De la mort des persécuteurs de l’Église/Traité/25

Traduction par Abbé Godescard.
Chanoine de Ram (p. 21).

XXV.

Quelques jours après, son image couverte de laurier fut apportée à Galère[1], qui délibéra longtemps s’il la recevrait ; il était déterminé à faire brûler et l’image et celui qui la lui apportait. Il en fut empêché par ses ministres, qui lui représentèrent qu’une telle action pourrait avoir des suites fâcheuses, et que, comme on avait créé des Césars inconnus et désagréables aux soldats, ceux-ci ne manqueraient pas de se ranger du parti de Constantin, s’il paraissait en armes. Il reçut donc l’image, mais à regret, et il envoya la pourpre à Constantin, pour paraître l’avoir associé à l’empire de son plein gré. Ses mesures étant déconcertées, il ne pouvait nommer un troisième César contre la disposition de Dioclétien. Il s’avisa de ce stratagème : il donna le nom d’Auguste à Sévère, qui était le plus âgé, et le titre de César à Constantin, qui, au lieu d’avoir le second rang, se trouva rejeté au quatrième, et après Maximin.


  1. C’est Galère qui est désigné par mala bestia, expression appliquée à Néron, à la fin du chap. II.