Courte esquisse des livres de la Bible/AncienTestament


Anonyme
Courte esquisse des livres de la Bible (le Messager Évangélique)
Traduction par Anonyme.
Paul Recordon, Éditeur (p. 3-28).


COURTE ESQUISSE

DES

LIVRES DE LA BIBLE.
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GENÈSE.

Nous avons dans ce livre, les grands principes des relations de Dieu avec l’homme, sans pourtant que cela aille jusqu’à la rédemption, qui fait un peuple pour Dieu et une habitation de Dieu dans l’homme. Les mots saint (mis à part), sainteté, sanctifier (sauf pour ce verbe au chap. II, 3) ne se trouvent jamais dans la Genèse ; vous n’y voyez pas non plus Dieu habitant avec les hommes.

La Genèse s’ouvre par le récit de la création ; puis vient l’état de l’innocence de l’homme et de sa suprématie sur toutes les choses créées, et le mariage, figure de l’union de l’Église avec Christ. Après cela, nous avons la chute, le péché de l’homme contre Dieu, et plus tard, en Caïn, le péché de l’homme contre son frère. En même temps il y a un témoignage rendu par certains justes : Abel par son sacrifice, Enoch par sa vie, et Noé comme prédicateur du jugement prochain. Ensuite nous voyons la totale corruption de l’humanité et le déluge qui en est la conséquence.

Si Enoch est une figure de l’Église, nous voyons en Noé la délivrance à travers le jugement ; puis commence le nouveau monde avec lequel Dieu entre en alliance, et le gouvernement est établi pour prévenir la violence ; mais le chef de ce gouvernement tombe, et les plans de Dieu quant aux diverses lignées des hommes sont manifestés. Nous voyons Dieu formant des nations, en conséquence du fait, que les hommes avaient voulu demeurer ensemble, afin d’être indépendants. Parmi ces nations, nous avons, en Nemrod, le pouvoir impérial, autocrate et despotique, en connexion avec Babel, la place de la méchanceté et de l’iniquité de l’homme (Zachar. V, 8-11). De fait, la division de l’humanité en nations est le résultat d’un jugement.

La famille de Sem ayant été reconnue de Dieu sur la terre — car il est appelé « l’Éternel, Dieu de Sem » (IX, 26), l’existence nationale est aussi reconnue comme le principe constitutionnel de la terre, la disposition de Dieu. Puis il accomplit quelque chose de tout nouveau. Il appelle, en dehors de ce qu’il a constitué, un individu pour être le chef d’une race bénie, soit selon la chair, soit selon l’Esprit. Jusqu’alors, parmi tous les justes, considérés individuellement, qui ont pu exister, il n’y en avait eu aucun qui, à l’exemple d’Adam, eût été le chef d’une race. C’est ce que fut Abraham. À cela se lient l’élection, la vocation et la promesse ; en conséquence, nous voyons Abraham, étranger et voyageur, n’ayant, pour le distinguer, rien que sa tente et son autel. Il tombe, comme tout homme, mais, à cause de lui, Dieu juge le monde — la maison de Pharaon. Nous trouvons ensuite le contraste entre l’homme aux affections célestes, et l’homme aux affections terrestres ; le monde ayant domination sur celui-ci (Lot), et le premier (Abraham) ayant domination sur le monde. En rapport avec cela, nous voyons, en Melchisédec, le sacrificateur futur, sur son trône, ce qui se lie avec la suprématie de Dieu dans le ciel et sur la terre. La séparation du monde, chez Abraham, ayant été manifestée, Jéhova se présente à lui comme son bouclier et sa récompense. Nous avons ensuite l’héritage et le peuple terrestres, mais en promesse seulement. Abraham recherche l’accomplissement de la promesse par un moyen charnel, et le résultat en est rejeté. Puis nous avons encore la promesse, faite à Abraham, d’être le père de plusieurs nations, Dieu se révélant à lui comme le Dieu Tout-Puissant ; nous voyons aussi l’alliance de Dieu avec Abraham, et le principe de la séparation pour être à Dieu par la circoncision.

Le chapitre XVIII nous donne la promesse de l’héritier, le jugement du monde (Sodome), et la relation avec Dieu, à ce sujet, du peuple céleste (Abraham) par l’intercession ; tandis qu’au chapitre suivant nous avons la relation avec le jugement, du peuple terrestre (Lot), sauvé comme à travers le feu et en passant par la tribulation. Ce qui vient après, au chapitre XX, est la parfaite appropriation de la femme, que ce soit Jérusalem ou l’épouse céleste, à être l’épouse du Seigneur. L’ancienne alliance (Agar) est chassée, et l’héritier (Isaac) étant venu, c’est à lui qu’appartient le pays (XXI).

Le chapitre XXII commence une série de tout autres faits. L’héritier promis ayant été offert en sacrifice, et la promesse ayant été confirmée à la semence, Sara meurt (XXIII). C’est là la disparition de l’ancienne association avec Dieu, sur la terre ; et au chapitre XXIV, Élihézer (figure du Saint-Esprit, ou de son œuvre sur la terre) est envoyé chercher une femme pour Isaac (figure de Christ) qui est héritier de toutes choses ; pour Isaac il ne doit absolument pas retourner en Mésopotamie. Christ, en prenant l’Église, ne peut descendre sur la terre ; tandis que, du moment que Jacob est là, nous avons le chef des douze tribus, qui va en Mésopotamie pour Rachel et pour Léa, types d’Israël et des Gentils. Jacob est le peuple élu, mais non le peuple céleste ; il revient en Canaan, obtient la promesse, avec des épreuves de tout genre ; mais en le faisant, il doit abandonner le vieil Israël (Rachel), pour obtenir Benjamin, le fils de sa main droite.

Dans la courte notice qui nous est donnée des descendants d’Ésaü, nous voyons le monde déjà plein de vigueur et d’énergie, avant même qu’il y ait un peuple de Dieu ; puis commence une autre histoire, celle de Joseph, présentant un développement spécial, en figure, de ce qui devait plus tard arriver au Christ, en connexion avec Israël, rejeté par Israël, et vendu aux Gentils. C’est par là qu’il en vient à être chef, à avoir un trône et à gouverner toute l’Égypte. Il en a fini avec Israël, il prend une femme d’entre les Gentils, et donne à ses enfants des noms typiques de la réjection du Christ et de la bénédiction portée en dehors d’Israël à la suite de cette réjection ; mais il revoit et reçoit ses frères dans la gloire. Cette dernière partie de la Genèse se termine par deux témoignages spéciaux : l’ordre de Joseph mourant touchant ses os, et la prophétie de Jacob, annonçant qu’ils retourneraient tous dans leur terre, et que les promesses faites à Israël seraient accomplies.


EXODE.

Dans ce livre, nous voyons Dieu visitant son peuple ; puis la rédemption et l’établissement de relations avec son peuple, soit par la pierre de touche de la loi, soit par les institutions de la grâce, par lesquelles il pouvait les supporter, dans le but spécial de demeurer avec eux, et, en outre, de les faire demeurer dans un lieu qu’il leur avait préparé. Tout cela est lié à quatre grands principes : la rédemption, l’accès à Dieu, l’habitation de Dieu au milieu de son peuple et, en conséquence, la sainteté. La sacrificature est établie pour maintenir les relations avec Dieu, quand le peuple ne peut être en relation immédiate. En rapport avec tout cela, vous avez, en outre, le jugement du monde et la délivrance : finale du peuple terrestre. Avec Moïse, l’homme de la grâce, vous avez Séphora, qui représente l’Église, mais leurs enfants sont témoins des relations permanentes de Christ avec Israël.

De la mer Rouge à Sinaï, nous avons le tableau complet des dispensations de Dieu selon la grâce, en Christ, par l’Esprit, jusqu’au millénium et le millénium lui-même.


LE LÉVITIQUE

nous présente Dieu dans le tabernacle, comme au milieu de son peuple, ordonnant tout ce qui se rapporte et convient à leurs relations avec Lui. Les fêtes montrent aussi Dieu au milieu du peuple, rassemblé au tour de Lui.


LES NOMBRES

contiennent le voyage à travers le désert, avec un aperçu de l’héritage (pour nous céleste), et une vaste perspective de toutes les voies de Dieu en introduisant les Israélites en Canaan, et de Christ lui-même comme de Celui qui doit régner. Cette dernière pensée est une allusion au Pisgah et à la prophétie de Balaam.


LE DEUTÉRONOME

est une récapitulation de toutes les voies et les dispensations de Dieu envers Israël, comme motifs pressants à obéir et à placer le peuple, sur un terrain moral, en relation directe avec Dieu. C’est là ce qui ressort de ce qui est dit des trois grandes fêtes (chap. XVI), Le caractère de la loi, comme pierre de touche, est aussi présenté, et, en même temps, est révélé le conseil de Dieu en bénédiction, malgré la chute sous la loi. Ce livre se termine par les bénédictions prophétiques d’Israël, en rapport avec leur condition d’alors.


JOSUÉ.

L’établissement du peuple dans le pays sous la conduite et par la puissance de Dieu, selon la promesse, mais par le combat, dans lequel la fidélité de la marche du peuple avec Dieu est mise à l’épreuve.

La carrière de Josué commence par la traversée du Jourdain dans la puissance de la résurrection ; elle a aussi sa place de puissance pour le combat, à Guilgal, — où est la circoncision — la mort à la chair.

Les enfants d’Israël mangent du blé du pays avant de livrer aucun combat.


LES JUGES.

Si Josué est un livre de puissance victorieuse, les Juges sont celui de la chute quant à la fidélité, en sorte que cette puissance est perdue. Seulement Dieu intervient, de temps en temps, en miséricorde, pour délivrer et vivifier de nouveau. Guilgal fait place à Bokim. Guilgal, le renoncement à la chair, quoique en apparence de peu d’importance, était le lieu de la force ; Bokim était la place des larmes, mais l’ange de Dieu y était.


RUTH.

L’intervention du Seigneur en grâce pour amener l’étrangère dans la lignée de la semence promise ; puis la restauration d’Israël, mais dans les voies de la miséricorde, sur un nouveau pied. Une famine en Israël ; Nahomi, qui représente Israël, sort du pays et perd tout. Ruth revient avec elle, et Booz (la force) rachète l’héritage. C’est, en un sens, l’ancien Israël : le fils était né à Nahomi, mais sur le principe de la grâce, car Ruth n’avait aucun droit à la promesse.


1 SAMUEL.

L’union de la sacrificature et de la fonction de juge est ici rompue. Le juge et le sacrificateur disparais sent à la fois dans la personne d’Héli. L’arche est prise — affreuse brèche — chute totale. La puissance et le lien des rapports ci-dessus mentionnés sont perdus. Alors Dieu intervient, dans sa propre et souveraine grâce, par le moyen d’un prophète, comme il l’avait fait précédemment pour retirer Israël de l’Égypte.

C’en était fait de tout ce qui était basé sur la responsabilité de l’homme ; mais l’envoi d’un prophète était une grâce souveraine.

Avant d’introduire la force (le roi), Il introduit la prophétie. C’est là une chose à remarquer. Avant le re tour de Christ en puissance, il y a le témoignage de l’Esprit et de la Parole, par lequel est maintenue une relation entre Dieu et son peuple. Depuis Héli jusqu’à David sur son trône, c’est là un principe général. La foi et la puissance, non pas la succession.

Mais la chair exigeait un ordre gouvernemental,[1] et elle obtient ce qu’elle désire : mais cet ordre échoue devant le pouvoir de l’ennemi. Alors, même des fidèles qui s’y rattachent tombent avec lui [Jonathan]. Si l’ordre gouvernemental est établi sans le Christ, ceux qui y sont attachés ne peuvent pas aimer que Christ vienne le mettre de côté. Celui en qui l’espérance est vivante doit se contenter d’être comme une perdrix sur les montagnes.

Saül fut suscité pour détruire les Philistins ; Jonathan les vainquit, mais jamais Saül, qui fut, au contraire, détruit par eux. Jonathan était un croyant associé à l’ordre des choses extérieur. La place de la foi était avec David. C’est la place de la puissance de la foi sans le roi.


2 SAMUEL.

Saül tombe sur les montagnes de Guilboah. Puis nous avons le règne de David en activité et en puissance, non pas un règne de paix, avec la promesse de la part de Dieu d’assurer sa maison et son règne devant Lui, tellement que son trône serait affermi à jamais — et cela sans condition. Dieu voulait châtier David et ses successeurs, s’ils étaient désobéissants, mais sa gratuité ne se retirerait point d’eux (VII). Ensuite nous avons la chute de David quand il est roi. Il y a un autre élément — il est question de l’arche et du temple ; la relation avec Dieu est rétablie d’abord par la foi, non selon l’ordre déterminé, mais par la puissance spirituelle selon la grâce ; tout étant, par cette puissance spirituelle, selon la grâce. L’arche était sur la montagne de Sion ; c’était là qu’on chantait : « Sa miséricorde demeure éternellement, » tandis que Salomon allait au haut lieu de Gabaon pour y sacrifier (1 Rois III, 4). Là était le tabernacle, mais non pas l’arche. On ne voit Salomon à la montagne de Sion qu’après son retour de Gabaon (1 Rois III, 15), où Dieu l’avait exaucé. À la suite de l’intervention de Dieu en délivrance et en rédemption, la place du culte régulier — en rapport avec la terre, est désignée : c’est l’aire d’Arauna, le Jébusien. Cela eut lieu après le jugement, après la mortalité du peuple et le sacrifice. Dieu aime Jérusalem, aussi c’est quand l’ange eut étendu sa main sur Jérusalem, que l’Éternel arrêta cette main exterminatrice ; puis il montre, par la prophétie, la voie de la réconciliation au moyen du sacrifice.


1 & 2 ROIS.

Ici, nous avons d’abord le règne de Salomon, Israël établi et en paix, la construction du temple, figure du grand Fils de David. Au point de vue historique, tout cela tombe avec Roboam ; dès lors le livre des Rois est l’histoire, non pas de Juda, mais d’Israël : cependant, avec de suffisantes mentions de Juda pour que l’histoire en soit ainsi continuée. Vous y voyez encore l’intervention miséricordieuse de Dieu par les Prophètes, en la personne d’Élie et d’Élisée, au milieu d’Israël qui avait abandonné le temple : l’un étant un témoignage aux fils d’Israël sur le principe de leur responsabilité, l’autre en puissance de résurrection.

Les deux livres des Rois poursuivent l’histoire de Juda jusqu’à la captivité. Alors Lo-Hammi (pas mon peuple) fut écrit sur la nation. Il y a naturellement beaucoup de détails — divers caractères de fidélité, tels qu’Ézéchias signalé par sa foi, Josias par son obéissance, Josaphat par sa piété ; mais jamais l’association avec le monde ne procure le succès.


1 & 2 CHRONIQUES

nous donnent l’histoire de la famille de David : comme les précédents, ils vont jusqu’à la captivité de Babylone.

Le 1er livre des Chroniques, c’est David lui-même. À la fin de ce livre, David a reçu par l’Esprit le patron de ce qui regarde le temple ; il en laisse l’exécution à Salomon.

Le 2me livre, c’est la postérité de David.

Les Chroniques ont surtout rapport à l’établissement du royaume sur la terre, — les Rois sont plutôt figuratifs de ce qui est céleste. Dans le temple des Chroniques, il y a un voile (2 Chron. III, 14) ; il n’en est pas question dans les Rois. Le voile ne sera pas déchiré pour Israël dans le millénium.


ESDRAS.

Le rétablissement du temple et du service divin selon la loi, en attendant le Messie. Mais, alors, il n’y a ni arche, ni Urim etc. C’est un temple vide.


NÉHÉMIE.

Le rétablissement de l’ordre et de la société civile sous la domination des Gentils.


ESTHER.

Le soin providentiel d’Israël, quand Dieu leur est caché, pendant que Lo-Hammi est écrit sur eux. Tout en leur voilant sa face et en ne les reconnaissant plus, Dieu prend soin de ce qui les concerne. Le nom de Dieu ne se trouve pas dans ce livre. La reine d’entre les Gentils refuse de montrer sa beauté, et la reine Juive la remplace.


JOB.

La possibilité des relations d’un homme avec Dieu, dans le grand débat, relatif au bien et au mal, entre Dieu et la puissance des ténèbres ; et cela rattaché à la discipline des saints, en contraste avec le prétendu juste jugement du monde par Dieu, actuellement ; la nécessité d’un Médiateur est indiquée, mais non développée ; la puissance de Satan sur le monde est révélée, ainsi que son caractère d’accusateur des frères. Dieu se montre comme la source de tout (non pas pourtant des accusations elles-mêmes, je n’ai pas besoin de le dire, mais de toute l’affaire), dans le but de bénir les siens ; l’ensemble de ce drame est sans aucun rapport avec les économies, seulement la conscience de ceux que Dieu bénit est sondée à fond. Élihu nous présente la sagesse de Dieu dans sa Parole (Christ, en réalité) ; puis vous avez la puissance de Dieu (Christ encore), quand Dieu répond à Job du milieu d’un tourbillon. Ce livre peut être regardé comme typique d’Israël, attendu que c’est en Israël que ces voies de Dieu sont manifestées.


LES PSAUMES.

L’Esprit de Christ opérant et se développant dans le résidu d’Israël aux derniers jours ; Il signale, en outre, la part que Christ y a prise personnellement, soit en posant le fondement pour eux, soit en sympathisant avec eux ; cela se poursuit jusqu’aux limites du millénium, mais sans y entrer, si ce n’est prophétiquement. Les Psaumes se divisent en cinq livres : les trois premiers finissent par deux amen : Ps. XLI, 15 ; LXXII, 19 ; LXXXIX, 52 ; le quatrième par Amen, Alléluia : CVI, 48, et le dernier par deux Alléluia : CL, 6.


LES PROVERBES.

La sagesse de Dieu montrant son chemin à l’homme, en contraste avec la corruption et la violence dans l’homme. Les huit premiers chapitres nous donnent le principe de ces enseignements, en nous offrant Christ comme la sagesse. Le reste du livre renferme les détails. Il est fait pour l’homme d’une manière bien remarquable. Un mondain échappe à bien des piéges, parce qu’il connaît la méchanceté et la perfidie du monde ; ce livre rend l’homme capable d’y échapper sans avoir cette connaissance — il le rend « sage quant au bien et simple quant au mal. »


L’ECCLÉSIASTE.

est le résultat de la recherche du bonheur sous le soleil, avec cette idée encore, que la sagesse de l’homme, c’est la loi de Dieu.


LE CANTIQUE DES CANTIQUES.

Rapports d’affections du cœur de l’épouse avec Christ. Au point de vue de la forme spéciale de la relation, cela doit être réalisé proprement en Israël, tout en pouvant s’appliquer abstraitement à l’Église et aux individus. Le Cantique traite, non pas tant de relation, mais de désirs, de foi ; il présente quelques aperçus passagers de la position de relation, mais non pas une relation établie, connue. La place de l’Église, quoique les noces en soient encore à venir, est d’être dans la conscience de la relation. C’est ce que Israël ne possédera pas.

Il y a une sorte de gradation à observer. 1. Mon bien-aimé est à moi — c’est le plus bas degré. 2. Je suis à mon bien-aimé — c’est la conscience de lui appartenir. 3. Je suis à mon bien-aimé, et son désir est vers moi.


Nous avons eu ainsi, subséquemment à l’histoire, le développement moral du cœur de l’homme et de l’Esprit de Christ agissant de diverses manières dans ce cœur, Spécialement, dans l’Ecclésiaste, le cœur de l’homme se faisant un centre, et essayant de se nourrir lui-même ; dans le Cantique, le cœur sortant de lui-même pour se fondre dans le cœur de Christ.

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LES PROPHÈTES.

Dans les Prophètes (à l’exception de Jonas et, en un certain sens, de Daniel), nous voyons l’action de l’Esprit de Dieu au milieu des fils d’Israël, pour maintenir l’autorité et le caractère de leur vocation originelle, pour protester contre leur abandon de cette vocation, et pour annoncer le Messie qui les établirait dans la bénédiction sur un tout nouveau pied. Ainsi les Prophètes soutenaient la foi des hommes pieux pendant la défection des masses, et dénonçaient des jugements à ceux qui persistaient dans l’infidélité.


ÉSAÏE

nous présente tout le plan des voies de Dieu à l’égard de Juda, Israël intervenant de temps en temps, ainsi que le jugement des nations environnantes, surtout de Babylone — Israël étant considéré comme le centre, et l’Assyrien représenté comme le grand ennemi des derniers jours. Emmanuel est annoncé comme l’espérance d’Israël et le protecteur du pays, quoiqu’il doive être rejeté quand il viendra en témoignage ; il est lui-même Jéhova — un sanctuaire — mais une pierre d’achoppement pour les rebelles. Nous trouvons, en outre, les détails des incursions de l’Assyrien et de son juge ment aux derniers jours ; et conjointement avec tout cela, nous avons la bénédiction d’Israël rétabli. Ce sont là les sujets développés dans la première partie : chap. I-XXXV.

Dans les chapitres historiques qui suivent (XXXVI-XXXIX), nous voyons les deux grands principes — la résurrection et la délivrance du joug des Assyriens. C’est un Christ ressuscité qui opère la délivrance, ce qui la rend si importante. La captivité à Babylone est ici indiquée ; elle sert de transition à ce qui va suivre.

La dernière partie du Livre nous donne la controverse de Dieu avec Israël, d’abord au sujet de l’idolâtrie, et ensuite, à cause du rejet de Christ. Ici, Israël est, d’abord, considéré comme serviteur et, au chap. XLIX, la place de serviteur est transférée à Christ, puis Christ, étant rejeté, c’est le résidu, dans les derniers jours, qui occupe la position de serviteur. À travers tout cela, quoique Israël soit le peuple favorisé, vous trouvez un contraste signalé entre le méchant et le juste, d’où résulte la séparation du résidu et le jugement des méchants — ou la déclaration qu’il ne peut point y avoir de paix pour le méchant, soit en Israël, soit ailleurs. (Voir la fin des chap. XLVIII et LVII.)

Dans la partie qui se rapporte spécialement au rejet de Christ, nous trouvons la révélation de l’appel des Gentils, le jugement du peuple, la venue de Jéhova, et la parfaite bénédiction du résidu d’Israël à Jérusalem.


JÉRÉMIE

nous donne les voies de Dieu envers les Juifs rebelles, qui deviennent Lo-Hammi par la captivité de Babylone. Puis, à partir du chap. XXX, la révélation de l’amour immuable de Jéhova pour Israël (Juda et Ephraïm), et la certitude de leur rétablissement sous le sceptre de David selon l’ordre voulu de Dieu à Jérusalem, Jéhova étant leur justice. Enfin, après l’histoire de Sédécias, et des détails sur la captivité et sur ce qui se passa, après cela, en Palestine, nous trouvons le jugement de toutes les nations et de Babylone elle-même.


LAMENTATIONS.

Dans les Lamentations nous avons la part sympathique que prend l’Esprit de Christ aux souffrances d’Israël, surtout du résidu. De là résulte l’espoir d’une restauration.


ÉZÉCHIEL

présente le jugement de Jérusalem — Dieu arrivant de dehors, mais eu égard à tout Israël et non pas seulement à Juda : le jugement des nations d’alentour, des impies oppresseurs en ou sur Israël ; puis, en conséquence, les dispensations envers des âmes individuelles relativement au jugement ; l’établissement de David, et la nouvelle naissance comme moyen de bénédiction pour Israël ; l’union de Juda et d’Israël en un seul bois ; et lors de leur restauration dans leur terre, la destruction de l’Assyrien ou de Gog, par la puissance de Dieu, de fait par la présence de Christ : enfin une vision anticipée du rétablissement du temple et de l’ordre dans le pays.


DANIEL

a deux parties : l’histoire des empires Gentils, commençant avec Nébucadnetsar, la tête d’or ; et, en second lieu, les visions particulières de Daniel (commençant avec le chap. VII), qui signalent l’état et les circonstances des saints en relation avec l’histoire de ces empires plus amplement révélée, et le jugement qui vient les mettre tous de côté en faveur d’Israël, Mais Daniel arrive seulement à la porte du millénium, sans en développer le sujet.


OSÉE.

Nous avons ici le rejet de la maison d’Israël et de la maison de Juda, comme Lo-Ruhama et Lo-Hammi ; la porte étant par là secrètement ouverte aux Gentils ; Israël endurant pendant longtemps la privation de toutes choses ; puis la restauration de tout sous Jéhova et sous David dans les derniers jours. Paul cite le verset 10 du chap. I, et le 23 du chap. II ; Pierre, seulement ce dernier. Depuis le chap. IV, nous avons les dispensations les plus énergiques pour atteindre la conscience d’Israël, mais qui se terminent par le retour d’Israël repentant aux bénédictions assurées de Jéhova. C’est le témoignage des voies du Seigneur.


JOËL.

Sous la figure de la désolation laissée par une plaie d’insectes, nous est annoncée l’invasion des armées du Nord dans les derniers jours, l’attaque de toute la puissance humaine contre le peuple de Dieu, et, à la suite de cela, la venue de Jéhova, pour juger toute la puissance de l’homme, au jour du Seigneur et dans la vallée de décision. En outre, l’effusion du Saint-Esprit sur toute espèce de gens, et la promesse d’une délivrance certaine pour quiconque invoquera le nom du Seigneur. Enfin des appels à la repentance, adressés à tous ceux qui ont des oreilles pour entendre.


AMOS

nous offre la patience de Dieu dans ses dispensations et ses voies, qu’il relate conjointement avec le signale ment de l’iniquité des voies d’Israël ; tout en annonçant le châtiment des nations d’alentour, à cause du même fait d’un mal moral bien positif. Il fait connaître le rejet d’un témoignage contre le mal, et dénonce le jugement certain, infaillible, inévitable de Jéhova sur la masse du peuple, le résidu juste étant tout aussi certainement sauvé. Il termine par la promesse de relever le tabernacle de David, comme chef de la nation et bénissant le peuple.


ABDIAS

est le jugement d’Édom, à cause de sa haine pour Israël ; les Édomites sont avertis que la journée de l’Éternel est proche sur toutes les nations, tandis que la délivrance sera sur la montagne de Sion, par conséquent la sainteté et la bénédiction, et que le règne est à l’Éternel.


JONAS

est le témoin, montrant que, quoique Dieu ait choisi Israël, il n’a pas abandonné son droit de fidèle Créateur pour user de miséricorde sur toute la terre ; tandis que ceux qui sont en relation avec Lui doivent être soumis à sa puissance et à sa grâce, autrement le sentiment de la faveur divine dégénère en infidélité et en exaltation propre. En même temps, nous avons un type de la mort et de la résurrection comme moyen de bénédiction.


MICHÉE.

En Michée, nous avons le jugement général du peuple, Samarie et Jérusalem, à cause de leurs transgressions, de leurs iniquités et de leur idolâtrie, puis de leur rejet du témoignage de Dieu. En conséquence le pays tout entier est traité comme souillé, ce n’est plus un lieu de repos pour le peuple de Dieu, qui doit se lever et en sortir. Les chefs et leurs prophètes sont jugés, la puissance de l’Esprit intervient pour juger même la cité élue du Seigneur ; mais il annonce son rétablissement en grâce par Jéhova dans les derniers jours ; il mentionne le siége de Jérusalem par les nations, comme accomplissement des conseils de Dieu, tout en étant la conséquence du rejet du Christ, à cause duquel ils avaient été abandonnés ; et il montre que le même Christ est leur paix et leur défense, quand l’Assyrien arrive dans les derniers jours. Le résidu d’Israël devient une bénédiction pour les autres peuples, et une puissance sur eux ; néanmoins tout mal en lui est jugé et détruit, aussi bien que les nations qui sont montées contre lui. Ayant ainsi parlé de la restauration dans les derniers jours, il revient en arrière et insiste sur la justice des voies de Dieu, il met en contraste les essais d’être agréable à Dieu par des cérémonies, avec la pratique de l’iniquité que le Seigneur hait ; enfin il termine en regardant à Lui pour rétablir et paître son peuple, com me au Dieu qui efface les iniquités.


NAHUM.

La puissance du monde ou de l’homme détruite pour toujours ; mais avec le témoignage de la fidélité du Seigneur au milieu de ses vengeances, et par conséquent de la bénédiction pour ceux qui se confient en Lui et qui l’attendent. C’est toujours l’Assyrien — Babylone est tout autre chose.


HABACUC

présente l’âme exercée par les iniquités du peuple de Dieu — d’abord, avec indignation à ce sujet, puis avec angoisse en le voyant détruit par ceux qui sont la verge de Dieu pour le châtier. Nous avons ensuite la réponse de Dieu, montrant qu’il connaît l’orgueil du méchant et qu’il le jugera, mais que le juste doit vivre en se confiant en Lui. Enfin, il s’élève au-dessus de tout jusqu’à la glorieuse puissance de Dieu, qu’Il exerce pour le salut de son peuple, en sorte qu’il se confie en Lui, quoi qu’il puisse arriver.


SOPHONIE.

En Sophonie nous trouvons le complet jugement du pays, dans la grande journée de l’Éternel, à cause de l’iniquité, de l’hypocrisie et de l’idolâtrie, — et celui de toutes les nations d’alentour — de tout ce qui se rattache à la puissance naturelle de l’homme — Jérusalem y comprise à cause de son iniquité — tout en étant spécialement signalée comme objet particulier du déplaisir de Dieu, en tant qu’en relation avec le Seigneur. La prophétie indique ensuite, très-distinctement, le résidu, en l’exhortant à s’attendre à Jéhova, qui les a laissés comme un peuple affligé et misérable, mais qui les délivrera par les jugements qu’il exécute, et qui se reposera dans son amour pour Jérusalem, la rendant célèbre et faisant d’elle un sujet de louange parmi tous les peuples.


AGGÉE.

s’occupe de la maison de Dieu, et déclare que sa dernière gloire sera plus grande que la première, au temps où il ébranlera toutes les nations, et par là il encourage les Juifs à bâtir, en leur déclarant que l’Esprit de Dieu est avec eux, comme quand ils sortirent d’Égypte, et qu’Il renversera le trône des royaumes, mais en établissant Christ, sous le nom de Zorobabel, comme l’homme élu, comme un anneau de cachet en sa main droite.


ZACHARIE

est surtout occupé de Jérusalem ; ainsi il nous montre les voies de Dieu envers les nations, ayant Jérusalem comme centre, le Seigneur employant une nation à en chasser une autre, jusqu’à ce que ses conseils soient accomplis, puis quand la gloire est venue, s’établissant Lui-même à Jérusalem. Dans la personne de Jéhosuah, le souverain sacrificateur, Jéhova justifie sa ville contre l’adversaire ; Il annonce qu’Il viendra et il place à Jérusalem toute la sagesse et la toute-science de son gou vernement. Il prédit la perfection de l’ordre adminis tratif dans le royaume et de la sacrificature ; ainsi que le jugement de toute prétention tendant à le corrompre, prétention signalée comme étant babylonienne, et Il bâtit le temple du pays par le moyen du Germe ou de la Branche ; il juge les puissances hostiles du monde, et se sert, en même temps, de tout cela pour encourager les Juifs à rebâtir le temple. Tel est le sujet de la première prophétie (chap. I-VI).

Dans la suivante, Dieu prend occasion de ceux qui demandaient s’ils devaient encore jeûner sur les ruines de Jérusalem, pour en promettre le relèvement ; seulement, quant au temps présent, sur le principe de la responsabilité ; Il déclare qu’Il protégera sa maison contre tous les ennemis d’alentour ; il introduit Christ dans l’humiliation, mais en le suivant jusqu’au temps de la gloire, et en exécutant, par Juda, le jugement sur la Grèce (Javan), et rassemblant tous les dispersés.

Nous avons ensuite les détails du rejet de Christ, puis le pasteur insensé et idolâtre. Après cela Dieu juge toutes les nations qui ont affaire avec Jérusalem : il défend Jérusalem, en amène les habitants à la repentance, et il leur ouvre la source de la purification. Vous trouvez ensuite, en contraste avec le faux esprit de prophétie, l’humiliation de Christ, la préservation d’un résidu quand la masse du peuple est retranchée de la Judée, à la fin, avec la délivrance finale et la sanctification de Jérusalem par la présence du Seigneur, qui en fait le centre de tout culte sur la terre.

Au chapitre XIII, 5, vous avez Christ, le serviteur de l’homme, rejeté par les Juifs et frappé par Jéhova. Lisez ainsi la fin de ce verset : « car l’homme me posséda dès ma jeunesse. » Puis il appert que c’est parmi ses amis que ses mains ont été blessées ; et le grand secret de tout est dévoilé, c’est qu’il est l’ami et le compagnon de Jéhova, tout en étant frappé par Lui. Remarquez que, lorsque Christ est reconnu comme Dieu, il appelle les saints ses compagnons (Ps. XLV, 7 ; Hébr. I, 9) ; et quand, comme ici, Il est dans la plus profonde humiliation, Dieu l’appelle son compagnon.

Dans les livres d’Aggée et de Zacharie, les Juifs ne sont jamais appelés le peuple de Dieu, si ce n’est en perspective de l’avenir.


MALACHIE.

Nous avons ici la déclaration de la chute totale des Juifs, après leur rétablissement, conformément à ce qui s’est passé précédemment, en dépit de l’amour d’élection de Dieu, qu’il conserve toujours ; puis le Seigneur venant, envoyant un messager devant sa face, mais venant en jugement pour cribler à fond et pour purifier, reconnaissant le résidu en ceux qui ont parlé l’un à l’autre dans la crainte de l’Éternel, au milieu de la méchanceté générale ; il les élève et les place au dessus de la puissance du Méchant, le Soleil de Justice se levant sur eux pour les guérir ; mais en même temps, il les renvoie à la loi de Moïse, avec la promesse de leur envoyer Élie le prophète pour convertir leurs cœurs.


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  1. Il est bien vrai aussi que tout allait mal par la mauvaise conduite des fils de Samuel. Si l’énergie spirituelle était en chute, la conséquence en était une grave lacune morale. L’Église ne peut demeurer debout que par la puissance spirituelle, aussi quand elle s’appuya sur la succession, tout fut perdu.