De la mort des persécuteurs de l’Église/Traité/42
XLII.
Dans le même temps, Constantin donna ordre de renverser les statues du vieux Maximien et de mettre en pièces les tableaux où il était peint avec Dioclétien. Ce dernier prince, vivement touché d’un outrage qu’aucun empereur vivant n’avait jamais souffert, ainsi que de celui qui lui était fait dans la personne de sa fille, se résolut à la mort. Il ne se trouvait bien nulle part ; le chagrin et l’inquiétude lui ôtaient l’appétit et le repos. Il soupirait, il gémissait, il se roulait continuellement, tantôt dans son lit, tantôt à terre. Ainsi Dioclétien, si favorisé de la fortune pendant vingt ans, puis réduit à une condition privée, accablé d’opprobres, ennuyé de la vie par désespoir, mourut de faim et de tristesse.