Cours d’agriculture (Rozier)/ALMANACH

Hôtel Serpente (Tome premierp. 407-413).


ALMANACH, est un calendrier, ou table, où sont marqués tous les jours de l’année, les fêtes, le cours du soleil, de la lune, &c. Dans quelques-uns, on y rencontre encore les jours de foires & de marchés.

Il est peu d’objets dont l’ignorance & la stupide superstition aient plus abusé. Dans tous les tems, même les plus reculés, nous voyons les peuples trembler sous les prédictions insensées dont les fastes ou almanachs anciens étoient remplis. L’inquiétude, l’amour de la vie, le desir de connoître ce qui nous doit arriver, corrompirent l’astronomie en inventant l’astrologie judiciaire ; c’est dans le cours des astres, dans le lever, le coucher, l’opposition des étoiles & des planètes, qu’on voulut lire la destinée des hommes. Tout n’étoit qu’influence, que rapport, que nécessité. Des millions de fausses prédictions annonçoient en vain la futilité, disons mieux, l’imbécillité de cette science : il suffit que deux ou trois oracles aient été suivis d’événemens annoncés, pour enlever tous les doutes, tant l’homme aime à être trompé. Les chaldéens, les grecs & les romains, en firent une science particulière, qu’ils consacrèrent par l’appareil imposant de la religion. Le peuple, dont l’esprit étroit épouvante toujours l’ame foible & timorée, couroit aux pieds de ses aruspices ; il imploroit, l’or à la main, leur secours ; il leur demandoit leurs secrets mystérieux, tandis que le chef de ces mêmes aruspices se moquoit en lui-même de sa vaine science, & ne pouvoit sans rire regarder en face le trompeur qui partageoit avec lui l’art trop facile d’induire l’ignorant en erreur. Les arabes, grands astronomes, cultivèrent cette science & commencèrent à enrichir de prédictions leurs almanachs. Le cours des astres ne fut plus le seul objet qui remplit le calendrier. Les jours heureux & malheureux ne dépendirent plus des événemens passés ; les astres les annoncèrent & les nécessitèrent. Les italiens dont l’imagination est vive, & l’esprit naturellement inquiet, poussèrent la folie des prédictions encore plus loin. Non-seulement les événemens physiques & naturels, comme les orages, les pluies, les incendies, furent prédits, mais des événemens moraux, comme la fortune ou la misère, la détermination pour un voyage, une guerre, une acquisition, furent des objets essentiellement dépendans de l’influence des astres.

Parmi le grand nombre de vices, de crimes & de malheurs dont le passage des italiens en France inonda nos contrées, il ne faut pas oublier le goût qu’ils apportèrent pour l’astrologie judiciaire & les almanachs à prédiction. À la honte de notre nation, la cour même, & nos plus grands princes, furent infestés de cette folie qui dégénéra dans la plus ridicule puérilité. Un astrologue devint un homme nécessaire, la fortune lui sourioit ; rarement répondoit-il des sottises qu’il avoit débitées. Si par hasard l’événement suivoit ce qu’il avoit annoncé, ce n’étoit plus un homme, c’était un être surnaturel, pour lequel rien n’étoit caché. Le peuple qui voyoit l’honneur rendu à ce fourbe, en étoit trompé encore plus facilement & plus grossièrement.

Ce qui n’étoit chez les grands qu’un astrologue, fut chez le peuple imbécille, un devin, un magicien, un sorcier, dont les paroles furent autant de décrets émanés du ciel. Il ne fut plus permis de rien entreprendre sans le consulter : chaque état, chaque profession couroit lui demander son sort. Le marchand n’entreprenoit plus ni achat, ni voyage, sans interroger ou le sorcier ou son almanach ; le paysan lui demandoit d’abondantes récoltes, la prospérité de son bien, & l’accusoit en même tems des orages qui dévastoient ses champs, & des maladies qui lui enlevoient ses bestiaux. Le malade tourmenté par ses douleurs, désespéré par la longueur de ses souffrances, cherchoit dans les arbres des secours que lui refusoit tout l’art des médecins. L’ignorance & la pusillanimité ne s’en sont pas tenues là. Il ne fut plus permis de se couper les ongles & les cheveux, de se faire saigner & purger, de planter, de tailler la vigne, &c. &c. qu’à des jours marqués directement par telle ou telle conjonction, & les planètes dans leurs cours devinrent la seule règle de la vie.

Telles sont les folies qu’entraînèrent après eux les almanachs à prédictions. Les gens sensés n’y croient plus, mais le peuple, mais le paysan y ajoutent encore foi. C’est donc un service à leur rendre que de les détromper : c’est une obligation indispensable à laquelle sont tenus tous ceux qui sont spécialement chargés de les éclairer & de les conduire. Nous recommandons donc aux curés, aux vicaires, aux personnes instruites de ne négliger aucune occasion d’ouvrir les yeux du peuple sur cette vaine science, & de lui découvrir la folie & la bêtise de ces fourbes qui dans les campagnes se font passer pour sorciers, & qui abusant de la crédulité, trompent & nuisent aux esprits foibles. Qu’on se souvienne cependant d’employer le moins possible la persécution, elle fait trop souvent des prosélites ; c’est par le mépris & le ridicule qu’on décrédite ces fripons.

Il seroit possible cependant de tirer un grand parti de l’almanach, si on le remplissoit d’objets utiles, & d’observations intéressantes pour le voyageur & l’agriculteur. Mais, demandera-t-on, est-il possible de compter sur des annonces que l’on a décriées plus haut ? Sans doute, si ces annonces sont fondées sur une longue suite d’observations météorologiques. Entrons dans quelques détails, & démontrons cette espèce de paradoxe.

Il est de fait que tous les météores ont la plus grande analogie, la liaison la plus étroite avec les productions de la terre & la végétation, comme on peut le voir aux mots Atmosphère, Brouillard, Gelée, Grêle, Frimat, Pluie, Rosée, Tonnerre & Vent. Plus nous acquerrons de connoissances sur ces rapports & ces liaisons, & plus nous pourrons espérer de perfectionner la manière de cultiver. Ces connoissances à la vérité, ne peuvent s’obtenir que par l’étude & le rapprochement des tableaux météorologiques. L’abbé Toaldo a tenté ce travail, & les découvertes qu’il a faites en ce genre nous assurent de la réussite pour ceux qui voudront suivre sa marche. Ce n’est pas jusqu’aux planètes, ni à ces étoiles que des millions de lieues séparent de nous, qu’il faut remonter pour chercher une influence imaginaire ; ce sont les simples météores qui versent cette véritable influence. À chaque instant nous en reconnoissons les traces. Nous en avons déjà assez, suivant cet illustre observateur, pour établir dans la pratique, non-seulement des règles de fait, mais encore des règles de prévoyance ou de conjecture.

Le baromètre nous a fait connoître en général que la pesanteur de l’air varie selon la différente élévation des lieux au dessus du niveau de la mer ; que l’air pèse quelquefois moins, lorsqu’il est chargé de nuages, de vapeurs, & que l’atmosphère est humide ou pluvieuse, que lorsque le tems paroît serein ; que la chaleur agissoit plus efficacement sur les fluides dans les endroits où l’air pesoit moins, & que cette action cependant ne concouroit pas au bien de l’économie animale & végétale, en proportion de la raréfaction de l’air. Au contraire, plus sa légèreté devient grande, plus la respiration devient difficile : la circulation du sang se ralentit ; les plantes mêmes, dans les lieux où l’air est trop raréfié, comme sur les hautes montagnes, ont de la peine à germer, elles n’y croissent pas, ou elles y périssent bientôt. La chaleur, les exhalaisons nutritives, le poids de l’air si nécessaire à la circulation de la séve, leur manquent. De ces observations & de ces règles de fait, le cultivateur en conclut qu’il ne doit pas entreprendre de grands travaux sur les montagnes, parce qu’ils y seroient infructueux ; que les collines conviennent mieux ; qu’il faut abandonner tout ce qui est un peu trop élevé, aux bois & aux pâturages qui viennent sans soins & qui paroissent aimer ces situations.

Le thermomètre apprend le degré de chaleur d’un climat, d’une position, & par-là on connoît quelles plantes étrangères on peut utilement cultiver dans le nôtre. On compare par son moyen, (ce qui est très-important) la température d’une année avec celle d’une autre. On voit qu’elle ne dépend pas d’un degré de chaleur ou de froid qui s’est fait sentir dans certains jours, mais de la continuité de la chaleur ou du froid. En calculant & comparant, on s’apperçoit que les années qui ont été abondantes en jours sombres, humides, pluvieux, sont en général les plus stériles. L’observateur conclut de-là que la chaleur est la mère des générations ; que par conséquent, il doit multiplier ses efforts & ses soins quand elle manque ; tâcher surtout d’échauffer les terres par des engrais chauds, &c. en chasser l’humidité par des fossés, des rigoles, &c. débarrasser les champs des bois qui les couvrent & empêchent le soleil d’échauffer la terre, &c.

L’hygromètre, en annonçant à peu près l’humidité & la sécheresse de l’air, peut être de la plus grande utilité pour l’économie domestique.

La mesure de l’eau qui tombe en pluie, en neige, en rosée, &c. annonce si l’année est humide, & dans quel rapport ; ce qui donne nécessairement des règles pour la culture. En un mot, toutes les observations météorologiques nous enseignent des règles de fait, qui multipliées, calculées, comparées ensemble, donneront des règles de prévoyance, pour prévenir une partie des accidens, comme nous allons le voir.

Jusqu’à présent ces règles de prévoyance pourront être regardées comme de simples probabilités, nées des observations faites depuis environ un siècle : mais qu’un siècle est peu de chose par rapport au tems ! Ces probabilités deviendront des vérités, quand un plus grand nombre d’observations les confirmera.

Rien n’est plus intéressant pour le cultivateur que de connoître, de pouvoir découvrir s’il est possible, les changemens de tems, & les périodes des saisons. Quel avantage précieux pour l’agriculture que cet art de conjecturer, ne dût-il indiquer que des à peu près ! Mais pour remplir ce vœu commun des physiciens & des laboureurs, il faut connoître la cause générale des mouvemens de l’atmosphère, des météores qui règnent dans son sein ; il faut du moins que des faits constans fassent soupçonner l’existence de la cause. L’influence de la lune est une opinion populaire peut-être aussi vieille que le monde. Des savans qui trop souvent rejettent des principes uniquement parce que le peuple les adopte comme des vérités, avoient relégué cette influence avec les erreurs du vulgaire : l’abbé Toaldo l’adopte & la démontre par des faits.

La Lune agissant sur notre atmosphère, à peu près comme sur la mer, y produit un mouvement continuel de flux & de reflux ; ce mouvement se trouve combiné avec toutes ses phases, & il devient le principe de toutes les modifications de l’atmosphère, & par conséquent de l’influence de la lune, disons plus juste, des météores sur l’économie végétale & animale. La preuve démonstrative que la lune agit sur l’atmosphère, c’est qu’elle agit sur le baromètre par son approximation ou son éloignement.

Par l’examen d’un journal de 48 années, il est constant que les hauteurs moyennes du baromètre sont plus grandes lorsque la lune est apogée, c’est-à-dire, lorsqu’elle est dans son plus grand éloignement de la terre, que lorsqu’elle est périgée ou dans le point opposé. Cela seul suffiroit pour faire entendre que cet astre influe sur les changemens de tems : mais s’il étoit possible, il faudroit déterminer d’une manière plus précise, les situations où la lune déploie plus sensiblement sa force sur l’atmosphère, afin que l’on pût tirer des conjectures sur les jours autour desquels le tems doit probablement changer.

Dans chaque lunaison, il y a dix situations importantes à observer : les quatre phases de la lune, ou la nouvelle lune ; la pleine lune ; le premier quartier, & le dernier quartier ; son périgée, son apogée ; ses deux passages par l’équateur, que l’on peut nommer équinoxe ascendant & descendant ; enfin les deux lunistices, ainsi nommés par M. de la Lande, dont l’un boréal, lorsque la lune s’approche de notre zénith autant qu’elle peut, & l’autre austral, lorsqu’elle s’en éloigne le plus. D’après le résumé & le calcul d’un très-grand nombre de tables météorologiques, M. Toaldo a trouvé que la somme des changemens de tems à ces points lunaires, l’emporte de beaucoup sur les non-changemens : il a même fixé des rapports qui sont la mesure des probabilités que l’on doit admettre pour prévoir les changemens de tems. Voici la table qu’il a tracée.[1]

Points lunaires. Changeans. Non Changeans. Proportion
réduite aux
moindres termes.
Nouvelles Lunes   950 : 156 == 6 : 1.
Pleines Lunes   928 : 174 == 5 : 1.
Premiers Quartiers   796 : 316 == 2 1/2 : 1.
Derniers Quartiers   795 : 4319 == 2 1/2 : 1.
Périgées   1009 : 169 == 7 : 1.
Apogées   961 : 226 == 4 : 1.
Équinoxes Ascendans   541 : 167 == 3 1/4 : 1.
Équinoxes Descendans   519 : 184 == 2 3/4 : 1.
Lunistices Méridionnaux   521 ; 177 == 3 : 1.
Lunistices Septentrionaux   526 : 180 == 2 3/4 : 1.

C’est-à-dire, par exemple, que sur 1 106 nouvelles lunes, il y a eu 950 changemens de tems, & seulement 156 fois où le tems n’a pas changé. Il y a donc à parier 950 contre 156, ou, ce qui revient au même, 6 contre 1, que telle ou telle nouvelle lune amènera un changement de tems considérable. Les pleines lunes donnent 5 contre 1, & le point lunaire qui offre le plus grand rapport, est les périgées qui donnent 7 contre 1.

On sent déjà combien se fortifient les probabilités pour les annoncer par ces faits. Quand plusieurs de ces points lunaires se rencontrent ensemble, les probabilités augmentent considérablement : ces nouvelles combinaisons produisent des altérations considérables sur les marées, & leur effet n’en est pas moins marqué sur l’atmosphère, par les orages fréquens qui ont lieu dans ces circonstances. Voici les rapports de leur force changeante :

Nouvelles Lunes avec le Périgée 168 : 5 = 33 : 1

Nouvelles Lunes avec l’Apogée 140 : 21 = : 7 : 1.

Pleines Lunes avec le Périgée 156 : 15 = 10 : 1.

Pleines Lunes avec l’Apogée 144 : 18 = 8 : 1.

Une observation de M. Poitevin, de l’académie de Montpellier, confirme celles de M. Toaldo. Il a remarqué que les pluies & les inondations extraordinaires qui ravagèrent les provinces méridionales de France, les 14, 15, 16 Novembre 1766, eurent lieu dans le concours de trois points lunaires, le périgée, l’opposition au soleil ou la pleine lune, & la plus grande déclinaison boréale, ou le lunistice septentrional.

Voilà un grand pas de fait, par rapport aux changemens de tems. Le retour des saisons & les constitutions des années sont des points non moins essentiels. De quel intérêt n’est-il pas de pouvoir prévoir à peu-près si l’année sera bonne ou mauvaise ? La lune étant considérée comme la cause des mouvemens de l’atmosphère, ses révolutions périodiques doivent ramener des révolutions périodiques dans le cours des années. Si cette période est à peu près égale à celle de l’apogée lunaire, elle sera de 8 à 9 ans ; & vers le milieu de cette période, c’est-à-dire, de 4 à 5 ans, il doit y avoir un retour, ce qui doit amener le plus souvent des années extraordinaires.

Les anciens avoient une idée de cette révolution ; Pline lui attribuoit le retour des marées à des hauteurs égales, après la centième lune : selon lui encore, les saisons subissent tous les quatre ans une espèce d’effervescence ; mais elles en souffrent une plus marquée au bout de 8 ans, par la révolution de la même centième lune. Dans le systême de M. Toaldo, il faut attribuer à la révolution des apsides lunaires ou de l’apogée, ce que Pline donnoit au retour de la centième lune. Les observations météorologiques confirment évidemment le principe de la période de 8 à 9 ans ; car de cinq suites de 9 ans, une seule se refuse à la règle. En comparant les mesures de la pluie, données par l’académie des sciences de Paris, depuis 1699 jusqu’en 1752, on a six suites de 9 ans, dont trois plus grandes, trois plus petites, mais presque égales entre elles des deux côtés. Il est donc probable que si une période a été remarquable par une année extraordinaire, soit par les pluies, soit par les orages, la période suivante ramènera les mêmes phénomènes. Des diverses combinaisons périodiques des points lunaires, il pourra résulter 1o. qu’une année semblable à l’une des précédentes, sera la quatrième ; 2o. qu’après une année extraordinaire, la quatrième le sera probablement aussi ; 3o. après une année extraordinaire, la troisième peut encore l’être, parce que les apsides passent, dans deux ans, des points équinoxiaux aux points solsticiaux, & vice versâ ; 4o. deux années de suite peuvent avoir la même constitution dangereuse, comme on l’observe, à cause du pouvoir égal des deux signes qui sont placés à côté de chacun des points cardinaux ; 5o. les années dans lesquelles les apsides se trouvent dans les signes intermédiaires, le taureau, le lion, le scorpion, & le verseau, devroient être tempérées & bonnes. Des observations confirment encore cette cinquième conclusion. On peut donc tirer des conjectures assez probables sur les périodes simples des années ; si on les multiplie, on aura des périodes composées, dont la plus remarquable sera celle de 18 ans, que les chaldéens nommoient saros, qui ramène les mêmes mouvemens de la lune, par rapport au soleil & à la terre, avec les mêmes inégalités. Ne pourroit-on pas penser avec raison, que la coutume de passer les fermes ou les baux pour 9 ans, vient de l’observation faite de tems immémorial de la période lunaire de 8 à 9 ans, dont nous venons de parler ?

Il seroit donc possible, d’après tout ce que nous venons de dire, de dresser un almanach conjectural à la vérité, mais qui à la longue deviendroit très-utile, parce qu’insensiblement il approcheroit d’une espèce de certitude, d’après laquelle on pourroit raisonnablement calculer. On sent parfaitement qu’il ne pourroit pas être universel ; car comme les grands changemens sont locaux, & s’opèrent quelquefois sur un espace, tandis que les plus éloignés n’en ressentent rien, il faudroit d’abord former ces tables pour les climats des royaumes seuls : chaque État pourroit avoir le sien ; mais ce ne seroit pas à des gens ordinaires qu’on devroit confier le soin de les rédiger ; on sent que ce ne pourroit être que des génies calculateurs qui seroient en état d’entreprendre un pareil travail, & de mériter une certaine confiance. Cet almanach, bien rédigé, conviendroit aux cultivateurs, aux voyageurs, aux marins & aux médecins. L’on voit trop souvent les maladies dépendre de la vicissitude du tems, s’affoiblir ou s’exhalter à certaines périodes ; il y a des heures critiques pour les malades. Une longue observation pourroit en assurer ceux qui se chargent du devoir si précieux de veiller à la santé de leurs concitoyens.

On le voit facilement, tout dépendroit de l’exactitude de ceux qui feroient des observations météorologiques ; & ce qui n’a paru d’abord qu’un vain travail, sans utilité prochaine, deviendroit par-là la source d’une infinité d’observations précieuses & utiles, (voyez Météorologie) & les almanachs cesseroient d’être un amas de futilités ridicules, ou de prédictions absurdes. M. M.


  1. Nous n’entrerons pas dans tous les détails que ce savant est obligé de suivre ; il faut les lire dans son excellent Mémoire inséré dans le Journal de Physique 1777, mois d’Octobre & de Novembre.