De la Présence et de l’Action du Saint-Esprit dans l’Église/Chapitre 11


CHAPITRE XI.

DU CHAPITRE XIe DE M. WOLFF, CONCERNANT LES DOCTEURS.

Premièrement j’admets qu’il n’y a pas dans l’église une charge de docteur. Dans la Parole, le docteur est présenté comme un don[1]. Il n’y a que ceux qui veulent des docteurs en théologie, comme M. Wolff, qui pensent que le docteur soit une charge. Selon M. Wolff, qui (p. 45) ne veut pas que le doctorat soit une charge, dit (p. 49) qu’un professeur de théologie doit se considérer comme un fonctionnaire dans l’église.

Quand on veut faire des charges ou un clergé de tous les ministères, et nier en même temps que le ministère soit l’exercice d’un don, il faut naturellement, à l’imitation de M. Wolff, chercher des renseignements sur ces charges. Il n’est pas étonnant que l’auteur, après avoir appelé la prophétie un ministère, et après avoir nié en même temps que le ministère soit l’exercice d’un don, se trouve dans des difficultés sous ce rapport. Mais pour celui qui, se fondant sur la Parole, y trouve, Éph. IV, que docteur est un don lié à celui de pasteur ; pour celui qui voit, 1 Cor. XII, que Dieu a placé dans l’église des docteurs ; qui lit, dans Rom. XII, que celui qui a le don (χαρισμα) de docteur doit modestement s’occuper d’accomplir le devoir qui se rattache à son exercice ; celui, dis-je, qui voit toutes ces choses, n’éprouve pas une grande difficulté au sujet d’une chose aussi simple.

Tout ce que dit M. Wolff à ce sujet est d’une confusion à ne pas en sortir ; car il fait du docteur une espèce de qualité qui se répand dans toutes les charges ; mais, dans les passages déjà cités, la Parole de Dieu nous présente le doctorat comme un don ; ce n’est pas seulement un δομα (doma), mais un χαρισμα (charisma) ; et selon M. Wolff, les dons ont absolument cessé dans l’église. Aussi est-il un peu hardi de citer Éphés. IV et 1 Cor. XII comme des listes de ministères, et même de nous dire (p. 46) : « C’est donc dans ce dernier passage que nous sommes obligés, par l’exégèse et la grammaire, de reconnaître la classification propre du ministère. » Puisqu’il affirme que le ministère n’est pas l’exercice d’un don, et que l’un et l’autre de ces passages présentent une liste de dons ; en Éphés. IV, 11, ils sont appelés δοματα (domata), et en 1 Corinth. XII, ce sont des χαρισματα (charismata). Voy. versets 30, 31 et 8 [2].

Aussi pourrions-nous demander à notre tour : quelle charge de ministère avec imposition des mains formaient les divers genres de langues, les dons (χαρισματα) de guérison ? Si l’on ne troublait pas l’église par de telles contradictions, si l’on ne cherchait pas à affaiblir la foi, une semblable confusion ne ferait qu’exciter la compassion. Je ne sais pas si une telle façon de traiter la Parole et l’église ne demande pas plutôt de la sévérité.

La faute en est beaucoup plus à ceux qui ont encouragé le jeune homme, auteur d’un tel écrit, qu’à celui qui a été mis en avant, applaudi et encouragé dans une telle œuvre. Ce sont les fauteurs de la chose qui sont surtout coupables.

J’ai déjà répondu aux remarques sur l’union de pasteurs et docteurs que l’auteur présente dans ce chapitre.

En résultat, admettant qu’il n’y avait pas une charge de docteur comme il y en avait d’évêque et de diacre, il est très-évident que le docteur était un don que pouvait posséder un apôtre, un évêque, ou tel autre, ou un homme qui n’avait que le don même d’enseigner.

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  1. Mais alors, il ne faut pas dire qu’il y ait une charge de pasteur ; car ces deux choses se trouvent dans la même catégorie et attachées au même pronom personnel τους.
  2. C’est-à-dire que pour un auteur qui dit que le ministère n’est jamais l’exercice d’un don et que le ministère ne peut pas même exister maintenant s’il y a des dons, une liste de dons est la classification propre du ministère.