Dictionnaire de théologie catholique/ANGE. V. dans les Eglises orthodoxes (grecque et russe)

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 1.1 : AARON — APOLLINAIREp. 642-645).

une mission extérieure pour annoncer et accomplir ces mystères parmi les hommes. Ainsi, les anges supérieurs reçoivent rarement une mission extérieure, c’est pourquoi Daniel, vii, les appelle assistants et les distingue des anges employés à des ministères. Cependant les anges les plus élevés ou quelques-uns d’entre eux sont quelquefois envoyés dans le monde extérieur. Il résulte en effet de divers textes, Is., lxiii, 1 ; Ephes., iii, 10, que beaucoup d’anges ignorèrent l’incarnation jusqu’à la passion du Sauveur ou la prédication des apôtres. Cependant ce mystère était connu de l’ange Gabriel envoyé à Marie pour le lui annoncer. C’est une preuve que c’était un ange des ordres supérieurs. IV Sent., l. II, dist. X, q. unica ; Reportata, l. II, dist. X, q. il.

2. Action des anges sur l’homme.

Duns Scot se sépare encore de saint Thomas au sujet de la manière dont les anges peuvent instruire les hommes. Ils le peuvent, dit-il, en prenant un corps pour nous parler ou en mettant sous nos yeux les objets qui nous instruiront. Mais le besoin que notre intelligence a d’images sensibles empêche l’ange d’y imprimer des concepts comme dans l’intelligence des autres anges. Il ne peut non plus former des images, ni en transporter dans notre imagination ; il a seulement le pouvoir d’écarter les obstacles qui empêcheraient notre imagination d’agir. L’ange est-il capable de fortifier notre intellect agent en y ajoutant l’action du sien ? Scot semblait le croire dans le commentaire des Sentences qu’il fit à Oxford ; mais dans celui qu’il publia ensuite à Paris, il rejette ce sentiment : l’ange, dit-il, est aussi impuissant à fortifier l’intellect agent, qu’à produire un concept dans l’entendement humain ; car l’intellect agent de l’ange ne saurait faire des abstractions que pour son propre entendement. Duns Scot reconnaît que ces difficultés rendent l’action des anges gardiens sur nous moins efficace, bien qu’ils nous aident beaucoup en nous défendant contre les démons et en écartant de nous ce qui pourrait nous nuire. IV Sent., l. II, dist. XI, q. unica ; Reportata, l. II, dist. XI, q. I.

III" suarez. — I. Adoption et interprétation des opinions de saint Thomas d’Aquin. — Suarez suit les enseignements de saint Thomas au sujet des missions angéîiques, des anges gardiens et de la manière dont l’ange agit sur l’entendementetla volonté de l’homme. Il précise ces enseignements en deux points où il prétend rendre la véritable pensée du docteur angélique. Il remarque que le ministère des anges vis-à-vis des créatures sensibles se rapporte à l’homme et à sa fin surnaturelle. Il en conclut que ce ministère rentre par conséquent toujours dans celui des anges gardiens et que le rôle surnaturel assigné ainsi aux anges d’après la doctrine catholique est bien supérieur aux fonctions de moteur des astres, qui leur était attribué par certains philosophes païens. De angelis, l. VI, c. xvii, n. 5. Voir plus loin Angélologie parmi les averroïstes latins. — Saint Thomas enseignait que l’ange nous éclaire d’une manière objective, en faisant produire à notre imagination des images qui s’oll’rentà notre intelligence. C’est aussi l’avis de Suarez. Saint Thomas ajoutait que l’ange fortifie en même temps l’intelligence humaine. Suarez interprète ce texte en ce sens que l’ange fortifie notre entendement par la manière plus parfaite dont il lui présente les objets à comprendre. Il ramène par conséquent toute l’action de l’ange sur l’intelligence humaine à la production des images sensibles par lesquelles l’ange dirige notre entendement. lbid., l. VI, c. xvi, n. 21. A son avis cette illumination de notre intelligence est le moyen le plus efficace que l’ange possède pour nous aider dans l’œuvre de notre salut. On le voit, Suarez se sépare de Duns Scot sur ce point, comme d’ailleurs dans toutes les questions relatives aux anges gardiens où le docteur subtil est en désaccord avec saint Thomas.

2. Fonctions des anges gardiens.

Suarez consacre un chapitre spécial aux principales fonctions des anges

gardiens vis-à-vis de nous. Il les ramène à six. — I" Les anges gardiens éloignent les périls qui menacent notre corps ou notre âme, soit en écartant de nous les causes extérieures de péril, soit en nous inspirant la pensée d’éviter ces causes, alors même que nous ne soupçonnons point le danger. Il faut joindre à cette fonction celle d’écarter tout ce qui met obstacle à notre progrès spirituel. — 2’1 Ils nous excitent et nous portent à faire le bien et à éviter le mal. — 3° Ils répriment les démons, diminuent la gravité de leurs tentations, aussi bien que la multitude des mauvaises pensées qu’ils inspirent ou des occasions de péché qu’ils font naître. — 4° Ils présentent nos prières à Dieu. — 5° Ils prient pour nous. — 6° Ils nous corrigent et nous punissent lorsque cela doit nous être salutaire ; les punitions qu’ils nous infligent sont donc très rarement l’effet de la seule justice de Dieu ; elles sont ordinairement médicinales, c’est-à-dire inspirées par la miséricorde de Dieu pour nous. — Le ministère de l’ange gardien qui avait commencé au moment de notre conception, De angelis, l. VI, c. xvii, n. 18, cesse à notre mort ; cependant, d’après le récit de saint Luc, xv, il conduit l’âme de son pupille jusqu’au ciel, lorsqu’elle est sans aucune souillure ; il la visite et la console en purgatoire, si elle passe par ce lieu d’expiation. De angelis, l. VI, c. xix.

Sun l’angélologie de saint Thomas d’Aquin : Schwane, Dogmengeschichte der mittleren Zeit, § 44-46, in-8° Fribourgen-Brisgau, 1882, p. 194-217 ; Karl Werner, Der heilige Thomas von Aquins, 3 vol. in-8° Ratisbonne, 1859, t. H, p. 402-431 ; Cajetan./x primant partem Summse theologicx, q. l-lxii, cxicxiii, dansD ; iHÏ710mae Opéra, Anvers, 1612, t. x ; CoMeguSa(manticensiscursustlieologicus, tr. VII, Deangelis. in-8° Paris, 1877, t. iv ; Jean de Saint-Thomas, Cursus theologicus, Paris, 1883, t. iii, iv ; BiUuart, Tractatus de angelis, dans son Cursus theologise, t. n de l’édition de Paris, 1852 ; les autres théologiens qui ont commenté ou exposé la doctrine de saint Thomas d’Aquin ; Pierre de Bergame, Tabula aurea in opéra sancti Thomæ Aquinatis, au mot Angélus, à la fin des diverses éditions des œuvres complètes de saint Thomas, t. xxxiii et xxxiv de l’édition de Paris, 1880. On y trouvera des renvois aux divers ouvrages de saint Thomas pour toutes les questions que nous avons abordées. Sur l’angélologie de Duns Scot et des auteurs du xiv siècle : Karl Werner, Joannes Duns Scotus, c. x, in-8° Vienne, 1881, p. 311-331 ; Lychet, Commentaires sur le second livre des Sentences de Scot, dans Joannis Duns Scoti opéra, Paris, 1893, t. XII ; Frassen, Scotus academicus, Paris, 1673, t. H, p. 2-209, et les autres théologiens qui ont exposé la doctrine de Duns Scot ; Karl Werner, Die nachscotistische Scholastik, c. vi (angélologie d’Auréolus, de Jean de Baconthorpe et d’Ockam), in-8° Vienne, 1883, p. 181-201.

Il n’y a aucun renseignement sur l’angélologie de Suarez et des théologiens postérieurs ni dans Karl Werner, Franz Suarez und die Scliolastik der letzten Jahrhunderte, 2 vol. in-8° Ratisbonne, 1861, ni dans Schwane, Dogmengeschichte der neueren Zeit, in-8° Fribourg-en-Brisgau, 1890. — Parmi les traités modernes des anges, bornons-nous à indiquer Palmieri, De Deo créante et élevante, Rome, 1878, p. 150-113, 439-470 ; Mazella, De Deo créante, disp. II, 2e édit., Rome, 1880, p. 169-340 ; Oswald, Angélologie, 2e édit., Padeiborn, 1889 ; Barré, De rerum creatione et specialim de angelis, part. I, Paris, 1897, p. 9-83.

A. Vacant.

V. ANGÉLOLOGIE dans les Églises orthodoxes (grecque et russe). — I. Existence et nature des anges. II. Hiérarchie et nombre des anges. III. Création des anges. IV. Élévation surnaturelle des anges ; leur épreuve. V. Fonctions des anges. Les anges gardiens. VI. Culte des anges.

La doctrine de l’Église orthodoxe sur l’existence et la nature des anges ressemble de tous points à celle de la théologie catholique. Certains auteurs grecs ont émis, il est vrai, des opinions singulières, mais on ne saurait, en bonne justice, regarder ces opinions comme l’expression de la croyance générale. Les pages qui suivent ont pour but de résumer le plus succinctement possible et dans l’ordre logique, l’enseignement des Grecs sur cet intéressant sujet. Je ne remonte pas dans l’histoire au de la de Pholius.

I. Existence et nature des anges.

La Confessio orthodoxa, que l’on doit regarder comme le formulaire officiel des Églises orthodoxes depuis le xviie siècle, n’a pas consacré moins de trois questions à l’angélologie. Le théologien russe Macaire les résume ainsi : « Les anges sont des esprits incorporels, doués d’intelligence, de volonté et de force… Ils ont été créés avant le monde visible et l’homme… Ils se divisent en neuf chœurs… Les mauvais anges mêmes ont été créés bons par Dieu, mais sont devenus mauvais par leur propre volonté. » Macaire, Théologie dogmatique orthodoxe, traduite par un Russe, in-8o, Paris, 1859, t. i, p. 458 ; cf. Confessio orthodoxa, part. I, q. XIX-XXI, dans E. J. Kimmel, Libri symbolici ecclesiæ orientalis, in-8o, Iéna, 1843, p. 77-83. Cette doctrine est développée plus ou moins longuement par les théologiens grecs et russes les plus autorisés. Macaire, op. cit., p. 459-486 ; Théophile de Campanie, Ta[*eïov ôp6080£tai ; , c. cviii, 5e édit., in-8°, Tripoli, 1888, p. 246-251 ; Athanase de Paros,’Eizno[i.r e’i’ts a-uXXoyvi tôjv 8si’i)v tîjî it : (jT£a)i ; 80y|xâT(ov, in-8o, Leipzig, 1806, p. 205-230 ; E. Bulgaris, <5koXoycx6v, in-8°, Venise, 1872, p. 324-368. Mais il s’en faut que l’accord soit unanime dans tous les détails. On sait que certains Pères de l’Église ont émis des opinions peu orthodoxes sur la spiritualité de la nature angélique, et que le VIP concile général, dans sa Ve session, n’a point tranché le débat soulevé par le discours de Jean de Thessalonique sur la corporéité des anges. Voir plus bas l’article Angélologie dans i.es conciles, col. 1266. Cette indécision des anciens écrivains grecs a laissé des traces chez les théologiens postérieurs. Les éditeurs du Pidalion n’admettent pas l’absolue spiritualité des anges. IïirjSâXtov, 4e édit., in-4 », Athènes, 1886, p. 259. Le patriarche Constantios I er (1830-1834) a écrit deux pages sur les anges avec ce soustitre : "Oti oO TtâvTY) à<T(.’)jjiaTot. Biographie et Opusades (en grec), in-8’, Constantinople, 1866, p. 167-168. Enfin le directeur de l"AXr, 8Eta, organe officiel du patriarcat œcuménique, écrivait en 1880 (n° du 5 novembre) : Asyovreç àfftûjjLtxTovjç (to-j ; ayyéXovç) 8èv èvvooCfxsv aCitoù ; nivTT) àcrtoixà-coy ; a> ; tôv Ssbv, aX), à X£tt : o<t<o|j.<xtoij ; .’A).r, 8£ta, in-4o, Constantinople, 1880-1881, p. 93, 2e col. Inutile d’insister sur cette difficulté, résolue depuis longtemps par Macaire, op. cit., p. 475, chez les orthodoxes, et par Petau chez les catholiques, De angelis, l. I, c. ii-iii, Migne, Theologise cui’sus complètes, t. vil, col. 606-621. Voir aussi Klee, Histoire des dogmes, trad. Mabire, in-8o, Paris, 1848, t. i, p. 343. Cette opinion a compté des représentants à toutes les époques de l’histoire. Je me bornerai à signaler un curieux passage de Michel Psellus, De operatione dsemonum, c. vii, viii, P. G., t. cxxii, col. 836-840.

II. Hiérarchie et nombre des anges.

Pour les théologiens grecs comme pour ceux de l’Occident, les anges se partagent en divers ordres, conformément à la division adoptée par le pseudo-Denys dans son livre de la Hiérarchie céleste. « Il y a, dit la Confession orthodoxe, neuf chœurs d’anges divisés en trois ordres ou hiérarchies. La première hiérarchie comprend ceux qui sont les plus rapprochés de Dieu, savoir : les Trônes, les Chérubins et les Séraphins. Dans la seconde, il y a les Puissances, les Dominations et les Vertus. La troisième renferme les Anges, les Archanges et les Principautés. Conf. orth., part. I, q. xx, Kimmel, op. cit., p. 80-81. Métrophanes Critopoulos s’exprime de même dans sa fameuse Confession, c. ii, Kimmel, Appendix librorum symbolicorum ecclesiæ orientalis, édit. Weissenborn, in-8o, Iéna, 1850, p. 52-53. Voir encore Siméon de Thessalonique, De sacra prccatione, P. G., t. clv, col. 537-541, et surtout Athanase de Paros, op. cit., p. 208215, qui s’étend très longuement sur les attributions respectives des divers ordres. Quant à l’opinion thomiste qui attribue à chaque ange une espèce à part et une nature distincte, les Grecs n’en parlent que pour la re DICT. DE TIIÉOL. CATHOL.

jeter. Ainsi fait E. Bulgaris, op. cit., p. 345. Cet auteur émet à son tour une opinion qui n’est pas mieux prouvée, quand il ajoute : Eïxôç oùv xoù [iâXXov SoxeÎ e-Jirpsiroy ; Xôyo’j è-/ô[xevov Éxâ<jTï)v tù>v àyysXixùv’Iepap) ; tù)V, r yoOv ê’xaffxov tây^a cp-jatv voepàv ylpuv zu> e’iSeï tûv àaXtov Siaçlpouuav. D’après une idée assez répandue chez les écrivains orthodoxes, la division des anges en neuf chœurs n’embrasse que ceux de leurs noms et de leurs ordres qui nous sont révélés dans l’Écriture ; elle laisse en dehors quantité d’autres noms et d’autres chœurs que nous connaîtrons dans la vie à venir. Macaire, op. cit., p. 485 ; Nicodème l’IIaghiorite,’EopToSp6[Liov, in-4o, Venise, 1836, p. 455. Aux yeux de plusieurs, un chœur tout entier, le dixième, a fait défection ; voilà pourquoi il n’en reste plus que neuf ; c’est Métrophanes Critopoulos qui rapporte cette curieuse opinion : 8exoctï)v (i. e. -îdtlcv) ytxp çaaiv ûnâp^ai rr, v éx7reirrtox-jï’av. Confessio, c. ii, dans Kimmel, op. cit., Appendix, p. 54.

La distribution des anges en plusieurs hiérarchies laisse déjà entendre que leur nombre doit être considérable. En général, les écrivains grecs s’accordent avec les auteurs latins pour admettre que ce nombre dépasse celui des hommes. Macaire, op. cit., p. 479-480. Psellus a pourtant prétendu le contraire, en s’appuyant sur un principe fort spécieux. Plus un nombre, dit-il, se rapproche de l’unité, moins il est grand ; deux, trois, quatre sont des nombres inférieurs à vingt et à trente. Pareillement, les êtres seront d’autant moins nombreux qu’ils seront placés dans la hiérarchie plus près de l’être unique, Dieu ; par suite, les anges sont moins nombreux que les hommes, dont la multitude augmente sans cesse. De omnifaria doctrina, c. xix, P. G., t. cxxii, col. 700701. Cette opinion du Prince des philosophes ne semble pas lui avoir survécu. E. Bulgaris, examinant à son tour la question, déclare sagement que la solution dépasse les limites de notre connaissance. Op. cit., p. 342. Athanase de Paros est du même avis : àv6po>7roi ; |xév sari xpjçtov, dit-il, SeôS Ss jxôvw yvtotrtâv. Op. cit., p. 221. Par contre, ce dernier écrivain admet qu’ils sont en nombre déterminé, et que, dès lors, ils sont dans un lieu, comme l’est toute quantité qui se compte. Leur spiritualité n’est pas si pure qu’elle ne puisse être circonscrite par l’étendue. Ibid., p. 222.

III. Création des anges.

Nul doute, aux yeux des théologiens orthodoxes, que les anges n’aient reçu l’existence par voie de création. Macaire, op. cit., p. 465 sq. ; E. Bulgaris, op. cit., p. 328 sq. Mais les divergences éclatent dès qu’il s’agit de déterminer l’époque à laquelle ils ont été créés. La Confession orthodoxe affirme très nettement que cette création eut lieu longtemps ou au moins quelque temps avant la matière : Atque ante cetera quidem omnia, cælestes omnes exercitus, ut præcipuos glorise majestalisque suse præcones, sola cogitatione, de nihilo effinxit [Deus]… Tum vero postea aspectabilem atque matcriatum hune orbem item ex nihilo Deus fabricatus est. Part. I, q. xviii, Kimmel, op. cit., p. 76-77. Macaire, qui adopte cette opinion et essaie d’en établir la légitimité, déclare les opinions contraires dénuées de fondement et purement arbitraires. Op. cit., p. 467-471. C’est aller un peu loin. Sans sortir du monde orthodoxe, on voit des théologiens comme E. Bulgaris admettre que les anges ont été créés en même temps que le monde terrestre : eîxôç tau tvj a’r}>-ipz S-px o-ipavâ xoù yr t xoùç àyyéXouç 8r)[j.ioupyï)8rivat. Op. cit., p. 329. On doit d’ailleurs reconnaître que la doctrine soutenue par Macaire a été partagée par la majorité des écrivains grecs. Zonaras l’expose au début de sa Chronique, P. G., t. cxxxiv, col. 52, et Théophanes Kerameus en tire une curieuse application morale. De filio prodigo, homil. xvii, P. G., t. cxxxii, col. 373-376.

IV. Élévation surnaturelle nES anges ; leur épreuve.

— Que les anges aient été créés bons, c’est une vérité admise par tout esprit non prévenu. Mais les théologiens

I. - 40 vont plus loin ; ils se demandent si les anges ont été créés dans l’état de pure nature, avec les seuls dons naturels, ou bien s’ils furent élevés, dès le premier instant de leur existence, à l’état surnaturel. A cette seconde question, les écrivains orthodoxes, grecs ou russes, ne donnent aucune réponse, pour la raison bien simple qu’ils ne se la posent même pas. Ils ont peu scruté, en général, les mystères de l’ordre surnaturel. E. Bulgaris est, à ma connaissance, le seul auteur grec qui ait traité ce sujet ; encore se borne-t-il, comme il le fait souvent, à mettre en grec le chapitre d’un manuel de théologie scolastique. Il partage l’opinion de ceux qui soutiennent que les anges ont été, dès leur création, élevés à la participation de la vie divine, à laquelle ils n’avaient aucun droit : toù ; àyyéXovti 6ï)|J.to ; jpYï)8Év-aç â).a (j.£TÔ-/ouç ôyOrpou tï|ç 8eoù -/âpiToç, xa’c [ay] tocjtïje raïç eavrwv cpuo-ixaïç ô’Jvâ[j.e<Tiv àfcou ; fiera ttjv û^jj.it.’jpYÎav a-JTcov àva3ety_6r)vat, <î> ; tive ; ëo-jXovTou, ôoyi.a è<ttv T|(j. ?v xpavC> ; èx tùv tspùiv Tpaçwv Siôacrxo’fisvov. Op. cit., p. 352. Il a bien soin, d’ailleurs, d’ajouter que cette élévation surnaturelle n’entraînait point par elle-même la jouissance actuelle de la béatitude ; celle-ci est le terme, cellelà la voie, ibid., p. 353 ; c’est une récompense qui suppose des actes méritoires, une épreuve.

A quel moment cette épreuve nécessaire eut-elle lieu ? Macaire répond par une simple énumération des opinions émises à ce propos par les anciens écrivains. Op. cit., p. 492. E. Bulgaris distingue trois moments successifs, la création et l’élévation surnaturelle, la libre détermination, enfin la sanction. Op. cit., p. 354. Ce n’est point répondre à la question, d’ailleurs insoluble.

En quoi a consisté l’épreuve des anges ? quel fut le péché de ceux d’entre eux qui tombèrent ? Ici encore, Macaire se borne à rappeler les trois grandes opinions des théologiens et des Pères. Ceux-ci ont vu le péché des démons dans des liaisons contre nature contractées par eux avec les filles des hommes ; ceux-là, dans un acte d’envie ; ces autres, dans un acte d’orgueil. Sans prendre expressément parti, le grand théologien russe semble bien se ranger parmi ces derniers. Op. cil., p. 493-496. E. Bulgaris professe également cette opinion. Op. cit., p. 356.

Quel fut le nombre des anges déchus ? Contrairement à la pensée de saint Jean Damascène, E. Bulgaris estime que ce nombre fut inférieur à celui des anges qui persévérèrent. Op. cit., p. 354. Au sentiment de ce même théologien, les anges déchus appartenaient à tous les ordres indistinctement, ou du moins à la plupart d’entre eux et non à un seul chœur, comme quelques-uns l’ont pensé ; leur chef, Lucifer, était de l’ordre des séraphins. Ibid. Après leur épreuve, les bons anges reçurent en récompense le bonheur du ciel, chacun dans une mesure proportionnée à la perfection de sa nature propre : È7 ; iëeSpâSeuT0U 6È toîç àyYÉXotç r y.âpiç àvâ), oyoç crjŒv ttj

7IpO<TO - J17ï) OCJTOÏÇ TeveiôV/JTt, 75TTa>V |J.£V TOÎÇ r, TT0<7l, TOI ?

ci jTïtptiçioi ; xa xpEiTTocri TE^Etorépa. Ibid., p. 352. E. Bulgaris ne détermine point le genre de gloire (ôôija) qu’il attribue aux bons anges. Veut-il parler de la vision béatifique ? Peut-être. Mais les écrivains grecs qui ont parlé avant lui de l’état actuel des bons anges leur refusent cette vision. Dans sa Question m à Gabriel de Pi nlapole, Siméon de Thessalonique s’exprime ainsi : où yàp xou’o-Jo-iav aùxôv ôpôxrt, ils ne voient point Dieu dons son essence, P. G., t. clv, col. 840 ; ils sont aussi incapables de voir Dieu que nous sommes impuissants nous-mêmes à voir les anges ; ils peuvent seulement recevoir quelques-uns des rayons qui s’échappent du foyer de l’éternelle lumière. Ibid. Tbéophanes Kerameus dit de son côté : o’jSè aYYE>.ot oûvomai xaxa), a6£Ïv t ?, { ÛÈ ; a ; tp’joEtoç to (AVUTriptov. Ilomil., XI. IX, P. G., t. CXXXII, col.893C.Ce dernier passage peut évidemment s’entendre (’e la pleine intelligence du mystère de la divinité : on pourrait expliquer de la même façon les autres passages

relatifs au bonheur ou à la connaissance des anges. Il n’en est pas moins certain que la théologie grecque est très hésitante sur toutes les questions qui touchent à la béatitude surnaturelle. Les Busses sont beaucoup plus explicites. En traitant de la providence divine, Macaire examine de quelle manière Dieu se comporte envers les bons anges. Il répond que Dieu se révèle à l’intelligence des anges et lui communique sa lumière, qu’il affermit leur volonté par sa grâce au point de la rendre impeccable, qu’il les emploie auprès de lui dans un ministère de louange et d’adoration. Op. cit., p. G52-66I. Pourquoi cette communication de la divine lumière, sinon pour voir Dieu ?

V. Fonctions des anges. Les anges gardiens. — Dieu, continue Macaire, se sert encore du ministère des anges dans l’exercice de sa providence envers les créatures, et particulièrement envers les hommes. Ce ministère est de trois sortes : 1° les anges ont contribué, sous l’un et l’autre Testament, à établir le règne de Dieu parmi les hommes, op. cit., p. 665, 666 ; — 2° ils veillent tout spécialement à la conservation des sociétés humaines : chaque nation ou État, chaque province, chaque église possède un ange particulier, ibid., p. 667-672 ; — 3° enfin tout individu a auprès de lui un ange pour l’aider et le protéger. Ibid., p. 672-682. Macaire développe chacune de ces propositions par des textes tirés de l’Écriture et des Pères, sur lesquels il n’y a pas lieu d’insister ici. E. Bulgaris est moins étendu et plus scolastique. Citons des exemples. D’après lui, la sainte Vierge a eu un ange gardien, tandis que Notre-Seigneur n’en a pas eu besoin. Op. cit., p. 347-348. Il se demande plus loin si les personnages qui exercent une fonction publique, par exemple les évoques et les chefs d’Etat, possèdent deux anges gardiens, l’un comme hommes privés, l’autre comme fonctionnaires. Il n’y a pas d inconvénient, répond-il, à admettre cette dualité ; toutefois il faut se garder de multiplier sans raison les êtres : la puissance d’un seul ange est supérieure à celle de milliers d’hommes. Op. cit., p. 350 ; cf. Athanase de Paros, op. cit., p. 223-224 ; Theophanes Kerameus, P. G., t. cxxxii, col. 391, n. 5, col. 833, n. 9 ; Théophylacte, Expositio in Acla apostolorum, c. xii, P. G., t. cxxv, col. 686.

VI. Culte des anges.

Dans l’Église orthodoxe, chacun des jours du cycle férial hebdomadaire est affecté à une dévotion spéciale : le lundi est consacré aux anges. Ce jour-là, on récite en leur honneur un canon et divers tropaires variant avec les parties de l’office. En outre, Vllorologion contient un canon dépvécaloire à tous les anges et un autre à l’ange gardien, attribué à Jean d’Euchaita, Horologion, in-8°, Borne, 1876, p. 329-350 ; Athènes, 1891, p. 453-466. Cf. A. von Maltzew, Andachtsbuch, in-8°, Berlin, 1895, p. 441-498 ; N. Nilles, Kalendarium manuale utriusque ecclesiæ, in-8°, Inspruck, 1897, t. ii, p. 502-507. Indépendamment de cette commémoraison fériale, on récite, à la messe, une belle invocation pour demander à Dieu « l’ange de paix, le guide fidèle, le gardien de l’âme et du corps ». Goar, Eucliologion, in-fol., Paris, 1647, p. 80. Dans son Explication de la messe, c. xxxiv, Nicolas Cabasilas voit dans cet « ange de paix » l’ange gardien de tout fidèle. P. G., t. cl, col. 445 D. Goar, s’appuyant sur un passage de saint Jean Chrysostome, préfère y voir un ange supérieur, chargé spécialement de veiller au maintien de la paix dans l’Église. Op. cit., p. 145, n. 155. Le rite grec n’a pas, comme le rite latin, de fête spéciale pour les anges gardiens. Il en rappelle simplement le souvenir, au 8 novembre, à propos de la Synaxe de l’avcliangc Michel, Menées de novembre, Venise, 1880, p. 52-61 ; Marlinov, Annus ecclesiasticus gvœco-slavicus, in-fol., Bruxelles, 1863, p. 273 ; Nicodème, EvvaHaptorvj ; , t. i, Zante, 1868, p. 231-241. Par son origine, cette fête du 8 novembre n’est autre chose que la dédicace de l’église de Saint-Michel aux thermes d’Arcadius, à Constanti1 nople. Le 6 et le 29 septembre, on célèbre l’anniversaire du miracle de saint Michel à Chônes. Voir la littérature du sujet dans la Bibliolhcca hagiographica græca des bollandistes, in-8o, Bruxelles, 1895, p. 93. Saint Gabriel est spécialement fêté le 26 mars et le 13 juillet ; le Il juin, les moines de l’Athos célèbrent la synaxe du même saint Gabriel èv tô> SSeï, en mémoire d’une curieuse apparition de l’archange. Nicodème, op. cit., t. iii, p. 99101 ; Échos d’Orient, t. ii, 1899, p. 227-230. Chose curieuse, saint Raphaël n’a pas de fête spéciale, mais il figure sur les images avec les anges apocryphes Uriel et Jérémiel. Cette dernière particularité m’amène à dire un mot de l’iconographie. Le Guide de la peinture parle peu des anges en général ; mais il revient souvent sur saint Michel. L’archange peut être représenté avertissant Agar, empêchant Abraham d’immoler son fils, apparaissant à Gédéon, annonçant la naissance de Samson, apparaissant à David et tuant 70000 hommes, massacrant les soldats de Sennachérib, consolant les trois enfants, nourrissant Daniel, délivrant Constantinople des Perses, sauvant son église de Chônes. On le représente aussi avec saint Gabriel sauvant un enfant des flots, par allusion à un miracle opéré au mont Athos en faveur d’un enfant que les moines avaient jeté à la mer. Cf. Martinov, op. cit., p. 273. Le Guide de la peinture détermine avec soin les légendes dont les images peuvent être accompagnées, ’Epu.7)vgia tÔ)v ÇtdYpâcpwv, in-8o, Athènes, 1885, passim et surtout § 549, 558, 559. Sur l’iconographie particulière de saint Michel, voir Fr. Wiegand, Der Erzengel Michæl un ter Berûcksichtigung der byzantinischen, allitalischen und romanischen Kunst, in-8o, Stuttgart, 1886.

L’angélulogie grecque est encore à écrire, au moins à partir de Phutius. En dehors des ouvrages cités au cours de l’article, on pourra consulter, sur la doctrine même de Photius, Hergenrôther, Photius, Patriarch von Constantinopel, in-8o, t. iii, Ratisbonne, 1860, p. 431-430 ; ces pages pleines d’érudition forment un des meilleurs chapitres de la théologie positive ; Métrophanes de Smyrne, contemporain de Photius, Éloge des archanges Michel et Gabriel, publié dans 1’'ExxXqffian’xfi’k’i.-ffiii’t, 2’série, t. iv, 1887, p. 386-393 ; Michel Psellus, De omnifaria doctrina et De operalione dsemonum, passint, P. G., t. cxxii ; Nicétas Acominatos <xu" siècle), Éloge des archanges Michel et Gabriel, édit. Possinus, in-8% Toulouse, 1637 ; P. G., t. cxl, col. 1221-1245 ; Macaire Chrysokephalos, Discours sur les neuf chœurs des anges et sur les saints Michel et Gabriel, dans le recueil de ses quatorze discours : A6-<<n Ttavi-, Yuçmo S’, in-4° Cosmopolis (— Vienne), p. 54, 63 ; Manuel Paléologue, Dialogus de angelis et hominibus, P. G., t. clvi, col. 133-148 ; Nicodème, lu-.’/ÇaoïiT^, -, Zante, 1868, t. I, p. 241, note. Les nombreux ouvrages de Nicodème contiennent sur notre sujet une foule d’indications ; voir, par exemple, les tables alphabétiques du Kfjro ; ^afixiuv, in-4° Venise, 1819, et de 1°EoçtoiSç6 ; i.[ov, in-4o, Venise, 1836. Les prédicateurs modernes ont aussi traité le sujet dans leurs discours, mais il y a fort peu à prendre chez eux. Le métropolite de Moscou, Philarète, a pourtant deux sermons qui méritent d’être lus, Choix de sermons et discours, in-8o, t. i, Paris, 1866, p. 441-456. Signalons enfin les nombreux Catéchismes orthodoxes, en particulier celui de D. N. Bernardakis à cause de son caractère officiel, ’lejà xaTvi/_r]<ri ; , in-8° Constantinople, 1876, p. 72-75.

L. Petit.

VI. ANGÉLOLOGIE chez les syriens. — I. Noms des anges. II. Création et nature des anges. III. Opérations et fonctions des anges. IV. Hiérarchie des anges. V. Nombre des anges. VI. Erreurs sur les anges.

I. Noms des anges. — Concurremment aec l’appellation de mal’ak, malcCkà, « envoyé, » « messager, » et son synonyme izgaddd qui se substitue même à l’hébreu mal’dk, les Syriens désignent très fréquemment les anges par le nom de’ïr, « vigilant. » Emprunté à la Peshito : Dan., iv, 10-23, Septante eïp, ce mot se trouve dans la première littérature syriaque, représentée par Aphraate (345), Éphrem (376), la Doctrine d’Addai ({{rom|iv)e -{{rom|v)e siècle), les actes des martyrs de la Perse ({{rom|v)e siècle). C’est tantôt un simple synonyme de niaVâk : cf. Aphraate, Démonstration, v, 3, Patrologia syriaca, t. i, p. 188, 13, et

IV Reg, , xix, 34 ; Bar-Hébrœus, Chronic, 4, et Gen., vi, 2 ; un terme génériqne appliqué à toutes les créatures angéliques, Ephrem, Cont. Marcion., serm. liv, Opéra syr., t. il, p. 556 ; Contr. scrutât., serm. v, t. iii, p. 9 ; tantôt une désignation particulière signifiant une catégorie distincte de celle des séraphins ou des chérubins, Éphrem, Scrutât., serm. iv, t. iii, p. 8 ; ibid., II, i, t. iii, p. 166 ; ou encore, conformément à son étymologie, un être « vigilant », ^p^yopoç, Assémani, Bibliotheca orient., 1. 1, p. 100, un angetutélaire, un protecteur. On lui donne alors pour équivalent nàtûrd, « gardien. » C’est en ce sens que les écrivains ascétiques entendent "trûtâ d-mal’akê, « la vigilance des anges. » Sanclorum vitse, cod. Quatremère, 198. L’idée attachée à ce terme est développée par saint Éphrem, serm. I sur la mort du Christ, t. il, p. 400. Voir Morin, Adnot. 22 in Syrorum ordinationes, De sacris ordinationibus, Paris, 1655, p. 491-495. L’appellation syriaque a été transportée en arménien : Zôwartoun. Grégoire Thaumaturge, Homil. in Nativit., Vitra, Analecta sacra, Spicil. Solesmensi, t. iv, p. 135, 14, et 387.

Dans Jacques de Sarug, ’ïrdésigne spécialement l’ange Gabriel, 224, 11. Voir Of/icium feriale Maronitarum, Rome, 1830, p. 330, 10. Les anges sont aussi appelés rûhânê, « les spirituels ; » smaydnc, « les célestes ; » nùrânê, « les ignés. » Ce dernier terme sera expliqué ciaprès.

IL Création et nature des anges. — Ils furent créés avant les cieux, les quatre éléments et la lumière. Abdiésu, Livre de la Perle, ii, 1, Mai, Scriptorum velerum, t. x b, p. 321. Ils sont incorporels et immatériels. Éphrem, Marcion., serm. xlviii, t. il, p. 546. Leur formation n’est pas due à la matière, mais ils furent, comme les âmes, tirés du néant et créés de rien. Ibid., serm. xlviii, p. 544. La nature des anges est « le feu et l’esprit » ; celle des créatures corporelles est « la terre et l’eau ». Éphrem, Scrutât., serm. xxx, t. iii, p. 53. La liturgie nestorienne des saints apôtres dit de même : « l’Armée des esprits, ministres de feu et d’esprit. » Missale chaldaicum, Rome, 1767, p. 282, Renaudot, Liiurgise orientales, édit. 1861, t. ii, p. 584. Voir aussi la liturgie maronite des présanctifiés. Missel maronite, Beyrouth, 1888, p. 140.

Tous les anges sont de même nature : c’est pourquoi nous les appelons d’un même nom ; ainsi désignons-nous toutes les âmes ou tous les hommes par une appellation générique. Éphrem, Marcion., serm. liv, t. il, p. 556. Le lexicographe syrien Bar-Bahlul, au {{rom|x)e siècle, définit l’ange ( ?) « une [créature] raisonnable, agissant sans organes [corporels], et par là différenciée de l’âme qui agit au moyen des organes du corps ». Dans Payne-Smith, Thésaurus syriacus, 1874.

III. Opérations et fonctions des anges. — 1° Science des anges. — Les anges reçoivent la doctrine et la connaissance de ceux qui sont au-dessus d’eux. Ils la leur demandent et leurs questions restent en rapport avec leur condition. Éphrem, Scrutât., 1. I, serm. v, p. 9. Comparée à la connaissance des hommes, celle des anges, ’îrê, est comme le jour comparé au crépuscule ; mais à côté de la science de l’esprit, celle des anges n’est qu’une faible lueur. Ibid. La science des anges de l’ordre le plus élevé n’atteint pas toute la connaissance de Dieu. Ibid., serm. LI, t. iii, p. 39. Ils ne peuvent supporter l’éclat de la divinité. Scrutât., 1. II, serm. i, t. iii, p. 165 ; Aphraate, Demonstr., xvii, 35, p. 663.

2° Office des anges aupri-s de Dieu. — Leur office consiste à louer Dieu et à le servir. Suivant saint Éphrem, les « vigilants » l’adorent en silence, les séraphins le louent, les chérubins le portent. Éphrem, Scrutât. , 1. I, serm. iv, t. iii, p. 8 ; 1. II, serm. i, p. 166. Ils accomplissent leur ministère en silence. Ibid., 1. 1, serm. ni et iv, p. 5, 8. Le langage des anges spirituels, ’îrê d-rûhd, n’est pas semblable à celui des hommes ; c’est