Cours d’agriculture (Rozier)/RÉSINE

Hôtel Serpente (Tome huitièmep. 592).

RÉSINE. Matière inflammable, grasse, onctueuse, qui coule & qui sort de certains arbres, tels que le pin, le sapin, le mélèze, le lentisque, le thérébinthe, &c. (Consultez ces mots) Si la quantité de résine est considérable, elle est employée aux usages communs, comme pour goudronner les bateaux, les vaisseaux, &c. ; si sa qualité est fine, claire, transparente, elle devient la base des vernis ; si son odeur est agréable, telle que celle du benjoin, du storax, &c, elle est employée dans les parfums.

On ne connoît pas encore bien la nature des résines ; elles varient dans chaque espèce. Les vraies résines, les résines pures, sont solubles dans l’esprit de vin ; celles qui sont mêlées avec des gommes qu’on appelle résino-gommeuses ou gommo-résineuses, suivant la partie qui domine, une portion est dissoute par l’esprit de vin & l’autre par l’eau. Quoique cette loi soit générale, cependant elle souffre de grandes exceptions. La substance qu’on nomme copale, & qui donne le plus beau vernis, n’est dissoute ni par l’esprit de vin ni par l’eau. Il faut, pour s’en servir, la laisser macérer pendant plusieurs jours dans l’esprit de vin tenu un peu chaudement dans un vaisseau bien bouché, & distiller ensuite le tout. Les résines sont des huiles devenues concrètes par l’évaporation de leur partie la plus fluide ; ce sont de vrais baumes épaissis par une surabondance d’acide & par l’évaporation de presque toute leur partie aqueuse.