Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8523
8323. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
18 avril.
Le jeune avocat met tout entre les mains de ses anges ; c’est à eux de défendre la cause d’Astérie[2] et de solliciter son procès. En attendant, il leur envoie la petite pièce. Ce jeune Duroncel ressemble, comme deux gouttes d’eau, à l’ingénieur du roi de Narsingue : il n’y a sorte de sottise dont il ne s’avise.
On manqua M. Constant[3] d’un moment pour lui remettre un neuvième. Ce neuvième attend son passe-port depuis un mois. Si j’étais moins vieux, et si j’avais un peu de santé, je ne demanderais un passe-port que pour venir voir mes anges ; mais étant sourd et aveugle, il faut que je meure dans mon trou. Je baise le bout de vos ailes.