Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARRIÈRE-BAN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 527).
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ARRIÈRE-BAN. s. m. En tant que ce mot diffère de ban, il signifie la convocation des arrières vassaux du Roi, ou des vassaux médiats. Edictum principis ad bellica munera Nobilitatem clientelarem, vel translatitios clientes, convocantis. On a mandé le ban & l’arrière-ban. Voyez Ban.

Ce mot signifie aussi la Noblesse même que le Roi mande pour servir en corps dans les armées ; on dit, convoquer l’arrière-ban. Depuis Fiançois I, il n’est resté au Prévôt de Paris du commandement des armes, que la convocation & la conduite de l’arrière-ban. De la Marre. Il y a 150 ans, qu’on disoit aussi rière-ban, pour arrière-ban.

Le mot d’arrière-ban, signifie, selon quelques-uns, un ban réitéré, c’est-à dire une nouvelle semonce ou convocation que le Roi avoit droit de faire de ses vassaux, qui avoient déjà accompli le temps de leur service, mais qu’un besoin pressant de l’état obligeoit à y retourner. P. Daniel.

Ménage dit qu’on dérive ordinairement ce mot de haribonnum, ou heribannum, qui vient de l’allemand hare, ou here, qui signifioit armée, dans la première & seconde race de nos Rois ; & ban, appel, convocation, ou semonce, d’où on a fait d’abord Hereban, & par corruption arrière-ban, qui étoit un appel des vassaux pour aller à l’armée. M. de Caseneuve prétend qu’il est composé de ces deux mots, arrière & ban. Le ban est la convocation des vassaux qui tiennent des fiefs relevans immédiatement du Roi, & l’arrière est la convocation des vassaux qui ne relèvent que médiatement du Roi. M. Ménage approuve cette étymologie. Pasquier dit qu’il en est fait mention fréquente dans la loi Salique, lorsque les Rois convioient leurs sujets de les suivre à la guerre. De Hauteserre dit que ce mot d’heribannum, qu’il dérive de l’Allemand, comme Ménage, est le plus ancien, & que ce n’est que dans la suite qu’on a appelé l’arrière-ban, bannum & retrobannum ; & il le définit, la levée ou la convocation de ceux qui tiennent des fiefs libres ou francs, & exempts d’un service particulier ; ou la convocation des roturiers qui tiennent de petits fiefs à condition de certaine redevance. Voyez les Orig. Feud. C. 9. ☞ Quelques-uns le font venir de heribannum, proclamation du maître ou souverain pour appeler ses sujets au service militaire, fous les peines portées par les lois.