Cours d’agriculture (Rozier)/MÉLILOT

Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 470).


MÉLILOT. (Voyez Planche XI, page 444) Tournefort le place dans la quatrième section de la dixième classe des herbes à fleur de plusieurs pièces, irrégulières & en papillon, qui portent trois feuilles sur un même pétiole, & il l’appelle melotus officinarum germaniæ. Von Linné le classe dans la diadelphie décandrie, & le nomme triforium melilotus officinalis.

Fleur. Comme celle des légumineuses, composée de l’étendard ou pétale supérieure B, de deux latéraux C, ou aile de la carène ou pétale inférieure D. Le pistil E est enveloppé par le faisceau de dix étamines F ; ce faisceau est représenté ouvert en G ; les dix étamines qui le composent se réunissent à leur base par une membrane légère qui forme un tube ; toutes les parties de la fleur sont rassemblées dans le calice H à cinq dentelures.

Fruit. Légume à deux vulves I, qui s’ouvrent longitudinalement, représentées en K, & renferme deux à quatre graines L ovales & aplaties.

Feuilles. Trois à trois, légèrement dentées, la foliole impaire & portée sur un pétiole,

Racine A. Blanche, pliante, menue, garnie de quelques fibres capillaires & fort courtes.

Port. Tiges droites, quelquefois de la hauteur d’un homme ; les fleurs en grappes, pendantes, & naissant des aisselles des feuilles ; elles varient dans leur couleur ; il y en a de jaunes, de blanches, & quelquefois des unes & des autres sur le même pied. Les feuilles florales sont à peine visibles, celles des tiges sont placées alternativement.

Lieu. Les haies, les buissons, la plante est bienne, & fleurit en juin & juillet.

Propriétés. Les feuilles sont odorantes, & ont une saveur âcre, amère, nauséeuse ; elles sont émollientes, carminatives & légèrement résolutives.

Usage. On les emploie rarement à l’intérieur, mais on s’en sert dans les lavemens émolliens, dans les cataplasmes, fomentations, bains, &c.