Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8509

8509. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
1er avril.

Nos lettres se sont croisées, mon cher ange ; j’ai à peine un moment pour vous dire qu’on peut tirer un grand parti des deux observations que vous faites, et que M. Duroncel va y travailler aujourd’hui. Il lui semble que le nom de Teucer est bien maigre et bien peu connu, mais que les Lois de Minos sont un titre un peu dangereux, qui donne lieu à des allusions malignes. Il lui semble que l’on peut donner sa petite drôlerie à la rentrée, en disant que ce sont les Guèbres sous un autre nom. C’est le seul moyen de prévenir une édition qu’il sera très-difficile d’empêcher. Duroncel met tout entre vos mains, et est à vos pieds.

Je suis fâché de la mort de Duclos[2], et de la mienne qui s’approche car, après tout, il est doux de vivre. Je vous supplie de me répondre sur M. d’Albe, pour me rendre la vie plus douce.

Mes tendres respects à l’autre ange.


  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le 26 mars.