Dharmasindhu, ou Océan des rites religieux/Chapitre IX

Dharmasindhu, ou Océan des rites religieux
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (Tome 7p. 201-202).

CHAPITRE IX
DESCRIPTION DE LA TROISIÈME TITHI

Lorsqu’il s’agit d’un vœu sacrificatoire à Rambhā^^119, il faut prendre le premier jour qu’empiète la troisième Titlii. Pour tous les autres rites de la troisième Tithi excepté celui de Rambhà, si le premier jour de la troisième Tithi est empiété par la seconde Tithi de trois muluirtas (voir note 118), ce premier jour doit être rejeté et il faut prendre le second jour sur lequel la troisième Tithi empiète de trois muhûrtas. Si la seconde Tithi empiète de moins de trois muhûrtas sur le premier jour (de la troisième l’ithi), et que, également, la troisième Tithi empiète sur sou second jour de moins de trois muhûrtas, il faut alors prendre le premier jour ; lorsque le premier jour est empiété de trois muhûrtas par la seconde Tithi et que le second jour est empiété de moins de trois muhûrtas par la troisième Tithi, c’est néanmoins ce deuxième jour qui doit être pris.

Pour le vœu sacrificatoire à Gaurī^^120 de la troisième Tithi, il faut rejeter le premier jour de la troisième Tithi s’il est le moindrement empiété par la seconde Tithi, ne fut-ce que d’une minute du piquet du gnomon^^121 et, il faut

119 Rambhā est ordinairement le nom de la plus belle des nymphes paillardes, appelées Apsaras, qui habitent le paradis du dieu Indra. On la confond souvent avec Lakshmī (voir note 8) et, dans ce cas, c’est une sorte de Vénus populaire. La troisième Tithi du mois de Jyeshta porte le nom de Rambhatrītīya, parce qu’elle est consacrée à cette nymphe si belle, et les femmes Indoues se baignent et célèbrent d’autres cérémonies en son honneur.

120 Gaurī est une des épithètes de Pārvati (voir note 71) à qui la troisième Tithi de chaque mois est consacrée.

121 Relativement au pieu du gnomon, voir la note 35. prendre le second jour, même s’il ne renferme qu'une minime partie de la troisième Tithi. Mais si par suite de la brièveté du jour[1] aucune partie quelconque de la troisième Tithi ne s’étend sur le jour suivant de la quatrième Tithi, il faut alors prendre le jour qui précède, même s’il est empiété par la la seconde Tithi.

Lorsque, au temps où les jours sont longs, la troisième Tithi couvre le premier jour avec soixante ghaṭikas, et s’étend sur le second jour avec un excédent d’une ghaṭika seulement[2], il faut rejeter, quoique plus complet, le premier jour pour le vœu sacrificatoire à Gaurī (voir notes 120 et 71) et prendre ce second jour dans lequel la troisième Tithi vient en contact avec la quatrième.

Telle est la description de la troisième Tithi, le neuvième chapitre.


  1. C’est-à-dire, lorsque les jours étant courts la troisième Tithi finit avant le lever du soleil. En voici un exemple : Supposons que le soleil se lève un Lundi à 6 heures 15 minutes ; la troisième Tithi qui commence le Dimanche va jusqu’au Lundi matin, mais elle finit avant le lever du soleil, soit à 6 heures 10 minutes ; c’est alors le Dimanche qu’il faut prendre pour célébrer les rites de la troisième Tithi et non le Lundi.
  2. On donne la préférence à ce jour, parce que la troisième Tithi est consacrée à Pârvatî et la quatrième à son fils Ganésha et que le jour, dans lequel ces deux Tithis se rencontrent, est particulièrement sacré. Pour comprendre ce passage, ou doit se rappeler que certaines Tithis ont plus de soixante-six ghaṭikas et comprennent deux levers de soleil.