Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AFFÛTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 147).
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AFFÛTER. v. a. Disposer le canon à tirer, le mettre en mire. Tormentum ad emissionem disponere, librare.

Affûter, signifie aussi chez les ouvriers, aiguiser les outils. Acuere, exacuere.

☞ Les Peintres & les Dessinateurs disent aussi affûter les crayons ; pour dire, aiguiser les crayons.

Affûter, se dit mieux des bois & des crayons que des métaux. On aiguise un instrument neuf, & celui qui a servi ; on n’affûte que celui qui a servi. Aiguiser, c’est donner la forme convenable à l’extrémité d’un instrument qui doit être pointu. Affûter, c’est réparer cette forme altérée par l’usage.

☞ On dit figurément s’affûter, dans le même sens qu’être à l’affût, se préparer, se disposer à faire quelque chose, épier l’occasion. Ils s’affûtent pour nous jouer quelque tour. Il est très-familier.

AFFÛTÉ, ÉE. adj. On dit qu’un artisan est affûté de tous ses outils, quand il a près de lui tous ceux dont il a besoin pour travailler. Comparatus ab omnibus instrumentis, ab omni artis suppellectile.

Affûté, se dit aussi figurément d’une personne qui est venue préparée & disposée à dire ou à faire quelque chose. Ils étoient trois ou quatre Juges affûtés pour faire gagner le procès à cet homme-là.

Nicod dérive tous ces mots de fustis, bâton.