De la mort des persécuteurs de l’Église/Traité/13
XIII.
Le lendemain parut un édit qui déclarait infames tous ceux qui professaient la religion chrétienne ; qui les soumettait aux tortures, de quelque condition qu’ils fussent ; qui autorisait toutes sortes de personnes à les accuser ; qui défendait aux juges de recevoir d’eux leurs plaintes pour cause d’injure, d’adultère et de vol ; qui leur ôtait enfin la liberté et la faculté de parler. Un particulier, plus courageux que prudent, arracha l’édit et le mit en pièces, en se moquant des surnoms de Gothique et de Sarmatique que s’arrogeait les empereurs. Il fut arrêté, appliqué à la question, puis brûlé à petit feu : supplice qu’il souffrit avec un courage admirable.[1]
- ↑ Voyez la nouv. édit. de Butler, tom. V p. 51.