Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AFFRONTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 146-147).

☞ AFFRONTER. v. a. Dans le sens propre, faire front en attaquant hardiment, attaquer avec hardiesse, avec intrépidité. Hostem adoriri fortiter. Nous allâmes affronter l’ennemi jusque dans son camp. Alexandre alloit affronter l’ennemi en plein jour & à découvert.

☞ Au figuré, affronter la mort, affronter les hasards, les dangers, c’est s’exposer hardiment à la mort, aux hasards, aux dangers. Adire pericula. Où est le Soldat qui n’affronte pas le danger en présence de son Prince ? Abl.

Vous allez de la mort affronter la présence. Rac.

☞ AFFRONTER, dans un sens odieux, signifie aussi tromper, sous prétexte de bonne foi. Fraudare, defraudare. Ce banqueroutier a affronté tout le monde. C’est un coquin qui affronte en vendant de mauvaises marchandises qui ont de l’apparance.

☞ AFFRONTÉ, ÉE. part. Périls affrontés. Gens affrontés par un marchand.

Affronté, en termes de Blason, se dit des animaux qui sont posés vis-à-vis l’un de l’autre, dont les têtes se regardent dans un écu. Deux lions affrontés sont ceux qui sont front contre front. Gemini leones adversis frontibus picti. On le dit aussi quand il n’y a que leurs têtes ainsi disposées. On le dit même, quand ils sont en des quartiers différens, encore qu’il y ait d’autres pièces entre deux. Il portoit d’or à deux lions affrontés de gueules. On dit aussi en termes d’Antiquaires : têtes affrontées.