Traduction par Jules Barni.
Librairie philosophique de Ladrange (IIp. 184-188).




§. LXXXVIII.


De l’utilité de l’argument moral.


La condition imposée à la raison, relativement à toutes nos idées du supra-sensible, de se renfermer dans les limites de son exercice pratique, cette condition a, en ce qui concerne l’idée de Dieu, l’incontestable avantage d’empêcher la théologie de tomber dans la théosophie (c’est-à-dire dans des concepts transcendants où s’égare la raison), ou dans la démonologie (c’est-à-dire dans une représentation anthropomorphique de l’être suprême), et la religion de tourner en théurgie (cette opinion mystique d’après laquelle nous aurions le sentiment d’autres êtres supra-sensibles et une influence sur ces êtres), ou en idolâtrie (cette opinion superstitieuse, d’après laquelle nous Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome second.djvu/197 Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome second.djvu/198 Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome second.djvu/199 rationnelle n’est point une science théorique, mais elle repose sur une conclusion unique de la téléologie morale ; aussi n’est-elle nécessaire que relativement à cette téléologie, c’est-à-dire à notre destination pratique.


Notes de Kant modifier


Notes du traducteur modifier