Curriculum Vitae (Max Stirner)

Curriculum Vitae
Texte établi par Adéodat Compère-MorelA. Quillet (p. 334-335).

II. — Max Stirner. — Sa vie.

« Moi, Johann-Caspar Schmidt, de la confession évangélique, je suis né à Bayreuth, ville appartenant alors à la Prusse et rattachée aujourd’hui à la Bavière, le 25e jour du mois d’octobre de l’an 1806, d’un père fabricant de flûtes qui mourut peu de jours après ma naissance. Ma mère épousa trois ans plus tard l’apothicaire Ballerstedt et, s’étant, après des chances diverses, transportée à Kulm, ville située sur la Vistule dans la Prusse occidentale, elle m’appela bientôt auprès d’elle en l’an 1810.

« C’est là que je fus instruit dans les premiers rudiments des lettres ; j’en revins à l’âge de douze ans à Bayreuth pour y fréquenter le très florissant gymnase de cette ville. J’y fus pendant près de sept ans sous la discipline de maîtres très doctes, parmi lesquels je cite avec un souvenir pieux et reconnaissant Pausch, Kieffer, Neubig, Kloeter, Held et Gabler, qui méritent toute ma gratitude par leur science des humanités et par la bienveillance qu’ils me témoignaient.

« Préparé par leurs préceptes, j’étudiai pendant les années 1826-1828, la philologie et la théologie à l’académie de Berlin, où je suivis les leçons de Boeckh, Hegel, Marheinecke, C. Ritter, H. Ritter et Schleiermacher. Je fréquentai ensuite pendant un semestre les cours de Rapp et de Winer à Erlangen, puis j’abandonnai l’université pour faire en Allemagne un voyage auquel je consacrai près d’une année. Des affaires domestiques m’obligèrent alors à passer une année à Kulm, une autre à Kœnigsberg ; mais, s’il me fut impossible pendant ce temps de poursuivre mes études dans une académie, je ne négligeai cependant pas l’étude des lettres et je m’abandonnai d’un esprit studieux aux sciences philosophiques et philologiques.

« L’an 1833, au mois d’octobre, j’étais retourné à Berlin pour y reprendre le cours de mes études, lorsque je fus atteint d’une maladie qui me tint pendant un semestre éloigné des leçons. Après ma guérison, je suivis les cours de Boeckh, de Lachmann et de Michelet. Mon triennium étant ainsi terminé, je me propose de subir, Dieu aidant, l’examen pro facultate docendi. »

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