Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACOMAS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 90).
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ACOMAS. s. m. Arbre qui croît dans les îles Antilles, & dont le bois s’emploie aux ouvrages de menuiserie. Cet arbre est à-peu-près de la hauteur de nos pommiers ; ses feuilles sont assez longues & lisses, son fruit est de la grosseur d’une prune, qui devient jaune dans sa maturité ; son amertume empêche qu’on ne le mange : il n’y a que les pigeons ramiers qui puissent s’accommoder de ce fruit ; mais leur chair en retient si fort le goût, qu’on ne peut les manger dans le temps qu’ils s’en nourrissent. L’écorce de cet arbre est raboteuse, cendrée, & elle donne un suc laiteux lorsqu’on l’incise. Son bois est pesant, de couleur rouge, tirant sur le jaunâtre ; le cœur est d’un rouge tirant sur le violet. Ces couleurs varient suivant son âge ; & tout le bois prend fort bien le poli. Rochefort. Le Pere du Tertre rapporte qu’un Nègre l’avoit guéri d’un grand mal de dents, en lui frottant les tempes & le derrière des oreilles avec le lait qui se tire de l’écorce de l’Acomas franc. Car ce Pere, Histoire des Antilles, Traité 3. C. 4. §. 3. distingue trois sortes d’Acomas ; l’Acomas franc, qui est un des plus gros, & des plus hauts arbres des Antilles, & le meilleur de tous pour les bâtimens ; l’Acomas bâtard, qui croît à la Capsterre de la Guadeloupe, qui n’est ni si beau, ni si bon à bâtir que le précédent ; & le troisième qui croît aux environs de la grande Ance, semblable au premier, sinon que le cœur en est rouge.