Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALCYON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 218).

ALCYON. s. m. Espèce d’oiseau de mer, de la grosseur d’une caille, au plumage bleu, vert & rouge, qui couve sous l’eau, & parmi les roseaux. Alcyon, ou Alcedo. Belon dit que l’Alcyon est un oiseau de mer, qui fait son nid parmi les roseaux ; qu’il a le corps de couleur rousse & enfumée, le bec tranchant, & les jambes & les pieds cendrés. Quelques-uns l’appellent Martinet, ou oiseau de Saint Martin, & sur-tout en Normandie ; ou Martinet pêcheur : & en quelques lieux on le nomme Drapier. Les Naturalistes disent que la mer est calme quand les alcyons font leurs nids. Voyez plus bas Alcyonien.

On rencontre sur le Bosphore de Thrace de petits oiseaux que quelques-uns du pays veulent persuader être des alcyons : mais on n’en trouve jamais de nids, quoiqu’il y ait souvent bonace sur cette mer ; & tous les jours de l’été qui sont sereins, on les voit par bandes remonter le Bosphore quand le soleil se couche. Leur plumage est tout blanc : leur vol est bas, mais très-rapide, & les Turcs prennent plaisir à le leur faire précipiter encore davantage, en leur criant par plusieurs fois ce mot Kyl, qui veut dire Teigneux. Du Loir, Voyage du Levant, p. 75.

On appelle encore alcyons, certaines plantes marines qui ont quelque rapport aux éponges. Les alcyons sont composés de filamens semblables à ceux de la grosse filace de chanvre, couverts d’une espèce d’écorce toute percée, mais dont l’œil a de la peine à appercevoir les trous sans le secours du microscope. La matière des alcyons est toujours la même, mais la forme en varie de toutes les manières. Voyez Alcyonium.