De la mort des persécuteurs de l’Église/Dissertation/1.8

8. sentiments des pères du quatrième et cinquième siècle,
touchant le nombre des martyrs.

Si nous consultons maintenant les Pères du quatrième et du cinquième siècle, touchant le nombre des martyrs, ils nous diront tous qu’il est presque infini. Des milliers de martyrs, disait saint Augustin à son peuple, vous environnent de tous côtés. Mille et mille martyrs, dit-il ailleurs, ont rougi la terre de leur sang. La terre, depuis Étienne, dit-il en un autre endroit, regorge du sang des martyrs. Et écrivant contre Fauste, il lui dit : des milliers de nos martyrs se présenteront devant vous[1]. Il les compte par légions ; il assure qu’on ne peut les compter ; et, à l’occasion de la pêche de saint Pierre, il se fait à lui-même cette question : Mais quoi, y aura-t-il tant de Saints dans le ciel ? Et il répond ainsi : Oui ; car enfin, sans parler des fidèles qui d’une vie sainte passent à une vie bienheureuse, quand il n’y aurait que les seuls martyrs, quelle prodigieuse multitude ! C’est le sentiment de saint Athanase, de saint Ambroise, de saint Jérôme, de saint Chrysostome, de saint Astère, et généralement de tous les Pères et de tous les auteurs ecclésiastiques.

  1. Serm. 4. de temp. Serm. 300. Serm. 313. Serm. 321 Trac. 113. in Joan., serm. 252, cap. 8.