Dictionnaire de la Bible/Azarias

Letouzey et Ané (Volume Ip. 1297-1298-1301-1302).
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AZARIAS

AZARIAS. Hébreu : ‘Ǎzaryâh, ‘Ǎzaryâhû, « Jéhovah aide. » Septante : Ἀζαρίας. Nom d’un grand nombre d’Israélites.

Sommaire
(ne fait pas partie du texte original)

  1. Azarias Ier, fils du grand prêtre Sadoc.
  2. azarias, fils de Nathan.
  3. azarias, roi de Juda.
  4. azarias, fils unique d’Éthan.
  5. azarias, fils de Jéhu.
  6. azarias, fils d’Achimaas.
  7. Azarias II, fils de Johanan.
  8. azarias, fils d’Helcias.
  9. azarias, fils de Sophonie.
  10. azarias, descendant d’Helcias.
  11. azarias, fils d’Oded.
  12. azarias, fils de Josaphat.
  13. azarias, un des trois compagnons de Daniel.
  14. azarias, Ochozias.
  15. azarias, fils de Jéroham.
  16. azarias, fils d’Obed.
  17. Azarias III, grand prêtre sous le règne d’Ozias.
  18. azarias, fils de Johanam.
  19. azarias, père de Joël.
  20. azarias, fils de Jalaléel.
  21. Azarias IV, grand prêtre sous le règne d’Ézéchias.
  22. azarias, lévite sous le pontificat d’Azarias IV.
  23. azarias, fils de Maraioth.
  24. azarias, fils de Maasias.
  25. azarias, sous Zorobabel.
  26. azarias, lévite.
  27. azarias, prêtre.
  28. azarias, nom que prit l’ange Raphaël.
  29. azarias, fils d’Osaïas.
  30. azarias, capitaine de Judas Machabée.
  31. azarias de rubeis.


1. Azarias Ier, fils du grand prêtre Sadoc. III Reg., iv, 2. Josèphe et plusieurs commentateurs le regardent comme le fils d’Achimaas, et par conséquent comme le petit-fils de Sadoc. (On sait que dans les généalogies bibliques « fils » doit se prendre souvent dans le sens de « petit-fils ».) Ce serait alors le même personnage que l’Azarias de I Par., vi, 9 (hébreu : v, 34-35). Voir Azarias 6. D’après les Septante et la Vulgate, il était l’un des secrétaires royaux à la cour de Salomon ; et c’est ainsi que beaucoup interprètent le texte hébreu. Cependant, si l’on suit la ponctuation massorétique, si l’on tient compte de l’accent distinctif majeur placé sous le mot Ṣâdôq, et de l’absence de la conjonction ve, « et, » devant le nom d’Élihoreph, Azarias n’est pas qualifié du titre de secrétaire, mais bien de celui de kôhên, c’est-à-dire conseiller ou ministre principal du roi Salomon. « Azarias, fils de Sadoc [était] le kôhên. » III Reg., iv, 2. Quelques exemplaires des Septante font également rapporter hakkôhên non à Sadoc, mais à Azarias, en traduisant, il est vrai, par ὁ ἱερεύς. Après la mort de Sadoc, grand prêtre, il paraît lui avoir succédé. C’est à lui probablement, et non à son petit-fils (voir Azarias 7), que se rapporte la remarque de I Par., vi, 10 (hébreu, v, 36) : « C’est lui qui remplit les fonctions sacerdotales dans la maison que Salomon bâtit à Jérusalem, » c’est-à-dire c’est lui qui le premier officia dans le temple après sa consécration. Ce passage a pu être déplacé et transporté par un copiste au ꝟ. 10, à cause de l’identité des noms propres.

2. azarias, fils de Nathan, était préposé aux niṣṣâbîm, sorte de préfets ou de percepteurs généraux, employés à la cour de Salomon. III Reg., iv, 5, 7. On ne sait si son père Nathan est le prophète de ce nom. II Reg., vii, 1-17, ou le fils de David. II Reg., iv, 14.

3. azarias, roi de Juda. Appelé Azarias, IV Reg., xiv, 21 ; xv, 1, 6, 7, 8, 13, 17, 23, 27 ; I Par., iii, 12, il est plus connu sous le nom d’Ozias. Voir Ozias.

4. azarias, fils unique d’Éthan et arrière-petit-fils de Juda et de Thamar, I Par., ii, 8, ou plutôt descendant de Juda en ligne directe, à un degré qui n’est pas précisé.

5. azarias, fils de Jéhu et père de Hellès, de la tribu de Juda, un des descendants d’Hesron par Jéraméel. I Par., ii, 39.

6. azarias, fils d’Achimaas. I Par., vi, 9 (hébreu, v, 34, 35). Ceux qui regardent Azarias Ier, dont il est question III Reg., iv, 2, comme le fils de Sadoc et le frère d’Achimaas, font de celui-ci le neveu de ce premier Azarias. Mais il est plus probable que c’est le même personnage. Achimaas ne paraît pas avoir exercé le souverain pontificat ; à l’époque de l’inauguration du temple, la onzième année du règne de Salomon, ce serait Azarias, son fils et l’héritier de sa charge, qui en aurait rempli les fonctions après Sadoc.

7. Azarias II, grand prêtre, fils de Johanan et petit-fils du précédent. I Par., vi, 10 (hébreu, I Par., v, 36). « Ce fut lui, dit le texte sacré, qui remplit les fonctions sacerdotales dans le temple qu’avait bâti Salomon à Jérusalem. » Cette remarque se rapporte probablement au premier Azarias. Voir Azarias 1. Azarias, fils de Johanan, fut vraisemblablement contemporain d’Asa, puisque son fils Amarias était grand prêtre du temps de Josaphat. II Par., xix, 11.

8. azarias, fils d’Helcias, qui fut le promoteur de la réforme de Josias, et père de Saraïas, le dernier pontife avant la prise de Jérusalem par les Chaldéens. I Par., vi, 13, 14. Il est compté parmi les ancêtres d’Esdras. I Esdr., vii, 3.

9. azarias, lévite, fils de Sophonie et ancêtre d’Héman, célèbre chantre du tabernacle sous David. I Par., vi, 36.

10. azarias, fils ou plutôt descendant d’Helcias. Il fut l’un des premiers habitants de Jérusalem après la captivité, et est appelé prince, chef (negîd) de la maison de Dieu : ce qui peut s’entendre ou du chef d’une des classes sacerdotales, ou du chef de toutes les familles sacerdotales, c’est-à-dire du grand prêtre. I Par., ix, 11 ; cf. I Par., xxiv, 3-6. Dans le passage parallèle, II Esdr., xi, 11, à la place d’Azarias, on lit Saraïa : il y a évidemment, dans l’un des deux livres, une faute de copiste ; mais il n’est pas possible de décider quel est le vrai nom.

11. azarias, fils d’Oded, prophète envoyé par Dieu au-devant d’Asa, roi de Juda, qui revenait victorieux du combat livré contre Zara, roi d’Éthiopie. II Par., xv, 1-8. Dans un tableau saisissant, l’envoyé divin annonce à Asa les maux qui doivent fondre sur la nation, si elle abandonne le vrai Dieu (ꝟ. 3-6), et l’encourage à garder fidèlement l’alliance théocratique, en lui promettant que le Seigneur l’en récompensera (ꝟ. 7). Cf. col. 1053. Ce tableau tracé par le prophète concerne-t-il le passé (époque des Juges), le présent (règne de Roboam, d’Abia et d’Asa) ou l’avenir (captivité de Babylone, destruction de Jérusalem par les Romains) ? Il nous semble, en rapprochant du Deutéronome, xxviii, 15-68, les paroles du prophète, que ce sont plutôt des menaces en cas d’infidélité (cf. contexte, II Par., xv, 2) ; menaces qui, il est vrai, par la faute du peuple juif, sont devenues une prophétie remarquable de l’état déplorable où il a été jeté pendant la captivité de Babylone, et surtout depuis la ruine de Jérusalem par les Romains. Au ꝟ. 8, au lieu de « prophétie d’Azarias, fils d’Oded le prophète », que donne la Vulgate, le texte hébreu actuel porte : « Et la prophétie Oded le prophète. » Il y a là évidemment une lacune. Les mots tombés par distraction d’un copiste devaient probablement être ceux-ci : ’âšér dibbér ’Azaryâhû ben…, « la prophétie [que prononça Azarias, fils de] Oded le prophète. »

12. azarias. Deux fils de Josaphat portent ce nom, II Par., xxi, 2. Il doit y avoir une erreur de transcription, par exemple : Azarias pour Amarias dans un des deux cas ; car il n’est pas croyable que deux fils de Josaphat, vivant en même temps, aient porté le même nom. Il est vrai que, dans le texte hébreu, il y a une légère différence de prononciation : ‘Ǎzaryâh et ‘Ǎzaryâhû. Mais c’est une variante insignifiante, qui n’empêche pas les deux noms d’être identiques.

13. azarias. Un des trois compagnons de Daniel, qui porte aussi le nom babylonien d’Abdénago. (Voir Abdénago.) De famille royale, comme Ananie, élevé comme lui à la cour de Babylone, investi des mêmes fonctions, il en partage les épreuves et la courageuse fermeté. Dan., i, 3-20 ; ii, 17, 49 ; iii, 12-23 et 91-100 (hébreu, i, 33). Dans les Septante et la Vulgate, iii, 25-45 et 46-90 ; I Mach., ii, 59. (Voir Ananie, 5, col. 540.) Avant l’hymne d’action de grâces connu sous le nom de Benedicite, et chanté par les trois enfants dans la fournaise, se trouve une prière appelée « prière d’Azarias ». Dan., iii, 25-45 (Vulgate). Au nom de la nation entière, Azarias reconnaît la justice de la conduite de Dieu à l’égard de son peuple (ꝟ. 25-33), et, rappelant les magnifiques promesses faites à Abraham, qui contrastent avec la situation actuelle si déplorable (ꝟ. 34-40), il implore la miséricorde divine et demande que la gloire du Seigneur éclate par la restauration du peuple et l’humiliation de ses oppresseurs (ꝟ. 41-45). Sur l’authenticité de la prière d’Azarias, qu’on ne lit pas dans le texte hébreu actuel, voir Daniel.

14. azarias. Dans quelques exemplaires du texte hébreu, II Par., xxii, 6, on lit ‘Ǎzaryâhû au lieu de ’Ǎḥazyâhû (Ochozias). Plusieurs manuscrits et éditions portent ce dernier nom ; et c’est ainsi qu’ont lu les Septante, le syriaque, l’arabe et la Vulgate. C’est du reste la leçon du passage parallèle IV Reg., x, 13. Inutile donc de supposer, avec quelques commentateurs, qu’Azarias était un des noms d’Ochozias ; il est plus naturel de supposer une erreur de copiste, facile à comprendre dans la transcription d’un nom propre.

15. azarias, fils de Jéroham, un des cinq commandants de cent hommes, appartenant à la garde royale, choisis par le grand prêtre Joïada pour renverser Athalie et élever sur le trône le jeune Joas. II Par., xxiii, 1-21 ; cf. IV Reg., x, 4-12.

16. azarias (hébreu : ‘Ǎzaryâhû), fils d’Obed, un des cinq chefs de cent hommes qui, comme le précédent, entrèrent dans le complot formé par le grand prêtre contre Athalie en faveur de l’héritier légitime du trône. Ils massacrèrent cette reine idolâtre en dehors de l’enceinte du temple, et reconnurent Joas pour roi. II Par., xxiii, 1-21 ; cf. IV Reg., x, 4-12 ; I Par., ii, 38.

17. Azarias III, grand prêtre sous le règne d’Ozias. II Par., xxvi, 16-20. Il eut le courage de résister au roi, quand celui-ci, au mépris de la loi, voulut pénétrer dans le Saint et offrir l’encens sur l’autel des parfums.

18. azarias, fils de Johanam, un des principaux chefs de la tribu d’Éphraïm, sous Phacée, roi d’Israël. II Par., xxviii, 12-15. Suivant le conseil d’Oded, prophète d’Israël, Azarias et trois autres chefs firent rendre la liberté aux sujets d’Achaz, roi de Juda, faits prisonniers. Ils traitèrent ces captifs avec bonté, et les reconduisirent jusqu’à Jéricho.

19. azarias, père de Joël, qui fut l’un des lévites chargés par le roi Ézéchias de purifier le temple. II Par., xxix, 12.

20. azarias, fils de Jalaléel, et l’un des lévites auxquels Ézéchias confia le soin de purifier le temple. II Par., xxix, 12.

21. Azarias IV, grand prêtre de la race de Sadoc, sous le règne d’Ézéchias. II Par., xxxi, 10-13. Pendant son pontificat et sous sa haute surveillance, ce sage roi fit faire autour du temple des magasins destinés à conserver les dons, trop abondants pour pouvoir être consommés immédiatement par les ministres sacrés.

22. azarias, un des lévites préposés à la garde des revenus sacrés, sous le pontificat du précédent Azarias. II Par., xxxi, 13.

23. azarias, fils de Maraioth et père d’Amarias. Il est omis dans la liste des descendants d’Aaron, I Par., vi, 7 et 52, et est nommé parmi les ancêtres d’Esdras. I Esdr., vii, 3.

24. azarias, prêtre, fils de Maasias. Au retour de la captivité, il bâtit la partie du mur de Jérusalem située vis-à-vis de sa maison, II Esdr., iii, 23-24.

25. azarias, un de ceux qui rentrèrent les premiers à Jérusalem avec Zorobabel. II Esdr., vii, 7. Il est nommé parmi les onze personnages cités à la suite du nom de Zorobabel, et qui paraissent être les chefs du peuple. Dans I Esdr., ii, 2, le nom d’Azarias est remplacé par celui de Saraïa.

26. azarias, un des lévites qui imposait le silence au peuple pendant la lecture de la loi faite par Esdras. II Esdr., viii, 7-11. Ils lisaient eux-mêmes à leur tour et expliquaient le livre de la loi, ꝟ. 8.

27. azarias, un des prêtres signataires de l’alliance théocratique à la suite de Néhémie. II Esdr., x, 2. C’est probablement le même personnage qu’Azarias 25.

28. azarias. Nom que prit l’ange Raphaël, lorsqu’il s’offrit à Tobie pour conduire son fils à Ragès. Tob., v, 18 ; vi, 6 ; ix, 1. « Je suis Azarias (c’est-à-dire « Jéhovah secourt »), fils du grand Ananie (« Jéhovah fait grâce »), » Tob., v, 18, répond l’ange à Tobie, qui lui demande son nom. Il était, en effet, la personnification du secours envoyé par la bonté de Dieu. Calmet, Commentaire littéral, Esdras, Tobie, édit. de 1722, p. 261 ; Cornély, Historica introductio in V. T. libros, vol. ii, t. i, p. 388 ; Gutberlet, Das Buch Tobias, in-8o, Munster, 1887, p. 157. Voir Raphaël.

29. azarias, fils d’Osaïas, un des chefs de l’armée qui, après la prise de Jérusalem, accusa Jérémie de tromper le peuple, en le dissuadant de se réfugier en Égypte. Jer., xliii, 2. Il y entraîna lui-même le prophète avec Baruch, son secrétaire, ꝟ. 6. Au chapitre xlii, 1, à la place d’Azarias, on lit Jézonias, fils d’Osaïas. Quelques auteurs regardent ce Jézonias comme le frère d’Azarias, ou comme un second nom d’Azarias. Mais il est plus naturel d’attribuer ce changement de nom à une erreur de transcription, si l’on compare le ꝟ. 1 du chapitre xlii avec le ꝟ. 2 du chapitre xliii, et si l’on observe que les Septante, Jer., xlix, 1 ; l, 2, ont également Ἀζαρίας dans les deux passages.

30. azarias, un des deux capitaines laissés à Jérusalem par Judas Machabée, pour la garde de cette ville. I Mach., v, 18, 19, 56 et 60. À la nouvelle des succès de Judas, il voulut, malgré la défense qui lui en avait été faite, se mesurer avec l’ennemi, et se porta sur Jamnia. Mais il fut battu par Gorgias, qui sortit de cette place et lui tua environ deux mille hommes. « Il n’était pas, ajoute le texte sacré, de la race de ces hommes par qui Israël devait être sauvé. »

31. azarias de rubeis ou Azariah de Rossi, célèbre rabbin juif du xvie siècle. Voir Rossi (de) 1.