De la mort des persécuteurs de l’Église/Traité/34
XXXIV.
Édit de Galère. « Quoique nous nous soyons toujours occupés du bien et de l’utilité de l’État, nous n’avons jamais eu rien tant à cœur que de rétablir les choses dans l’ordre ancien, et de ramener les chrétiens à la religion de leurs pères qu’ils avaient abandonnée. Car non contents de mépriser les cérémonies instituées par leurs ancêtres, ils en sont venus à ce point de folie de se faire des lois à eux-mêmes, et de tenir diverses assemblées dans les provinces. Ce que nous aurions défendu par nos édits, et leur aurions ordonné de rentrer dans la bonne voie. À quoi plusieurs ont déféré par crainte ; plusieurs aussi, pour avoir refusé d’obéir, ont été punis. Et comme nous sommes informés qu’il y en a un grand nombre qui persistent dans leur opiniâtreté et qui ne respectent ni la religion établie, ni celle du Dieu des chrétiens, en considération de notre très-douce clémence et de notre coutume perpétuelle de pardonner à tous les hommes, nous voulons bien leur faire ressentir les effets de notre bonté. C’est pourquoi nous leur permettons d’exercer la religion chrétienne et de tenir leurs assemblées, pourvu qu’il ne s’y passe rien de contraire aux lois. Par une autre déclaration, nous instruirons nos officiers de justice de la conduite qu’ils doivent tenir à leur égard. Notre indulgence doit les porter à prier leur Dieu pour notre santé, pour la prospérité de l’État, comme pour leur propre conservation, afin que l’empire subsiste éternellement, et qu’ils puissent mener chez eux une vie paisible et tranquille.