Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARRÉRAGES

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 522-523).

ARRÉRAGES. s. m. pl. ☞ Payement d’une rente ou redevance annuelle pour raison desquelles le débiteur est en retard. Ce qui est dû d’une rente annuelle & constituée, ou d’une pension, de cens & droits seigneuriaux, ou de loyers, de terres & de maisons. On ne peut pas demander plus de 29 années d’une rente foncière, ni plus de cinq d’une rente constituée, & dix des rentes de pensions viagères. Locationis, conductionis, pensionis, solvendi reditus retro relicti, missi. Il a laissé courir tant d’années d’arrérages. Les arrérages monteront plus que le principal. L’intérêt ne se dit que des obligations ; arrérages se dit quelquefois des vieilles dettes. Voyez les Ordonnances de Louis XII, de 1510, de Henri IV. Tronçon sur la Coutume de Paris, Louet, Charondas sur la Coût, de Paris.

Ce mot vient par contraction d’arriérages, comme on prononçoit anciennement, qui a été fait de arrière, & arrière, de retro. Ménag.

Arrérages, se dit figurément quand il s’agit de galanterie. Il signifie redoublement de plaisirs, & de soins amoureux en dédommagement de ceux qu’on n’a pu rendre. Les arrérages sont personnels, & si un mari s’absente, il les doit payer à son retour.

On dit proverbialement d’un homme galant & vigoureux, que c’est un bon payeur d’arrérages.