Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BALLADE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 723-724).

BALLADE. s. f. Terme de Poësie. On prononce BALADE. La ballade se rapporte au chant royal, comme le triolet au rondeau. Elle n’a que trois couplets, & l’envoi où l’on met quatre ou cinq vers, selon que le couplet est un huitain ou un dixain. Il faut que les mêmes rimes regnent dans tous les couplets chacune à la place qui lui a été réglée dans le premier. Les vers de huit syllabes y viennent fort bien, quand le sujet en est un peu sérieux ; autrement on doit s’en tenir à ceux de dix syllabes comme dans les rondeaux. Les ballades ont été fort en vogue ; elles n’y sont plus tant, mais ce goût ancien peut revenir. Le P. M. Mourgues. Les trois strophes de la ballade sont de huit ou dix vers chacune, dont le dernier vers est répété toujours de même. Genus odes versibus in eosdem rythmos ex euntibus compositæ : Rythmus Gallicus similiter desinens. Dans l’envoi composé de quatre ou cinq vers, on répète encore le refrain. Il y a des exemples de ballades dans Marot, & chez les Poëtes anciens. Il y en a dans Sarasin entre les Modernes. Voyez Pasquier, Recherch. Liv. VII, ch. 5.

La Ballade asservie à ses vieilles maximes,
Souvent doit tout son lustre au caprice des rimes.

Boil.
On appelle figurément le refrain de la ballade, un discours qu’on répète souvent. Regnier a dit des Poëtes importuns à demander, c’est toujours le refrain qu’ils font à leur ballade.

Ballade. En quelques Provinces on appelle de ce nom le jour de la fête du Patron d’une Paroisse de village. Ce mot vient apparemment de ce qu’on y balloit, c’est-à-dire, qu’on y dansoit, qu’on y faisoit des bals.