Cours d’agriculture (Rozier)/RHUMATISME

Hôtel Serpente (Tome huitièmep. 599-606).


RHUMATISME. Médecine Rurale. Douleur continuelle qui se fait ressentir dans les parties musculeuses, dans les membranes, & souvent même sur le périoste ou membrane qui revêt la surface des os.

Le rhumatisme a la plus grande analogie avec la goutte. Celle-ci a toujours son siège dans les articulations ; le rhumatisme, au contraire, occupe les parties charnues, revient moins périodiquement, & attaque plutôt les personnes sanguines & robustes que les vieillards. C’est aussi d’après ces considérations qu’on doit agir & employer un traitement différent de celui de la goutte.

On distingue plusieurs sortes de rhumatismes. Il est universel lorsqu’il attaque toutes les parties du corps ; il est particulier lorsqu’il n’en affecte que quelques-unes.

Le rhumatisme est avec fièvre ou sans fièvre. On connoît celui qui est avec fièvre sous le nom de rhumatisme aigu ; celui qui est sans fièvre est appelé rhumatisme chronique. Le rhumatisme prend encore différens noms, relativement aux parties qu’il occupe. On l’appelle vulgairement torticolis lorsqu’il se fixe sur les muscles du cou ; lumbago, s’il établit son siège sur les lombes ; & sciatique, s’il se jette sur la hanche & la cuisse & dans la gaine du nerf sciatique,

Le rhumatisme aigu est toujours accompagné de symptômes très douloureux. En premier lieu, ceux qui en sont atteints, éprouvent des mal-aises, des alternatives de froid & de chaud ; quelquefois des tremblemens auxquels succèdent un pouls vif, serré, tendu, & une chaleur très-forte, Ils souffrent, la nuit & le jour, des douleurs cruelles dans différentes parties du corps, qui augmentent au moindre mouvement qu’ils veulent faire. Il survient quelquefois une transpiration abondante qui les soulage infiniment, mais leurs douleurs deviennent beaucoup plus vives pour peu qu’ils se refroidissent.

Le sang des rhumatiques est presque toujours infecté d’une couenne épaisse qu’on ne doit pas toujours aussi regarder comme la cause matérielle du rhumatisme aigu ; elle n’est pas l’annonce d’une inflammation dans le sang, puisque M. de Haen l’a observée chez les femmes enceintes & même chez des personnes saines sur lesquelles on fait une forte compression avant la saignée.

Le rhumatisme aigu n’a point un caractère fixe & constant. Le plus ordinairement il est vague § mobile ; du genou il va au pied, aux hanches, aux reins, aux épaules & à d’autres parties ; quelquefois une partie se dégage tout-à-fait quand l’autre est attaquée.

Tissot regarde la transpiration arrêtée & l’épaississement inflammatoire du sang comme les causes les plus ordinaires du rhumatisme. Cullen considérant aussi pour cause générale la construction des fibres, occasionnée par le froid, explique d’une manière très-ingénieuse les retours des douleurs rhumatismales, aux approches du printemps & de l’automne. Il dit que, pendant l’hiver, les solides plus retirés par le froid, se trouvent distendus aux approches des chaleurs par la raréfaction du sang. En automne, au contraire, le sang qui avoit été raréfié au plus haut point par les grandes chaleurs de l’été, se trouve brusquement condensé par la fraîcheur de cette saison. Dans l’un & dans l’autre cas, il s’excite un mouvement violent qui change & intercepte d’une manière douloureuse les mouvemens auxquels la nature s’étoit habituée dans les deux saisons qui ont précédé ; de même que si on expose une plaie ou un ulcère à un excès de froid ou de chaleur, il s’y excitera une douleur bien plus violente que celle de l’état habituel.

Le rhumatisme aigu reconnoît encore une infinité d’autres causes. Une bile âcre & trop abondante dans le corps, la pléthore vraie ou fausse, la répercussion de quelque dartre ou de toute autre affection cutanée ; la suppression de quelque flux habituel, tel que les règles chez les femmes, & le flux hémorroïdal chez les hommes, peuvent lui donner naissance.

Il est souvent excité par l’intempérance, par les veilles immodérées, par un excès dans les plaisirs de l’amour, par l’usage assidu des viandes fumées, salées, & de très-haut goût. Il peut dépendre d’un exercice trop fort, d’un travail d’esprit trop assidu, d’une marche pénible, fatigante & trop long-temps soutenue, des vives passions de l’ame.

Les personnes vives, sanguines, & pléthoriques, sont très-sujettes à cette maladie : celles qui sont bilieuses n’en sont point à l’abri. Ordinairement elle exerce toute sa cruauté à un âge fait, à un âge mûr. Mais M. Leroy a fort bien observé qu’elle n’épargnoit point l’enfance, & il a vu des sujets de douze ou treize ans en être attaqués.

Le rhumatisme aigu se termine presque toujours au quatorzième jour ; il est rare qu’il aille jusqu’au vingt unième ou au trente-unième. Pour l’ordinaire, il n’est pas dangereux, à moins que, par un mauvais régime, ou une mauvaise conduite, on ne donne lieu au transport de la matière morbifique vers quelque viscère essentiel à la vie, d’où il peut résulter des accidens très-graves, qui jettent les malades dans le plus grand danger.

Le rhumatisme chronique est presque toujours sans fièvre, & attaque de préférence les vieillards & autres personnes foibles & énervées. Les douleurs qui l’accompagnent sont beaucoup plus supportables, parce qu’elles sont moins vives & moins aiguës. Cette espèce de rhumatisme est vague, & devient même incurable s’il est opiniâtre. Le défaut de mouvement, les mauvaises digestions qui en résultent, la stagnation & la congestion des humeurs dans certaines parties, déterminent, à la longue, une fièvre lente, qui mine & consume peu à peu les malades.

Tissot a observé que la nature guérit quelquefois le rhumatisme par des dépôts qui se forment aux jambes, & par une espèce de gale. Il faut bien se donner de garde de les répercuter. Ils sont toujours un moyen sûr, par lequel la nature s’épure & se débarrasse. Après avoir saigné autant de fois que la violence de la fluxion, le catarrhe inflammatoire & les forces du malade le demandent, Rast pense qu’il suffit d’ordonner un régime sévère, en donnant de temps en temps quelques laxatifs. La diète doit être tenue ; on se contentera des bouillons de veau très-légers, du petit lait, d’une grande boisson dans des sujets très-irritables.

Après un rhumatisme violent, on évitera tout ce qui peut donner lieu à un nouvel accès, sur-tout la suppression de transpiration & l’exposition à l’air froid. Mais comme il est très-rare que la nature opère toute seule la guérison du rhumatisme, il faut alors avoir en vûe les indications suivantes ; elles se réduisent 1°. à diminuer la plénitude des humeurs produites par la suppression de quelque évacuation ; 2°. à diminuer ou à prévenir le rhumatisme.

1°. La saignée est un des meilleurs moyens qu’on puisse employer pour remédier à la plénitude, & si on ne peut y avoir recours, il faut alors le tourner vers les évacuans & les remèdes diurétiques, sur-tout si ceux qui sont attaqués de rhumatisme, sont flegmatiques, & s’il existe chez eux une surabondance d’humeurs séreuses ; on pourra leur donner de 30 à 60 gouttes de la teinture de Gayac. Le kermès minéral donné, toutes les heures, à la dose d’un quart de grain ou d’un demi-grain, mêlé avec une douzaine de grains de sucre réduit en poudre très-fine, est un remède qui produit des selles, & sur-tout une transpiration abondante, qui soulagent beaucoup les malades ; je l’ai toujours vu produire les plus heureux effets.

Floyer qui a cru que cette espèce de couenne qu’on observe dans le sang des rhumatiques, n’étoit formée que par l’épaississement & la viscosité des humeurs, & ne pouvoit se résoudre que par une sorte de putréfaction, conseille la salsepareille. Mais il est des remèdes fondans, beaucoup mieux appropriés, tels que la décoction de poligala, de laquelle Sarcome s’est servi avec succès. Ce célèbre médecin a vu disparoître cette couenne à mesure que les malades faisoient usage de cette décoction. On a obtenu de bons effets des différentes préparations mercurielles, de la teinture, du fuccin, de l’eau de chaux animale préparée avec l’écaille d’huitre. Baglivi a toujours cru que cet état couenneux étoit joint à un état inflammatoire ; c’est aussi ce qui l’engagea, dans une épidémie de rhumatisme qui régna à Rome, à se conduire comme dans une affection inflammatoire, c’est-à-dire à beaucoup saigner & à donner des délayans, tels que la décoction d’orge, &c, & il réussit. Cependant son assertion est trop générale. Cette couenne n’emporte pas toujours avec elle l’idée d’une inflammation. Les remèdes anodins seroient peu efficaces. Il est bon de donner, au déclin, une infusion d’écorce de citron ou de feuilles d’oranger.

On doit s’abstenir des diaphorétiques, sur-tout dans les sujets mélancoliques & trop irritables ; il faut se servir de remèdes plus doux, & prescrire aux malades les bouillons frais, l’usage des eaux minérales froides, gazeuses, & le suc des plantes chicoracées..

Il y a des rhumatismes qui ne veulent aucun remède ; c’est lorsque la lésion de la partie est si forte, & l’irritation si grande, qu’elle ne supporte aucun topique ; il faut alors se contenter de couvrir la partie malade & de la mettre à l’abri du froid ; les topiques émolliens seroient dangereux.

2°. On diminuera l’affection rhumatismale par les bains de vapeurs, sur-tout si les douleurs sont fortes. Les topiques gras & emplastiques seroient dangereux, sur-tout dans l’état inflammatoire ; leur application détermineroit à coup sûr une plus grande génération d’humeur rhumatismale, & pourroit même la répercuter intérieurement sur quelque viscère essentiel à la vie. Il faut de même s’abstenir des remèdes trop spiritueux, qui disposeroient la partie à la contracture. On peut cependant tenter l’application des flanelles imbibées d’esprit de vin. Ludowic a vu une répercussion qui fut suivie de fièvre maligne, causée par l’imprudente application d’un pareil topique. En général les spiritueux ne sont bjens que lorsque la fièvre est calmée. On obtient de bons effets des frictions sèches, des linimens savonneux, de l’eau de Goulard employée deux fois par jour. M. Barthez a vu la verveine pilée réussir à des paysans ; mais un bon remède au déclin, lorsque le ton de la partie est devenu languissant, est de faire une douche d’althea.

Lorsque la fièvre est tombée, & que le rhumatisme est fixé sur une partie, il faut faire une saignée locale, ou du moins faire des scarifications, ou appliquer des sangsues dans le voisinage. L’effet de ces remèdes est toujours prouvé par la détente générale qu’ils occasionnent en modifiant la sensibilité de la partie.

Lob, médecin anglois, a guéri des rhumatismes par des cordiaux & des sudorifiques très-actifs. Cette méthode a paru outrée à quelques uns, qui ont dit que la nature avoit triomphé de la maladie & du médecin ; mais ce qui a induit en erreur les détracteurs de Lob, c’est qu’ils n’ont pas connu toutes les méthodes de traitement. Il est sans doute des cas dans cette maladie, où il est plus avantageux de donner des sudorifiques ou autres remèdes chauds, car, 1°. le rhumatisme étant même d’un caractère inflammatoire, ces remèdes ont pu agir de la même manière qu’on voit réussir le vin dans la pleurésie ; 2°. parce qu’il est bon quelquefois de procurez une révulsion qui investisse l’ordre de la fluxion inflammatoire.

Sous ce même point de vue, on peut prescrire aux malades les infusions de coquelicot, de fleurs de sureau, de feuilles de scordium avec le sirop de limon ; mais il faut auparavant que l’état inflammatoire n’existe plus & que la fluxion ait été abattue par les évacuations générales.

Huxam a aussi proposé le camphré combiné avec l’opium, comme un très-bon sudorifique ; M. Barthz a vu de très-bons effets de cette combinaison, & il y joint le nitre qu’il regarde avec Hoffman, comme le correctif du camphre. Brocklesbi regarde ce dernier (qu’il donne jusqu’à six drachmes, noyé dans une grande quantité d’infusion de sauge) comme le meilleur diaphorétique.

Les vésicatoires, quoique utiles en général dans les affections inflammatoires, où il ne faut pas répéter la saignée, seroient très-dangereux dans les rhumatismes, si on les appliquoit avant la fin de la maladie, & sans avoir fait précéder les évacuations ordinaires. Ils détermineroient des douleurs cruelles, des inflammations très fâcheuses ; aussi Pringle refuse-t-il de les appliquer quand le pouls est dur.

Les émétiques agissent toujours bien quand le rhumatisme dépend d’une surcharge putride dans les premières voies ; les purgatifs administrés à propos, sont aussi très salutaires. Il est très-avantageux de les combiner quelquefois avec les diaphoniques, afin d’exciter des mouvemens contraires qui, en dérangeant la manière d’être de la nature, change l’état de la maladie. Cette altération perturbatrice, dispose la nature à une terminaison heureuse. C’est à ces principes qu’il faut rapporter l’heureux effet de la gomme de gayac, dissoute dans un jaune d’œuf, avec un purgatif fort, & cinq grains d’esprit de corne de cerf. Rast donne, quand il y a enflure, l’électuaire cariocostain ; on peut donner avec succès le decoctum antivenereum laxans de la pharmacopée de Paris.

Dans le rhumatisme chronique, quand la constitution est énervée, Ludovic conseille le quinquina. On sait qu’il a très-bien réussi dans les rhumatismes scorbutiques, provenans de l’humidité de l’air & du froid, de la mauvaise qualité des alimens ; & son emploi sera encore plus nécessaire, s’il y a des douleurs, des reprises de fièvre qui reviennent tous les soirs, & si les urines charrient un sédiment briqueté.

Floyer, Meinard & autres, ont vu réussir les bains froids. Il paroît même que ce remède est un spécifique dans les rhumatismes où la constitution est énervée par la durée de la maladie ; mais il ne faut pas trop en étendre l’usage. Il est encore très-bon, dans les rhumatismes qui traînent en longueur, de convertir les vésicatoires en cautères, & comme la nature pourroit s’habituer à ces derniers, il vaut mieux encore en couvrir successivement diverses parties du corps. Dans le rhumatisme chronique, on doit peu insister sur la saignée ; le régime est le même que celui qu’on a coutume de prescrire aux personnes attaquées de rhumatisme aigu : pour celles qui peuvent voyager, on ne sauroit assez leur recommander les bains, & la douche de certaines eaux thermales qu’il y a dans les différentes provinces de la France, ou dans les pays étrangers.

Le rhumatisme participe souvent de la goutte ; quand il ne revient pas au temps où il avoit coutume de paroître, & qu’il survient des maux de gorge ou des inflammations de poitrine, il faut alors le rappeler par des vésicatoires appliqués sur les parties auparavant affectées, ou dans le voisinage.

Pour éviter les fréquens retours de cette maladie, on doit se garantir contre les impressions de l’atmosphère ; il faut le choisir une habitation bien aérée dans un pays sain, éloigné de tout étang, de tout marais, qui puisse donner à l’air une constitution rapide & nébuleuse. Il faut encore soutenir la transpiration insensible, la provoquer en hiver en se brossant la peau, matin & soir, devant le feu ; en s’habillant chaudement, en portant une flanelle sur la peau. On doit encore observer le régime le plus adoucissant, & les lois les plus strictes de la tempérance. M. AMI.

Rhumatisme, Médecine vétérinaire. C’est un spasme douloureux, l’animal ne peut se tenir sur les jambes affectées, & lorsqu’on touche les muscles attaqués de cette maladie, il témoigne une vive douleur, par le mouvement de ses oreilles & de sa tête ; ce spasme est toujours accompagné de fièvre, & quelquefois d’une légère tuméfaction.

L’humidité, le grand repos, la mauvaise nourriture & les qualités impures de l’air, peuvent contribuer au rhumatisme ; mais le froid en est le principe le plus ordinaire. U faut bien se garder de confondre le rhumatisme avec la fourbure ou avec la courbature, (Voyez ces mots) quoique souvent il soit accompagné de difficulté de respirer.

C’est de toutes les espèces de spasme la plus dangereuse, sur-tout quand elle s’empare des parties antérieures & postérieures de l’animal ; si elle n’attaque que les jambes antérieures, ou le col, ou le dos, ou les jambes postérieures, ou une seule jambe, il faut en espérer la guérison ; il n’est pas extraordinaire de la voir se terminer sur les extrémités inférieures, par une tumeur inflammatoire, qui dégénère promptement en abcès.

Curation. La saignée, dit M. Vitet, est regardée comme le remède le plus efficace du spasme douloureux ; en conséquence, dès les premiers instans de la maladie, on pratique une forte saignée à la veine jugulaire de l’animal ; le lendemain on la réitère : ainsi on en répète quatre ou cinq, en laissant un jour d’intervalle entre chaque saignée ; on administre aux malades des breuvages sudorifiques, composés de suie de cheminée, ou de poudre de fourmis, ou de racine d’angélique, macérée dans une infusion de feuilles de sauge, ayant soin de tenir l’animal constamment couvert dans une écurie à l’abri de tout courant d’air, de souvent exposer les parties affectés à la vapeur de l’eau chaude, de ne donner pour nourriture & pour boisson que de l’eau tiède blanchie avec de la farine d’orge ; enfin d’administrer des lavemens mucilagineux.

La saignée est très-avantageuse les deux premiers jours de la maladie, mais elle devient nuisible, lorsqu’elle est trop réitérée ; elle affoiblit les forces, & rend les efforts de la nature insuffisans, pour faire la coction de la matière rhumatismale ; elle s’oppose à cette douce transpiration qu’il faut exciter en couvrant l’animal, en exposant les parties douloureuses à la vapeur de l’eau chaude, & en faisant boire tous les jours deux livres d’infusion de racine d’angélique au bœuf & au cheval, si les forces vitales paroissent abattues. C’est ici ajoute M. Vitet que le cheval éprouve les bons effets du breuvage composé d’une drachme de camphre, d’une once de nitre, de trois onces de miel, exactement mêlés & délayés dans une livre d’eau, il calme souvent le spasme & la douleur, particulièrement si vous le réitérez toutes les douze heures ; aiguisez de nitre l’eau blanche qui doit servir de boisson & de nourriture, donnez plusieurs lavemens composés d’une décoction de racine de guimauve, tenant en solution deux onces de nitre. Si la nature détermine la matière rhumatismale vers les conduits excrétoires de la transpiration, redoublez de soins pour mettre l’animal à l’abri de l’air froid ; bouchonnez légèrement la partie attestée, excepté les jambes, qu’il faut toujours préserver s’il est possible de tout gonflement inflammatoire, en les lavant deux fois par jour, avec un mélange de parties égales d’eau-de-vie & de vinaigre.

Comme cette maladie se termine souvent par des tumeurs inflammatoires, il faut faire les efforts pour détourner l’humeur qui peut les produire, en pratiquant des sétons au poitrail ou au ventre ; vous en entretiendrez l’écoulement pendant quinze jours, & même un mois, après la guérison.

Les purgatifs, les sudorifiques trop actifs & à trop haute dose, les spiritueux, les vésicatoires, le cautère actuel & les parfums aromatiques, ne sont pas indiqués dans le rhumatisme. L’expérience ne parle pas mieux en faveur des bains froids, ou des fomentations avec l’eau d’un froid approchant de la glace, employées & prônées par quelques praticiens. Il est prouvé au contraire, que les douches d’eau à la glace, la glace appliquée immédiatement sur la partie affectée, & les lavemens d’eau froide, ont souvent augmenté la maladie dont il s’agit. M. T.