Délie : objet de plus haute vertu
N. Scheuring.




DELIE

OBJET DE PLUS HAUTE VERTU.





Tiré à deux cent cinq exemplaires.



EN VENTE A PARIS :


Chez M. Aubry, libraire, 16, rue Dauphine.
Chez M. A. Faure, libraire, 23, boulevard Saint-Martin.




IMPRIMERIE DE LOUIS PERRIN, A LYON.

DELIE


OBJET DE PLUS HAUTE VERTU


POESIES AMOUREUSES


PAR


MAURICE SEVE, LYONNAIS.

LYON
CHEZ N. SCHEURING, LIBRAIRE
rue Boissac, 9.

M DCCC LXII.


MAURICE SEVE, né à Lyon vers les premières années du xvie ſiècle, appartenait à une famille qui a joué un rôle conſidérable dans cette ville, à laquelle elle a donné pluſieurs échevins & juſqu’à cinq prévôts des marchands. D’après une généalogie inédite, faiſant partie des manuſcrits de d’Hozier, conſervée à la Bibliothèque impériale, elle avait pour auteur Henri Seve, originaire de Condrieu ; mais à l’exemple de quelques autres familles lyonnaiſes, les Seve, profitant d’une reſſemblance de nom, prétendirent par la ſuite qu’ils étaient iſſus des marquis de Ceva, illuſtre maiſon piémontaiſe, dont ils prirent les armes faſcées d’or & de ſable de ſix pièces, en les briſant d’une bordure componée de même. Cette prétention, au ſurplus, que ſoutenaient une grande fortune, des charges importantes & de nobles alliances, avait été certifiée & pour ainſi dire ſanctionnée par lettres-patentes de Charles-Emmanuel, duc de Savoie, données à Turin, le 25 janvier 1620.

Maurice Seve était fils d’un autre Maurice, docteur ès lois, juge mage de Lyon & échevin de cette ville en 1504 & 1505 . On croit qu’il vécut dans le célibat & qu’il fut probablement engagé dans les ordres mineurs. Ce que nous ſavons de certain, c’eſt que l’an 1533, il étudiait le droit canon en l’univerſité d’Avignon, lorſqu’il concourut par ſes recherches à la découverte, qui fut faite dans l’égliſe du couvent des Cordeliers, d’un tombeau que l’on crut être celui de la belle Laure, célèbre par les chants de Pétrarque. Les circonſtances de cette découverte & le rôle important qu’y joua Maurice Seve ſont rappelés & décrits avec détail dans une lettre que lui adreſſa Jean de Tournes en lui dédiant l’élégante édition des œuvres du poëte italien qu’il fit paraître à Lyon en 1545.

De retour dans ſa ville natale où il rapportait la réputation d’un habile antiquaire, Maurice Seve débuta dans les lettres par la publication de La deplourable fin de Flamete, elegante imitation de Jehan de Flores eſpaignol, traduicte en langue francoyſe ; Lyon, Francoys Juſte, 1535, pet. in-8, goth.

Satisfait du ſuccès de cette traduction, qui fut réimprimée l’année ſuivante à Paris, par Denis Janot, il réſolut de voler déſormais de ſes propres ailes, & mit au jour les ouvrages ſuivants :

Arion, églogue ſur le trépas de François, Dauphin de Viennois, fils aîné du roi François Ier, mort à Tournon, le 10 aouſt 1536 ; Lyon, par François Juſte, 1536, pet. in-8. — Delie, obiect de plus haulte vertu ; à Lyon, chez Sulpice Sabon, pour Antoine Conſtantin, 1544, pet. in-8, fig. en bois, lettres rondes. Autre édition, Paris, Nicolas Duchemin, ou Gilles Robinet, 1564, in-16, fig. en bois, lettres italiques. Ces deux éditions ſont entièrement conformes quant au texte & au nombre de dizains, qui eſt de 449, quoique par l’effet d’une faute typographique il paraiſſe y en avoir 458 dans l’impreſſion de Lyon. — Savlſaye ; églogue de la vie ſolitaire ; Lyon, par Jean de Tournes, 1547, pet. in-8, de 32 pp. avec fig. en bois. Réimprimée dans le Livre de pluſieurs pièces ; Paris, 1548, &Lyon, 1549. Reproduite ſéparément & en fac-ſimile de la première édition, à Aix, par Pontier fils aîné, 16 mars 1829. — Microcoſme ; Lyon, Jean de Tournes, 1562, in-4. Ce poëme en vers alexandrins, partagé en trois livres, ſe termine par ces trois vers qui ſans doute marquent plutôt le temps où il a été compoſé que celui où il a été imprimé, l’année même de la ſurprife de Lyon par les calviniſtes :


Univerſelle paix appaiſoit l’Univers
L’an que ce Microcoſme en trois livres divers
Fut ainſi mal tracé de trois mille & trois vers.

Les Blaſons du front, du ſourcil, de la larme, du ſoupir, de la gorge, pluſieurs fois imprimés, & reproduits dans le recueil de Meon, intitulé Blaſons, poéſies anciennes des XVe & XVIe fiècles, Paris, 1807, in-8. François de Billon, dans Le Fort inexpugnable de l’honneur du ſexe femenin, affirme que le roi François Ier, bon juge en cette matière, ne fut pas moins ravi que la ducheſſe de Ferrare du blaſon du ſourcil, comme en rendent témoignage ces vers de Clément Marot :


Mais du Sourcil la beauté bien chantée
A tellennent noſtre Court contentée
Qu’à ſon autheur noſtre Princeſſe donne
Pour ceſte fois du laurier la couronne :
Et m’y conſens, qui point ne le cognois
Fors qu’on m’a dit que c’eſt un Lyonnois.


Marot ne connaiſſait point alors Maurice Seve, mais il ne tarda pas à faire mieux que de le connaître. Amené par les haſards de ſa vie à Lyon, il fut aſſez heureux pour obtenir l’amitié d’un homme chez lequel il trouva, non-ſeulement un généreux appui dans les fâcheuſes affaires qu’il s’attirait quelquefois, mais encore des lumières & des conſeils pour perfectionner ſes ouvrages. Docile à ſes avis, il ne refuſa de les ſuivre que lorſque Maurice voulut l’engager à joindre la théorie à la pratique de la muſique. Marot s’en excuſa par cette jolie épigramme :


En m’oyant chanter quelquefois
Tu te plains, qu’eſtre je ne daigne

Muſicien, & que ma voix
Mérite bien, que l’on m’enſeigne
Voire, que la peine je preigne
D’apprendre ut, re, my, fa, fol, la.
Que diable veux-tu que j’appreigne ?
Je ne boy que trop ſans cela.


Dans la réponſe que Marot adreſſe à François Sagon, ſous le nom de Fripelipes, ſon valet, il place Maurice Seve au nombre des meilleurs écrivains de ſon temps & de ceux dont il priſait le plus le ſuffrage :


Par mon ame il eſt grand’ foyſon
Grand’ année, & grande ſaiſon
De beſtes qu’on deuſt mener paiſtre.
Qui regimbent contre mon maiſtre.
Je ne voy point, qu’un Sainct Gelais,
Un Heroet, un Rabelais,
Un Brodeau, un Seve, un Chappuy,
Voyſent eſcrivant contre luy.


Le Promptuaire des Médailles, qui le met au rang des Lyonnais illuſtres, parle de Maurice Seve comme d’un homme d’un rare mérite, remarquable par la vivacité de ſon efprit, & furtout par un talent ſingulier à imaginer des emblèmes, des inſcriptions, des deviſes, des deſſins de trophées & d’arcs de triomphe ; en un mot tout ce qui fait l’âme des décorations publiques dans les réceptions des princes & les autres fêtes de ce genre. Auſſi fut-il choiſi, avec Claude de Taillemont, par le corps conſulaire pour ordonner & diriger l’entrée ſolennelle du roi Henri II à Lyon, l’an 1548. Il en fit paraître l’année ſuivante, chez Guillaume Rouille une relation qui porte ce titre : La Magnificence de la ſuperbe & triumphante entrée de la noble & antique cité de Lyon, faicte au très chreſtien roy de France Henry deuxieſme de ce nom, & à la royne Catherine ſon épouſe le 23 feptembre, 1548. Paradin, dans ſes Mémoires de l’Hiſtoire de Lyon, avait donné un aſſez long extrait de ce rare & curieux volume, qui a été reproduit en entier dans le tome premier du Cérémonial françois de Théodore Godefroy.

De tous les ouvrages de Maurice Seve, il n’en eſt aucun qui ait eu plus de vogue de ſon temps & qui ſoit encore plus recherché des bibliophiles que celui qui porte le titre ſingulier de Delie, object de plus haulte vertu. C’eſt un recueil de 449 dizains, accompagnés de 500 figures emblématiques, délicatement gravées en bois, & deftinées à mettre en relief les ſentences & les maximes que l’auteur développe dans ſes vers. Délie formant l’anagramme de l’idée, on a penſé que le poëte n’avait eu en vue ſous ce nom que de célébrer une maîtreſſe abſtraite & idéale. Quoi qu’il en ſoit, le déſir d’innover & de ſe diſtinguer du vulgaire le précipita dans l’aſſectation, la recherche & l’obſcurité. Il n’en parut que plus grave & plus profond à ſes contemporains, qui s’accordèrent avec Joachim du Bellay, pour l’honorer des titres de nouveau cygne, d’eſprit divin,

Docte aux Doctes esclercy.


On ne ſe contenta pas de louer ſes ouvrages, on alla juſqu’à lui attribuer ceux des autres. Pierre de Saint-Julien de Balleure, doyen de l’égliſe de Châlon, mort en 1593, a fait entendre dans ſes Gemelles où Pareilles, que Maurice Seve avait été d’un grand ſecours à Louiſe Labé dans la compoſition de ſon ingénieux dialogue, intitulé Débat de Folie & d’Amour. Saint-Julien n’eſt ſans doute, à cette occaſion, que l’écho d’un bruit contemporain, mais pour y ajouter foi, il faudrait ſuppoſer que Maurice eût mis au ſervice d’une autre beaucoup plus de goût, de délicateſſe & de talent qu’il n’en a montré pour ſon propre compte. Tout au plus eſt-il permis de croire qu’il a fourni à ſa belle compatriote quelques faits hiſtoriques, quelques particularités mythologiques, dont la connaiſſance dépaſſe peut-être les bornes ordinaires de l’érudition féminine. C’eſt à cette meſure que doit être réduite la part que Maurice Seve a pu prendre à une allégorie, pleine d’eſprit & de grâce, que Voltaire appelle avec raiſon, « la plus heureuſe des fables modernes. »

Guillaume Colletet, dans ſon Hifioire des Poëtes françois, manuſcrit de la Bibliothèque du Louvre, a conſacré un aſſez long article à Maurice Seve. Il ſe compoſe en grande partie de citations & d’éloges donnés à notre poète par les gens de lettres les plus diſtingués de ſon ſiècle, parmi leſquels on compte, outre Marot & Joachim du Bellay, Jacques Pelletier, Thomas Sibillet, Charles de Sainte-Marthe, Pontus de Thyard, François Habert, Euſtorge de Beaulieu, Charles Fontaine, Antoine du Saix, Louis Caron dit Charondas, Guillaume des Autelz, Le Fevre de la Boderie, &c., &c.

« Mais, dit Colletet, l’honneur que ſon ſiècle lui déféra poſſible juſtement, le ſiècle d’après le luy ravit, auſſi peut eſtre avec autant de juſtice ; car s’eſtant propoſé, à l’imitation des Italiens, de célébrer les beautez d’une maîtreſſe ſous le nom de Délie, non pas en ſonnets, dont l’uſage n’eſtoit pas alors introduit en France, mais par des dizains continuels, il tomba dans des ſentiments ſi ſombres & ſi obſcurs que jamais le ténébreux Lycophron ne le fut davantage ; c’eſt ce qui obligea Paſquier même, tout idolâtre qu’il eſtoit de l’ancienne poéſie, de confeſſfer, dans ſes Recherches de la France, qu’en le liſant, il eſtoit très-content de ne l’entendre puiſqu’il ne vouloit eſtre entendu ; ce que ſainct Hieroſme dit autreffois de Perſe lorſque le ſacrifiant au feu de ſa colère,


« Intellecturis ignibus ille dedit[1].


« Quant à moy je ſerois volontiers de ſon opinion, je trouve tant de rudeſſe dans ſes vers & tant d’imaginations eſpagnolles & allambiquées qui s’eſvanouiſſent dans l’air qu’on peut dire de luy ce que l’Andromache d’Homère diſoit à ſon mari Hector en le voyant ſortir de Troyes tout armé : Cher époux, ta valeur te perdra ; & en effect il ſemble qu’il ne ſe ſoit jamais eſlevé dans les nues que pour s’y perdre. "

Les deux éditions de Délie ſont ornées chacune au verſo du frontiſpice d’un portrait de l’auteur, qui ne paraît ni beau ni jeune & qui n’eſt déſigné que par les initiales M. S. Il était de petite taille, comme nous l’apprenons d’un de ſes doctes amis, Charles de Sainte-Marthe, qui parle ainſi de lui dans ſon Elegie du Temps de France :


Près de Mellin un Seve s’eſt aſſis.
Petit de corps, d’un grand eſprit raſſis.


Et de ces deux autres vers de Philibert Girinet, dans ſon idylle ſur l’élection d’un roi de la Baſoche à Lyon :


Ingenio natura parens penfavit & arte.


On ignore l’époque préciſe de la mort de Maurice Seve, qui vivait encore probablement en 1562, date de la publication de ſon poëme du Microcoſme, quoique Guillaume Colletet le faſſe mourir » aſſez âgé ſous le règne du jeune roy François, c’eſt-à-dire environ l’an 1560. »

Les deux éditions dont nous venons de parler font preſque auſſi rares & non moins recherchées l’une que l’autre, bien que la première ſoit la plus jolie. C’eſt celle-ci que M. Louis Perrin s’eſt chargé de reproduire, page pour page, & de telle façon que les amateurs de ces curioſités littéraires ſoient dédommagés de la rareté par le mérite de l’impreſſion.


DELIE.
D E L 1 E

O B I E C T DE PLVS HAVLTE V E R T V. e4 L r O : ?C Chei Sulpice Sabon, pour AnlAuec privilège four Jix lÂns.


LA TENEUR DU PRIVILÈGE.

Il eſt permis par Priuilege du Roy, à Antoine Conſtantin, marchant Libraire demourant à Lyon, de imprimer, ou faire imprimer par telz imprimeurs des Villes de Paris, Lyon, & aultres que bon luy ſemblera, ce preſent Liure traictant d’Amours, intitulé Delie, ſoit auec Embleſmes, ou ſans Embleſmes, durant le tëps & terme de ſix ans prochainemët uenans. Icelluy liure mettre, & faire mettre & expoſer en uente & deliurer a qui en uouldra. Et eſt prohibé & deffendu, de par ledict Seigneur à tous Libraires, Imprimeurs, & aultres perſonnes que ceux auſquelz ledict Conſtantin aura donné charge deſdictes impreſſion & diſtribution ſur certaines & grandes peines audict Seigneur à appliquer, d’amende arbitraire, & de perditiô deſdictz liures & de tout ce qu’ilz y mettront, de ne le imprimer ne faire imprimer uendre ne diſtribuer, ſoit auec leſdictz Embleſmes ou ſans Embleſmes, ou aultremët en quelque manière que ce ſoit durant ledict temps de ſix ans. Le tout ainſi que plus à plain eſt cötenu & declaire es lettres patentes dudict Priuilege données a la Fere ſur Oyſe le trentieſme iour d’Octobre l’an de grace M. D. XLIII. Soubſcriptes par le Roy en ſon conſeil, nous preſent : Signées Coefier, & cellées en ſimple queue de Cire iaulne.


A SA DELIE.

Non de Venus les ardentz eſtincelles,
Et moins les traictz, deſquelz Cupido tire :
Mais bien les mortz, qu’en moy tu renouelles
Ie t’ay voulu en ceſt Oeuure deſcrire.
Ie ſçay aſſes que tu y pourras lire
Mainte erreur, meſme en ſi durs Epygrammes :
Amour (pourtant) les me voyant eſcrire
En ta faueur, les paſſa par ſes flammes.

SOUFFRIR NON SOUFFRIR.


DELIE. — I.


LOEIL trop ardent en mes ieunes erreurs
Girouettoit, mal cault, a l’impourueue :
Voicy (ô paour d’agreables terreurs)
Mon Baſiliſque auec ſa poingnant’ veue
Perçant Corps, Cœur, & Raiſon deſpourueue,
Vint penetrer en l’Ame de mon Ame.
Grand fut le coup, qui ſans tranchante lame
Fait, que viuant le Corps, l’Eſprit deſuie,
Piteuſe hoſtie au conſpect de toy, Dame,
Conſtituée Idole de ma vie.

II.

Le Naturant par ſes haultes Idées
Rendit de ſoy la Nature admirable.
Par les vertus de ſa vertu guidées
S’eſuertua en œuure eſmerueillable.
Car de tout bien, voyre es Dieux deſirable,
Parfeit vn corps en ſa parfection,
Mouuant aux Cieulx telle admiration,
Qu’au premier œil mon ame l’adora,
Comme de tous la delectation,
Et de moy ſeul fatale Pandora.

III.

Ton doulx venin, grace tienne, me fit
Idolatrer en ta diuine image
Dont l’œil credule ignoramment meffit
Pour non preueoir a mon futur dommage.
Car te immolãt ce mien cœur pour hõmage

Sacrifia auec l’Ame la vie.
Doncques tu fus, ô liberté rauie.
Donnée en proye a toute ingratitude :
Doncques eſpere auec deceue enuie
Aux bas Enfers trouuer béatitude.

IV.

Voulant tirer le hault ciel Empirée
De ſoy a ſoy grand’ ſatisfaction,
Des neuf Cieulx à l’influence empirée
Pour clorre en toy leur operation.
Ou ſe parfeit ta decoration :
Non toutesfoys ſans licence des Graces,
Qui en tes mœurs affigent tant leurs faces,
Que quand ie vien a odorer les fleurs
De tous tes faictz, certes, quoy que tu faces,
Ie me diſſoulz en ioyes, & en pleurs.

V.

Ma Dame ayant l’arc d’Amour en ſon poing
Tiroit a moy, pour a ſoy m’ attirer :
Mais ie gaignay aux piedz, & de ſi loing,
Qu’elle ne ſceut oncques droit me tirer.
Dont me voyant ſain, & ſauf retirer,
Sans auoir faict a mon corps quelque breſche :
Tourne, dit elle, a moy, & te deſpeſche.
Fuys tu mon arc, ou puiſſance, qu’il aye ?
Ie ne fuys point, dy ie, l’arc, ne la fleſche :
Mais l’œil, qui feit a mon cœur ſi grand’ playe.


VI.

Libre viuois en l’Auril de mon aage,
De cure exempt ſoubz celle adoleſcence,
Ou l’œil, encor non expert de dommage,
Se veit ſurpris de la doulce preſence,
Qui par ſa haulte, & diuine excellence
M’eſtonna l’Ame, & le ſens tellement,
Que de ſes yeulx l’archier tout bellement
Ma liberté luy à toute aſſeruie :
Et des ce iour continuellement
En ſa beaulté giſt ma mort, & ma vie.

VII.

Celle beaulté, qui embellit le Monde
Quand naſquit celle en qui mourant ie vis,
A imprimé en ma lumiere ronde
Non ſeulement ſes lineamentz vifz :
Mais tellement tient mes eſprits rauiz,

En admirant ſa mirable merueille,
Que preſque mort, ſa Deité m’eſueille,
En la clarté de mes deſirs funebres,
Ou plus m’allume, & plus, dont m’eſmerueille,
Elle m’abyſme en profondes tenebres.

VIII.

Ie me taiſois ſi pitoyablement,
Que ma Déeſſe ouyt plaindre mon taire.
Amour piteux vint amyablement
Remedier au commun noſtre affaire.
Veulx tu, dit il, Dame, luy ſatisfaire ?
Gaigne le toy d’vn las de tes cheueulx.
Puis qu’il te plaict, dit elle, ie le veulx.
Mais qui pourroit ta requeſte eſcondire ?
Plus font amantz pour toy, que toy pour eulx.
Moins reciproque a leurs craintif deſdire.

IX.

Non de Paphos, delices de Cypris,
Non d’Hemonie en ſon Ciel temperée :
Mais de la main trop plus digne fut pris,
Par qui me fut liberté eſperée.
Ià hors deſpoir de vie exaſperée
Ie nourriſſois mes penſées haultaines,
Quand i’apperceus entre les Mariolaines
Rougir l’OEillet : Or, dy ie, ſuis ie ſeur
De veoir en toy par ces prœuues certaines
Beaulté logée en amere doulceur,


X.

Suaue odeur : Mais le gouſt trop amer
Trouble la paix de ma doulce penſée,
Tant peult de ſoy le delicat aymer,
Que raiſon eſt par la craincte offenſée.
Et toutesfois voyant l’Ame incenſée
Se rompre toute, ou giſt l’affection :
Lors au peril de ma perdition
I’ay eſprouué, que la paour me condamne.
Car grand beaulté en grand parfection
M’à faict gouſter Aloes eſtre Manne.

XI.

De l’Occean l’Adultaire obſtiné
N’eut point tourné vers l’Orient ſa face,
Que ſur Clytie Adonis ià cliné
Perdit le plus de ſa nayue grace.
Quoy que du tẽps tout grand oultrage face,
Les ſeches fleurs en leur odeur viuront :
Prœuue pour ceulz, qui le bien pourſuyuront
De non mourir, mais de reuiure encore.
Ses vertus donc, qui ton corps ne ſuyuront,
Dès l’Indien s’eſtendront iuſqu’au More.

XII.

Ce lyen d’or, raiz de toy mon Soleil,
Qui par le bras t’aſſeruit Ame, & Vie,
Detient ſi fort auec la veue l’œil,
Que ma penſée il t’à toute rauie,
Me demonſtrant, certes, qu’il me conuie

A me ſtiller tout ſoubz ton habitude.
Heureux ſeruice en libre ſeruitude.
Tu m’apprens donc eſtre trop plus de gloire,
Souffrir pour vne en ſa manſuetude,
Que d’auoir eu de toute aultre victoire.

XIII.

L’œil, aultresfois ma ioyeuſe lumiere,
En ta beaulté fut tellement deceu,
Que de fontaine eſtendu en ryuiere.
Veut reparer le mal par luy conceu.
Car telle ardeur le cœur en à receu,
Que le corps vif eſt ià reduict en cendre :
Dont l’œil piteux fait ſes ruiſſeaulx deſcendre
Pour la garder d’eſtre du vent rauie,
Affin que moyſte aux os ſe puiſſe prendre,
Pour ſembler corps, ou vmbre de ſa vie.

XIV.

Elle me tient par ces cheueulx lyé,
Et ie la tien par ceulx là meſmes priſe.
Amour ſubtil au noud s’eſt allié
Pour ſe deuaincre vne ſi ferme priſe :
Combien qu’ailleurs tendiſt ſon entrepriſe,
Que de vouloir deux d’vn feu tourmenter.
Car (& vray eſt) pour experimenter
Dedans la foſſe à mys & Loup, & Chieure,
Sans ſe pouoir l’vn l’aultre contenter,
Sinon reſpondre a mutuelle fiebure.


XV.

Toy seule as fait, que ce vil Siecle auare.
Et aueuglé de tout sain jugement,
Contre l’utile ardemment se prépare
Pour l’esbranler à meilleur changement :
Et plus ne hayt l’honneste estrangement,
Commençant jà à chérir la vertu.
Aussi par toy ce grand Monstre abatu,
Qui l’Univers de son odeur infecte,
T’adorera soubz tes piedz combatu.
Comme qui es entre toutes parfaite.

XVI.

Je preferoys a tous Dieux ma Maitresse,
Ainsi qu’Amour le m’auois commandé :
Mais la Mort fiere en eut telle tristesse.
Que contre moy son dard à desbandé.
Et quand je l’ay au besoing demandé

Page:Scève - Délie, 1862.djvu/36 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/37 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/38 Quand l’oeil aux champs est d’éclairs ébloui,

Lui semble nuit quelque part, qu’il regarde : Puis peu à peu de clarté réjoui, Des soudains feux du Ciel se contregarde. Mais moi conduit dessous la sauvegarde De cette tienne et unique lumière, Qui m’offusqua ma liesse première Par tes doux rais aiguëment suivis, Ne me perds plus en vue coutumière. Car seulement pour t’adorer je vis. XXV Tu fais, crael, fes penfées meurdrieres Du bien, donc fuis, long temps à, pourfuyuan Tu la renâzfourde a mes chajfcs prières, Tant que mon mat efi a moyfuruiuant. Tu fais foubdain , érdeffois, moyviuant. Page:Scève - Délie, 1862.djvu/40 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/41 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/42 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/43 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/44 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/45 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/46 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/47 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/48 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/49 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/50 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/51 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/52 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/53 )o DELIE. Qjie de ma foy plainement elle abufe, Cefte me foit, dy te, dernière exeufe : Plus te ne veulx d’elle aukun bien chercher. L’ay te iuré ! foubdain te m’en accufe. Et, maulgré moy, il mefault cheuecher, LVIII. Q^tand i’apperceu auferain defesyeulx L’air efclarcy défi longue tempefle, là tout empeinél au prouffit de mon mieulx, Comme vn vainqueur d’honorable conquefte^ le commençay a efleuer la tefte : Et lors le Lac de mes notultes ioyes Reftangna tout^ voire dehors fes voyes Ajfesplus loing, qu’onques nefeit iadis. Dont mes penfers guidez par leurs MStioyes, Se paonnoient tous en leur hauh Paradis. LIX. Taire, ou parler soit permis à chacun, Qui libre arbitre a sa volonté lie. Mais s’il advient, qu’entre plusieurs quelqu'un Te dise : Dame, ou ton Amant s'oublie, Ou de la Lune il feint ce nom Délie Pour te montrer, comme elle, être muable : Soit loin de toi tel nom vitupérable, Et vienne à qui un tel mal nous procure. Car je te cèle en ce surnom louable, Pour ce qu’en moi tu luis la nuit obscure. Ix. Page:Scève - Délie, 1862.djvu/55 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/56 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/57 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/58 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/59 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/60 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/61 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/62 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/63 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/64 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/65 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/66 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/67 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/68 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/69 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/70 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/71 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/72 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/73 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/74 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/75 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/76 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/77 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/78 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/79 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/80 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/81 58 DELIE. Et l ’Archierfuit aux yeulx de ma Maijirejffi, A qui le Dieu crie plain de trifiejje, leveulxy Venus y tonfilZy qui à mefpris. Délie fuis y dit elle, & non DéeJJe : Prendre cuydoisy dit il^ mais iefuis pris. CXXI. Tu celle fus y qui m’obligeas première En vnfeul corps a mille Créanciers : Tu celle fus y qui caufas la lumière. Dont mes foufpirs furent les Encenciers. Mais vous y Souciz, prodigues defpencier s De paix tranquille y Ù* vie accouflumée. Mettes la flambe en mon ame allumée. Par qui le Cœurfouffreji grandz difcordz, Qu’après le feu eJlainSe la fumée Viura le mal, auoir perdu le Corps. CXXII. De ces haultz Montz iettant sur toy ma veue, le voy les Cieulx auec moy larmoier : Des Bois vmbreux ie sens a l’impourueue. Comme les Bledz, ma pensée vndoier. En tel espoir me fait ores ploier. Duquel bien tosi elle seule me priue. Car a tout bruyt croyant que lon arriue, I'apperçoy cler, que promesses me fuyent. O fol desir, qui veult par raison viue, Que foy habite, ou les Ventz legers bruyent.

cxxiij. Page:Scève - Délie, 1862.djvu/83 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/84 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/85 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/86 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/87 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/88 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/89 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/90 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/91 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/92 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/93 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/94 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/95 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/96 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/97 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/98 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/99

Et sans me plaindre il me faille parler)
A tranquillé la tempeste par l'air
Pour l'enuoier prendre possession
En ma pensée & là renoueller
Ma tempesteuse, & longue passion.

CLXI.
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Seul auec moy, elle auec sa partie :
Moy en ma peine, elle en sa molle couche.
Couuert d'ennuy ie me voultre en l'Ortie,
Et elle nue entre ses bras se couche.
 Hà (luy indigne) il la tient, il la touche:
Elle le souffre: &, comme moins robuste.
Viole amour par ce lyen iniuste,
Que droict humain, & non diuin, à faict.
 O saincte loy à tous, fors a moy, iuste.
Tu me punys pour elle auoir meffaict.

CLXII.
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Oserois tu, ô Ame de ma vie,
Ce mien mérite a celluy transporter,
A qui l'honneur du debuoir te conuie
Trespriuément tes secretz r'apporter?
 Vueilles {aumoins present moy) te porter
Moins domestique a si grand loyaulté:
Et recongnoy, que pour celle beaulté,
Dot les haultz dieux t'ont richemet pourueue.
Les cieulx ialoux défi grand priuaulté
Auecques moy iectent en bas leur veue.

clxiij. Page:Scève - Délie, 1862.djvu/101 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/102 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/103 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/104 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/105 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/106 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/107 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/108 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/109 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/110 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/111 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/112 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/113 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/114 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/115 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/116 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/117 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/118 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/119 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/120 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/121 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/122 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/123 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/124 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/125 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/126 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/127 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/128 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/129 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/130 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/131 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/132 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/133 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/134 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/135 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/136 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/137 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/138 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/139 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/140 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/141 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/142 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/143 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/144 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/145 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/146 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/147 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/148 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/149 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/150 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/151 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/152 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/153 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/154 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/155 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/156 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/157 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/158 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/159 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/160 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/161 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/162 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/163 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/164 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/165 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/166 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/167 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/168 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/169 146 DELIE.

Il me servit d’un tresfaulx Truchement.
Que diray donc de cest abouchement,
Que Lygurie, & Provence, & Venisse
Ont veu (en vain) assembler richement
Espaigne, France, & Italie, a Nice ?

CCCXIX.

Produicte fust au plus cler ascendant
De toute estoille a nous mortelz heureuse :
Et plus de grace a son aspect rendant,
Grace aux Amantz toutesfois rigoureuse.
Le Ciel voyant la Terre tenebreuse,
Et toute a vice alors se avilissant,
La nous transmit, du bien s’esjouissant,
Qui en faveur d’elle nous deifie.
Parquoy despuis ce Monde fleurissant
Plus que le Ciel, de toy se glorifie.

CCCXX.

Je sens par fresche, & dure souvenance
Ce mien souhaict a ma fin s’aiguiser,
Jettant au vent le sens, & l’esperance,
Lesquelz je voy d’avec moy diviser,
Et mon project si loing ailleurs viser,
Que plus m’asseure, & moins me certifie.
Au fort mon cœur en sa douleur se fie,
Qui ne me peult totalement priver
Du grand desir, qui tout se vivifie,
Ou je ne puis desirant arriver.

cccxxj. (321) Page:Scève - Délie, 1862.djvu/171 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/172 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/173 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/174 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/175 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/176 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/177 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/178 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/179 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/180 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/181 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/182 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/183 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/184 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/185 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/186 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/187 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/188 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/189 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/190 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/191 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/192 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/193 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/194 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/195 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/196 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/197 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/198 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/199 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/200 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/201 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/202 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/203 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/204 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/205 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/206 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/207 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/208 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/209 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/210 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/211 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/212 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/213 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/214 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/215 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/216 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/217 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/218 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/219 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/220 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/221 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/222 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/223 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/224 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/225 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/226 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/227 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/228


L’ORDRE DES FIGURES


ET EMBLÈMES.




  
 
Pages.
I. — 
La Femme & la Lycorne.
7
II. — 
La Lune a deux croiſcentz.
11
III. — 
La Lampe & l’Idole.
15
IV. — 
L’Homme & le Bœuf.
19
V. — 
La Lanterne.
23
VI. — 
La Chandelle & le Soleil.
27
VII. — 
Narciſſus.
31
VIII. — 
La Femme qui deſuuyde.
35
IX. — 
La Targue.
39
X. — 
Deux Bœufx a la Charue.
43
XI. — 
Le Phenix.
47
Page:Scève - Délie, 1862.djvu/230 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/231 Tc4’BLE

ET INDICE DE TOUS LES DIZAINS Par l’Ordre 8c mefme Nombre d’vnchafcun. A contempler fi merveilleux fpeâacle, 97 A Cupido ie fis maintz traitz brifer 140 AflfeAion en vn fi hault defir, j )8 Ainfi abfent la mémoire pofée 434 Ainfi qu’Amour en la face au plus beau 445 Ainfi que l’air de nues fe deueft, ) )9 A rembrunir des heures tenebreufes, i a6 Amour ardent, & Cupido bandti, ’ 217 Amour fi fort fon arc roide enfonfa 145 Amour Luftrant tes fourciiz Hebenins. 270 Amour des fiens trop durement piteux, 67 Amour ploroit, voire fi tendrement, )03 Amour perdit les tralAz, qu’il me tira, 89 Amour me prefiTe, 8c me force de fuyure 179 ApparoiiTant l’Aulbe de mon beau iour, ^04 Apperceuantceft Ange en forme humaine, 409 A quoy prétendre yfsir librement hors. 394 A fi hault bien de tant fainAe amytié. 346 G 1 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/234 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/235 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/236 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/237 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/238 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/239 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/240 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/241 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/242 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/243 Page:Scève - Délie, 1862.djvu/244 INDICE DES DIZAINS. 921 Tes doigtz tirantz non le doulx son des cordes, 196 Tes cheueulx d'or annellez, & errantx «9^ Te voyant rire auecques fi grand' grâce; 9^ Trefobfemant d'éternelle amytié 66 Tu as, Anneau, tenu la main captiue îtÇ Tu cours fuperbe, 6 Rhofne iiouriiTant ^^ Tu es le Corps, Dame, & ie fui» ton vmbre-, M^ "tues, Miroir, au cloud toufiours pendant, s 57 Tu fais, cruel, fes penfëes meurdrieres *5 Tu m'es le Cèdre encontre le venin 57» Tu te verras ton yuoire crefper ) 10 Ton doulx venin grâce tiemie me feit ? Toy feule as faift que ce vil Siècle auare < 5 Ton hault fommet, ô Mont a Venus fainâe 95 Touché au vif, 8c de ma confcience, 4^2 Tous temps, ie tombe entre efpoir, 8t defir : 265 Toufiours n'eft pas la mer Egée trouble, î 57 Toufiours mourant, toufiours me trouue fain 272 Tout en efprit rauy fur la beaulté »a8 Tout defir eft deflus efpoir fondé : *Î4 Tout le iour meurs voyant celle prefence, 4»} Tout le repos, ô nuiâ, que tu me doibs, *Î3 Tout iugement de celle infinité, '66 Toute fumée en forme d'vne nue Î97 Toute doulceur d'Amour eft dettrempée *7l Toutes les fois, que fa lueur fur Terre ) 5^ Toutes les fois qu'en mon entendement ï68 Toutes les fois, que ie voy efleuer Î9" Tu celle fus, qui m'obligeas première 121 Vaincre elle fçait hommes par fa valeur, i a) Veu que Fortune aux accidents commande, 1)7 Viciifitude en Nature prudente, ï<»4 Violenté de ma longue mifere )9^ Viuacité en fa ieunefle abfconfe, 167 Voulant tirer le hault Ciel Empirée 4 Voulant ie veulx, que mou fi hault vouloir 4^1 Vouldroys ie bien pour mon dire attrapper, 729 Vouloir Page:Scève - Délie, 1862.djvu/246

  1. « Multa quidem ſcripfi : ſed quae vitioſa putavi
        « Emendaturis ignibus ipſe dedit. »

    (Ovid. Triſt., lib. IV ; eleg. X.)