Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ÆTHER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 132).
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ÆTHER s. m. Matière liquide & très-subtile, qui occupe l’espace immense qui est au-dessus de l’air jusqu’aux astres les plus élevés, ou jusqu’aux extrémités du monde. Æther. On écrit ordinairement Ether ; & quoique nous ayons conservé le mot latin dans notre langue, cette ortographe paroît la plus suivie. On ne peut pas supposer, comme quelques Astronomes ont fait pour expliquer les réfractions, que l’atmosphère dans laquelle les rayons lumineux se détournent en venant de l’Æther, étoit d’une nature homogène, & que la réfraction ne se faisoit seulement que dans le passage de ces deux milieux. De la Hire. Acad. des Sciences 1702, Mem. p. 183. Les Grecs entendoient par ce mot les Cieux distingués des corps lumineux. Hésiode dit que l’Æther naquit avec le jour du mélange de l’Erébe & de la Nuit, enfans du Cahos, c’est-à-dire, que la nuit & le cahos ont précédé la création des cieux & de la lumière.

Ce mot est originairement grec αἰθήρ, & vient de αἴθω, je brûle, j’enflamme, je brille, j’éclaire. L’Æther est la matière de la lumière. Voyez Ether.