De la mort des persécuteurs de l’Église/Traité/06
VI.
Aurélien, prince naturellement emporté, ne profita point de la captivité de Valérien (an 270). Oubliant les crimes et le châtiment qu’ils lui avaient attiré, il provoqua la colère divine par sa propre cruauté. Il n’eut cependant pas le temps d’exécuter les projets qu’il avait formés ; la mort le surprit dans les premiers accès de sa fureur. Ses édits sanguinaires contre les chrétiens n’étaient point parvenus à l’extrémité des provinces, que son corps était étendu sans vie sur la poussière (an 274). Ses amis, ayant pris de l’ombrage à cette occasion, le tuèrent à Cenofrurium, bourg de la Thrace. Ces terribles exemples étaient bien faits pour servir de leçons aux princes qui régnèrent ensuite : mais ils n’en furent point effrayés ; ils ne s’élevèrent contre Dieu qu’avec plus d’audace.