos rogamus ne occidatis. Ct. Cont. Crescon. , 1. III, c. lv, n. 55, P. L., t. XLHI, col. 526. Sans cesse il rappelle l’invitation à un colloque, tant il compte sur le succès.

3. La conférence de 411.

Un édit d’Honorius, du 14 octobre 410, ordonnant une conférence entre les évéques catholiques et donatistes, mit fin aux refus de ces derniers. Dans une lettre collective, rédigée par Augustin. Epist., cxxviii, P. L., t. xxxiii. col. 487-19U. les évéques catholiques promirent de céder leurs sièges s’ils étaient convaincus d’erreur, et de conserver aux donatistes leurs évèchés si ceux-ci reconnaissaient leur égarement. La réunion eut lieu à Carthage, les 1, 3, 8 juin 111, cent ans après l’origine du schisme ; I séances se tenaient dans le secretarium des thermes, sous la présidence du commissaire impérial Marcellinus. Étaient présents 28(5 évéques catholiques et 279 évéques donatistes : au nom des donatistes parlaient Pétilien de Constantine, Primien de Carthage et Émérite de Cësarée ; les catholiques avaient pour orateurs Aurelius et surtout saint Augustin. Les deux premiers jours se consumèrent en misérables chicanes soulevées par les donatistes. Le troisième jour, Augustin parvint à entrer dans le cœur du débat. Sur la question historique, l’innocence de Cécilien et de son consécrateur Félix fut établie par des documents authentiques. Sur la controverse dogmatique, Augustin prouva, par les textes scripturaires, la thèse catholique, que l’Église, tant qu’elle est sur la terie, peut tolérer dans son sein des pécheurs pour les ramener, s.ms perdre sa Sainteti. Le lui M.nvelliiius, au nom de 1 empereur, attribua aux catholiques victoire sur tous les points. Augustin publia un abrégé des actes a l’usage des fidèles, Breviculus collationis cum donatistis, I’. L., t. xi.m, col. 613-650, avec un appel aux donatistes, et les conversions lurent nombreuses. Ainsi la visite d’Augustin à Constantine (Cirtha) amena la conversion de la ville. Epist., CXL1V, 1’. L., t. xxxiii, col. 590-592.

I n un i. mn I es furent reprises eontp donatistes. lue loi de ill alla même jusqu’à punir de moi t leurs conventicutes. Augustin, en plusieurs circonsl immanda plus de douceur. Epist., cxxmv il :  ! ’, au proconsul Apringius. haussa lettre CLXXW au comte Boniface (417), col. 792-815, il exprime complète sur la répression. Voir.Iules Martin, i -tin. 1904, p. 373-388, excellente étude sur la t.jlérance dans les ouvrages du saint docteur.

l.e donatisme décrut peu à peu, mais ne disparut complètement qu’après l’invasion des Vandales. Kncore en 119. Augustin, se trouvant à (. ujourd’hui Cherchell), eut une conférence publique avec Ém< l’un des orateurs de Carthage. Sermo a ml. plebem Enierilo pressente habitas, P. L., t. xliii, col. 689-698 ; De gestis cum Emerito Cxsareenti i tistiuuiii episcopo, ibid., col. 698-706. Kn 420. à la prière de Dulcitius, tribun impérial, il réfute un opuscule de l’évéque donatiste Gaudentius. Cf. Epist., cciv. Dulcitio, P. L., t. xxxiii, col. 939 ; Contra Gaudenlium libri il un. Mais à cette époque le pélagianisme réclamai activité-.

Lutte contre le pélagianisme.

1° phase : De l’origine à la condamnation par Innocent Ier (417).

C’est vers it)0 que vin ! en cette gan. moine, mais non pas pn h.. surnommé leBi en réalité d’origine irlandaise ou par Rulin le Syrien, disciple de Théodore deMopsm il attaqua le dogme de la grâce, et s’indigna un jour en entendant un évéque citer le da i/uod jubés et jubé ijuod vis d’Augustin. Cf. Dniono persev., c. xx. n. 53, /’. L., t. XLV, col. 1026. Célestius, ancien avocat devenu moine, se lit le propagateur de cette doctrine. Apri s U0, les deux hérésiarques, fuyant Rome, prise par Alaric, arrivèrent en Afrique. Pelage y séjourna peu, il se rendit auprès de Jean de Jérusalem. Augustin nous apprend. De gestis Pelagii, n. 46, P. L., t.XLiv, col. 346, qu’on lui en avait parlé avec éloge. Il n’était pas à Hipponcquand il y passa ; il le vit à peine à Carthage, au mooù la conférence avec les donatistes l’absorbait il !  ; et, comme Pelage lui écrivit une lettre respectu Augustin lui adressa une réponse amicale dont I I siarque se prévaudra plus tard à Diospolis. E CXLVi, P. L., t. xxxtll. col..>’.Hi. sans vouloir remarqu er la leçon qu’elle contenait, d’après le De gestis Pelagii, n. ôt. col. 347.

Mais dès III. Célestius fut démasqué’à Carthage et le concile réuni en cette ville (III ou, d’après QuesneL. M2) condamna six propositions dénoncées par le i ! Paulin de Milan. Cf. M. Mercator, Comnionitoriutn super nomine Cœlestii, P. L., t. xlviii, col. 69, lli ; Mansi, t. iv, col. 290 ; Hefele, t. il, p. Iô8 ; S. àugu De grat. et pecc. orig., I. II, c. n-iv, P. L., t. xuv, col. : $SG- : iS7. Célestius. ayant refusé de se rétracter, fut excommunié ; il en appela à Home. mais, au lieu d rendre, il se retira à Ephèse, où il fut assez habile pour obtenir l’ordination sacerdotale.

Augustin n’avait pas assisté au concile de Carthage (Hippone appartenait à la province de Numid à la prière des fidèles et surtout de Marcellinus. il réfuta les erreurs de Célestius : en 112 dans li catorum mentis et reniissione, De spiritu et lit : en il."j dans le De perfectione justiliæ. Le nom de Pelage n’y paraît pas. Augustin nous apprend. De gestis l’, L. C. XXII-XXUl. /’. /… t. XI IV, Ce ! ju’il voulait le ménager. Mais, en 115. il réfuta vi§ nient, sans nommer encore Pelage, un de ses livres sur la nature, dans son Dr natura et gratin. In n temps, il envoie.ï.brome, Paul Orose, son ami, i arrêter avec lui le progrès de l’erreur a Jérusalem. Pelage avait dans I évéque ban un habile pi En juin 115, la question fut débattue dans un syl diocésain. Jean dirigea les d. bats de manière à i triompher Pelage. Six mois après (décembre 415), un concile de quatorze évêques se réunit à Diospolis (Lydda) pour juger Pelage, officiellement dénoncé par deux évoques des Gaules, Héros d’Arles et Lazare d’Aix. Mais par l’influence de Jean de Jérusalem, et en l’absence des accusateurs, le synode se contenta trop facilement des dénégations hypocrites ou des explications ambiguës de Pelage, et l’admit à la communion catholique. Doctrinalement, rien n’était compromis, mais l’effet fut déplorable, et saint Jérôme appelait ce concile miserabilis synodus. Epist., cxliii, P. L., t. xxii, col. 1181.

Aussi en 416, dès que le synode de Cartilage (63 évêques) eut appris de la bouche d’Héros et de Lazare les événements de Diospolis, il renouvela la sentence de 411, et envoya au pape Innocent une lettre synodale très détaillée. Cf. S. Augustin, Epist., clxxv, P. L., t. xxxiii, col. 758, Mansi.t. iv, col. 321. La même année, Augustin avec 60 évêques assistait, à Milève, au synode de Numidie qui prit les mêmes décisions. Voir la lettre synodale à Innocent, Epist., clxxvi, col. 762 ; Mansi, t. iv, col. 334 ; de plus, une autre lettre particulière d’Augustin, d’Aurèle et de trois autres évêques informait le pape du bruit répandu en Afrique que Rome favorisait la doctrine pélagienne, et demandait une condamnation. Epist., clxxvii, col. 754-772 ; Mansi, t. iv, col. 337.

Le 27 janvier 417, Innocent Ier examina la question dans un synode romain : trois réponses aux lettres d’Afrique louèrent les évêques en confirmant l’excommunication de Pelage et de Célestius, jusqu’à rétractation de leurs erreurs. Jaffé, n. 321-323 ; Mansi, t. iii, col. 1071-1081 ; S. Augustin, Epist., clxxxi-clxxxiii, P. L., t. xxxiii, col. 779-787. Cependant, pour arrêter les mauvais effets du synode de Diospolis, Augustin écrivait au prêtre Hilaire, Epist., clxxviii, col. 772, à Jean de Jérusalem, pour lui demander les Actes du concile, sur lesquels il composa son De gestis Pelagii in synodo diospolitano (au début de 417).

2e phase : Intrigues sous Zozime et seconde condamnation. — Pelage avait adressé à Innocent Ier un Libellus fidei qui ne lut reçu que par Zozime, son successeur (mars 417). S. Augustin, De grat. Christi, l. I, n. 32, 35, 36 ; l. II, n. 19, 24, P. L., t. xliv, col. 1715-1716. Ce son côté, Célestius, chassé d’Éphèse, s’était rendu à Constantinople, où il fut condamné encore par l’évêque Atticus. S’étant réfugié à Rome, il présenta lui aussi à Zozime un Libellus fidei ambigu. Fragments dans P. L., t. xli, col. 1718. Tout contribua à tromper Zozime : protestations mensongères de Célestius, caractère suspect des accusateurs Héros et Lazare, enfin une apologie de Pelage par Praïle, successeur de Jean de Jérusalem. Le pape accepta donc l’appel, interrogea, dans un synode romain, Célestius qui n’hésita pas à condamner tout ce que condamnait Innocent Ier. Deux lettres de Zozime aux évêques africains (la seconde est de septembre 417) reprochent aux Pères d’Afrique trop de précipitation, approuvent les déclarations de Célestius et de Pélage, et demandent qu’on envoie à Rome ses accusateurs. P. L., t. xlv. col. 1720-1721.

Aussitôt les évêques d’Afrique réunis en concile à Cartilage (fin de 417 ou début de 418) écrivent au pape pour l’avertir des fourberies pélagiennes, et le supplient de maintenir la décision d’Innocent. Mansi. t. iv, col. 376, 378 ; S. Augustin, De pecc. orig., c. vi, vii, n. 7, 8, P. L., t. xliv, col. 588 ; Cont. duas epist. Pel., l. II, c. iii, ibid., col. 573-575 ; Libellus Paulini diaconi, envoyé au par l’accusateur de Pélage, P. L., t. xlv, col. 1724-1725. Dans une troisième lettre (21 mars 418), Zozime répond aux évêques d’Afrique qu’il veut traiter l’affaire de qu’il a laissé toutes choses en l’état. P. L., t. xlv, col. 1725-1726 ; Jaffé, n. 342. Cette lettre reçue, le 1er mai 418, le synode général de Carthage, composé de plus de 224 évêques (d’après Photius, P. L., t. xlv, col. 1730, rédigea huit (ou neuf) canons contre la doctrine pélagienne : ils ont été insérés dans le Codex can. Eccl. africanæ, n. 110-127, Mansi, t. iii, col. 810-823, cf. Denzinger, Enchiridion, n. 65-72, et ont été faussement attribués au IIe concile de Milève en 416. Hefele, Conciliengeschichte, 2e édit., t. ii, p. 113 ; trad. franc., t. ii, p. 184.

Cependant à Rome, Zozime avait reconnu la fourberie de Célestius : celui-ci, cité à comparaître de nouveau au synode romain pour un jugement définitif, s’enfuit de Rome, et le pape prononça la condamnation des deux hérésiarques. Jaffé, ann. 418. Bientôt après (été de 418), le pape exposa la doctrine catholique dans une lettre circulaire (tractoria) qui reçut les souscriptions des évêques du monde entier. Cf. Hergenrother, Hist. de l’Église, trad. franc., t. ii, p. 164 ; Jaffé, n. 343. Ce document est perdu, mais par les fragments conservés dans S. Augustin, Epist., cxc, n. 23, S. Prosper, Lib. cont. collat., n. 15, 57, cf. P. L., t. xlv, col. 1730-1731, nous savons que le pontife sanctionnait les décrets des conciles d’Afrique, condamnait Célestius et Pelage, définissait en particulier le dogme du péché originel et la nécessité de la grâce pour tout bien, omnia enim bona ad auctorem suum referenda sunt, unde nascuntur. S. Prosper, loc. cit., n. 15.

Pendant cette période d’hésitations du pape, le rôle d’Augustin s’était trouvé très délicat. C’est lui qui rédigea la lettre des évêques africains à Zozime, et inspira les huit canons de Carthage. D’autre part, comme les pélagiens se vantaient d’abord d’être soutenus à Rome par le pape et les prêtres de son entourage (surtout par Sixte, plus tard le pape saint Sixte III), et, après la condamnation, accusaient Rome de s’être donné un démenti, l’évêque d’Hippone éclaira Sixte par des lettres aussi habiles que pressantes. Epist., cxci, P. L., t. xxxiii, col. 867, 874-891. Il prit ensuite la défense de Zozime. Séparant la question dogmatique de la question de personne, il démontra que le pape n’avait jamais approuvé la doctrine pélagienne, mais seulement avait accepté provisoirement les protestations de Célestius promettant se omnia damnaturum quæ sedes apostolica damnaret. De pecc. orig., c. vii, n. 8, P. L., t. xliv, col. 389. Le rôle prépondérant d’Augustin dans la condamnation des pélagiens est mis en relief par une lettre de saint Jérôme, S. Augustin, Epist., ccii, P. L., t. xxxiii, col. 928, et par la mission que lui confient les empereurs Honorius et Théodose d’obtenir la souscription des évêques à celle condamnation. Epist., cci, ibid., col. 927.

3e phase : Après la condamnation par Zozime. — La Tractoria de Zozime, souscrite par les évêques et confirmée par les lois des empereurs (cf. décret de Constance, père de Valentinien, en 421, P. L., t. xlv, col. 1750), marque le déclin du pélagianisme. Mais longtemps encore il essaya de résister. Trois faits sont plus saillants dans cette nouvelle phase des luttes de saint Augustin : L’entrée en lice de Julien, la rétractation de Léporius, la naissance du semipélagianisme.

1. Julien, fils de l’évêque Memorius et de l’illustre chrétienne Juliana, ancien ami d’Augustin, jusque-là très estimé pour sa science et ses immenses aumônes, promu par Innocent Ier à l’évêché d’Éclane en Apulie, devient tout à coup le chef du parti pélagien. Esprit vif et pénétrant autant qu’opiniâtre dialecticien vraiment redoutable, il supplée Pélage et Célestius qui disparaissent à peu près de la scène. Dès 418 il entraîne 17 évêques d’Italie à refuser avec lui de signer la Tractoria, et ils adressent au pape leur protestation, avec appel au concile plénier. P. L., t. xlv, col. 1732-1736. Ils furent tous déposés canoniquement et bannis par l’empereur. Julien, exilé d’Italie en 421, continua d’écrire pamphlet sur pamphlet contre Augustin, qu’il appelle injurieusement manichéen et chef des traduciens. Cf. Opus imperf. cont. Julian, l. 1. n. 1, 2, 6, 9, 27, 32, 66, l. III. n. 10, 98, 165, etc. Sa doctrine nous est connue par les citations étendues que rapporta saint Augustin, par Marius Ifei cator, Liber nibnotalioi rba Juliani, /’. !..

i. xi vin. col. 109-174 ; cl. t. xxv, col. 1731-1739. s. mit Augustin publia contre lui. vers M 9, le /-. // cupiscentia, défense sommaire du livn l que Julien avail ittaquédana un ouvrage en quatre li vers 120, Contra dvas epist. Pelag. (. IV, répon deux manifestes, l’un de Julien, l’autre des 18 évoques

contre la sentence de Zozi vers 121, Contra Jul.

g. i. VI, réplique plus détaillée au grand ouvi de Julien. Celui-ci ayant répliqué au /.. // de nuptiis, par un écrit en huit livres adressé à Florus, autre évéque pélagien, l’évéque d’Hippone, en 129, semîtà le réfuter

point par point, mais surpris par la mort, il ne pul

achever « pic les six premiers livres. Julien s’obstina dans son hérésie : il essaya vainement avec Célestius de

renouveler ses intrigues s le pape Célestin I" ; il

mourut dans la misère en Sicile en i.Vi.

2. La rétractation de Léporius en 126. Ce moine gaulois l’tait à la l’ois pelvien et nestorien. Chassédes Cailles en vertu des lois impériales il s’était réfugié en Afrique, OÙ il fut converti par saint Augustin. I.e concile de Cartilage en 4-2U reçut le Libellut emendationis, <>u rétractation de Léporius, et le renvoya lui-même aux évéques des Gaules, avec une lettre de recommandation. Mansi, t. iv. p.."> 1 S ; Cassien, De incarn., 1. I. c. ii, iii, P. L., t. i.. col. 18-23 ; Tillemont, l. an, p. 883-KK>.

3. Lutte contre le semipélagianisme naissant. Il n"est pas douteux que la doctrine de l’évéque d’Hippone, et surtout ses formules parfois trop absolues, aient troublé bon nombre de catholiques : la grâce qui donne le vouloir et l’agir semblait détruire la liberté. La première attaque vint d’un couvent d lladruinetum, en 420 ou 427 : les moines étaient choqués de la lettre adressée à Sile. Epist., CXCXIV : il est injuste de nous reprocher nofautes, disaient-ils, puisque c’est la grâce qui nous a manqué. Augustin écrivit pour eux les traités Dégrada et libéra arbitrio ; De correptione et gratta, et diverses lettres à l’abbé Valent iii, qui, semble-t-il, ramenèrent le calme. E/iist., ccxiv, ccxv, et réponse de Valentin, ccxvi, P. L., t. xxxiii, col. 968-978. Cf. Hadrimi rr. (Moines d’).

A la même époque, un certain Vitalis de Carth probablement moine, lui aussi, gardait quelque chose du venin pélagien : l’acceptation de la foi est l’œuvre de la liberté’seule et mérite les grâces suivantes. Augustin lui adresse un véritable traité, Epist., ccxvii, ibid., col. (.C8989, et s’appuie spécialement sur des textes de saint Cyprien, dont Vitalis invoquait l’autorité.

.Mais dans le midi de la Gaule, à Marseille surtout,

l’ouvrage De correptione et gratia suscita une opposition

plus vie. qui se prolongea durant tout un siècle. Plusieurs prêtres et moines de.Marseille (à leur tête était le

célèbre ahhe de Saint-Victor. Cassien, Collât., XIII, C. IX-xviii ; XVIII, c. xiv, ouvrage compose avant 42(1), ne pouvant admettre la gratuité absolue de la prédestination, cherchèrent une voiemoyenne entrevugustin et Pelage : il Caut, disaient-ils. que la ^ràcesoit donnée à (eux qui la méritent, refusée aux autres : sans cela,

liieu serait-il juste ? La bonne volonté précède donc, elle désire, elle demande, et Dieu récompense. Denx disciples du saint évéque, Prosper d’Aquitaine et Hilaire, laïques

Zélés et instruits, l’informèrent en 128 OU 129 des p],

tte doctrine. Epist., ccxxv, ccxxvi, ibid., col. 1002 1012. I.e saint docteur exposa de nouveau dmles deux

ouvrages Deprsedestinatione sanctorum et Dedono severantite, comment les premiers désirs du salut étaient eux-mêmes dus à la grâce de Dieu, qui est ainsi malin absolu de notre prédestination.

.i Dernières années. Luttes contre l’arianiitne. — I u 126, te s. uni évéque, figé de 72 ans, voulant épargner fille les troubles d’une élection après sa mort, lit acclamer pai li clergéel le peuple le choix du d.

Ib i.k lim comme auxiliaii esseur. et il lui remit

I administration exU rieure. Récit ofliciel d

par Augustin. Epist. a au, P. L., t. xxan, col

afin goûté un peu de repos, -i la disgrâce imméritée el li révolte du comte Boniface 1 _ ; T. n’eut boule] Afrique. Les Goths envoyés pai l’impératrice Pl*cidie pour combattre Boniface, aussi bi< n que les Vanappelés par lui, étaient ariens. Maximil arii n. entra dans llippone avec les troupes impéri

nt docteur délendit la foi dans une conférence puhliqu,

- et dans divers écrits. Cf. Collatio (uni

Maximino ; (’.nuira Maximinum arianum libri duo, P I.., i. i.ii. col. 709, 814 ; Serni., cxl, P. L., t. xx.win, col. 773-775.

l)i ans auparavant, l’évéque d’Hippone, à la prière de lèles, avait réfuté un sermon arien dont on n. dait des copies parmi le peuple. Cf. Contra semii arianum, /’. L, t. xi.n, col I

Cependant lesaint évéque, désolé par la dévastation de l’Afrique, travailla à réconcilier le comte Bonifai l’impératrice. Epist., ccxx, P. L., t. xxxiii, col. (t’.t7. La paix se lit en effet, mais non a ic le

roi vandale. lioniface vaincu seréfugia dans llippone, ou s’étaient déjà retirés de nombreux évéques. Celle place alors très forte allait souffrir les horreurs d’un siège de dix-huit mois. Dominant - s. le saint

vieillard continuait sa réfutation de Julien d’Lclane, quand des le début du siège il se sentit frappé’à mort, et après trois mois de patience admirable et de ferventepi i il quitta ce monde le 28 août 430, âgé de soixante-seize

Le corps du saint évéque fut déposé avec honneur dans la basilique de Saint-Ltienne. -Mais llippone, d’abord délivrée, succomba après de nouvelles défi et lut la proie îles flammes : la bibliothèque d’Augustin échappa providentiellement au désastre. En 186, saint Fulgence et d’autres évéques d’Afrique, exilés par la persécution des Vandales, emportèrent avec eux en S daigne le corps vénéré de leur grand docteur. I siècles plus tard, les Sarrasins s’étant emparés de l’Ile, Luitprand, roi des Lombards, racheta les i relique-, qui furent déposées dans l’église de Saint-Pierre à Pavie. C’est là qu’en 1695 on prétendit les avoir uvées dans un sarcophage en marbre ; nuis après Muratori (voir la bibliographie), le P. Rottmanner, Histor. Jahrbuch, 1898, p. 897, ne croit dite

de la découverte. Aujourd’hui, sur les ruines d’Hipp s’élève, construite parle cardinal Lavigerie, une magnifique ba-ilique, à la gloire de son immortel docteur.

I. Ouvrai iaux.

~ Études <l ? patrolog i principales s.. ut : TiUem ni. Mémoires, in-V, Paris. 1710 : tout le t. xiii - précise dans lrdre chronolo gique), cl. t. xii.. dom Ceillier, //

<iiif">- Uiqucr, in-4. Paris, lTTi.’J édiL, P

i. ix : J. Fessier, mann), tnspruck, 1890-18’. t. ii, ;

t., Fribourg-en-Brisgau, 1 1. p. 116-447 ; trad. par Godet et VerschalTel, Tari-. 1890.1 n. p. 395.. aussi BeUarmin-I^abbe, />' scriptoribus i

— auteurs. I. III <i.

Dictionnaire de patrologie, 1851, t. I. p. 534-6CS ze^.-. Patrologie, trad. Belet, Pai -. i s ". p. 504-567.

2* H Patristisclie Zeit, ’! édit., Fribourg-en-Brisgau, ls li. n f’t. Paris, 1902, s - -s, as

méthodique sur : A.. Hornack, Lehrbuch der Dogmei lit., Frit

en-Briagau. 1897, t. m.ꝟ. 56-221, c. m (très impoi ce ti : i I s/, » j dans I

. piété chrétienne. Harnack a donné un abrégé du / -’' tch danGrundriss lie* I Tubingue, 1898 ; trad. franc. ! <

— I / « .>&, / Studium der

ltt-8*. des dogmes, Paris, 1886, t. ii, surtout p. 174-240 ; Ritschl, Geschichte der Pietisrnus, t. i.

3* Dictionnaires et encyclopédies. — Kirchenlexikon de Wetzer et Welte, 2e édit., 1882, t. I, col. 1669, 1678, art. de Hergenrother ; Bealencyclopàdie fur protest. Tlieol. u. Kirche, par Herzog, 3’édit., Leipzig. 1897, t. ii, p. 257-285 (étude chronologique importante par Loofs) ; A religions Encyclopédie), de Ph. SchafT, in-4° Edimbourg, 1883, 1. 1, p. 173 sq., art. de Dorner.

4 » Histoires ecclésiastiques. — G. Guper et Jo. Stilting, S. J., bollandistes, Acta S. Aur. Augustini, in-fol., Anvers, 1743, et dans Acta sanctorum, t. vi augusti, p. 213-460 ; Hergenruther, Histoire de l’Église, trad. franc., 1880, t. ii, p. 141-190 ; Ilefele, Hist. des conciles, trad. Leclercq, t. H, p. 97 sq.

Histoires de la philosophie.

Ritter, Geschichte der christlichen

Philosophie, in-8°, 1841, t. i, p. 151-443 ; trad. i’ranç. par Trullard, Paris, 1843, t. ii, p. 137-407 ; Franck, Dictionnaire des sciences philos., 1875, p. 122-127 ; Gard. Gonzalez, O. P., Histoire de la philosophie, trad. franc, par de Pascal, in-8° Paris, 1890, t. ii, p. 71-96 ; Alb. Stockl, Geschichte der christlichen Philosophie zur Zeit der Kirchenvàter, in-8°, Mayence, 1891, p. 293-366 ; Id., Lehrbwsh der Geschiclite der Philosophie, 3’édit., Mayence, 1888, t. i, p. 288-308 ; Bruclcer, Hist. critica philosophie, in-4° 1766, t. iii, p. 485-507 ; A. Weber, Hist. de la philosophie européenne, 1886, p. 167-177 ; Prantl, Geschichte dcrLogik im Abendland, Leipzig, 1855, t. i ; Huber, Philosophie der Kirchenvàter.

6* Histoires littéraires. — Ébert, Geschichte der Litteratur des Mittelalters, 2’édit., Leipzig, 1889, t. I, p. 212-251 ; trad. franc., Paris, 1883, 1. 1, p. 229-272 ;. Bàhr, Geschichte der rômischen Litteratur, Carlsruhe, 1837, Supplement-band, t. ii, p. 222-307 ; Villemain, Éloq. chrét. au iv siècle, Paris, 1849, p. 373-513.

II. Biographies spéciales de saint Augustin. — 1* Sources contemporaines. — Avec les écrits autobiographiques du saint, la Vila S. Aur. Aug. par Possidius, évêque de Calaraa, ami intime et commensal d’Augustin, en tête de l’édit. des bénédictins, P. L., t. xxxii, col. 33-66 ; à part, cum notis Salmasii, Rome, 1731 ; annotée par Cuper et Stilting dans les Acta sanctorum (cf. supra), p. 215-228 ; traduite en français, dans les Œuvres complètes, Paris. 1872, t. I, p. 3-25.

2’Biographies complètes. — Les plus importantes sont : Vita S. Aur. Aug. Ilipp. rpisc. ex ejus potissimumscriptis concinnata, par les bénédictins Hugues Vaillant et Jacques du Frische, composée sur les notes alors inédites de Tillemont au t. xi de l’édition des Opéra, dans P. L. en tête des Œuvres, t. xxxii, col. 65-578 ; L. Berti, De rébus gestis S. Aug. librisque nb m conscriptis commentarius, in-4°, Venise, 1756 ; G. Kloth, Der h. Kirchenlehrer Aur. Augustin, 2 in-8° Aix-la-Chapelle, 1839-1840 ; Poujoulat, Hist.de saint Augustin, sa vie, ses œuvres, son siècle, influence de son génie, 3 in-8° Paris, 1845-1846 ; 2’édit., 2 vol., 1852 ; trad. allemande, italienne ; Hist. de saint Augustin d’après ses écrits et l’édit. bénédict., par un’membre d" la grande famille de saint Augustin, 2 in-8° Bruxelles, 1892 ; Ad. Hatzfeld, Saint Augustin, S’édit., in-8° Paris, 1897 ; D’Célestin Wolfsgruber (bénédictin), Augustinus (auf Grund des Kirchengeschichtlichen Schriftennachlassea, von…Kardinal Rauscher), In-8% Paderborn, 1898 ; G. von Hertling, Der Untergang der antiken Kultur, Augustin (dans la coll. Weltgeschichte in Karakterbildarn), gr. in-8° Mayence, 1902.— Écrivains prolestants, à remarquer : Fr. Bohringer, Aurelius Augustin, Zurich, l on /.o Kirche Christi und ihre Zeugen.l. I, p. 97-774 ;, i (Fr.et P. Rohringer), 2 vol., Stuttgart, 1877-1878 ; C. Blndemann. Der heilige Augustinus, 3 in-8° Berlin, Leipzig, Greisfwald, 1844-1860 ; at Eisenbarth, Der heilig. Augustinus, eim Lehre, in-8° Stuttgart, 1853 ;.1. Farrar, o/ Fathers, 1889, critiqué dans Dublin lleview, S. Aug. and his angl.juiUel 1890, p. H9-109.

Nommons seulement le autri historiens du saint : en latin :

Philippe de Harw n.-. >. p. (-f-1182), /’. /, .. t. cctH, col. |206 1234 ; Jourdain de L880), dans le Supple Km Patrum de Hommey, Paris, 1686 ; anonyme édit. par

Cramer, Kilije. 1532 ; Érasme, Baie, 1543, en tête de son édit. ;

G, Morlngus, Anvers, 153 ; ’. ; Fivlzanl, Rome, 1587 ; Corn. Lan ciilotus. l’an-. 1614 ; I". Rivius, Anvers, 1646 : Luc Dachery,

1648 ; en français A. Godeau, 1652 ; Malmbourg, Paris,

if s. A., Lille, 1898 (avec la liste

complète de rdre de Saint-Augustin ; - en aile d ; Waitzmann, Augsbourg, 1835 ; C"" Ida Hahn-Hahn,

M.yence, 1866 ; l’hil. Schaff, Berlin, 1854 ; A. Kgger, Kempten et

Munich, 1904 ; — en anglais : Moriarty, Philadelphie. 1879 ; K. c

Cutta, Londres, 1881 ; Coilette, Londres, 1883 ; — en espagnol :

J. Manuel, O. S.., Saragosse, 1723 ; — en UaMen : Ben venu ti,

Paleetrina, 1723 Maseini, 1810 ; Callnl, S. J., Broscla, 177.%.

III.’I Sur la conversion d’Au gustinvtic développement de ta pensée Ignace Werner, Cjn versiornagni Augustini, Lincii, 1691 ; A. Naville, Saint Augustin, étude sur le développement de sa pensée, jusqu’à l’époque de son ordination, Genève, 1872 ; G. Boissier, La fin du paganisme, Paris, 1891, t. i, p. 339-379 ; A. Harnack, Augustin’s Confessionem, 2’édit., Giessen, 1895 ; L. Gourdon, Essai sur la conversion de saint Augustin, thèse protest., Cahors, 1900 ; T. Wôrter, Die Geistesentivickelung des hl. Aur. Augustinus bis zuseiner Taufe, in-8° Paderborn, 1892 ; W. Timme, Augustins geistige Entwicklung in der ersten Jahren nach seiner Bekehrung, 386-391, Berlin, 1908 ; H. Becker, Augustin. Studien zu seiner geistigen Entwicklung, Leipzig, 1908.

2° Sur la profession monacale ou érèmitique d’Augustin, voir le récit de la fameuse controverse dans les Actu sanctorum, t. vi augusti, p. 248-256 (liste d’ouvrages pour et contre) ; Thesis apologetica pro d. Augustini doctrina, statu et habitu monachali, régula…, in-4° Paris, 1649 ; Bonaventure de Saintevnne, Monachatus Augustini ab Augustino potissimum propugnatus, in-12, Lyon, 1674 ; Fulgentius Fosseus (pseudon. du célèbre Aug. H. de Noris), Somnia L. Francisci Macedo in itinerurio sancti Augustini post baptismum…, -li", L& Haye (Paris),

1687 ; Louis Ferrand, Discours où l’on fait voir que saint Augustin a été moine, in-8° Paris, 1689.

3- Sur les reliques du saint et son tombeau à Pavie, voir dans le Répertoire d’U. Chevalier les ouvrages pour ou contre la découverte des reliques à Pavie en 1695, surtout Muratori, Motivi di credere, luttavia ascoso, e non iscoperlo in Pavia l’anno M.DCXCV, il sacro corpo di S. Ayostiuo, dottore délia Chiesa, Trente, 1730 (anonyme, mais réimprimé dans les Opère, Arezzo, 1770, t. x) ; Germer-Durand, Le tombeau de saint Augustin à Pavie, dans la Bévue de l’art chrétien, 1878, p. 257-274 ; Beccard, Histoire des reliques de saint Augustin et de leur translation à Hippone, 2e édit., Paris, 1867. Sur cette translation, voir lettres de l’abbé Sibour à M. Nicolas (1842), Vie de saint Augustin, par Nicolas, t. i, Appendice, p. 413-456.