Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8523

Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 71-72).
8323. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
18 avril.

Le jeune avocat met tout entre les mains de ses anges ; c’est à eux de défendre la cause d’Astérie[2] et de solliciter son procès. En attendant, il leur envoie la petite pièce. Ce jeune Duroncel ressemble, comme deux gouttes d’eau, à l’ingénieur du roi de Narsingue : il n’y a sorte de sottise dont il ne s’avise.

On manqua M. Constant[3] d’un moment pour lui remettre un neuvième. Ce neuvième attend son passe-port depuis un mois. Si j’étais moins vieux, et si j’avais un peu de santé, je ne demanderais un passe-port que pour venir voir mes anges ; mais étant sourd et aveugle, il faut que je meure dans mon trou. Je baise le bout de vos ailes.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Les Lois de Minos.
  3. Constant de Rebecque, qui devait emporter pour d’Argental le neuvième volume des Questions.