Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8487

Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 36).
8487. — À M. VASSELIER.
À Ferney, 2 mars.

Je ne plains, mon cher correspondant, ni le conseiller qui s’est pendu[1] ni celui qui n’a pris conseil de personne ; ils ont tous deux suivi leur goût. Je plains ceux qu’on empoisonne avec du vert-de-gris, parce que ce n’était pas leur intention.

Je vous confie qu’un jeune avocat, nommé M. Duroncel m’a remis un manuscrit fort singulier[2] dont vous pourriez gratifier votre protégé Rosset[3]. Il obtiendrait certainement une permission sans difficulté, et je puis vous assurer que cela lui vaudrait quelque argent. J’ai eu beaucoup de peine à engager M. Duroncel à donner la préférence à Lyon sur Genève. Ce que M. Duroncel vous demande surtout, c’est le plus profond secret : il n’en faut parler ni à votre père ni à votre maîtresse ; je suis sûr de votre confesseur.

  1. Duval, conseiller au Châtelet, exilé à Montargis, avait été trouvé, le 14 février, pendu dans son grenier.
  2. Les Lois de Minos. Voyez lettre 8483.
  3. Libraire à Lyon.