Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 362-374).
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Sac. Le ventre. — On dit d’une femme enceinte : Elle en a plein son sac.

La jeune garce en eut plein son sac.Marguerite de Navarre.

Sacrifice. Fouterie désintéressée et — toujours intéressante.

La compagnie qui, pendant notre sacrifice, avait gardé un profond silence, me complimenta de l’hommage que mes charmes avaient reçu par la double décharge que j’avais subie dans une seule jonction. (Mémoires de miss Fanny.)

J’étais trop jeune encore pour multiplier les plus doux sacrifices.Pigault-Lebrun.

Saletés (Dire des). Tenir des propos de « haulte gresse » et de grande salacité, pour provoquer les idées libertines et pousser à la consommation de la femme par l’homme et de l’homme par la femme. — Faire des saletés. Peloter une femme ou un homme, sucer ou gamahucher, branler ou faire postillon, etc., etc., — toutes les choses aimables de la fouterie.

Tu me disais alors que pour te plaire,
Une femme devait et dire et savoir faire
Toutes les saletés et toutes les horreurs.

L. Protat.

Salières (Avoir des). Se dit des femmes maigres qui n’ont que des trous où il faudrait des bosses ; derrière les clavicules, par exemple.

Elle a deux salières et cinq plats (sein plat). Vieux dicton qui s’emploie pour désigner une femme maigre qui n’a ni cul ni tétons.

Salope. Femme galante, de haut ou de bas étage.

Je vous aime ainsi, divine salope.

(Parnasse satyrique.)

Sangler une femme. La baiser, la frapper à coups de queue sans qu’elle s’en fâche.

Il demande grâce pour avoir sanglé cette fille.Saint-Amand.

Satisfaire son goût. Baiser une femme, ou enculer un homme, selon qu’on est conformiste ou non conformiste en amour.

Il aime par-dessus tout
La volupté roturière ;
Pour satisfaire son goût
Il faut une couturière.

Ém. de la Bédolliere.

Satisfaire une femme. La baiser de façon qu’elle ne réclame pas, — à moins qu’elle ne soit trop gourmande.

Des houris toujours belles,
Qu’on satisfera bien,
Et qui, toujours pucelles,
N’arrêteront sur rien.

Collé.

Satisfaire un homme. Le branler, ou se laisser baiser par lui — ce qui, en effet, le comble de satisfaction.

Chez ce libertin cagot
Qu’ j’ai tant d’ mal à satisfaire,
Je suis entré’ pour tout faire :
Aussi j’y fais mon magot.

J. Poincloud.

Satyriasis (Le). L’hystérie des hommes, comme l’hystérie est le satyriasis des femmes, c’est-à-dire que ceux et celles qui en sont possédés ne font autre chose dans la vie que de baiser ou d’essayer de baiser.

Ces abbés poupins et débauchés, ces fléaux de la virginité, seront condamnés à un satyriasis éternel.A. Dulaurens.

Sauce d’amour. Le sperme.

Il lui faut un gros vit, et lequel soit toujours
Bien roide et bien fourni de la sauce d’amour.

Théophile.

Saucisse. Le membre viril.

N’est-ce pas user d’artifice
Pour avoir un plaisir plus cher,
À Margot d’avoir la saucisse
Et le vit du fils d’un boucher.

Théophile.

Sauvage (Se mettre en). S’habiller tout nu, c’est-à-dire : se déshabiller ou ne pas s’habiller du tout.

Être (ou n’être pas) sauvage. Éviter les hommes ou accepter et même rechercher leurs hommages.

Alors, Jupin, prenant l’ parti d’ la dame,
Dit au Cyclope : Un mot va t’apaiser :
Si tu n’ veux pas qu’on reconnaiss’ ta femme
      En sauvag’ faut la déguiser.

Ém. Debraux.

Savante en amour (Être). Se dit de toute fille ou femme qui connaît les préceptes les plus secrets et les secrets les plus précieux de l’art d’aimer, et qui serait plutôt capable d’en enseigner à un homme que d’en apprendre de lui.

Une autre fille de son quartier, plus expérimentée que l’autre et qui, pour être un peu moins belle, n’en était pas moins savante et spirituelle en amour.Mililot.

Savoir des poses. Être experte dans l’art d’allumer les désirs libertins des hommes.

Il n’est poses qu’elle ne sache,
En débauche elle a de Carrache
                 L’invention.

H. Raisson.

Savonner une femme. La baiser, parce qu’ici le sperme sert de savon, ce qui fait qu’elles sont plus blanches que les hommes, au dire de Tabarin.

Et je lui donnerai une savonnade à laquelle son mari ne l’a pas habituée.Seigneurgens

Secouer la cartouche, le chinois, la houlette (Se). Se branler la pine.

Sans mot dire il se fait secouer la houlette.

L. Protat.

Secouer une femme. La baiser gaillardement, l’ébranler dans tous les sens en la branlant du bout de la queue.

Je te secouerai bien un peu entre l’huis et la muraille.P. de Larivey.

Vénus, ribaude paillarde,
D’une façon plus gaillarde
Sait bien remuer le cu
Quand le dieu Mars la secoue.

Théophile.

Mon cher Adam, mon vieux et triste père,
Je crois te voir en un recoin d’Éden
Grossièrement former le genre humain,
En secouant madame Ève, ma mère.

Grécourt.

Semence. Liqueur de la génération ; le foutre de l’homme et de la femme.

Au jeûne où votre con se trouve,
Vouloir faire une fine épreuve
Si je suis bélier ou mouton.
Vous eussiez eu de la semence

D’un vit dont la grandeur immense
N’eut jamais de comparaison.

F. de Maynard.

Dix-huit jours après qu’elles avaient reçu la semence.Ch. Sorel.

Sens dessus dessous (Être). Beau désordre, agréable à la vue chez une belle femme. Quand elle est renversée et bouleversée à grands coups de pine, les chevaux épars, le cul et les tétons en l’air, ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes, on m’a plus qu’à recommencer à faire le dessus, à moins qu’on ne préfère le dessous, — pour changer.

Gai, gai, l’on est chez nous
      Toujours en fête,
   Cul par dessus tête
Et sens dessus dessous !

Béranger.

Sentimentage. Amour plus platonique que physique, qui exclut l’infidélité et le plaisir au profit de je ne sais quel idéal ridicule — bon pour les romans et pour les pensionnats de demoiselles.

Mais s’il allait souhaiter quelque préférence exclusive, se croire offensé de mes inévitables infidélités, perdre de vue que je suis aphrodite, et vouloir m’assujettir à son sentimentage ?A. de Nerciat.

Sentir (Le). Sentir le membre de l’homme entrer profondément dans le vagin de la femme et y remuer.

          — J’y suis.
Le sens-tu, Philis ?
— Oui, Lycas, poursuis ;
    Tu te raidis
    Contre l’obstacle.

Collé.

Sérail. Bordel, où l’on élève à la brochette une foule de beautés de poils différents pour amuser ce polisson de sultan qui s’appelle le Public.

Seringue. La pine, avec laquelle l’homme donne à la femme un lavement de sperme — qui est le plus émollient de tous les lavements.

Il tire de sa pochette
Sa seringue et deux pruneaux.

Gautier-Garguille.

Seringuer. Administrer l’injection balsamique à un con bien portant, — avec la seringue que vous savez.

Jusqu’alors, je n’avais ressenti pareille jouissance. Il me seringua trois fois de suite de son nectar délicieux ; le foutre s’en allait à gros bouillons de la tête de son gros vit, il me sautait jusqu’au cœur.(Anaïs, ou Dix ans de la vie, etc.)

Serrer (Le). Faire le casse-noisette, retenir le membre viril comme dans un étau.

Sens-tu comme je te le serre ?H. Monnier.

Serrure. La nature de la femme — dont l’homme a la clef dans son pantalon.

Quand on fouille à votre serrure
Avec la clef de la nature.

Le Sr de de Sygognes.

Comment pensez-vous qu’on puisse garder une serrure, à qui toutes sortes de clefs sont propres.D’Ouville

Service (Faire le). Se remuer sous l’homme afin de le faire mieux jouir ; ou bien jouer de la main avec son membre au lieu de jouer des reins avec lui.

Quand t’auras fini ton service,
              T’auras cent sous.

Lemercier de Neuville.

Servir de sa main (Se). Se masturber, faute de maîtresse, ou par amour pour la veuve Poignet, — cette veuve que foutent tous les collégiens.

La volupté me pénètre soudain.
Mon trépignoir trépignait dans sa cage :
Pour l’apaiser, je n’avais que ma main.
Je m’en servis pour écumer sa bile.

Anonyme.

Serviteur. Amant ; homme qui sert une femme à son gré, — à moins qu’elle ne soit aussi gourmande que Messaline. — S’est dit aussi d’un godemichet, qui est, en effet, meilleur serviteur de la femme que l’homme.

      Que l’innocent fabrique,
Au lieu de son méchant flûteur,
            Un serviteur
D’un beau moule, et bien élastique.

Collé.

Sirène. Fille publique qui cherche à attirer l’homme en chantant, — pour le faire chanter à son tour.

Sirop de navet. Le sperme, par allusion à la forme du navet et à sa couleur.

Sans donner l’temps qu’ell’ réfléchisse,
J’ lui r’passe, afin qu’a s’ rafraîchisse,
D’ la liqueur du nœud conjugal
Et l’ sirop d’ navet pectoral.

(Chanson anonyme moderne.)

Socratiser. Préférer les hommes — comme Socrate, le plus sage des hommes, dit-on, préférait Alcibiade, qui en était le plus beau.

Sodomie, Sodomiser. Enculer une femme — ou un homme.

Sodomise deux coups et deux fois déchargeant,
Il retire du cul deux fois son vit bandant.

Piron.

Quoi, disent-elles, si les flammes
Sodomites brûlent les âmes,
On ne le fera plus qu’aux garçons.

Collé.

Peut-être aurait-il trouvé plus à propos de passer pour cocu que pour sodomite.Tallemant des Réaux

Il la quitte alors pour l’engin
D’un franciscain que sodomise
Un prélat…

B. de Maurice.

Tout Africain est sodomite,
Ainsi l’exige le climat :
           On comprend ça.

Alex. Pothey.

Soixante-neuf (Faire). C’est faire tête-bêche (V. ce mot), les deux chiffres (69) le disant éloquemment.

Que fait Bacchus quand, accablé d’ivresse,
Son vit mollit et sur le con s’endort ?
Soixante neuf… et son vit se redresse,
Soixante-neuf ferait bander un mort !

(Parnasse satyrique.)

Solenniser la Saint-Priape. Baiser, le Dieu des jardins étant le Dieu de l’amour.

Or, un jour que Sa Sainteté
Solennisait la Saint-Priape
Sur l’autel de la volupté…

B. de Maurice.

Solution de continuité. La nature de la femme, où il y a en effet une sorte d’interruption de surface.

Bref aussitôt qu’il aperçut l’énorme
Solution de continuité,
Il demeura si fort épouvanté,
            Qu’il prit la fuite.

La Fontaine.

Sonner le bouton ou le tocsin. Branler une femme ou un homme, — la femme avec le doigt, l’homme avec la main.

Le cochon sonnait le tocsin
Sur le bouton de son vagin
Avec son médium sans corne.

A. Watripon.

Tout aussitôt sur son lit il la couche,
                   Sonne au bouton !
La reine alors déchargeant dans sa bouche,
                   Dit que c’est bon !

(La Gastibelzade.)

Sonner son fils. Se branler. — L’expression, très juste comme image, a été trouvée par une dame, Mme Octave, actrice du Vaudeville.

On dit encore : Agacer le sous-préfet, Se balancer le Chinois, Crier Vive l’Empereur, Se donner une Saragosse, Se polir la colonne, Épouser la veuve Poignet, Se coller une douce.

Sottises (Faire des). Peloter une femme, quand on est homme ; patiner un homme, quand on est femme ; copuler.

Enfin, finalement, a’ vous été contente ? — Oui. — Il n’a pas fait d’ sottises ! — Si tu veux…H. Monnier.

Soulager (Se). Dépenser son sperme en baisant une femme, ou en se masturbant, — ce qui allège d’autant les rognons.

Pauvre chat ! Eh bien, tu vas te soulager, mon chéri, je te le promets.Lemercier de Neuville.

Soupe et le bœuf (La) ou le bouilli. L’ordinaire conjugal : — les mêmes bonjours, les mêmes bonsoirs, les mêmes coups tirés par le même homme, — avec la même femme.

Parce qu’enfin, voyez-vous, du nectar et de l’ambroisie, c’est toujours la même chose que de l’ambroisie et du nectar. Junon, Flore, etc…, tout ça est bel et bon ; mais c’est toujours la soupe et le bouilli ; tandis qu’il y a là-bas, chez la papa Desnoyers, des brunettes, et de la piquette qui nous ravigoteront.Émile Debraux.

Sous le linge. À nu, sans chemise.

Je suis pourtant curieuse de voir comme elle est sous le linge.La Popelinière.

Souteneur. Homme sans préjugés qui, en cas de quelque attaque, doit servir de défenseur aux putains. En retour, il exige d’elles une bonne partie de l’argent qu’elles gagnent à la sueur de leur con. — Le souteneur est le mari modèle. Il est cocu, c’est convenu d’avance avec sa femme. Mais il ne doit pas songer à la faire cornette. Il doit la monter régulièrement une ou deux fois par semaine ; mais dans l’intervalle, il ne faut pas qu’il s’avise de penser même a une autre femme, encore moins d’en approcher. Malheureusement, chez les souteneurs, c’est comme chez les maris : il en est peu de vraiment honnêtes et sur qui une femme puisse compter sans réserve.

J’ suis le roi des souteneurs !
   Je connais la savate !
Au billard, faut m’ voir, j’épate
   Les vrais amateurs.

Lemercier de Neuville

Soutenir le choc. Se dit en parlant d’une femme que l’on baise, et à qui l’énergie de l’assaut ne fait pas peur.

Il faudrait surtout avoir soutenu durant toute la nuit, un entretien très-vif avec une nonne charmante.Louvet.

Sperme. Graine d’enfants que l’on sème (σπείρω) dans le ventre de la femme, — terre souvent féconde, et souvent bréhaigne aussi, selon la qualité de la semence, ou la vertu du semoir.

Nul rafraîchissement ne la lui peut ôter si bien qu’un bain chaud et trouble de sperme vénérique.Brantôme.

Le sperme n’est pas l’or potable
Qui vous nourrit au lieu de pain ;
Durant que votre con tient table
Votre ventre crie à la faim.

Théophile.

La bonne Alix curieuse s’avance,
Voyant jaillir ce sperme merveilleux.

Piron.

Et lorsque du plaisir est arrivé le terme Dans ma bouche je sais encor garder le sperme.L. Protat.

Succube. Homme qui consent à servir de femme à un autre homme, et qui fait le dessous pendant qu’il fait le dessus.

Succubes. On appelle ainsi les patientes dans les combats amoureux de femmes à femmes. Confession de Mademoiselle Sapho, suite du Cadran des plaisirs de la Cour, p. 257.

Quand il consommait son Kabyle,
On entendait sous le gourbi
Au milieu de la nuit tranquille,
Le succube pousser ce cri…

Al. Pothey.

Sucer. Passer la langue sur le membre viril pour l’amener à érection, et le faire décharger.

Que les chiens sont heureux !
Ils se sucent la pine,
Ils s’enculent entre eux !

Th. Gautier.

      Je voudrais être chien
      Car du soir au matin
Je pourrais me sucer la pine.

Dumoulin.

Cependant, en suçant, il est bon que la main
Joue autour des roustons un air de clavecin.

L. Protat.

Sucer des clitoris. Gamahucher.

            Il te faut, à tout prix,
            Sucer des clitoris,
            Et si l’antiquité
Ne l’eût pas fait, tu l’aurais inventé.

J. Duflot.

Sucer un homme. Lui passer habilement et doucement la langue le long du membre, autour et dessus, jusqu’à éjaculation complète.

Pourtant il leur manque, en somme
(Ce qui vaut bien un écu),
De savoir sucer un homme.

De la Fiselière

Suceuse. Femme qui fait profession de donner aux hommes du plaisir sans peur. C’est la fellatrice des anciens. — La suceuse rend à l’homme le service que le gamahucheur rend à la femme, et dans les deux cas, c’est la langue qui fout. — Il y a à Paris, dans le faubourg Montmartre, une maîtresse suceuse, appelée la Pompe funèbre, — de l’ameublement d’ébène et de soie noire de son appartement.

Suçon. Empreinte que laissent les lèvres d’un amant sur le cou, les joues ou la bouche de sa maîtresse, de façon a l’empêcher, pendant quelques jours, de se montrer aux regards malins du public, qui connaît parfaitement ce petit timbre bleu accusateur.

Sucre (pour suc, probablement). Le sperme de l’homme, dont les femmes sont si friandes et dont elles ont souvent plein la bouche.

Trouvant mon linceul tout souillé, Et mon pauvre vit barbouillé De sucre plus blanc que l’albâtre.(Cabinet satyrique.)

Comment, vous appelez donc cela du sucre, mademoiselle ?D’Ouville

Sucre d’orge (Le). Le membre viril — que les filles d’Ève, toujours portées sur leur bouche, aiment tant à sucer.

              George, George
Donne-moi de ton sucre d’orge.

(Ancienne Chanson.)

Suffire à soi-même (Se), Faire de la prestidigitation à son profit — et en l’honneur d’Onan.

      J’étais dans l’âge où la nature
      Éveille nos sens au plaisir…
Quand à propos un abbé pâle et blême,
Trois fois par jour répétant la leçon,
M’apprit l’ moyen de m’ suffire à moi-même :
J’ai, mes amis, toujours été cochon.

(Parnasse satyrique.)

Superlatives délices (Les). Le moment où l’homme et la femme, mêlant leurs ondes spermatiques, se pâment sous l’excès de jouissance qui en résulte.

Plaisirs inconnus des dieux,
Superlatives délices !…

Béranger.