Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOULINE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
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BOULINE. s. f. Terme de Marine. C’est une corde amarée vers le milieu de chaque côté d’une voile, qui sert à la porter de biais pour prendre le vent de côté, quand on ne l’a pas en poupe ou de quartier. Velum obliquè obtentum. La bouline de revers, est celle qui est larguée & sous le vent. Le vent de bouline, est celui qui est éloigné de cinq pointes, ou aires de vent de celui de la route. La bouline grasse, est le vent qui s’en éloigne davantage de six à sept pointes. On dit, aller à la bouline, ou tenir le lit du vent, quand on est porté d’un vent de biais, qui semble contraire à la route, en se servant de boulines hâlées & roidies. Obliquo vento navigare ; pedem facere. On le dit aussi figurément, pour signifier, Biaiser, n’aller pas droit dans une affaire : mais cela n’est que du style familier.

Courre la bouline. C’est un châtiment qui se pratique sur mer. L’équipage se range en deux haies de l’avant à l’arrière du vaisseau. Chaque matelot tient une corde, ou garcette à la main. On fait passer le criminel deux ou trois fois entre ces deux haies de matelots, qui lui donnent chacun un coup.

Hâle-Bouline. s. m. Ce mot se trouve dans Pomey. C’est un nom de raillerie que l’on donne à un matelot qui n’est point encore expérimenté. Tu n’es qu’un hâle-bouline.