Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BÂTARDIÉRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 794).
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BÂTARDIÉRE. s. f. Terme de jardinage. Terrain où l’on plante les arbres plus éloignés les uns des autres que dans la pépinière pour leur faire prendre avec la serpette, le croissant, ou le ciseau, la forme qu’ils doivent avoir dans les vergers, les boulingrins ou les bosquets.

☞ Ce mot se dit non seulement du lieu où l’on plante des arbres au sortir de la pépinière, comme on vient de le dire, mais du plant même. Nous remarquerons en passant, qu’il faut écrire plant, & non pas plan avec les vocabulistes, qui copient jusqu’aux fautes d’impression du Dict. de l’Acad.

☞ Nous remarquerons encore qu’ils nous donnent une notion absolument la fausse de la Bâtardière, en disant que c’est un plant d’arbres greffés qu’on éleve dans les pépinières, & qu’on transplante dans des jardins & dans des vergers.

☞ On greffe les arbres dans la pépinière ; on les transplante ensuite dans la bâtardière, en observant de les mettre au moins à quatre pieds de distance les uns des autres, & l’on commence à leur donner la forme qu’ils doivent avoir dans les endroits où ils doivent être placés. La bâtardière est donc une espèce de magasin où l’on met les arbres au sortir de la pépinière pour s’en servir au besoin.

La bâtardière est nécessaire, 1.o Pour avoir des arbres de provision, propres à remettre à la place de ceux qui meurent, ou ne profitent pas. 1.o Pour dégager la pépinière de la trop grande quantité d’arbres. 3.o Pour en avoir à vendre, pour vous dédommager de la première dépense que vous aurez faite à planter votre jardin. Ils pourront aussi vous rapporter en ce lieu là. Outre cela un arbre replanté plusieurs fois est beaucoup plus franc que si directement tiré de la pépinière il étoit placé en lieu à demeure. Il est aussi nécessaire d’avoir une bâtardière pour les arbres greffés sur franc que l’on veut faire monter en grands arbres de six pieds de tige. Id.