Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8683

Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 221-222).
8683. — À M. BERTRAND.
18 novembre.

Un vieillard malade, mon cher philosophe, a à peine la force de dicter que, s’il peut reprendre un peu de santé, il emploiera tous les moments de vie qui lui resteront à chercher l’occasion de vous servir. Le temps n’est pas favorable, parce que ce n’est pas celui où les Anglais voyagent. Je me croirais infiniment heureux si je pouvais contribuer à placer monsieur votre fils avantageusement. Le roi de Prusse a de bonnes places à donner, mais c’est à des catholiques romains : il vient d’acquérir deux évêchés considérables et une grosse abbaye[1]. Je suis persuadé qu’avant qu’il soit peu le roi de Pologne sera un souverain fort à son aise, très-indépendant et très-soutenu. Il se trouvera à la fin qu’en ne faisant rien il se sera procuré un sort plus doux que ceux qui ont tout fait.

Je vous embrasse sans cérémonie, mon cher philosophe.

Le vieux malade de Ferney. V.

  1. Voyez lettre 8667.